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Yu Hua 余华

Présentation 

par Brigitte Duzan, 6 septembre 2009, actualisé 4 juin 2023

 

Yu Hua [1] est né en 1960 à Hangzhou (Zhejiang). Il avait six ans au début de la Révolution culturelle : cette expérience l’a marqué, et il en a fait le sujet de la plupart de ses nouvelles et romans.

 

Enfance marquée par la Révolution culturelle

 

Il a grandi à Haiyan (海盐), au nord du Zhejiang. Son père, qui était médecin, avait été envoyé là pour lutter contre la bilharziose qui y sévissait de manière endémique. C’était une toute petite ville qui tenait du village, un endroit perdu, pauvre et arriéré. Il a raconté [2] que, pendant la Révolution culturelle, la vie y était d’une triste monotonie, rompue seulement par les exécutions de ‘criminels’ ; la ville s’animait alors comme lors d’un festival. Enfant, ces scènes d’exécution l’excitaient comme

 

Yu Hua 余华

un spectacle de foire ; il garde le souvenir du condamné s’agenouillant sur le sol, tête baissée, le soldat visant la nuque et tirant…

 

Le sang semble avoir été l’élément récurrent de son environnement et la mort un voisinage habituel. Il décrit son père médecin comme un personnage revêtu d’une blouse constamment maculée de sang qui opérait dans une petite pièce en face de la maison familiale. La maison était aussi en face des toilettes publiques, qui servaient de poubelle aux infirmières, et de la morgue, endroit frais et calme où il allait faire la sieste dans la chaleur de l’été ; les corps n’y étaient déposés que la nuit, et il entendait alors les gens pleurer de son lit.

 

Les sources de l’atmosphère noire de ses premières nouvelles viennent de cette expérience précoce de la violence et de la mort, dont il était tellement imprégné que cela ressortait automatiquement sous sa plume et qu’il en rêvait la nuit.

 

Comme tous les jeunes de sa génération, son éducation a été réduite à néant par la Révolution culturelle. Il est entré à l’école à six ans, au tout début, et en est sorti dix ans plus tard, quand elle s’est terminée. En 1976, il n’avait pratiquement pas ouvert un livre : il n’y en avait pas. Les rares qu’il a pu trouver étaient tellement abîmés qu’il n’en restait que les pages du milieu ; il les a lus sans connaître ni le début ni la fin, ni le titre ni de qui ils étaient.

 

Il a alors reçu une formation rapide de dentiste, genre « dentiste aux pieds nus », et a travaillé ainsi cinq ans dans une petite ville entre Shanghai et Hangzhou, en détestant cette profession. Mais, à l’époque, on ne choisissait pas ce qu’on faisait, on était affecté à un poste par le gouvernement. Yu Hua ne pouvait donc pas faire autrement. Cependant, il était fasciné par les jeunes cadres du Bureau de la Culture local, qu’il voyait de son cabinet se promener dehors à toute heure de la journée, sans avoir, semble-t-il, grand-chose à faire. Son idéal, désormais, fut d’entrer dans leurs rangs. L’un d’entre eux lui expliqua que, pour cela, il lui suffisait d’écrire une nouvelle.

 

Il le fit, envoya son court récit à une revue de Pékin qui la publia illico, et Yu Hua entra au Bureau de la Culture, dûment muni d’une autorisation officielle de transfert portant une douzaine de superbes sceaux rouges. C’était en 1983, il faisait ainsi ses débuts d’écrivain. Un an plus tard, il demanda à être muté à Jiaxing ( 嘉兴), la préfecture dont dépendait Huayan : au moins là, il y avait une gare.

 

Années 1980 : écrivain d’avant-garde

 

Son poste au Bureau de la Culture n’était pas une aubaine financière ; tout le monde, à ce moment-là, gagnait à peu près la même chose. La seule différence tenait dans le travail réalisé pour gagner son salaire : sa nouvelle affectation lui donna la liberté dont il rêvait. Il espaça peu à peu ses présences, pour finir par ne plus pointer qu’une fois par mois, pour toucher son salaire.

