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Tujia Yefu 土家野夫

Présentation

par Brigitte Duzan, 27 novembre 2012

 

Tujia Yefu est l’une de ces voix originales et singulières en Chine, aujourd’hui, qui réussissent à se faire entendre grâce à internet, et aux publications à Taiwan et Hong Kong, dans son cas après avoir été réduit au silence par une condamnation à cinq ans de prison au début des années 1990.

 

Ses écrits sont d’autant plus intéressants qu’il est porteur

d’une mémoire familiale tragique, qui reflète un pan de

l’histoire chinoise moderne dont on parle très peu.

 

Carrière littéraire brisée net en 1990

 

De son vrai nom Zheng Shiping (郑世平), Tujia Yefu (土家野夫) est né en 1962 dans un petit village proche de Lichuan (利川), dans la préfecture autonome tujia et miao d'Enshi (恩施土家族苗族自治州), dans le sud-ouest montagneux du Hubei (1).

 

Tujia Yefu

 

Poète dans l’euphorie de la fin des années 1980

 

Il a une enfance pauvre et difficile. Après la Révolution culturelle, à la réouverture des universités en 1978, il entre à l’Institut des nationalités du Hubei (湖北民族学院) pour étudier la littérature chinoise ; il a seize ans et commence à écrire des poésies. Il est cependant fermement déterminé à poursuivre ses études littéraires à l’université de Wuhan, la capitale de la province.

  

Quatre ans plus tard, en 1982, il fonde la première société de poésie de l’est du Hubei, dont le nom est inspiré d’un vers du Shijing, se replaçant ainsi dans la plus ancienne tradition poétique chinoise, une tradition populaire (2). Par deux fois, il organise à Lichuan une grande réunion poétique, au niveau provincial. C’est dans ce contexte qu’il commence à utiliser le nom de plume de Tujia Yefu.

 

En 1985, il devient directeur général de la Société d’études poétiques des jeunes du Hubei (湖北省青年诗歌学会).Mais, en 1986, il réalise son rêve : il entre en cours d’année à

l’université de Wuhan et peut enfin continuer ses études de littérature chinoise.

 

Il est ainsi décrit par l’écrivain Zhang Yihe (章诒和), l’un des premiers à le découvrir et le faire connaître :

         他在鄂西土生土长,视武汉大学为教育圣地

 

Recueil de poèmes, Les pleurs du loup la nuit (titre calligraphié de la main de l’auteur)

         C’est un enfant de l’ouest du Hubei où il est né et a grandi, mais  l’université de Wuhan était

         pour lui la Terre sainte de l’éducation.

 

Il crée à Wuhan le « salon poétique post-moderne » (后现代诗人沙龙”) de la province du Hubei et publie son premier recueil de poésie : « Les pleurs du loup dans la nuit » (《狼之夜哭》). Il est l’ami et le disciple de Yi Zhongtian (易中天), personnalité du monde universitaire de Wuhan (3).

 

Emblème d’une génération et d’une époque

 

Yefu termine ses études en 1988. Il est alors envoyé à Haikou, dans l’île de Hainan (海南省海口市), pour travailler au bureau local de la sécurité publique. Mais brusquement, en 1990, pour avoir sympathisé avec « un certain mouvement » (因同情某运动”), il démissionne de son poste. Il est ensuite accusé d’avoir « divulgué des secrets d’Etat »,  accusation classique portée contre les esprits un peu trop indépendants, et condamné à six ans de prison.

 

Yi Zhongtian

 

Yefu subit le sort de tant de ses camarades étudiants et poètes qui, à la fin des années 1980, ont vécu dans l’effervescence d’une liberté intellectuelle qu’ils n’avaient encore jamais connue. C’était une période où soudain les débats culturels et politiques s’emballaient et où tous les espoirs semblaient permis. Jusqu’à ce que les événements de Tian’anmen viennent y mettre une triste fin.

 

Certains ont payé leur engagement de leur vie ; Yefu l’a seulement payé de cinq années de détention, mais elles l’ont coupé du monde et l’ont marqué à jamais. Les événements familiaux particulièrement pénibles qui ont marqué sa libération ont ensuite contribué à faire de lui un écrivain détenteur d’une mémoire à préserver et à transmettre.

