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                  | 
				Brève histoire du 
				xiaoshuo et de ses diverses formes,  
				de la nouvelle au roman 
				
				VIII. 20ème 
				siècle : nouvelles courtes et moyennes contre roman 
				 
				
				VIII.2a La nouvelle moyenne ou 
				zhongpian xiaoshuo : définition et histoire 
				par Brigitte Duzan, 7 mars 2018, 
				actualisé 26 février 2024 
				  
				La nouvelle 
				chinoise dite zhongpian xiaoshuo (中篇小说), 
				ou nouvelle "moyenne" 
				
				
				, 
				est celle qui, en termes de longueur, se situe entre la nouvelle 
				courte et le roman. Occupant une place croissante dans les
				
				
				
				grandes revues littéraires chinoises, 
				elle a joué un rôle important dans l’évolution de la littérature 
				chinoise moderne. Ces nouvelles sont en outre très populaires 
				auprès des lecteurs, mais elles restent difficiles à définir. 
				  
				·        
				
				Préambule : Tentative de définition 
				  
				Entre 
				nouvelle courte et roman 
				  
						
							| 
							La 
							nouvelle chinoise moyenne est en fait longtemps 
							apparue comme une sorte d’hybride entre les deux 
							formes bien établies, et reconnues en Occident, de 
							la nouvelle courte et du roman ; la première 
							nouvelle qualifiée (a posteriori) de zhongpian 
							xiaoshuo n’est apparue qu’au début des années 
							1920, sous la plume de 
							
							Lu Xun (魯迅) : 
							c’est  « La 
							véritable histoire d’AQ » (《阿Q正传》).   
							
							Mais ce n’est que lors des deux premières éditions 
							du prix Lu Xun (鲁迅文学奖), 
							en 1996 et 2000, que les distinctions entre nouvelle 
							courte, nouvelle moyenne et roman ont été 
							précisément déterminées, en fixant la longueur de la 
							nouvelle moyenne d’abord entre vingt et cent mille 
							caractères, limites qui ont ensuite été quelque peu 
							assouplies pour étendre la longueur limite de la 
							nouvelle courte à 30 000 caractères et celle de la 
							nouvelle moyenne à 130 000.  |  | 
							
							 
							La véritable histoire d’AQ, avec
							 
							le célèbre dessin de Feng Zikai (丰子恺) |  
					  
				Ces limites, 
				cependant, sont bien sûr flexibles, et surtout elles ne 
				définissent pas les caractéristiques essentielles des trois 
				genres, en termes de narration, de style ou d’esthétique. Bien 
				plus que la longueur, ce qui importe, c’est en quoi la nouvelle 
				moyenne constitue un genre distinct, et un genre si populaire en 
				Chine. 
				  
				Forme 
				courte avec développement narratif 
				  
				En fait, la 
				nouvelle moyenne a l’avantage d’être adaptée, en termes de 
				vitesse de lecture, au rythme de la vie moderne, mais elle a en 
				outre sur la nouvelle courte l’avantage de pouvoir développer 
				une narration attrayante pour le lecteur, ce qui fait aussi la 
				supériorité du roman, car c’est la raison pour laquelle beaucoup 
				de lecteurs préfèrent lire des romans même très longs. 
				 
				  
				D’où l’on 
				déduit la raison de la popularité de la nouvelle moyenne : sa 
				longueur relativement réduite, qui permet une grande qualité 
				d’écriture, voire une forme élégante, tout en offrant une 
				histoire intrigante ou divertissante. En termes de style, la 
				nouvelle moyenne se rapproche donc de la nouvelle courte ; en 
				termes de contenu narratif, elle est proche du roman et, en ce 
				sens, on peut parfois la considérer comme un court roman. 
				  
				Cette 
				popularité se retrouve dans le domaine du cinéma si l’on en juge 
				par le grand nombre d’adaptations cinématographiques ou 
				télévisées chinoises de nouvelles moyennes. Ce genre de nouvelle 
				est en effet idéal car il offre une ligne narrative relativement 
				peu complexe, avec peu de personnages, donc ne nécessite pas 
				autant de travail qu’un roman sur le scénario. 
				  
				C’est 
				d’ailleurs au début des années 1980, en même temps que la 
				nouvelle moyenne était définie et encadrée, qu’un grand nombre 
				de cinéastes chinois ont commencé à en adapter : Xie Jin (谢晋) 
				a adapté « La légende du mont Tianyun » (《天云山传奇》) 
				en 1980, 
				 puis Cen Fan (岑范) 
				celle de
				
				« La 
				véritable histoire d’AQ » (《阿Q正传》) 
				en 1982, deux chefs-d’œuvre de la période. 
				  
				Ce qui est 
				intrigant, ce sont les origines, soudaines, du genre, vers 1920. 
				D’un développement récent, certes, la nouvelle moyenne n’est 
				cependant pas née en Chine par une sorte de génération 
				spontanée au début du 20e siècle : elle a une 
				histoire plus ancienne qui a ses sources dans la littérature 
				chinoise elle-même, mais a été aussi quelque peu influencée par 
				la littérature européenne. 
				  
				·        
				
				Petite histoire de la nouvelle moyenne chinoise 
				  
				o   
				
				Origine et développement en Europe 
				   
						
							| 
							
							Selon J. A. Cuddon 
							
							
							, 
							le genre italien de la novella était une 
							narration en prose telle que développée au milieu du 
							14e siècle par Boccace dans le 
							« Decameron ». D’autres recueils de telles nouvelles 
							furent publiés en Italie aux 15e et 16e 
							siècles, et les dramaturges Tudor vinrent y puiser 
							des sources d’inspiration pour les intrigues de 
							leurs pièces. Cependant, selon Cuddon, les nouvelles 
							anglaises qui pourraient être considérées comme 
							relevant de ce genre sont plutôt des romans 
							embryonnaires.   
							  