 

Il n’avait cependant aucune formation d’écrivain, encore moins que de dentiste. Privé de livres pendant toutes les années de la Révolution culturelle, il n’eut pour toute lecture que les affiches en gros caractères de l’époque, les dàzìbào 大字报, qu’il lisait avec délectation non point pour les slogans, mais pour les histoires qu’il y trouvait, parce que les gens y dénonçaient leurs voisins et leurs proches avec faconde et créativité ; c’était comme une chronique de la vie quotidienne où il a puisé pas mal de son inspiration initiale.

 

A partir des années 1980, nombres d’ouvrages furent à nouveau publiés, en particulier des traductions d’auteurs étrangers, et il se mit à lire avec avidité, fasciné par des auteurs comme Kafka ou Borges, ou encore Kawabata. Les premiers lui ouvrirent les portes du fantastique, le second lui apprit l’amour du détail. Ces lectures ont marqué le style de ses premiers écrits [3], d’un avant-gardisme assez caractéristique de l’époque : une sorte de radicalisme esthétique cultivant l’image de l’artiste dans sa tour d’ivoire, ce que l’on a appelé « les écrivains d’avant-garde » (先锋派作家). 

 

Les nouvelles que Yu Hua publia alors dans divers magazines n’eurent guère de succès, jusqu’en 1986 : son court récit (quelque quatre mille caractères) intitulé « Parti loin de chez moi à dix-huit ans » (《十八岁出门远行》) lui valut soudain une certaine notoriété. Il participa alors de l’effervescence intellectuelle et artistique qui marqua ces années de relative libéralisation, donnant l’impression que tout, brusquement, était possible, y compris la liberté la plus totale.

 

En 1988, il réussit à partir à Pékin suivre des cours de littérature à l’institut Lu Xun, où il rencontra une jeune poétesse, Chen Hong, qu’il épousa. Mais cette période s’acheva net avec les événements de Tian’anmen (4 juin 1989), qui marquèrent, avec la reprise en main du pouvoir par la tendance conservatrice, un tournant dans la création littéraire, et artistique en général, tout autant que dans la vie nationale dans son ensemble.

 

Années 1990 : écrivain populaire

 

En 1991, il publie son premier roman : « Cris dans la bruine » (《在细雨中呼喊》). Mais son style évolue ensuite, et c’est, selon ses propres dires, par une nécessité interne, parce qu’il découvrit que ses personnages avaient une existence propre qu’il ne maîtrisait pas totalement, et dont il lui fallait respecter les exigences. En outre, au début des années 1990, de nouvelles œuvres étrangères furent traduites en chinois, son espace de lecture s’élargit ; il fut influencé en particulier par V. S. Naipaul et Toni Morrison qu’il découvrit alors.

 

Il faut bien dire que son changement de cap, cependant, eut aussi des causes extra-littéraires : vulgairement économiques. A partir de 1992, la politique de réforme et d’ouverture relancée par Deng Xiaoping se traduisit par l’abandon accéléré des formes de contrôle public de l’économie dans tous les domaines, y compris le domaine culturel, et l’édition en particulier. Les subventions dont vivaient les maisons d’édition furent supprimées et il leur fallut comme tout le monde se soucier de leur rentabilité pour survivre. Dans ces conditions, les œuvres d’avant-garde furent remisées dans les cartons de l’histoire. Il fallait désormais assurer les recettes, avec des œuvres populaires, des livres qui faisaient du chiffre.

