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				La littérature chinoise au 
				vingtième siècle 
				 
				III bis. Haipai 
				/Jingpai ou le dualisme en littérature : Explications 
				
				par Brigitte Duzan, 21 juillet 
				2010   
				Le haipai (海派),
				ou style/école 
				de Shanghai, et le jingpai (京派),
				ou style/école 
				de Pékin, sont deux notions appariées comme le yin et le yang ; 
				nées à la fin de la dynastie des Qing, elles furent l’objet, 
				dans les années 1930, d’une controverse houleuse dans le monde 
				littéraire chinois, sur fond de rivalités personnelles teintées 
				de provincialisme, autant politiques que littéraires. 
				 
				   
				Cette polémique a 
				contribué à ancrer dans l’histoire deux concepts  qui n’avaient 
				au départ qu’une signification dépréciative, surtout le premier. 
				Ils seraient cependant restés simples témoins d’une époque s’ils 
				n’avaient ensuite été repris, sans qu’ils aient pour autant 
				acquis une définition précise, pour qualifier l’œuvre 
				d’écrivains contemporains, comme 
				Zhang Ailing (张爱玲) 
				ou Wang Anyi (王安忆). C’est pour cette raison qu’il importe de savoir ce qu’ils recouvrent. 
				  
				1. Haipai /Jingpai : 
				origines et controverse 
				  
					
						| 
						
						Origines 
						  
						C’est vers la 
						fin de la dynastie des Qing que l’opposition entre 
						esprit pékinois et esprit shanghaien se traduit par 
						l’émergence de ces deux notions opposées, en littérature 
						comme auparavant au théâtre et en peinture, le 
						modernisme souvent jugé outrancier du second entraînant 
						en retour sa dénonciation par le premier (1).   
						Ce dualisme est 
						une caractéristique immémoriale de la culture chinoise 
						dans son ensemble, qui se décline en de nombreuses 
						variantes ayant pour origine le clivage entre ce qui est 
						considéré comme le berceau de la civilisation chinoise, 
						le bassin du fleuve Jaune, culture du Nord, rationaliste 
						et confucéenne, et le versant méridional de cette 
						 civilisation, centré sur la culture de Chu, culture 
						irrédentiste, magique et taoïste.  |  | 
						
						 
						Pékin dans les années 1930 : ville encore 
						en phase avec le monde rural |  
				  
				Ce dualisme Nord-Sud se 
				double d’un autre, entre la côte et
				l’intérieur, 
				qui tend déjà à devenir une fracture au début du vingtième 
				siècle et qui a pris une telle importance aujourd’hui qu’on 
				aurait tendance à oublier le premier ; celui-ci renaît cependant 
				avec l’intérêt croissant accordé aux cultures régionales.   
					
						| 
						 
						Shanghai, ville commerçante : le Bund en 
						1891 |  | 
						Au début du 
						vingtième siècle, ce double dualisme sous-tend 
						l’opposition emblématique des deux métropoles de Pékin 
						et de Shanghai, qui deviennent les symboles de deux 
						modes antagonistes de vie et de pensée : la vieille 
						capitale du Nord, ancrée dans la tradition et perpétuant 
						l’idéal de vie de la Chine ancienne, essentiellement 
						rurale ; et la flambante métropole commerciale du Sud, 
						parangon de la modernité sous toutes ses formes, y 
						compris les plus vulgaires, presque par définition, la 
						vulgarité, en Chine, 
				étant  |  
				traditionnellement, dans la culture confucéenne, le propre du 
				commerçant, ravalé aux strates inférieures de la société.   
				Pékin est alors une 
				ville en phase avec un monde rural qui se retrouve jusque dans 
				ses murs, dans ses hutongs et ses cours carrées, un lieu de 
				stabilité, un monde de permanence. Shanghai, en revanche, est 
				une ville de rupture, avec le passé tout autant qu’avec la 
				nature 
				environnante, un lieu en perpétuel mouvement, un monde 
				cosmopolite avide de nouveautés.    
				Ce sont surtout les 
				flux migratoires, entraînant l’émergence de nouvelles classes 
				sociales, donc d’un public urbain nouveau, qui font de Shanghai, 
				en ce début de siècle comme aujourd’hui, un centre de modernisme 
				et d’innovation, dans tous les domaines artistiques, et en 
				littérature en particulier. En même temps, ce public est surtout 
				à l’affût de détente et de spectaculaire, tandis que les 
				artistes sont étroitement dépendants, pour leur survie comme 
				pour leur création, de marchands enrichis qui gèrent les salles 
				de spectacle et financent la presse : il était facile pour leurs 
				critiques du Nord de les taxer de mercantilisme et de voir dans 
				le haipai une culture de pacotille encline à tous les 
				excès et toutes les provocations. 
				   