							
							C’est en Allemagne, vers la fin du 18e 
							siècle et au tout début du 19e, qu’est 
							apparu l’avatar allemand de la novella dans 
							une forme répondant à des critères spécifiques : non 
							en termes de longueur (les récits allant de quelques 
							pages à deux ou trois cents), mais en termes 
							narratifs, la narration étant limitée à un événement 
							ou une situation unique, et possédant une certaine 
							« qualité épique ». En outre, selon August Schlegel, 
							cité par Cuddon, l’un des points importants de la 
							narration devait être « un tournant inattendu 
							ménageant une surprise, bien qu’étant logique. »
							   
							
							Goethe est généralement reconnu comme l’initiateur 
							du genre en Allemagne, qu’il a défini comme narrant 
							« un fait sans précédent, mais qui s’est réellement 
							produit » 
							(eine 
							sich ereignete unerhörte Begebenheit). 
							Selon Charles Laughlin 
							
							
							, 
							sa première novella en date serait « Les 
							Souffrances du jeune Werther » (Die Leiden des 
							Jungen Werthers) ; mais, initialement publiée en 
							1774, l’œuvre est plutôt un roman épistolaire. Selon 
							Cuddon, la première novella allemande, écrite 
							par Goethe, serait en fait les « Entretiens 
							d’émigrés allemands » (Unterhaltungen 
							deutscher Ausgewanderten) 
							dont la publication date de 1795 et dont la forme 
							est dérivée du recueil de novelle de Boccace 
							auquel il a emprunté le concept de récit-cadre : des 
							récits de voyageurs ou conteurs divers, rapportés 
							par un narrateur. Ces 
							« Entretiens » se composent de sept récits et se 
							concluent par un conte, « Das Märchen »
							
							
							
							, 
							considéré comme un modèle du conte fantastique.
							 |  | 
							
							 
							Boccaccio, le Decameron, 1ère édition 
							1573 
							  
							
							 
							Goethe, Unterhaltungen  
							deutscher Ausgewanderten |  
					  
						
							| 
							
							 
							La Mort d’Ivan Ilitch, éd. 1895 |  | 
							Le 
							genre s’est ensuite développé en Allemagne tout au 
							long du 19e siècle, avec Kleist, mais 
							aussi Hoffmann, ainsi qu’en Russie, sous la plume de 
							Tolstoï en particulier : « La mort d’Ivan Ilitch » (Смерть 
							Ивана Ильича), 
							par exemple, est une nouvelle moyenne publiée en 
							1886, généralement présentée comme longue nouvelle 
							ou court roman ; elle aurait été inspirée d’un fait 
							réel, donc correspond bien à la définition de 
							Goethe, mais le genre s’est développé aussi dans le 
							domaine du fantastique, avec, par exemple, les 
							contes d’Edgar Poe.     
							Le 
							but de la nouvelle moyenne telle qu’elle a ensuite 
							évolué – et pour laquelle les Anglophones ont 
							conservé le terme de novella - est avant tout 
							de conter une histoire centrée sur un personnage, 
							et ses relations avec un ou plusieurs autres. Des 
							souvenirs du passé peuvent intervenir sous forme de 
							flashbacks ou de digressions, mais, dans l’ensemble, 
							la narration est assez linéaire. Quant à la 
							conclusion, elle peut |  
					être 
					brutale, mort, accident ou catastrophe historique, mais, 
					très souvent, la narration s’achève sur une simple 
					séparation, un départ, ou encore plus simplement la 
					résolution du conflit central, mais en laissant l’avenir 
					ouvert, donc avec une certaine marge d’irrésolution. C’est 
					très souvent le cas, aujourd’hui, des nouvelles moyennes 
					chinoises en particulier.  
				  
				o   
				
				Origine et développement en Chine 
				  
				Ø 
				
				Prémices  
				  
				En Chine, 
				traditionnellement, toutes les formes de fiction dérivent de 
				l’art du conteur et de la littérature orale, le roman classique 
				étant à l’origine une série de récits courts formant des 
				épisodes structurés en longues sagas 
				
				
				. 
				La structure narrative restait épisodique, et le lecteur n’en 
				attendait pas une intrigue élaborée à la manière du roman 
				occidental ; en fait, ces narrations étaient publiées par 
				épisodes successifs dans la presse, et jouaient de la curiosité 
				du lecteur comme le conteur d’une séance à l’autre.  
				  
				Théoriquement, 
				dans ce contexte, un récit plus long que celui que pouvait 
				dérouler un conteur le temps d’une soirée au coin du feu ou sur 
				une place de marché n’avait pas de raison d’être. Il a donc 
				fallu attendre les développements de la littérature, de pair 
				avec les progrès de l’édition répondant aux besoins d’un public 
				urbain, pour que se développent des nouvelles pouvant déployer 
				une narration plus élaborée, mais sans atteindre la complexité 
				ni la longueur du roman.  
				  
						
							| 
							
							Les premières ébauches de récits un peu plus longs 
							que le chuanqi classique apparaissent dès les 
							Tang, sous la forme de contes fantastiques. Il 
							existe en particulier, à la fin des Tang, une 
							version de l’histoire du « Voyage vers l’Ouest » 
							centrée sur le moine Sanzang, sans le singe ; 
							celui-ci n’apparaît que dans un récit des Song du 
							sud dont on ne connaît pas l’auteur : « Comment 
							Sanzang de la grande dynastie des Tang est parti à 
							la recherche des sutras » (《大唐三藏取经诗话》ou《大唐三藏法师取经记》). 
							 