 

Les écrivains durent s’adapter, et c’est cette nécessité d’adaptation qui leur fit rechercher d’autres sources d’inspiration, plutôt que le contraire. Yu Hua suivit le mouvement général. En même temps, cependant, il remit en cause son approche esthétique de la littérature. Le genre avant-gardiste qu’il avait adopté jusque là, comme beaucoup d’autres dans les années 1980, venait d’un refus d’accepter l’orthodoxie maoïste qui voulait faire de la littérature un outil politique au service du régime. Au début des années 1990, il adopta une vision moins coupée de la réalité sociale, une attitude plus engagée, réfléchissant les grands problèmes nés de la modernisation accélérée du pays. Il en revenait ainsi au rôle traditionnel en Chine de l’écrivain reflet et critique de la société.

 

Vivre ! 《活着》

 

De ces années datent ses deux premiers grands succès : « Vivre ! » (Huózhe《活着》), publié en 1993, et, en 1995, « Chronique d’un vendeur de sang » (Xǔ Sānguān màixuè jì《许三观卖血记》), publié en France sous le titre « Le vendeur de sang ».

 

Le premier roman dépeint les événements qui ont marqué la Chine des années 1940 au début de la période de réforme et d’ouverture, à la fin des années 70. Le personnage principal, Xu Fugui (徐福贵), était au départ le seul héritier d’une riche famille de propriétaires, vivant dans le luxe et gaspillant sa fortune au jeu. Il finit par la dilapider totalement, et être obligé de travailler la terre pour survivre, ce qui le sauve au moment de l’arrivée au pouvoir des communistes. Le livre le suit dans les divers malheurs qui le frappent, au cours de la période du Grand Bond en avant pendant laquelle meurt son fils, puis pendant la Révolution culturelle, au cours de laquelle il perd sa fille. Sur ses vieux jours, il se retrouve seul avec son vieux buffle, mais

toujours avec la même inaltérable volonté de vivre et de s’en sortir, coûte que coûte, qui est, pour Yu Hua, la caractéristique fondamentale du peuple chinois, et ce qui fait sa force. 

 

Le livre est devenu un best-seller en Chine comme à l’étranger. Mais s’il a connu un tel succès, c’est grâce à l’adaptation au cinéma qu’en a faite Zhang Yimou, en 1994. Le film éponyme, avec deux stars du cinéma chinois dans les rôles titres, Ge You (葛优) dans le rôle de Fugui et Gong Li (巩俐) dans celui de sa femme, fut présenté cette année-là au festival de Cannes où il obtint le Grand Prix du Jury, et Ge You celui de meilleur acteur. C’était une consécration. Cependant, si « Vivre ! » est devenu un best-seller mondial, c’est en grande partie parce que le film a été interdit par les autorités chinoises, pour dénigrer la politique du gouvernement chinois ; Zhang Yimou a même été condamné à deux ans d’interdiction de tournage. Le livre, comme le film, a ainsi fait la une des journaux [4], et les ventes se sont envolées. Yu Hua est devenu une célébrité mondiale.

 

Le film de Zhang Yimou

 

Le vendeur de sang 《许三观卖血记》

 

Quand « Le vendeur de sang » est sorti en 1995, ce fut un nouveau succès. Le récit reprend à peu près le même contexte temporel que « Vivre ! » : ici ce sont les trente années après 1949. Au début, dans les années 1950, Xu Sanguan (许三观)est ouvrier dans une filature de coton, dans le Jiangsu, lorsque, un jour, revenant d’une visite à un oncle à la campagne, il croise deux amis qui vont vendre leur sang et le persuadent d’en faire autant. Cela va lui permettre de se marier. Le pli est vite pris, et Xu Sanguan ira vendre son sang chaque fois qu’il aura besoin d’argent. Le livre est sorti bien avant le scandale de l’épidémie de Sida du Henan et le livre de Yan Lianke (阎连科)sur le sujet [5]. Cela fait longtemps que les paysans chinois vendent leur sang pour arrondir leurs fins de mois. En ce sens, le livre de Yu Hua est plus intemporel que celui de Yan Lianke.