				Politisation et 
				trivialisation 
				   
					
						| 
						
						 
						Quatre membres de la société Création
						
						 
						(创造社) en 
						1926 (de g à d) : 
						 
						 Wang Duqing 王独清, 
						Guo Moruo 郭沫若, 
						
						 
						Yu Dafu 郁达夫 et 
						Cheng Fangwu 成仿吾 |  | 
						Cependant, le 
						monde littéraire des années 1920 apporte une autre 
						dimension, politique, à cet antagonisme primaire, 
						quasiment viscéral. C’est une époque d’effervescence et 
						de polarisation du monde littéraire, à la suite du 
						mouvement du 4 mai (2), polarisation esthétique et 
						politique qui a aussi un aspect de clivage 
						géographique : « L’Association de Recherche littéraire » 
						(文学研究会)
						est 
						fondée début janvier 1921 à Pékin par les figures de 
						proue de la nouvelle littérature, dont le frère de 
						
						Lu 
						Xun, Zhou Zuoren 
						(周作人), 
						tandis qu’un groupe de jeunes partis étudier au Japon et 
						sans liens avec les gauchistes du continent, dont Guo 
						Moruo (郭沫若) 
						et 
						Yu Dafu 
						(郁达夫), 
						créent à la même date une autre société littéraire, la 
						société « Création » (创造社), 
						qui est transférée à Shanghai un peu plus tard la même 
						année.    
						Or, si 
						l’association pékinoise était un mouvement à tendance 
						gauchiste né de celui du 4 mai et prônant une 
						littérature réaliste et engagée, la société « Création »
						 |  
				exaltait au contraire 
				une esthétique romantique de l’art pour l’art. Les événements 
				historiques, cependant, devaient amener une partie des auteurs 
				dans sa mouvance à prendre parti politiquement. Ainsi, en mai 
				1926, Guo Moruo publiait-il, dans le journal de
				la société « Création », un 
				article dans lequel il préconisait une littérature 
				révolutionnaire nouvelle parlant au nom des classes opprimées et 
				visant à favoriser une révolution sociale de type marxiste.   
					
						| 
						Le Guomingdang 
						intensifia alors sa lutte contre les communistes qui 
						culmina avec le massacre de Shanghai du 12 avril 1927, 
						suivi d’une « terreur blanche » et du repli des 
						gauchistes dans les campagnes. Dans ce contexte, les 
						écrivains furent incités à l’union, surtout lorsque le 
						Guomingdang s’attaqua aux sociétés littéraires, dont la 
						société « Création », dissoute en février 1929. Sous 
						l’égide de 
						
						Lu Xun (魯迅)
						fut 
						alors créée la « Ligue chinoise des écrivains de 
						gauche » (中国左翼作家联盟) et 
						c’est à Shanghai qu’elle fut lancée, le 2 mars 1930,
						 
						   
						Il semblait dès 
						lors ne plus y avoir d’autre alternative valable dans le 
						monde littéraire. Les rares à défendre une littérature 
						non engagée étaient, à Pékin, le frère de
						
						
						Lu Xun,
						
				Zhou Zuoren (周作人), 
				et Lin Yutang (林语堂),
				
						 |  | 
						
						 
						Lu Xun (魯迅) 
						 |  
				
				dans leurs journaux respectifs, ‘Camel Grass’ 
				(《骆驼草》)
				
				
				et ‘Les entretiens’ (《论语》) ; 
				les grands écrivains de la mouvance du 4 mai, 
				Ba Jin
				
				(巴金),
				
				
				Lao She
				(老舍), Wen Yiduo (闻一多)
				
				ou 
				
				Shen Congwen
				(沈从文) 
				
				restant, quant à eux, dans une réserve distante leur permettant 
				de continuer leurs expérimentations personnelles sur de 
				nouvelles formes littéraires, en marge du didactisme ambiant. 
				   
