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Fang Fang
方方
Présentation
介绍
par Brigitte Duzan, 1er février 2011,
actualisé 16 février 2019
De son vrai nom
Wang Fang (汪芳),
Fang Fang (方方)
est née en 1955 à Nankin, mais, ses parents ayant
déménagé deux ans plus tard à Wuhan (武汉),
c’est là qu’elle a grandi. Elle apparaît donc, à cet
égard, comme une consœur de
Chi Li (池莉),
mais, si
les deux auteurs sont à rattacher au même
courant néo-réaliste, la
teneur et le ton de leurs récits ainsi que leur
évolution sont totalement différents.
Adolescente
marquée par la Révolution culturelle, mais pas seulement
C’est à Hankou
(汉口), plus
exactement, que Fang Fang a grandi, c’est-à-dire l’une
des trois villes, avec Hanyang (汉阳)
et Wuchang (武昌),
qui, en fusionnant, ont donné naissance à Wuhan (武汉).
Elle a
d’ailleurs écrit plusieurs livres sur la ville et son
histoire, dont, publiés respectivement en 2004 et 2006,
« Le riche passé de Hankou » (《汉口的沧桑往事》)
et « Les concessions de Hankou » (《汉口租界》)
. |
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Fang Fang en 2013 (photo
China Daily) |

Hankou aujourd'hui |
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Elle termine le
lycée en 1974, mais doit abandonner là ses études et
passe ensuite quatre ans à travailler dans une usine.
Elle en parle peu, mais ce furent des années difficiles.
On dit en général qu’elle a dû cesser ses études à cause
de la Révolution culturelle ; ce n’est qu’en partie
vrai. En réalité, son père est mort très jeune, et c’est
pour aider sa mère à subvenir aux besoins de la famille
qu’elle est allée travailler, et comme manutentionnaire
qui plus est, un travail pas seulement épuisant comme
elle l’a expliqué : |
"当年我是从一个纯粹知识分子生活的环境中突然被扔进社会的底层。…。进入那样的环境,你只能跟他们站在同样的角度和立场来看待生活,你只觉得自己和他们是相同的人。其间的一些见闻和经历,可让我受用一生。…
现在虽然来往的人群已经完全变了,但只要在生活,总归你能看到很多劳动的人民在为生存而奋斗——像我年轻时一样。”
« Cette année-là, je suis soudain tombée d’une pure vie d’intellectuelle
aux bas-fonds de la société. […] Lorsque vous vous
retrouvez dans un environnement de ce genre, vous ne
pouvez qu’adopter les mêmes attitudes et positions
vis-à-vis de la vie que celles des gens autour de vous,
et penser qu’il n’y a pas de différence entre eux et
vous. […] Maintenant, bien que les circonstances aient
totalement changé, on continue à voir beaucoup de gens,
dans le peuple, travailler et lutter pour survivre, --
c’est comme moi quand j’étais jeune. » |
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Le riche passé de Hankou |
Ce n’est qu’en
1978, lorsque Deng Xiaoping réinstaure le gaokao
(高考),
c’est-à-dire l’examen d’entrée à l’université, qu’elle
réussit à reprendre ses études : elle est admise à
l’université de Wuhan, pour y étudier la littérature
chinoise. Elle obtient son diplôme en 1982 et entre
alors comme rédactrice à la télévision du Hubei.
Ecrivain malgré
tout, qui ouvre la voie du néo-réalisme
Elle a commencé
à écrire dès 1975, des poèmes, comme beaucoup d’autres.
Sa première nouvelle est publiée en 1982, dans la revue
« Les arts et lettres du Yangzi » (《长江文艺》).
Elle s’intitule « Dans le convoi » (《大篷车上》)
et son style réaliste préfigure celui des nouvelles qui
vont suivre : « La marche des 18 ans » (《十八岁进行曲》), « L’autre rive du fleuve » (《江那一岸》),
« Une chanson, trois soupirs » (《一唱三叹》)… |
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Fengjing
(Une vue splendide) |

Une vue
splendide |
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Ce que reflètent, cependant, ces premières nouvelles, ce
sont la vie et les sentiments des jeunes étudiants et
intellectuels de l’époque ; elle a toujours considéré
comme étranger le monde du travail dans lequel elle a
pourtant dû vivre pendant quatre ans ; s’il lui arrive
de le décrire, c’est de l’extérieur.
C’est en 1987 que paraît la nouvelle « Une vue
splendide » (《风景》)
; reprise en 1989 dans la revue « Les auteurs contemporains »
(《当代作家》), elle obtient le prix
national de la meilleure nouvelle ‘de taille moyenne’
pour la période 1987-88. Mais elle a une importance
historique : elle est considérée comme l’œuvre qui a
ouvert la voie du mouvement « néoréaliste »
(拉开‘新写实主义’序幕”).