 

On retrouve dans ce livre le thème principal du précédent, qui est un thème récurrent chez Yu Hua : malgré le fatalisme du peuple chinois, qui lui fait accepter les coups du sort comme les décrets du gouvernement, son incroyable volonté de survivre face aux pires catastrophes. Mais Yu Hua a développé là l’humour qui était présent dans ses écrits depuis le départ, mais de manière diffuse et subtile ; dans « Vivre ! », il apparaissait surtout dans certains dialogues. Cet humour, de plus en plus décapant et hilarant, souvent couplé à l’absurde, va désormais devenir sa marque de fabrique ; cela correspond à son caractère, et au caractère chinois en général, d’où, certainement, une partie de son succès.

 

Années 2000 : « Brothers »

 

En 2003 sort « Brothers » (《兄弟》) qui fait l’effet d’une bombe. Avec ce livre, Yu Hua a légèrement déplacé son curseur historique et opté pour un style franchement burlesque pour dépeindre l’absurdité d’un monde qui rappelle Tati autant que Beckett. « Brothers », avec ses deux parties couvrant la Révolution culturelle puis le fantastique boom économique des années 1980-90, c’est un peu sa vie à lui, son expérience personnelle. L’humour au vitriol qu’il adopte est sans doute une manière d’évacuer la tension dramatique de certains souvenirs tout en en soulignant le non-sens des deux époques, chacune à sa manière.

 

En retraçant l’histoire de deux demi-frères, Li Guangtou (李光头) et Song Gang (宋钢), qui grandissent, comme Yu Hua, pendant la Révolution culturelle, puis se retrouvent adultes pendant la période de croissance économique après 1980, « Brothers » illustre les bouleversements subis pendant toute cette période par le pays et son peuple. La première partie, née, on le sent, de l’expérience vécue, est brillantissime et enthousiasme dès l’abord. La seconde partie est plus travaillée, née d’un voyage de plusieurs mois avec sa femme et son fils aux Etats-Unis ; mais Yu Hua atteint là des sommets : une écriture frénétique et truculente qui frise la démesure, pour s’achever dans une fresque ubuesque d’un concours de beauté où tout est truqué, fabriqué et frelaté, comme la société de consommation actuelle.

 

Le pire, en effet, c’est qu’on a l’impression qu’il n’invente rien, d’ailleurs on le lui a souvent dit : des Li Guangtou, il y en a partout, des types qui font fortune en profitant de l’absence de règles et de normes, dans la course générale au profit initiée par Deng Xiaoping. Le génie tient dans la manière de le dire. Le roman est le meilleur moyen, dit-on, de décrire et décrypter une époque, « Brothers » en est l’une des meilleures illustrations.

 

Brothers《兄弟》

 

la traduction française

 

Depuis lors, Yu Hua passe le plus clair de son temps en voyages et conférences, invité par ses différents éditeurs qui se le disputent. On espère que cela lui laissera un peu de temps pour terminer bientôt l’un des trois romans qu’il dit avoir commencé à écrire.

 

Années 2010 : Le septième jour

 

En 2010, Yu Hua a publié un nouveau livre intitulé « La Chine en dix mots » qui apparaît comme la synthèse des œuvres antérieures, faisant le lien entre la Chine de Mao et la Chine d’aujourd’hui. Mais le livre n’a pas été publié en Chine.

 

A l’automne 2013, Yu Hua a collaboré au New York Times avec une série d’essais sur les problèmes de la Chine contemporaine qui en sont comme le complément.

 

En juin de la même année, après sept ans de gestation, il a publié un nouveau roman : « Le septième jour » (《第七天》) qui a été l’objet de vives controverses en Chine, et traduit aussitôt en français. La traduction en anglais est parue en janvier 2015.