 

Naissance d’un écrivain indépendant

 

Yefu bénéficie d’une remise de peine : il est libéré en 1995. Mais le retour à la vie sans barreaux n’est pas facile : son père est mort d’un cancer pendant qu’il purgeait sa peine ; après sa remise en liberté, sa mère se suicide en se jetant dans le fleuve ; son corps ne sera jamais retrouvé.

  

Premières activités d’édition

 

Pour vivre, Yefu se lance alors dans l’édition. En février 1996, il crée une société d’édition indépendante à Pékin ; son ami Yi Zhongtian l’aide à démarrer en lui confiant deux de ses manuscrits à publier : « Des Chinois » (闲话中国人) et « Hommes et femmes de Chine » (中国的男人和女人).

 

Il lui faut surtout arriver à surmonter le traumatisme causé par la mort tragique de ses parents, et avant tout celle de sa mère dont le souvenir le hante. Il n’est pas encore capable d’en parler, cela reste pour lui de l’ordre du cauchemar.

 

La fin des années 1980 avait été une période de fol espoir en l’avenir, brutalement détruit ; la fin des années 1990 s’amorce comme une période de collecte de souvenirs douloureux et une recherche sur les événements y ayant conduit qui vont nourrir une série de livres publiés à la fin des années 2000, d’abord sous forme de textes séparés sur internet.

 

Alors que se multiplient les ouvrages sur le mouvement anti-droitiers et la famine causée par le Grand Bond en avant (4), Yefu remonte à une période encore plus rarement traitée en littérature : le début des années 1950, avec les grandes purges effectuées dans le cadre de la réforme agraire, et

l’éradication des « bandits » locaux pour renforcer le pouvoir central. Mais l’époque est évoquée à travers les déboires subis par sa famille et leurs proches.

 

Sources familiales de ses écrits

 

Yefu a des antécédents très lourds, tout le monde faisait partie des « cinq catégories noires », d’une manière ou d’une autre, autour de lui : son père était d’une famille de « propriétaires terriens » (地主”), son grand-père maternel était un ancien « seigneur de guerre (旧军阀”), sa grand-mère maternelle venait d’une très bonne famille et sa mère avait été déclarée « droitière » (右派”).

 

Le grand-père maternel était parti au Japon au tout début de la République, et avait fait des études de droit pendant huit ans à l’université de Waseda. A son retour en Chine, vers 1920, il avait été juge

d’instance au Gansu. Son fils avait étudié dans une école militaire, et aurait été garde du corps de Chang Kai-chek ; puis, après l’invasion japonaise, il avait été posté à Wuhan avec grade de sous-officier et s’était remarié.

 

La mère de Yefu avait alors changé de nom. En 1948, elle avait rejoint la révolution et avait participé à la réforme agraire à Enshi ainsi qu’au mouvement de « liquidation des bandits » (剿匪). Elle avait rencontré là par hasard le père de Yefu qui était le fils d’un notable du coin. En 1957, ensuite, elle avait été condamnée comme droitière pour être la fille d’un « seigneur de guerre ».

 

La famille de son père, de son côté, a énormément souffert pendant la réforme agraire. Parce que le grand-père possédait un champ de dix mus, il fut classé « propriétaire terrien », persécuté et finit par se pendre ; son frère aîné se jeta dans le Yangzi, son corps n’a jamais été retrouvé ; le frère cadet fut condamné aux travaux forcés ; quant aux deux épouses, elles se sont pendues ensemble, une nuit, avec la même corde, à la même poutre.

  

Directeur d’une mine de charbon, le père de Yefu a été persécuté pendant la Révolution culturelle. Sa mère était comptable dans une coopérative, et c’est avec son maigre salaire qu’elle nourrissait toute la famille … Yefu et ses deux sœurs ont été élevés par leur grand-mère. Lui souffrait de tuberculose et avait besoin d’être soigné, ses deux sœurs n’ont pu continuer leurs études. Ils habitaient dans une ruelle sans électricité où, la nuit, on s’éclairait à la lueur de lampes à huile, et la grand-mère racontait des histoires ….