					
						| 
						 
						« Biographie des Fleurs 
						de Shanghai »   
						(《海上花列传》) |  | 
						Dans ces 
						conditions, la littérature urbaine du haipai ne 
						pouvait qu’être, plus que jamais, décriée comme une 
						littérature de divertissement, cultivant l’aspiration 
						aux plaisirs et à une vie débridée typiquement associée 
						à la société shanghaïenne. Le modèle emblématique en est 
						le roman écrit à la fin du 19ème siècle par 
						Han Bangqing (韩邦庆
						) : « Biographie des Fleurs de 
						Shanghai »  (《海上花列传》); 
						le livre décrit, sur un ton réaliste et sobre, les lieux 
						de plaisir fréquentés par les hommes d’affaires 
						shanghaiens qui y trouvent le lieu idéal pour 
						rechercher, voire conclure des affaires. Sans doute trop 
						sobre, justement, ce ne fut pas un succès de librairie. 
						   
						Dans les années 
						1920 se multiplient ensuite les romans licencieux sur 
						des thèmes proches, succédant aux romans 
						d’amour 
						sentimentaux extrêmement populaires du genre « canards 
						mandarins et papillons » 
						(《鸳鸯蝴蝶派》) qui
						avaient 
						fleuri après la révolution de 1911. Ces nouveaux 
						 |  
				romans, qui 
				s’adressent à un public de masse, racontent, pour la plupart, 
				des histoires sur les dessous de la vie des prostituées et 
				poussent le genre vers la trivialité. Eux ont du succès, et 
				c’est à ces romans qu’est alors assimilée la littérature du 
				haipai, quand éclate la fameuse querelle qui popularise d’un 
				coup les deux concepts de haipai et jingpai, en 
				les opposant, mais sans les définir précisément.   
				
				
				La querelle haipai-jingpai 
				
				
				   
					
						| 
						Elle éclate en 
						1933 et, après une escarmouche en trois temps, retombe 
						aussi vite qu’elle a commencé.    
						1) C’est
						
						
						Shen Congwen (沈从文) 
						qui ouvre le 
						feu, avec un article publié en octobre 1933 dans le 
						supplément « Arts et Lettres » du ‘Dagongbao’, également 
						connu sous le nom de « L’impartial », dont il était l’un 
						des directeurs (3). Intitulé « L’attitude des hommes de 
						lettres » (《文学者的态度》), 
						l’article se voulait une défense de la littérature 
						« sérieuse », mais en profitait 
						 |  | 
						 
						Fuzhou Lu et le quartier des 
						divertissements  
						dans les années 1890 (époque du livre) |  
				pour attaquer les « amateurs » (票友) 
				et les « dilettantes » (白相人)
				qui, selon lui, 
				se sont multipliés dans la littérature « ces dernières années » 
				(近些年来) 
				et, motivés par la vanité et
				l’appât du 
				gain, ne cherchent qu’à flatter bassement les goûts des lecteurs 
				(4).   
				Le mot de haipai 
				n’apparaît pas, mais le nom de Shanghai est cité, et le terme 
				de "白相人" 
				est une expression typique du lexique shanghaïen, avec une 
				connotation méprisante de "不学无术" : ignorant et incompétent. Autant dire que l’attaque était claire, et 
				elle concerne non point des valeurs esthétiques, mais 
				« l’hygiène morale et culturelle », pour reprendre les termes 
				d’un article ultérieur de Shen Congwen.   
				2) La riposte ne se 
				fait pas attendre. Comme souvent dans ces cas-là, ce ne sont pas 
				ceux qui étaient ouvertement visés qui prennent la plume, mais 
				deux écrivains qui en profitent pour régler des comptes 
				antérieurs, concernant leurs conceptions esthétiques, mais 
				aussi, implicitement, leurs divergences en matière d’engagement 
				politique.    
					
						| 
						 
						Shen Congwen (沈从文)
						 |  | 
						Le premier à 
						répondre est Du Heng (杜衡), 
						deux mois plus tard, dans un article publié sous son 
						pseudonyme de Su Wen (苏汶), 
						dans la revue des « modernistes » de Shanghai : 
						‘Xiandai’ (《现代》) 
						(5).
						Intitulé 
						« Les hommes de lettres à Shanghai » (《文人在上海》),
						il est 
						purement polémique. Il reproche à
						