Le sujet a
évolué vers une peinture peu amène de la société, dans
un style sobre, sans état d’âme. Une famille de onze
enfants qui vit dans une cabane de 13 mètres
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carrés
secouée toutes
les sept minutes par le passage d’un train est décrite
par Petit Huitième qui, lui, a eu la chance de mourir à
seize jours, et observe ce qui se passe de son cercueil,
enterré à proximité : un père alcoolique et violent, une
mère aguicheuse qui se laisse battre, le septième frère,
bouc émissaire du père, qui dort sous le lit des parents
faute de place, et le frère aîné qui travaille de nuit
pour pouvoir dormir le jour, également faute de place…
Ce qui est le plus atterrant, dans l’histoire, c’est le
réalisme, justement, avec lequel tout cela est décrit,
avec un luxe de détails cruels.
Suivent des
récits dans le même style qui décrivent la misère du
prolétariat urbain dans la Chine du miracle
économique – comme « Soleil du crépuscule » en 1991 (《落日》),
sorte de suite donnée au récit précédent – ou la
médiocrité de la vie intellectuelle – comme « Au fil de
l’eau
glissent les nuages » en 1992 (《行云流水》).
Elle décrit
les conditions
de survie de personnages au bas de l’échelle sociale,
des existences misérables dont elle analyse les
faiblesses, des destins tragiques auxquels elle cherche
à trouver un sens.
Dans le ton perce souvent une note d’humour froid
caractéristique.
Maturité et
réflexion sur l’histoire
Plus récemment,
les sujets abordés dans les écrits de Fang Fang ont en
effet évolué vers une réflexion sur le passé et
l’histoire, en même temps qu’elle est passée de la
nouvelle de taille moyenne, qui prédomine dans les
années 1990, au roman.
1. Un roman qui
fait date, à cet égard, dans son œuvre est publié en
2003 : « Histoire
chronologique du lac aux boues noires » (《乌泥湖年谱》). Elle y décrit le
douloureux processus de réforme de la pensée des
intellectuels chinois de 1957 à 1966, à travers le
destin particulier de quelques individus, mais sans
emphase, sous l’angle de la vie quotidienne : Fang Fang
reste fidèle au réalisme.
En un certain
sens, on peut considérer ce roman, comme la suite de
celui de la fin des années 1980 intitulé « Grand-père
dans le cœur de mon père » (《祖父在父亲心中》)
qui, lui aussi, suivait un ordre chronologique, année
par année, pour décrire le malheureux destin d’une
poignée d’intellectuels du milieu des années 1950 au
début des années 1960.
2. « Le
printemps est parvenu jusqu’à Tan Hualin » (《春天来到昙华林》)
peut être considéré comme faisant partie de ce courant,
par l’importance du contexte historique expliqué dans
les chapitres deux et trois : ce reste de la vieille
muraille de la ville de Wuhan miraculeusement préservé
dans une arrière-cour… L’histoire de la ville est
présente en arrière-plan.
3. Fin 2008, elle a mis le point final à un autre roman,
« L'eau sous le cours du temps » (《水在时间之下》),
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Histoire
chronologique
du lac aux
boues noires

Grand-père dans le cœur
de mon père

Le
printemps est parvenu
jusqu’à
Tan Hualin |
nourri
des recherches effectuées pour la préparation de
ses deux ouvrages cités précédemment sur l’histoire de
la ville de Hankou.
Il s’agit d’un roman sur la forme
locale d’opéra, le hanju (汉剧), centré sur un personnage
fictif, Shuishang Deng (水上灯), qui représente sous forme
emblématique les grands acteurs du hanju et leur rend
hommage. C’est aussi une autre manière de conter l’histoire de
Hankou, de la période républicaine au nouveau millénaire.