							  
							
							C’est le modèle, dans ses grandes lignes, du grand 
							classique des Ming « Le Voyage vers l’Ouest » (《西游记》) 
							qui donne une part privilégiée au personnage du 
							singe.  Mais ce texte des Song du sud est en trois 
							volumes, divisés en 17 brefs chapitres 
							
							
							 ; 
							il est généralement considéré comme le premier 
							« roman à chapitres » (zhanghui xiaoshuo
							
							
							章回小说), 
							en particulier par 
							
							Lu Xun. Mais 
							d’autres y voient une ébauche de nouvelle moyenne 
							avant l’heure..   |  | 
							
							 
							Comment Sanzang de la grande 
							 
							dynastie des Tang est parti à 
							 
							la recherche des sutras (vol. 2) |  
					  
				Le récit de 
				type 
				
				chuanqi, 
				initialement court par définition, a en fait peu à peu évolué 
				vers des formes plus élaborées, donc plus longues, quand il a 
				été couché sur le papier et édité. L’évolution a mené au roman 
				dit « à chapitres », mais avec quelques cas précurseurs de 
				véritables nouvelles moyennes sous les Ming, dans un registre 
				différent. 
				  
				Ø 
				
				La nouvelle romanesque aux 17e et 18e 
				siècles 
				  
						
							| 
							
							 
							Li Yu |  | 
							
							Ces textes précurseurs sont des récits romanesques, 
							écrits et publiés en particulier sous la plume de
							Li Yu (李漁), 
							au 17e siècle, à la fin des Ming. 
							L’époque est celle d’une floraison de pièces 
							romantiques et poétiques se rattachant au genre « 
							histoires de lettrés et jeunes beautés » (caizi 
							jiaren 
							
							才子佳人), en 
							vogue auprès des lettrés. Une cinquantaine de ces 
							romans sont apparus à partir du milieu du 17e 
							siècle et jusqu’à la fin du 18e.  
							Comparés aux romans historiques, ces récits 
							romanesques sont beaucoup plus courts, ce qui a 
							incité certains critiques à les appeler zhongpian 
							xiaoshuo (中篇小说), 
							ce qui serait l’origine du terme.  
							  
							
							Beaucoup n’ont que six à huit chapitres, voire trois 
							ou quatre pour certaines nouvelles de Li Yu. Les 
							auteurs sont peu nombreux. D’après Robert E. Hegel
							
							
							
							, 
							beaucoup de ces récits ont des préfaces rédigées par 
							un dénommé  |  
					
					Tianhuazang zhuren (天花藏主人), 
					pseudonyme signifiant « maître du sutra des fleurs 
					divines », et on lui attribue même certains d’entre eux. Il 
					devait être du Zhejiang ; Robert Hegel en déduit que ce fut 
					probablement un phénomène régional avant de devenir 
					populaire dans toute la Chine. 
				  
				Ce sont des 
				récits où le personnage du lettré est dépeint en des termes 
				généralement utilisés pour les jeunes beautés féminines dans les 
				romans classiques de caizi jiaren ; il a été qualifié de 
				« pseudo-caizi » ou « lettré fragile », évoquant le thème de 
				l’homosexualité masculine qui est celui de plusieurs nouvelles 
				de Li Yu, justement du genre 
				zhongpian
				
				. 
				C’est le cas d’une de celles du recueil des « Opéras 
				silencieux » (Wusheng xi《无声戏》) : 
				« Un homme telle la mère de Mencius protège son fils en 
				déménageant trois fois » (《男孟母教合三迁》).
				 
				  
				De manière 
				générale, ces nouvelles moyennes sont des récits pleins d’humour 
				qui se jouent des tabous sociaux et des conventions littéraires. 
				Il est donc doublement intéressant qu’elles soient écrites, en 
				outre, dans une forme elle-même hors norme, ni nouvelle courte 
				ni roman. Un chercheur de l’Université chinoise de Hong Kong, 
				Richard G. Wang, 
				leur a consacré tout un ouvrage, publié en 2011, 
				où il étudie leur importance en termes socio-culturels. 
				 
				  
				Pour lui, 
				elles forment une transition entre les chuanqi des Tang 
				et le roman vernaculaire des Ming : elles sont en langue 
				classique comme les premiers, mais comportent des développements 
				typiques du roman, en particulier des descriptions, voire des 
				dialogues, en style direct, et sont en outre divisées en brefs 
				chapitres qui anticipent la structure du roman. Dernier point, 
				mais non des moindres, la nouvelle moyenne Ming introduit dans 
				la littérature de fiction chinoise, et ce dès le 15e 
				siècle, le thème du qing (情), 
				l’amour comme force cosmique liant toutes choses, thème qui 
				existait déjà dans certains récits antérieurs, dont, à l’époque 
				Yuan, le Xixiangji (西廂記).
				   
						
							| 
							Le 
							lien avec le chuanqi est d’ailleurs souligné 
							par certains chercheurs chinois qui se réfèrent à 
							l’évolution de ce genre sous les Yuan et parlent de 
							« nouvelles moyennes de type chuanqi des 
							dynasties Yuan et Ming » (元明中篇传奇小说) . 
							Cependant, des nouvelles au roman, on passe d’amours 
							polygames, voire illicites, à un amour chaste et 
							vertueux marquant la victoire de l’amour (pur) sur 
							le désir (charnel) : du qíng (情) 
							sur le yù (欲).
							 