 

Avec ses mauvais antécédents familiaux, la vie ne fut pas facile pour le jeune Yefu. Pendant toute la Révolution culturelle, les autres enfants le poursuivaient en lui criant les pires insultes qu’ils pouvaient imaginer : « Fils de propriétaire terrien… ».  Yefu est devenu un enfant querelleur. Même quand il est entré à l’Institut des nationalités, en 1978, l’habitude lui est restée d’en venir aux mains facilement. Il dit avoir gardé de nombreuses cicatrices sur tout le corps, témoins des coups de couteau reçus.

 

Le choix de son nom de plume vient de là : il est tiré d’un poème célèbre du poète des Tang Liu Cha (刘叉) intitulé « message incident » (《偶书》)

日出扶桑一丈高, 人间万事细如毛。
       野夫怒见不平处, 磨损胸中万古刀。

          Sorti du mûrier, le soleil est déjà haut,

Parmi les choses humaines aussi ténues que les poils sur la peau.

          Le poète regarde avec colère les injustices,

          Fourbissant dix mille sabres en son sein (5).

 

Jusqu’à la veille de sa mort, son père a gardé le silence sur l’extermination de sa famille. Sa mort, suivie du suicide de sa mère, a été déterminante pour Yefu : il s’est résolu à raconter leur histoire, mais il lui aura fallu longtemps pour arriver à en parler.

 

Une œuvre qui porte témoignage

 

Tous les livres de Yefu sont constitués de textes qui ont été publiés séparément sur internet et ont ainsi attiré l’attention d’éditeurs, à Taiwan et Hong Kong, où ils ont ensuite été publiés en les regroupant. Certains se retrouvent plusieurs fois dans des livres différents.

  

Yefu a commencé par l’histoire de sa mère, puis a continué avec l’histoire de la famille de son père. Il s’agit d’une composition en étoile, structurant autour d’un personnage tout un univers fait de ses amis et de ses proches, et des événements qui l’ont marqué, et qui finit ainsi par raconter l’histoire d’une époque, dans le sud-ouest du Hubei…

  

Mai 2009 : « Ma mère, remontant  le fleuve » (《江上的母亲》)

 

Il lui aura fallu dix ans pour pouvoir surmonter le souvenir de ce jour terrible où sa mère s’est jetée dans le fleuve, et évoquer les soixante huit ans qui l’ont précédé et y ont conduit ; il commence ainsi son récit :

 

这是一篇萦怀于心而又一直不敢动笔的文章,是心中绷得太紧以至于怕轻轻一抚就砉然断裂的弦丝,却又恍若巨石在喉,耿耿于无数个不眠之夜,在黑暗中撕心裂肺,似乎只需默默一念

Voici un récit qui m’a hanté jour et nuit, mais que je n’arrivais pourtant pas à coucher par écrit ; je sentais au fond du cœur une corde si tendue que j’avais peur de la rompre même en l’effleurant tout doucement, j’avais comme une énorme pierre dans

 

Ma mère, remontant le fleuve

la gorge, une pensée obsédante qui me faisait passer des nuits blanches, tourmenté

dans l’obscurité, mais condamné au silence …
整整十年了,身寄北国的我仍不敢重回那一段冰冷的水域,不敢也不欲去想象我投江失踪的母亲,至今仍暴尸于哪一片月光下……

… dix ans se sont écoulés ; de ces terres du nord où je suis parti je n’ose toujours pas revenir à ces eaux glacées, n’ose ni ne désire m’imaginer ma mère disparue dans le fleuve sans laisser de traces, me demandant toujours sous quelle lueur lunaire reposent ses restes laissés sans sépulture…

 

Ces quelques lignes sont la meilleure introduction à l’œuvre de Yefu : une pensée profonde et poignante, exprimée dans une langue poétique et raffinée, où affleure à chaque détour de la phrase une expression recherchée, souvent puisée dans la poésie ancienne.

 

Constitué de textes relativement courts, ce livre est, outre le reflet d’un pan d’histoire personnelle, une réflexion sur cette histoire, et les souffrances endurées par toute une génération, et même plusieurs.

C’est un récit cathartique et libérateur, mais où l’émotion reste cependant contrôlée et l’expression concise et allusive, comme dans un poème. Le premier récit, sur la disparition de sa mère, constitue une sorte de leitmotif qui revient ensuite dans ses livres suivants.

 

Le livre se poursuit par le récit complémentaire de la vie du père de Yefu.