 

Yu Hua y décrit le parcours d’un homme mort sans sépulture, la famille étant trop pauvre pour avoir pu lui acheter un cercueil. Dans les sept jours suivant sa mort, son âme erre dans les limbes, qui sont aussi les limbes du souvenir. Il y rencontre les âmes de diverses personnes mortes dans des circonstances violentes, inspirées de faits divers de l’actualité, et retrouve les êtres chers de son existence passée.

 

Le septième jour

 

Yu Hua continue d’être hanté par la violence de la société chinoise, une violence quotidienne et endémique, et par l’absurdité qui en est toujours la marque essentielle.

 

2021 : Nouveau roman

 

En mars 2021, huit ans après « Le septième jour », paraît un nouveau roman de Yu Hua : « Wencheng » (《文城》) [qui pourrait se traduire par « La ville des lettres »].

 

Le roman conte l’histoire de Lin Xiangfu (林祥福), pendant les dernières années de la dynastie des Qing et le début de la période républicaine, époque chaotique de banditisme et d’exactions des seigneurs de la guerre. Originaire du nord, Lin Xiangfu est parti avec sa fille dans le sud à la recherche de sa femme, Ji Xiaomei (纪小美), qui a disparu après la naissance de leur petite fille. Il s’installe dans le bourg de Xizhen (溪镇) où il mène une vie humble et tranquille de menuisier. Mais son passé est lié à la mystérieuse cité de Wencheng que personne ne connaît, et qui pourrait aussi bien ne pas exister…

 

Le roman a une longue histoire : Yu Hua l’a commencé en

 

Wencheng

1998, comme préquelle de « Vivre ! », mais il en a abandonné l’écriture au bout de quelque 200 000 caractères, a-t-il expliqué, car il ne s’en sortait pas. Il a écrit « Brothers », puis « Le septième jour », et ce n’est qu’en 2020, pendant le confinement, qu’il a repris « Wencheng ». Au total, il a donc passé 21 années à concevoir et écrire ce qu’il voulait être « un chuanqi non traditionnel » (), dont il a fait une sorte de narration légendaire. On y retrouve le mélange de réalisme, d’onirisme et d’ellipses narratives cultivant le mystère qui caractérisent ses plus belles nouvelles, et en particulier ses zhongpian (voir ci-dessous).  

 

En janvier 2022, le roman a été déclaré l’un des cinq meilleurs romans de l’année 2021 en Chine. En octobre, il a été couronné du prix littéraire Shi Nai’an (施耐庵文学奖) lors de la cinquième édition de ce prix, remis le 24 mars 2023.

 


 

Traductions en français

 

Romans 长篇小说

- Vivre ! 《活着》, trad. Yang Ping, Le livre de poche, 1994, 223 p. / Babel, 2008.

- Le Vendeur de sang 《许三观卖血记》, trad. Nadine Perront, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 1997, 285 p. / Babel, 2006.

- Cris dans la bruine 《在细雨中呼喊》, trad. Jacqueline Guyvallet, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2003, 325 p.

- Brothers 《兄弟》, trad. Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2008, 720p. 

- Le Septième Jour 《第七天》, trad. Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2014, 272 p, Babel, 2014.

- La Ville introuvable, Wencheng 《文城》, trad. Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2023, 480 p.

 

Novellas (Zhongpian) 中篇小说

 

Les principales ont été traduites en français, sous les dénominations les plus diverses (petits romans, court roman, récits…). Elles datent de la période 1987-1991 ; ce sont désormais des classiques et ont fait l’objet de rééditions récentes en Chine. Ainsi un recueil de quatre zhongpian comportant « Erreur dans la rivière », « Un amour classique », « 1986 » et « Un incident fortuit » a été publié en 2018 aux éditions Times Literature and Arts (时代文艺出版社) sous le titre de la première.

 

- Un amour classique, trad. Jacqueline Guyvallet, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2000, 259 p. / Babel, 2009. Recueil de quatre textes :

  • Une certaine réalité 现实一种

  • Un amour classique 古典爱情 

o  Quelques pages pour Yang Liu《此文献给少女杨柳》   

o   Un événement fortuit《偶然事件》

 

- Un monde évanoui, trad. Nadine Perront, Philippe Picquier, 2003, 150 p.