							  
							Ø 
							
							
							Développement à partir des années 1920   
							
							Après ces premiers frémissements, il est 
							généralement admis que les débuts de la nouvelle 
							moyenne en tant que telle datent du début des années 
							1920, après la publication de « La véritable 
							histoire d’AQ », et coïncident donc avec l’essor de 
							la littérature en langue vulgaire ou baihua.
							 
							  
							On 
							ne peut cependant pas exclure l’influence notable de 
							Goethe : son « Werther » a été traduit en chinois 
							par Guo Moruo (郭沫若) 
							en 1922 (《少年维特的烦恼》), 
							apportant un archétype de la nouvelle romantique qui 
							inspirera 
							
							Yu Dafu (郁达夫) 
							et les écrivains de la société Création dont Guo 
							Moruo était cofondateur. Mais il ne faut sans doute 
							pas lui prêter une importance excessive, la 
							tradition existante dans la littérature chinoise 
							permettant déjà de se fonder sur des précédents, et 
							de replacer la nouvelle moyenne dans le cadre du 
							développement de la littérature vernaculaire, et 
							populaire.   
							
							Littérature populaire, certes, mais qui a tout de 
							suite trouvé ses lettres de noblesse quand elle a 
							été investie par de grands écrivains qui en ont fait 
							leur genre de prédilection. Certaines nouvelles 
							"moyennes" publiées dans les années 1930 et 1940 
							sont devenues des modèles du genre, souvent 
							présentés à l’étranger comme des « romans courts », 
							et sont considérées comme des chefs d’œuvre, en 
							particulier : |  | 
							
							 
							Biancheng, La ville frontalière 
							  
							
							 
							Le jardin du repos |  
					  
				-         
				La 
				ville frontalière (《边城》) 
				de 
				
				Shen Congwen (沈从文), 
				publiée en 1934 
				
				
				, 
				-         
				Terre 
				de vie et de mort (《生死场》), 
				de 
				
				Xiao Hong (萧红), 
				également de 1934, 
				-         
				La 
				campagne en août (《八月的乡村》) 
				de Xiao Jun (萧军), 
				publiée en août 1935, 
				-         
				Nuit 
				glacée (《寒夜》) 
				et Le Jardin du repos (《憩园》) 
				de 
				Ba Jin 
				(巴金),
				 
				     
				écrites en 1944-45,   
				-         
				Amour 
				dans une petite ville (《倾城之恋》) 
				de 
				
				Zhang Ailing (张爱玲), 
				publiée en 1943. 
				  
						
							| 
							
							Elles sont moins nombreuses ensuite, après 1949, 
							durant la période que l’on appelle « les 17 ans » 
							(1949-1966) ; en revanche on en retrouve publiées 
							pendant la Révolution culturelle.  
							  
							Ø 
							
							
							Nouvelles moyennes publiées pendant la Révolution 
							culturelle  
							  
							
							C’est dans la première moitié des années 1970 qu’ont 
							été publiées quelques nouvelles moyennes, 
							principalement sous la plume de
							
							
							Hao Ran (浩然). 
							Il a d’abord surtout publié des nouvelles courtes, 
							mais, en janvier 1973, il publie la nouvelle moyenne 
							« Trois enfants et une bouteille d’huile » (《三个孩子和一瓶油》), 
							éditée en petit livre illustré, tiré   à 800 000 
							exemplaires : c’est un immense succès. Elle est 
							suivie en 1973 du « Petit chasseur » (《小猎手》), 
							puis, en 1974 et 1976, de ses deux nouvelles 
							moyennes les plus connues : « Les enfants de Xisha » 
							(《西沙儿女》), 
							en 35 courts chapitres, et « Le val aux cent 
							fleurs » (《百花川》).
							   
							Il 
							en publiera une série d’autres en 1983, puis une 
							encore en 1984, au moment de l’essor de la nouvelle 
							moyenne.  
							  
							
							Mais, contrairement à l’idée reçue que « Hao Ran 
							est le seul auteur à avoir été publié en Chine 
							pendant la Révolution culturelle » 
							
							
							, 
							d’autres nouvelles moyennes ont été publiées pendant 
							la période, dès le début de 1972. Presque toutes 
							sont des histoires d’enfants et relèvent de la 
							littérature pour la jeunesse. La plus célèbre est 
							celle de Li Xintian (李心田), 
							« Des étoiles rouges scintillantes » (《闪闪的红星》), 
							publiée en mai 1972 et diffusée à la radio 
							nationale, avant « Les enfants de Xisha ». 
							   
							
							Mais d’autres, aussi, sont très connues, même si 
							leurs auteurs ne le sont pas : « La petite cour aux 
							tournesols » (《向阳院的故事》), 
							« Coups de feu dans un village de montagne » (《山村枪声》), 
							« Sifflements secrets au bord du lac » (《湖边小暗哨》), 
							« Ouvrez grands les yeux » (《睁大你的眼睛》) 
							… 
							  
							Au 
							total, on compte plus d’une cinquantaine de 
							nouvelles moyennes publiées entre mai 1972 et 
							décembre 1976, 
							dont certaines ont été adaptées au cinéma, et très 
							souvent éditées en 
							lianhuanhua. Après la chute de la Bande 
							des Quatre, les deux nouvelles de Hao Ran seront 
							taxées de « littérature du complot » (“阴谋文学”), 
							de même que « Les rebelles » (《造反者》) 
							de Li Yue et Xu Yang (李悦/徐扬), 
							publiée en février 1976.  
							  