 

Septembre 2009 : « Le combat de mon père » (《父亲的战争》)

 

Ce livre concerne plus particulièrement l’histoire de la Chine du début des années 1950 : les persécutions perpétrées dans le cadre de la réforme agraire, et un mouvement très peu connu et rarement abordé en littérature.

 

Il s’agit de la campagne dite de « liquidation des bandits et suppression des rébellions » (剿匪平乱 jiǎofěi píngluàn), ou encore « liquidation des bandits et lutte contre les despotes » (清匪反霸 qīngfěi fǎnbà). Yefu part d’un souvenir que lui a confié son père avant de mourir, et en profite pour relativiser l’histoire telle qu’elle est contée dans les manuels, de même qu’il revisite celle de la réforme agraire à partir du traitement infligé à la famille de son père, annihilée pour avoir possédé une dizaine de mu.

 

Le combat de mon père

 

L’existence desdits « bandits » () est  liée au chaos qui régnait dans l’empire, puis au début du vingtième siècle en Chine, le gouvernement central ne parvenant pas à contrôler la totalité du pays, les différentes régions étant sous la coupe d’un potentat local. La déliquescence du pouvoir central s’est accélérée pendant les années de guerre, avec la multiplication des « seigneurs de guerre » (军阀), mais elle existait bien avant : on disait « là où il y a un fonctionnaire il y a un bandit » (有官就有匪).

 

Quand les communistes sont arrivés au pouvoir, ils ont voulu éradiquer ces pouvoirs locaux pour renforcer le pouvoir central, et ils ont lancé cette campagne contre les « bandits » locaux. Cependant, de même que les « propriétaires terriens » n’étaient souvent que de pauvres bougres qui possédaient quelques arpents de terre, les « bandits » n’étaient souvent guère plus répréhensibles. Mais ils furent soumis à une campagne tout aussi systématique.

 

Le combat fut en outre mené par la population elle même, comme pour la réforme agraire. Le récit de Yefu est révélateur des traumatismes engendrés, d’autant plus pernicieux qu’ils restaient nécessairement du domaine du non-dit, comme le reste.

 

Son père avait gardé toute sa vie ce poids sur la conscience : il avait remis un « bandit » aux nouvelles autorités, et l’homme avait été illico sommairement exécuté. Yefu élargit le propos en une réflexion humaniste relativisant les idées reçues, et les définitions, et brouillant les différences entre héros et aventuriers, militaires et voleurs de grand chemin, entre amour et haine, gouvernement et morale, justice et barbarie, et finalement, bien et mal.

 

Toute l’œuvre ultérieure de Yefu est une réflexion complémentaire sur les mêmes thèmes. Il lui fallait libérer d’abord la parole, mais, ce premier pas effectué, ce sont dix, voire quinze ans de silence qui affleurent ensuite sous sa plume.

 

Dans ses deux ouvrages les plus récents, Yefu est revenu sur ses deux principaux axes de réflexion : d’une part son pays, et la recherche d’identité et de racines qui lui est liée, et d’autre part la vaste notion de jianghu, qui sous-tend en Chine un concept historique autant que philosophique, lié aux xia et à toute la littérature de wuxia, et, de façon plus générale, à toute existence en marge, en marge du pouvoir et en marge de la société, en marge aussi des idées reçues.

 

Mai 2012 : « A la recherche de mon pays natal » (《乡关何处》)

 

Cette recherche, qui est aussi une recherche de racines, une recherche des origines, est définie dans la seconde partie du titre du livre : « mon pays natal, les gens et leurs histoires » (故乡·故人·故事). C’est une histoire triste, résumée en quelques caractères, comme le début d’un poème :

        千回百转,长歌当哭

        mille et un tourments, un long poème plutôt que d’en

        pleurer

 

Ce qui ressort, effectivement, au long des pages, c’est une extrême tristesse née de tensions accumulées, beaucoup plus forte qu’une brusque explosion de larmes. On retrouve beaucoup des textes déjà publiés, mais comme mis en abyme par le texte final :

       故乡,故人,故事——关于拙著几种的注脚并答谢天下同道

 

A la recherche de mon pays natal

         mon pays natal, les gens et leurs histoires –

modestes notes et remerciements à quelques compagnons de route

 

Le livre a été publié en Chine continentale.