						
						Shen Congwen de 
						reprendre le vieux travers des intellectuels chinois qui 
						consiste à « se mépriser entre eux »  (文人相轻) 
						(6) ; pire, continue-t-il, son attitude illustre le 
						dédain bien connu des lettrés du Nord envers leurs 
						collègues du Sud. |    
				Examinant ensuite le 
				fond des critiques de 
				Shen Congwen 
				concernant le mercantilisme et l’amour du gain qui seraient 
				propres aux écrivains visés par son article, il rétorque 
				qu’ils dépendent de la vente de leurs livres pour vivre, n’ayant 
				pas, eux, de sinécure universitaire pour assurer leurs fins de 
				mois (allusion acerbe à Shen Congwen lui-même qui, en 1927, 
				malgré son manque de formation académique, avait obtenu un poste 
				de professeur grâce à la médiation de Hu Shi 
				胡适).
				 
				   
				Il termine en disant 
				qu’on ne peut pas éliminer d’un coup de plume tous les écrivains 
				qui vivent à Shanghai en leur collant l’étiquette infamante 
				d’ « hommes de lettres du haipai » (海派文人) : 
				le mot est lancé, et on se doute qu’il vient de plus loin. En 
				fait, 
				Shen Congwen avait dès 
				l’été 1929, alors qu’il séjournait à Shanghai, dénoncé une 
				nouvelle littérature haipai dont il dira par la suite 
				qu’elle entraînait une dégénérescence de l’esprit créatif. La 
				querelle, à ce niveau, est donc bien esthétique et morale.
				 
				   
				
				Shen Congwen
				enfonce ensuite 
				le clou, en janvier puis en février 1934, dans deux articles 
				« sur le haipai ». Le premier, en particulier, en réponse 
				explicite à Du Heng, est vindicatif à l’extrême, fustigeant les 
				pires excès d’une littérature qui, selon lui, non contente 
				d’être bassement commerciale, est en outre, telle un timonier 
				navigant selon le vent 
				(“见风转舵”), 
				prône à changer d’attache politique en fonction de celui qui lui 
				versera le plus de subsides. Et de terminer chacune de ses 
				semonces par un coup de plume vengeur : « cela aussi, c’est ce 
				que l’on appelle le haipai. » (这就是所谓海派) 
				(7).  
				   
				Mais il ajoute que le 
				haipai n’est plus propre à Shanghai : que l’on peut habiter 
				la métropole et ne pas en faire partie (il cite Du Heng en 
				exemple), et que l’on peut au contraire habiter le Nord et 
				s’être laissé contaminer. C’est pourquoi il est de la 
				responsabilité de tous, écrivains et éditeurs, de « balayer 
				cette influence néfaste exercée par le haipai » (扫荡这种海派的坏影响). 
				  
				3) La polémique faisant 
				rage, 
				Lu Xun se décide à 
				intervenir : les 3 et 4 février, il signe d’un  nouveau 
				pseudonyme créé pour l’occasion, Luan Tingshi (栾廷石), deux 
				articles intitulés « Jingpai et Haipai » (《京派与海派》)
				et « Gens du 
				Nord et gens du Sud » (《北人与南人》)
				 ( (8). Il tente 
				de mettre tout le monde d’accord en soulignant les faiblesses de 
				l’argumentation de Du Heng tout en reconnaissant qu’il n’avait 
				pas totalement tort, mais surtout en renvoyant dos à dos les 
				deux parties auxquelles il attribue des torts partagés, en 
				quatre vingt six caractères restés dans les annales : 
				
				
				   
				“北京是明清的帝都,上海乃各国之租界,帝都多官,租界多商,所以文人之在京者近官,没海者近商,近官者在使官得名,近商者在使商获利,而自己也赖以糊口。要而言之,不过‘京派’是官的帮闲,‘海派’则是商的帮忙而已。” 
				Pékin a été la capitale des Ming et des Qing, Shanghai abrite, elle, les 
				concessions de divers pays ; dans la capitale nombreux sont les 
				fonctionnaires, dans les concessions nombreux sont les 
				commerçants ; c’est ainsi que, à Pékin, les hommes de lettres 
				sont proches des fonctionnaires, et à Shanghai, ils sont proches 
				des commerçants ; ceux qui sont proches des fonctionnaires 
				contribuent à leur renom, ceux qui sont proches des commerçants 
				contribuent à leurs bénéfices, mais tout en dépendant des uns et 
				des autres pour leur pitance. En résumé, les gens du jingpai 
				sont à la solde des fonctionnaires, ceux du haipai à la 
				solde des commerçants. » 
				   
				Mais, termine-t-il, 
				comme les fonctionnaires, en Chine, ont toujours méprisé les 
				commerçants, cela contribue à accroître le mépris du jingpai 
				pour le haipai. 
				   