							
							Mais certaines de ces nouvelles sont aujourd’hui des 
							classiques ; celle de Li Xintian, en particulier, a 
							été rééditée en 2004 sous le label « classique rouge 
							pour enfants »  |  | 
							
							 
							Trois enfants et une bouteille 
							d’huile 
							  
							
							 
							Le val aux cent fleurs 
							  
							
							 
							Des étoiles rouges scintillantes 
							(1972) |  
					(“儿童红色经典”). 
					Elles témoignent cependant de fortes contraintes 
					idéologiques et ont surtout un intérêt historique. 
				  
				Ø 
				
				Forme expérimentale au début des années 1980  
				  
				C’est à partir 
				de 1978 que la nouvelle moyenne prend réellement son essor, dans 
				le contexte d’un intense bouillonnement littéraire qui se 
				traduit par l’émergence de divers mouvements.  Après celui de la 
				« littérature des cicatrices », basé essentiellement sur la 
				nouvelle courte, la nouvelle moyenne est la forme privilégiée 
				par les auteurs de recherche des 
				racines puis de littérature 
				expérimentale.  
				
				  
				
				Dans le contexte
				
				
				de l’ouverture, la nouvelle moyenne présente un double 
				avantage : elle 
				permet de 
				dresser un tableau de la société sans avoir à développer une 
				longue narration, et elle permet aussi des recherches formelles. 
				Son développement est favorisé par la multiplication des
				revues littéraires qui lui 
				offrent des espaces de publication : en 1978, il n’y en a encore 
				qu’une, Shiyue (《十月》), 
				mais en 1979 il y en a 13, puis 26 en 1980 et une trentaine 
				après 1981.  
				
				  
				C’est au début 
				des années 1980 qu’est instauré le premier prix national visant 
				à récompenser ces nouvelles, ce premier prix étant décerné à 
				cinq nouvelles écrites entre 1977 et 1980 : 
				  
				-         
				Arrivé 
				à l’âge mûr (《人到中年》), 
				de Chen Rong (谌容), 
				-         
				
				
				La légende de la montagne Tianyun (《天云山传奇》), 
				de Lu Yanzhou (鲁彦周), 
				-         
				
				L’histoire du criminel Li Tongzhong (《犯人李铜钟的故事》), 
				de Zhang Yigong (张一弓), 
				-         
				
				
				Papillon (《蝴蝶》), 
				de 
				Wang 
				Meng (王蒙), 
				-         
				Le 
				magnolia au pied du mur (《大墙下的白玉兰》), 
				de Cong Weixi (从维熙).
				 
				  
				Pour Leo 
				Ou-fan Lee, c’est la forme générique la plus intéressante qui 
				s’est alors développée en Chine et qui coïncide avec l’essor 
				d’une littérature d’avant-garde.
				La 
				concision de la forme courte n’était pas adaptée au processus de 
				construction d’une histoire alternative que recherchaient les 
				auteurs d’avant-garde. La nouvelle moyenne est donc la forme qui 
				leur a offert suffisamment de liberté d’exploration sans imposer 
				une structure, ou un ordre, répondant à des conventions 
				et imposant une conformité. Il s’agissait de trouver une forme 
				fictionnelle offrant non plus un cadre adéquat pour dépeindre la 
				réalité sociale, mais plutôt pour pouvoir exprimer un riche 
				imaginaire, dans une forme et un style résolument novateurs.   
				  
				Leo Ou-fan Lee 
				cite le cas assez typique de 
				Yu 
				Hua (余华) 
				qui a tenté toutes sortes d’expériences narratives et 
				stylistiques pendant la grande période de la
				
				
				littérature d’avant-garde, 
				à la fin des années 1980, en particulier dans le domaine de la 
				nouvelle moyenne :  
				- « Une sorte 
				de réalité » (《现实一种》) écrite 
				en 1986-87 : mélodrame sur le fratricide écrit dans un style 
				réaliste poussé à l’extrême, décrivant torture et mise à mort 
				avec des détails volontairement éprouvants pour le lecteur ;
				 
				- « Une 
				histoire d’amour classique » (《古典爱情》) écrite 
				en 1988 : nouvelle écrite en imitation du style vernaculaire 
				classique parodiant Feng Menglong (冯夢龙) ; 
				  
				Selon
				
				Li Tuo 
				(李陀), 
				Yu Hua déçoit constamment les attentes habituelles des lecteurs. 
				Il écrit froidement, voire cruellement, en utilisant les 
				capacités de la langue pour offrir des images saisissantes. Sa 
				narration est ainsi un défi au lecteur, l’engageant à changer 
				ses habitudes de lecture. Ces nouvelles sont d’un aspect 
				brillant, mais où l’effet de défi s’estompe peu à peu. Le texte, 
				dit Li Tuo, apparaît plutôt « comme un jeu d’échecs sur lequel 
				sont poussés des pions linguistiques pour gagner la partie ».
				 
				  
				La nouvelle 
				moyenne a donc été le moyen d’expérimentations formelles, en 
				parallèle avec la nouvelle courte ; mais, une fois cette période 
				avant-gardiste passée, elle est restée comme forme narrative à 
				part entière.   
				  