 

Août 2012 : « Invisible jianghu » (《看不见的江湖》)

 

Avec ce livre, Yefu semble aborder une nouvelle étape, avec une écriture moins directement liée à la tragédie familiale, une écriture plus réflexive. Pour une fois, le livre ne commence pas par le texte commémorant le suicide de sa mère. L’auteur semble avoir tourné une page.

 

Le livre est en deux parties : 1. 骊歌 lígē : terme qui, dans la littérature ancienne, désignait les mots prononcés par un hôte  pour annoncer son départ et 2. 尘海 chénhǎi mer/monde de poussière (d’ici-bas)

 

La première partie est comme un dernier hommage aux grandes figures de son passé, la seconde une réflexion sur le monde actuel qui affirme le rôle de la littérature comme témoin du temps présent après l’avoir été du temps passé.

 

Invisible Jianghu

 

Le livre se termine par un dernier texte en guise de post-scriptum (代跋) : se souvenir pour résister – ou la mémoire comme forme de résistance (让记忆抵抗). L’ouvrage a été à nouveau publié à Taiwan…

 

 

Notes

(1) La première partie de son nom de plume est l’affirmation de son origine ethnique : l’ethnie tujia (土家族), l’une des « nationalités minoritaires » de la nation chinoise, reconnue en janvier 1957. 60 % des huit millions de Tujia sont concentrés dans les provinces du Hunan et du Hubei, la majeure partie du reste au Guizhou et dans l’agglomération de Chongqing.

(2) La société s’appelait littéralement « la société de poésie qui fait tomber les jujubes » (剥枣诗社”), intitulé se référant à un poème de la première partie du Livre des odes ou Shijing, celle des Odes des Etats (国风) et plus particulièrement le premier poème de la quinzième et dernière section, les Odes de Bin  (诗经·豳风·七月).  Il s’agit d’un poème, « Le septième mois », consacré à la vie du peuple, à la campagne. Le huitième mois, dit-il, on « fait tomber » les jujubes des arbres pour les récolter.

(3) Né en 1947, Yi Zhongtian a terminé ses études secondaires à Wuhan en 1965, sur quoi il a été envoyé dans le Xinjiang où il est resté pendant toute la Révolution culturelle. Il a poursuivi ses études universitaires à Wuhan, en littérature chinoise ancienne, à partir de 1978, et a alors rencontré Yefu à l’université. Vulgarisateur populaire à la télévision, mais controversé dans les milieux académiques, il a défrayé la chronique en 2006 en mettant aux enchères son manuscrit d’un livre sur les Trois Royaumes qui est devenu un succès de librairie.

(4) Voir en particulier les nouvelles et romans de Zhang Xianliang (张贤亮) et  « Les quatre livres » (《四书》) de Yan Lianke (阎连科).

(5) Le mûrier est, selon une ancienne légende, l’endroit d’où sort le soleil. Le plus difficile à traduire est yě(野夫), yě () signifiant sauvage dans son acception habituelle, mais désignant aussi un homme qui n’est pas au gouvernement, qui n’a pas de fonction officielle, donc pas de responsabilités publiques, comme les écrivains et poètes autrefois qui abandonnaient leur poste officiel par désaccord avec la politique menée à l’encontre du peuple.

Liu Cha fut actif de 806 à 820, sous le règne de l’empereur Xianzong, dont les succès militaires réussirent à réprimer un temps les rébellions, mais ne furent pas suffisants pour contrer l’affaiblissement du pouvoir impérial.

Le poème entier à écouter, avec le texte :

 

 

 


 

Remerciements

Nous tenons à remercier Victor Rémy de nous avoir fait connaître cet auteur qu’il a rencontré à Pékin en novembre 2012.

Victor Rémy est étudiant en M2 Asie Orientale Contemporaine, à l’IEP/ENS de Lyon, et fait un travail de recherche sur la littérature chinoise contemporaine "indépendante", sous la direction de Mme Laurence Roulleau-Berger, pour un mémoire de sociologie de l'art.

 


 

A lire en complément

  

Les textes de Yefu peuvent se lire comme des récits séparés qui, mis bout à bout, dessinent une galerie de portraits. Exemple :

Le camarade aveugle  (瞎子哥)

  

Blog de Yefu : http://blog.sina.com.cn/hktjyf

 

 

 

 

 

  

 

 

     

 

 

 

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