L'eau sous
le cours du temps
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Shuishang Deng est une
rebelle, l’expression et l’emblème de la rébellion de
femmes qui y sont acculées par l’oppression dont elles
ont été victimes. Elle s’appelait Shui Di (水滴), ou
goutte d’eau, et était la fille du riche
propriétaire d’une maison de thé de Hankou et de sa
concubine. Mais, lorsque son père meurt dans un accident
peu après sa naissance, le bébé est accusé de porter
malheur et abandonné. Elle est recueillie et élevée par
une famille pauvre d’acteurs d’opéra et en devient aussi
une interprète. Cependant, pour avoir offensé le fils de
la famille Shui, son père adoptif est battu à mort, et
Shuishang Deng doit se vendre à une autre troupe pour
payer ses funérailles. Devenue célèbre, elle garde le
désir de venger son père adoptif, et sa mère adoptive
qui s’est suicidée, mais se retrouve piégée dans un
réseau sans merci de tromperies et de meurtres. |
L’intrigue est
inspirée de la vie de célèbres interprètes de l’opéra
hanju, dont celui dont le nom a inspiré celui de
l’héroïne du récit, Wanzhan Deng (万盏灯)
ou dix mille lampes. Fang Fang offre donc un
récit dont l’authenticité tient justement à ce
croisement avec l’histoire, d’autant plus que le destin
de Shuishang Deng est symboliquement lié à celui de la
ville de Hankou et que ses mésaventures trouvent leurs
parallèles dans ceux de ses rôles dans les opéras
qu’elle interprète. Le principal est « L’épée de
l’univers » (《宇宙锋》) qui dépeint les manipulations d’un ministre félon pour s’emparer de
l’épée et assassiner l’empereur ; il est prêt à offrir
sa fille à l’empereur qui a été frappé par sa beauté,
mais celle-ci feint la folie pour se faire chasser de la
cour. C’est le meilleur rôle de Shuishang Deng, et il
est bien sûr emblématique.
Shuishang Deng, c’est un peu
l’équivalent de Mei Lanfang, mais au féminin, et il se
trouve que le livre a été publié juste après la sortie
du film consacré à ce dernier
.
Comme dans le passé, dans les périodes transitoires de
réflexion et de recherche de valeurs, la Chine en
revient à sa grande tradition opératique. Avec sa riche
trame opératique, le livre de Fang Fang ferait
certainement un excellent film.
4. La nouvelle publication de Fang Fang, en septembre
2010, est de nouveau une nouvelle de taille moyenne :
« Qinduankou »
(《琴断口》)
:
elle commence par un fait divers, un pont qui s’effondre
au petit matin, un jour d’hiver, pour se pencher sur ce
qui arrive ensuite à deux survivants, à partir des
raisons pour lesquelles ils traversaient ce pont. Le
récit est mené sous l’angle d’une analyse approfondie
des relations humaines entre les personnages.
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Wuchang,
ville en guerre |
5. En juin 2011, elle publie un autre roman sur l’histoire de Wuhan, « Wuchang,
ville en guerre » (《武昌城》), qui se passe en 1926, pendant l’Expédition du Nord et le siège de la
ville.
6. En 2013, elle poursuit encore l’histoire de Wuhan avec « Le destin
tragique de Tu Ziqiang » (《涂自强的个人悲伤》), l’histoire d’un jeune garçon qui, avec le soutien de tout le village,
réussit des études universitaires à Wuhan et travaille
pour pouvoir faire venir ses parents en ville. Mais son
père a un accident et meurt. Tu Ziqiang s’occupe alors
de sa mère que le choc a affaiblie, mais meurt
d’épuisement.

Le destin
tragique de Tu Ziqiang |
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Fang Fang a donc bien évolué depuis
les beaux jours du néo-réalisme, et ses derniers écrits
portent la marque d’un esprit en profonde mutation, et
maturation, dont on aimerait maintenant voir plus de
traductions.
Elle est aujourd’hui une personnalité influente du monde
littéraire chinois, présidente depuis 2007 de
l’Association des écrivains du Hubei, présente à la
Foire du Livre de Francfort en octobre 2009, et
apparaissant souvent aux côtés de la présidente de
l’Association nationale des Ecrivains,
Tie Ning
(铁凝),
comme on l’a vu récemment, en janvier 2011, lors des
deuxièmes rencontres littéraires
franco-chinoises
à Pékin.
En 2014, elle a pris officiellement position contre les
abus commis lors de l’attribution des nombreux prix
littéraires chinois, qui en dénaturent l’intérêt et la
signification. En mai, sur weibo, elle a dénoncé |
ouvertement et nommément le poète du Hubei
Liu Zhongyang
(柳忠秧)
à qui venait d’être décerné le prix Aiqing, en
contestant la validité du choix. Cela lui a valu un
procès qui lui a pris toute son énergie et son temps. Il
se trouve qu’elle venait de commencer un roman, qu’elle
n’a pu reprendre qu’en juillet 2015.