				Ø 
				
				Forme narrative reconnue dans les années 1990  
				  
				A partir des 
				années 1990, la fiction en Chine a principalement été marquée, 
				au niveau stylistique et narratif, par les genres et sous-genres 
				associés à la nouvelle moyenne, tandis que le roman s’imposait 
				comme genre dominant, mais plus pour des raisons commerciales 
				d’édition : ce sont les éditeurs qui ont promu le roman et 
				demandé à leurs auteurs d’en écrire, et c’est souvent grâce à 
				leurs romans que les auteurs se sont fait connaître. 
				  
				Ce sont 
				souvent des romans de critique sociale, et de plus en plus de 
				très longues sagas parcourant l’histoire d’une région, celle de 
				l’auteur. Il n’y a cependant pas d’avancées stylistiques dans le 
				roman, et les critiques et éditeurs notent d’année en année, à 
				partir de la fin des années 1990, que le roman montre des signes 
				d’épuisement. Selon l’ouvrage China Review 1999 
				
				
				,  
				sur 800 romans publiés en 1998, 
				une vingtaine 
				seulement ont retenu l’attention des critiques ou du public.
				 
				  
						
							| 
							
							 
							De la barbe à papa un jour de pluie
							 
							de Bi Feiyu |  | 
							
							Par ailleurs, un courant de littérature 
							d’avant-garde continue, surtout dans la deuxième 
							moitié de la décennie, entretenu par des auteurs 
							baptisés « génération tardive » (晚生代)
							
							
							
							 ; 
							c’est ce qu’on a appelé la « post-avant-garde » (后先锋). 
							Parmi eux, 
							
							He Dun (何顿),
							
							
							Bi Feiyu (毕飞宇),
							
							
							Dong Xi (东西) 
							ou 
							
							Zhu Wen (朱文) 
							ont une prédilection pour la forme zhongpian.
							 
							
							  
							
							Certains, comme
							
							
							Bi Feiyu, 
							faisaient déjà partie des écrivains avant-gardistes 
							dix ans auparavant, mais écrivaient alors plutôt des 
							nouvelles courtes. Représentative de ce courant des 
							années 1990 est sa nouvelle moyenne, initialement 
							publiée en 1994, traduite par Isabelle Rabut « De la 
							barbe à papa un jour de pluie » (《雨天的棉花糖》) 
							et présentée par l’éditeur comme ‘un court roman’
							
							
							.
							 
							
							  
							De 
							manière significative, 1998 apparaît comme une année 
							charnière pour la nouvelle moyenne. Cette année-là, 
							la revue Da Jia ou Master (《大家》), 
							lancée en 1994 par les Editions du peuple du Yunnan
							(云南人民出版社), 
							publie une série de récits également baptisés 
							"courts romans" qui sont en fait des nouvelles 
							zhongpian.  |  
					  
				L’essor de la 
				nouvelle moyenne au cours de cette décennie aboutit à son 
				intronisation et définition lors des deux premières éditions 
				du prix Lu Xun, la première édition récompensant dix 
				nouvelles moyennes et la seconde la moitié. En revanche, sur les 
				sept catégories de récompenses, il n’y en a aucune prévue pour 
				le roman. 
				  
				
				>  
				1997 : 
				meilleures nouvelles moyennes pour les années 1995 et 1996
				 
				  
				
				
				Deng Yiguang
				
				
				邓一光
				Mon 
				père est un soldat《父亲是个兵》  
				Lin Xi 
				
				林希                 
				 Un petit garçon 
				
				《小的儿》  
				Liu Xinglong
				
				
				刘醒龙  
				  En route pour Pékin avec deux 
				paniers de feuilles de thé《挑担茶叶上北京》  
				He Shen 
				
				何申           
				  Des années auparavant et des 
				années après 
				
				《年前年后》  
				Li Guowen
				
				
				李国文   
				   Nirvâna 
				
				《涅槃》  
				
				Liu 
				Heng 
				
				刘恒
				
				
				        
				   Dieu seul le sait《天知地知》  
				
				
				Dong 
				Xi (东西)
				       
				   Vivre sans langage《没有语言的生活》  
				
				Yan 
				Lianke 
				
				阎连科    
				 La grotte d’or 
				
				《黄金洞》  
				Li Guantong
				
				
				李贯通  
				 Un coin manquant du ciel 
				
				《天缺一角》  
				Xu Xiaobin
				
				
				徐小斌    
				 Poissons 
				
				《双鱼星座》  
				  
				
				> 
				2000 :
				meilleures nouvelles moyennes pour la période 1997-2000 
				  
				
				
				Ye Guangqin 
				
				
				叶广芩   
				Comment même en rêve aller jusqu’au pont sur la Xie《梦也何曾到谢桥》  
				Gui Zi 
				
				鬼子                  
				Une rivière inondée de pluie《被雨淋湿的河》  
				
				Tie Ning 
				
				
				铁凝               
				A jamais, est-ce loin ? 
				
				《永远有多远》  
				Yi Xiangdong
				
				
				衣向东   
				Une vallée pleine de vent《吹满风的山谷》  
				
				Yan 
				Lianke 
				
				阎连科       
				Les jours, les mois, les années《年月日》  
				  
				Ø 
				
				Années 2000-2010 : La nouvelle moyenne comme relais du roman 
				  
				Dans les 
				années 2000, de nombreuses voix s’élèvent pour constater 
				l’essoufflement du roman.  
				  
				A partir du 
				début des années 2010, les articles et commentaires sur 
				l’intérêt de la nouvelle moyenne se multiplient. Elle est en 
				voie de prendre le relais du roman comme principal mode narratif 
				dans la littérature chinoise contemporaine. Son handicap reste 
				la méfiance des éditeurs, et son caractère toujours un peu 
				hybride qui défie les définitions génériques et les labels. 
				  