Recueil de deux zhongpian de 1988 :

o  Erreur au bord de l’eau 《河边的错误》

o  Un monde évanoui  世事如烟

 

- 1986, trad. Jacqueline Guyvallet, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2006, 88 p. 

  

- Mort d’un propriétaire foncier et autres courts romans, trad. Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2018, 368 p.

Recueil de quatre zhongpian de la même période 1987-1991 :

o  Mort d’un propriétaire foncier 一个地主的死

o  Typhon estival 夏季台风

o  L’Affaire du 3 avril 四月三日事件

o  Frisson 战栗

 

Nouvelles courtes  短篇小说

- Sur la route à dix-huit ans et autres nouvelles, trad. Jacqueline Guyvallet, Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2009, 185 p.

 

Essais 随笔集

- La Chine en dix mots 《十个词汇里的中国》, trad. Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2010, 370 p.

  


 

Adaptations au cinéma

 

- Analyse comparée du roman « Vivre ! » (《活着》) et du film éponyme qui en a été adapté par Zhang Yimou :

http://www.chinesemovies.com.fr/films_Zhang_Yimou_Vivre.htm

 

- En 2023, le film de Wei Shujun (魏书均) « Only the River Flows » (《只有河水在流》) sélectionné dans la section Un certain regard au festival de Cannes est adapté de la novella « Mistakes by the River » (《河边的错误》), ou « Erreur au bord de l’eau ».

 


 

A lire en complément 

 

- Deux nouvelles :

 

La première, « Parti à dix-huit ans loin de chez moi » (《十八岁出门远行》), publiée en 1989, mais écrite deux ou trois ans auparavant, est celle qui a fait connaître Yu Hua. Bien que ce soit une œuvre de jeunesse, elle est cependant digne des œuvres de la maturité. Elle fait partie de la veine humoristique de Yu Hua, avec un petit côté absurde ; c’est le style que l’on retrouve, accentué jusqu’au burlesque, dans « Brothers », comme si Yu Hua revenait au point de départ, et à ce qui constitue en fait le reflet de son caractère.

 

En même temps, c’est une sorte de conte initiatique réaliste et empreint d’une certaine mélancolie sous l’ironie.

 

La seconde nouvelle, « L’enfant du crépuscule » (黄昏里的男孩), est un chef d’œuvre de cruauté brute et d’écriture réaliste. On y retrouve sans doute les souvenirs d’enfance, ceux de la Révolution culturelle, lorsque Yu Hua habitait dans la petite ville de Haiyan, et que les gens affluaient pour leur unique distraction : assister aux exécutions. C’est un peu la même ambiance. Mais la nouvelle tente de trouver comme des circonstances atténuantes à cette inhumanité.

 

On remarquera qu’il n’est pas question ici de politique, ou de période historique, juste des conséquences de la pauvreté et de la misère, morale autant que physique.

 

- Les « nouvelles moyennes » de la fin des années 1980.

  

- dans l’actualité (2011) :

Après “La Chine en dix mots”, publication (numérique) de son microblog par Yu Hua

 

 


[1] Yu Hua est son nom de plume, associant le nom de jeune fille de sa mère (余)au nom de son père (华).

[2] A Pankaj Mishra lors d’une interview pour le New York Times, en janvier 2009.

[3] Traduits en anglais par Andrew F. Jones et publiés dans un recueil intitulé The Past and the Punishments publié aux Etats-Unis en 1996.

[4] Le livre aussi avait été interdit lors de sa première publication en Chine, en 1992, mais un livre interdit ne fait pas la une de la presse.

[5] « Le rêve du village des Ding » (《丁庄梦》).

 

 

     

 

 

 

 

     

 

 

 

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