				Il reviendra une 
				dernière fois sur la question en mai 1935, pour préciser que, 
				pour lui, il n’y a pas vraiment de différence entre les deux, 
				car leur rejet commun de l’engagement politique les rend 
				équivalents à ses yeux. Comme on dit chez Molière, voilà 
				pourquoi votre fille est malade… 
				   
				La polémique était 
				close, mais il faut souligner que Lu Xun, le premier, utilisait 
				dans son article du 3 février le terme de jingpai, en 
				opposition au haipai dont il avait été question 
				jusqu’ici. Et s’il les confond, finalement, dans un même rejet 
				pour des raisons politiques, les deux concepts, comme marqueurs 
				d’une mentalité autant que d’une spécificité socio-culturelle, 
				n’en ont pas moins continué régulièrement à renaître de leurs 
				cendres, jusqu’à aujourd’hui, en particulier le haipai. 
				   
				
				
				2. Le Haipai  
				
				
				3. Le Jingpai  
				  
				  
				  
				
				Notes 
				(1) Nous limitons ici 
				notre sujet au domaine de la fiction, à l’exclusion de la poésie 
				et du théâtre.  
				(2) Voir
				:
				
				
				Repères historiques II. 
				(3) Le Dagongbao (《大公报》), créé à Tianjin 
				en 1902, avait été repris en 1925 après avoir été pendant une 
				décennie un journal pro-japonais. Il devint alors un magazine 
				libéral, avec une position éditoriale non partisane, se voulant 
				libre de toute affiliation politique, ce qui était la ligne de 
				Shen Congwen. Dans les années trente, il était devenu l’un des 
				quotidiens les plus réputés et les plus influents en Chine. Il 
				fut transféré à Hong Kong au début de la Révolution culturelle, 
				où il continue à paraître, sous le nom de Takungpao.  
				(4) Voir le texte 
				chinois :
				
				www.ccview.net/htm/xiandai/wen/shencongwen069.htm 
				Comme Mencius, il part 
				de l’exemple d’un vieux cuisinier modeste et consciencieux, 
				passé maître dans son art, le vieux Jing (老景). 
				(5) Le critique 
				littéraire Du Heng s’était rendu célèbre comme farouche avocat 
				de la liberté d’expression et d’une littérature libre de tout 
				engagement politique, en prônant la position du « troisième 
				homme » (第三种人), 
				ne penchant ni à droite ni à gauche. De ce côté-là, il était 
				donc du même avis que Shen Congwen. 
				(6) L’expression vient 
				de la première partie du fameux essai sur la littérature (《典论•论文》)
				du poète Cao Pi 
				(曹丕), fils aîné 
				de Cao Cao (曹操)
				auquel il 
				succéda sur le trône de Wei en 
				220. C’est assez 
				dire la permanence du trait incriminé. 
				(7) Les deux articles 
				furent publiés dans le même supplément « Arts et lettres » du 
				‘Dagongbao’, les 10 janvier et 21 février 1934. Le premier est 
				intitulé «A propos du "haipai" »《论“海派”》 : 
				Texte chinois :
				
				www.ccview.net/htm/xiandai/wen/shencongwen071.htm 
				Le deuxième, qui fait 
				référence au premier, est intitulé « Au sujet du haipai » 
				(《关于海派》). 
				 
				Texte chinois :
				
				www.ccview.net/htm/xiandai/wen/shencongwen072.htm 
				(8) Le premier est très 
				court, mais resté célèbre pour la concision et la beauté de 
				l’expression : 
				Texte chinois :
				
				www.xys.org/xys/classics/Lu-Xun/essays/huabian_wenxue/Beijing_and_Shanghai.txt 
				  
				  
				    
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