				En 2013,
				
				Bi Feiyu a écrit un essai pour 
				souligner l’importance de la nouvelle moyenne dans la 
				littérature chinoise contemporaine en partant de la constatation 
				que le concept n’existe pas en soi dans la littérature 
				occidentale, et que sa légitimité est récente en Chine :
				
				« L’identité 
				controversée de la "nouvelle moyenne" » (中国“中篇小说”身份可疑) ; 
				il note au passage la découverte fondamentale qu’a été pour lui 
				« Le vieil homme et la mer » quand il l’a lu, à l’automne 1982 : 
				une œuvre présentée comme un court roman, mais parfois 
				considérée comme une nouvelle….  
				
				  
				
				On reste toujours dans 
				l’ambiguïté. Et on en oublie que la nouvelle moyenne passe 
				inaperçu, car elle est très souvent publiée, justement, comme 
				"court roman". Or des auteurs comme 
				Wang 
				Anyi (王安忆) 
				doivent leur célébrité, d’abord, à des nouvelles moyennes (la 
				« trilogie de l’amour » 三恋 
				
				
				et « Le petit bourg des Bao » 
				
				《小鲍庄》) 
				et d’autres, plutôt réputés pour leurs textes courts, sont aussi 
				des défenseurs de la nouvelle moyenne ; c’est le cas de
				
				
				Feng Jicai (冯骥才), 
				par exemple, auteur d’un essai intitulé « Propos 
				
				sur les 
				caractéristiques artistiques de la nouvelle moyenne » (《漫谈中篇小说的艺术特征》), 
				initialement publié dans un recueil d’essais en 1986 
				
				
				, 
				et réédité en 2005. 
				  
				L’année 2015 
				semble avoir marqué un tournant pour la nouvelle moyenne en 
				Chine : réalisée à partir d’entretiens avec des critiques 
				littéraires et les deux responsables de la rédaction des revues
				Dangdai et Littérature du peuple, l’analyse des
				
				
				tendances de fond apparues au cours de 
				l’année dans la littérature chinoise montre la 
				persistance du roman dans les chiffres de ventes, mais la montée 
				en puissance de la nouvelle moyenne. C’est le critique Meng 
				Fanhua, éditeur de sélections annuelles de nouvelles, qui résume 
				le mieux, en douze caractères, l’avis général, le sien et ceux 
				exprimés par ses collègues : 
				  
				           
				
				“长篇不错,中篇优秀,短篇糟糕”
				 
				    Roman : 
				pas mal, 
				   Nouvelle 
				moyenne : excellent, 
				   Nouvelle 
				courte : mauvaise passe.  
				  
				
				Xu 
				Zechen (徐则臣) 
				est l’un des écrivains chinois contemporains qui privilégie la 
				nouvelle moyenne. Dans un article paru en 2015 dans la revue 
				Chinese Literature Today (CLT) de l’université de l’Oklahoma, il 
				a expliqué, les raisons pour lesquelles les nouvelles moyennes 
				sont si populaires en Chine 
				
				
				, 
				mais aussi pourquoi elles ont une place prépondérante dans son 
				œuvre personnelle (voir ci-dessous : A lire en complément). 
				  
				En France, ces 
				nouvelles souffrent d’un double handicap : la désaffection des 
				éditeurs à l’égard de la nouvelle en général, et la difficulté à 
				les définir dans un pays où la littérature ne connaît pas ce 
				genre. Les éditeurs les publient parfois en les présentant comme 
				des « courts romans ». C’est peut-être finalement la meilleure 
				solution. 
				  
   
				A lire en 
				complément 
				  
				
				-
				
				L’identité controversée de la "nouvelle 
				moyenne", 
				
				par Bi 
				Feiyu 
				
				-
				
				Pourquoi j’écris des nouvelles moyennes, 
				par Xu Zechen 
				  
				
				____________________ 
				  
				  
				Les prix Lu 
				Xun (鲁迅文学奖) 
				catégorie 
				nouvelle moyenne (中篇小说) 
				après 2004 
				  
				4ème 
				édition : 2004-2006 
				  
				
				
				Jiang Yun 
				蒋韵 
				      
				      
				《心爱的树》 
				Arbre chéri 
				
				Tian Er 
				
				田耳                
				
				
				《一个人张灯结彩》Un 
				homme illuminé  
				
				
				Ge Shuiping 
				
				
				葛水平 
				   
				 《喊山》 
				Cris dans la montagne 
				
				
				Chi Zijian 
				
				
				迟子建 
				        
				《世界上所有的夜晚》 Toutes 
				les nuits du monde  
				Xiao Hang
				
				
				晓航
				           《师兄的透镜》Collègues 
				dans le miroir 
				  
				  
				5ème 
				édition : 2007-2009 
				  
				Qiao Ye 
				
				
				乔叶      
				
				    
				《最慢的是活着》 
				
				
				Le plus lent, c’est la vie   
				
				  (Shouhuo, mars 2008) 
				Wang Shiyue
				
				
				王十月  
				
				
				《国家订单》 
				
				
				Bon de commande pour un pays  
				
				   (Litt. du peuple, avril 2008) 
				Wu Kejing 
				
				
				吴克敬         
				
				
				《手铐上的蓝花花》Lan 
				Huahua menottes aux poings 
				
				                                                 (Littérature de 
				Yan’an, juin 2006. 
				