7. Ce roman,
« Funérailles molles » (《软埋》),
publié en août 2016, est un autre roman sur un sujet
historique, et en l’occurrence la réforme agraire
chinoise du début des années 1950. C’est un sujet très
peu abordé dans la littérature
,
en grande partie parce que les souvenirs en sont
tellement cauchemardesques que les gens ont préféré
oublier et ne pas en parler. Or c’est une période
courte, mais fondamentale, car elle a bouleversé les
bases de la société chinoise et que tout le monde –
paysans, propriétaires fonciers, notables locaux ou
intellectuels – en a subi les conséquences, à des degrés
divers.
L’histoire du
roman est celle des parents de Fang Fang, de leurs amis
et de leurs proches. Mais elle ne traite pas directement
son sujet, elle le fait par l’intermédiaire d’un
personnage féminin, une vieille femme qui était la mère
d’un ami. Et le titre du roman est celui d’une de ses
phobies : |
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Funérailles molles |
elle avait
peur d’être enterrée sans cercueil, voire sans linceul,
à même la terre, sans doute parce qu’elle l’avait vu
pratiqué trop souvent, justement, dans ce passé
oblitéré, et que cela avait laissé en elle une frayeur
récurrente, car les Chinois croyaient que les morts
enterrés ainsi ne pourraient pas renaître. C’est ce
qu’on appelle – ou plutôt appelait - les « enterrements
souples » ou
ruǎnmái
(软埋)
– en fait c’est le corps qui était laissé « souple »,
c’est-à-dire sans la protection d’un cercueil, quand on
le mettait dans la terre.
C’est le titre
du roman, car c’est ce détail de la vie de cette femme
qui a décidé Fang Fang à l’écrire quand on le lui a
raconté, et elle a bâti toute son histoire autour
d’elle : l’histoire de la réforme agraire vue d’un point
de vue féminin.
La vieille
femme s’appelle Ding Zitao (丁子桃)
et, en vieillissant, perd la mémoire. Mais
les événements
tragiques du passé lui reviennent à l’esprit, elle se
rappelle son nom initial, Hu Daiyun (胡黛云),
quand elle était la bru d’une riche famille. Angoissés à
l’idée d’être persécutés au moment de la réforme
agraire, tous les membres de la famille décident de se
suicider. Il ne reste que Hu Daiyun, qui s’échappe par
un passage secret avec l’enfant qu’elle avait en garde.
Mais elle tombe du bateau qu’elle prend pour s’enfuir,
l’enfant se noie ; elle est sauvée, mais elle a perdu la
mémoire. On lui donne un nouveau nom : Ding Zitao.
Ensuite elle rencontre un médecin qu’elle épouse, et
elle a un fils, Wu Qinglin (吴青林).
Peu à peu, à travers les dires de
sa mère, celui-ci commence à deviner son passé terrible,
mais surtout il retrouve le journal que son père a tenu
jusqu’à sa mort
.
Et là il apprend que son père comme sa mère était d’une
famille de riches propriétaires, et donc qu’ils ont
énormément souffert.
Cependant,
Qinglin ne se sent pas la force de faire face à cet
héritage complexe et lourd, et finalement, il choisit
l’oubli, tandis que sa mère est réduite à un état
végétatif. Mais, quand elle meurt, son fils lui achète
un cercueil, bien qu’elle soit incinérée…
Le critique Bai Ye a loué Fang Fang pour « repêcher »
l’histoire (打捞历史),
et en même temps donner à réfléchir dessus. Beaucoup de
ce qu’elle a « repêché » est caché, recouvert de
poussière, méconnu pour toutes sortes de raisons. « Fang
Fang a choisi la fiction pour écrire l’histoire, mais
c’est quand même un travail d’historien » (“方方是以小说来写历史,具有史学家品格。”).
8. Parallèlement, en août 2016, elle a également
publié un recueil de douze nouvelles qui porte le
titre de la première : « Quand les nuages parlent de
paysage » (《云谈风景》).
1、云淡风轻
2、Tianlan
天蓝
3、Histoire
历史
4、Ici
et là
哪里来哪里去
5、Un
meurtre
凶案
6、L’année
des noces de papier
纸婚年 7、Midi
正午
8、Quelques
conjectures
推测几种
9、Le
directeur d’école Ma Sangua
小学校长马三瓜
10、Un
arbre
一棵树
11、Un
heureux
幸福之人
12、Une
chanson, trois soupirs
一唱三叹

Quand les
nuages parlent de paysage |
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Les deux
premières ont été sélectionnées dans deux recueils des
meilleures nouvelles de l’année 2016 : la première aux
Editions Lijiang (漓江出版社)
et la seconde aux Editions des lettres et des arts du
Yangtsé (长江文艺出版社).