				Li Junhu 
				
				李骏虎           
				
				
				《前面就是麦季》Devant 
				nous est la saison du blé 
				
				                                                 (Fangcao, 
				février 2008) 
				
				Fang 
				Fang 
				
				方方      
				     
				《琴断口》 
				
				
				Qinduankou  (Shiyue, mars 2009)  
				  
				  
				6ème 
				édition : 2010-2013 
				  
				
				Ge Fei
				
				
				格非
				                     《隐身衣》 Le 
				manteau rendant invisible  
				
				                                                 (Shouhuo, 
				mai 2012) 
				Teng Xiaolan 
				
				
				滕肖澜    
				《美丽的日子》 Beautiful 
				Day 
				    
				                                             (Litt. 
				du peuple, mai 2010) 
				
				Lü Xin吕新   
				                   
				《白杨木的春天》Le 
				printemps du peuplier 
				
				                                                 (Shiyue,
				
				mai 2010) 
				Hu Xuewen胡学文 
				         
				《从正午开始的黄昏》 Le 
				crépuscule dès midi 
				
				                                             (Zhongshan,
				
				février 2011) 
				Wang Yuewen
				 王跃文
				   
				《漫水》 
				Inondation 
				
				                                                 (Litt. 
				du Hunan, janvier 2012) 
				  
				7ème 
				édition : 2014-2017 
				  
				
				Shi Yifeng
				
				
				石一枫     
				
				      
				《世间已无陈金芳》Pas 
				de Chen Jinfang en ce monde  
				
				                                                 (Octobre《十月》, 
				mai 2014) 
				
				Alai 
				
				阿来         
				                
				《蘑菇圈》  Le cercle (féérique) des champignons 
				
				                                                 (Shouhuo《收获》, 
				mars 2015) 
				
				Yin Xueyun
				
				
				尹学芸 
				        
				《李海叔叔》 
				Mon oncle Li 
				Hai 
				
				                                                 (Shouhuo《收获》, 
				janvier 2016) 
				
				Xiao Bai
				
				
				小白      
				                
				《封锁》 
				Lockdown 
				
				                                                 
				(Litt. de Shanghai《上海文学》, 
				août 2016) 
				
				Xiao Jianghong
				
				
				肖江虹    
				《傩面》 
				Exorcisme 
				
				                                                  (Litt. du 
				peuple 
				
				《人民文学》, 
				sept. 2016) 
				  
				8ème 
				édition : 2018-2021 
				  
				Wang Song
				
				
				王松    
				      
				
				
				《红骆驼》 L’éléphant 
				rouge      
				
				                                                  (Litt. du 
				Sichuan 
				
				《四川文学》, 
				août 2019)          
				Wang Kai
				
				
				王凯     
				          
				《荒野步枪手》Le
				
				tireur dans la brousse 
				
				                                        
				
				(Litt. du 
				peuple 
				
				《人民文学》, 
				août 2021) 
				
				Ai Wei 
				
				艾伟   
				                    
				
				
				《过往》 Le 
				passé 
				
				       
				
				
				                                                
				
				(Zhongshan《钟山》, 
				janvier 2021) 
				Sonam Tsering
				
				
				索南才让 《荒原上》 
				           
				
				                                         
				  (Shouhuo《收获》, 
				mai 2020) 
				
				Ge Liang 
				
				葛亮              
				  《飞发》      
				
				                                             
				(Octobre《十月》, 
				mai 2020) 
				  
				
				
				VII.2b Le zhongpian xiaoshuo : développement après 2020 
				  
					  
 
						 
						 
						 
						
						
						J. A. 
						Cuddon a lui-même compilé deux anthologies de contes et 
						nouvelles fantastiques, publiées toutes deux en 1984 :
						
						
						The Penguin Book of Ghost Stories (histoires de 
						fantômes) et The Penguin Book of Horror Stories 
						(histoires d’épouvante). 
						 
						 
						 
						
						 
						
						
						
						
						
						Reading Illustrated Fiction in Late Imperial China,
						
						
						Robert E. Hegel, Stanford University Press, 1998, p. 
						378. 
						
						
						
						
						Li Yu 
						est surtout connu pour son recueil Shi’er Lou
						
						
						《十二樓》présenté 
						comme recueil de nouvelles, mais qui pourraient 
						aussi être considérés comme des contes, en tous 
						cas écrits par les mêmes lettrés. 
						
						Voir Pierre Kaser : 
						
						
						https://kaser.hypotheses.org/303 
						
						
						
						
						
						Ming Erotic Novellas: Genre, Consumption, and 
						Religiosity in Cultural Practice. 
						
						By Richard G. Wang. Hong 
						Kong: Chinese University Press, 2011.  
						 
						
						
						
						
						Le 
						cliché totalement faux s’étendant au cinéma : « pendant 
						la Révolution culturelle, il n’y a eu qu’un auteur et 
						huit opéras modèles » (“文革中只有一个作家八个样板戏”). 
						
						
						
						
						
						Il a développé cette idée dans ses « Reflections on 
						Change and Continuity in Modern Chinese Fiction », in : 
						Chinese Aesthetics and Literature: A Reader, 
						
						
						 Corinne 
						H. Dale ed., 
						
						
						SUNY series in Asian Studies Development, 
						State University of New York Press, mars 2004 – chap. 9, 
						p. 168 & sq. 
						 
						 
						 
						
						
						
						
						Lettre 
						au camarade Hu Depei 
						(给胡德培同志的信), 
						publiée dans La littérature qui m’est chère (杂谈集《我心中的文学》), 
						Lettres et arts de Shanghai 
						
						上海文艺, 
						1986.  
						
						 
				  
				  
				
				     
				     
				 
				 
				 
				          
				    | 
                  
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