Etonnamment, elles forment une sorte de diptyque, car
elles ont toutes deux un accident comme élément clé de
la structure narrative ; il y en a même deux dans la
première, mais surtout un accident de voiture : dans les
deux nouvelles, une voiture fauche un personnage, deux
même dans la première, et c’est ce qui constitue le nœud
de l’intrigue.
Dans la
première nouvelle, une femme a perdu son fils dans un
accident involontaire, tandis que sa voisine est une
vieille dame dont le petit-fils a été fauché par un
chauffard alors qu’elle se promenait avec lui et son
fils ; comme celui-ci avait une maladie de cœur, il a
une attaque et meurt lui aussi. Le chauffard a continué
sans s’arrêter ; la vieille dame vit dans l’espoir de le
retrouver… il est difficile d’en dire plus sans déflorer
la nouvelle, et ce serait bien |
dommage : tout
est dans l’atmosphère rendue par Fang Fang.
La seconde
nouvelle, « Tianlan »
(《天蓝》),
est un texte d’où émerge une émotion diffuse du début
jusqu’à la fin. L’histoire est celle d’une femme qui est
professeur et vient de perdre sa mère fauchée par un
camion. Ici, le camion était conduit par une femme qui
s’est arrêtée pour emmener la victime à l’hôpital où
elle est morte peu après, mais après lui avoir confié le
cadeau d’anniversaire qu’elle apportait à sa fille, et
lui avoir demandé de le lui remettre en lui disant
qu’elle reviendrait veiller sur elle.
La nouvelle
commence alors que la jeune enseignante se recueille sur
la tombe de sa mère, à la veille du Nouvel An. Arrive
une petite fille joyeuse et délurée, nommée Tianlan (ou
‘le bleu du ciel’), qui l’aborde comme si elle la
connaissait. Quelques jours plus tard, l’enfant vient à
l’école, et demande à être dans sa classe. Une relation
étroite se noue alors entre l’élève et son professeur,
jusqu’à ce que l’enfant se
montre
excessive dans son amour pour son professeur, en allant
jusqu’à dénoncer le petit ami qui la trompe.
L’enseignante décide alors d’aller parler à la mère de
l’enfant. Or celle-ci est la femme qui conduisait le
camion responsable de la mort de sa mère. La nouvelle
tourne alors presque au conte fantastique…
Traductions en
français
- Début fatal
《在我的开始是我的结束》,
trad. Geneviève Imbot-Bichet, Stock/La Cosmopolite, 1998
- Soleil du crépuscule
《落日》,
trad. Geneviève Imbot-Bichet avec Lü Hua, Stock / Cosmopolite,
1999.
- Une vue splendide
《风景》,
trad. Dany Filion, Philippe Picquier1995, Picquier poche 2003.
- Funérailles molles 《软埋》,
trad. Brigitte Duzan / Zhang Xiaoqiu, L’Asiathèque 2019.
Traductions en
anglais
- Three Novellas by
Fang Fang, Contemporary Chinese Women Writers V, Panda, 1996 :
One Glitteriing
Moment / Landscape / Dead End – avec une préface de
Han Shaogong (韩少功).
- “Hints”, tr. Ling
Yuan, Chinese Literature (Summer 1997)
- “Predestined”,
tr. Zhang Siying,
Chinese Literature
(Winter
1998)
- “Stakeout”, tr.
Zhang Siying,
Chinese Literature
(Summer
1997)
- Children of the Bitter River: A Novel,.
Tr. Herbert Batt. Norwalk, CT: Eastbridge Books, 2007.
- Love and its Lack
are Emblazoned on the Heart Forever
《有爱无爱都是铭心刻骨》,
tr. Eleanor Goodman, in
By the River: Seven
Contemporary Chinese Novellas,
University of
Oklahoma, nov 2016.
Adaptations cinématographiques
Plusieurs nouvelles de Fang Fang ont été adaptées au
cinéma. La seule adaptation qu’elle ait avalisée, la
plus réussie et la plus récente, est l’adaptation par
Wang Jing (王竞)
de la nouvelle « Dix mille
flèches
transpercent le cœur » (《万箭穿心》《小说月报》),
parue en 2007 dans le mensuel littéraire Xiaoshuo
Yuebao (《小说月报》).
Le film est sorti en 2012 sous le titre « Feng Shui »
(mais le même titre chinois).
Voir :
http://www.chinesemovies.com.fr/films_Wang_Jing_
Feng_Shui.htm
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Dix mille
flèches transpercent le cœur |
A voir en
complément
Le court
métrage de Gu Changwei « Long
Tou » (《龙头》)
où
Fang Fang est l’un des trois protagonistes :
http://www.chinesemovies.com.fr/films_Gu_Changwei_Long_Tou.htm
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