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Club de lecture du
Centre culturel de Chine
Compte rendu de la
deuxième séance
et séances suivantes
par Brigitte Duzan, 2 février
2018
La deuxième séance du Club de lecture du Centre
culturel de Chine s’est tenue le 30 janvier 2018
dans la médiathèque du Centre.
Animée par Brigitte Duzan, elle était consacrée au
roman de
Wang Anyi (王安忆)
traduit en français sous le titre
« La
Coquette de Shanghai » (《桃之夭夭》),
paru en Chine en 2004 et en France en 2017, aux
éditions Philippe Picquier. Elle s’est déroulée en
présence de la traductrice du roman,
Brigitte Guilbaud,
et de
l’éditeur Philippe Picquier.
Selon le protocole établi pour ce club de lecture,
les membres présents ont d’abord exposé leurs
impressions de lecture et présenté les commentaires
et questions que le roman leur a suggérés.
Des réactions très diverses
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Táo zhī yāo yāo, édition 2014 |
Après un premier
commentaire très positif, les réactions à la lecture de ce roman
ont été partagées, avec des nuances dans l’appréciation du texte
comme dans sa critique.
- La première
participante a exprimé un plaisir de lecture né d’une certaine
empathie avec le personnage principal et sa résilience dans les
multiples difficultés rencontrées au cours de sa vie, nées en
particulier d’une naissance dans des conditions obscures. Elle a
regretté s’être un peu perdue dans les développements de
certains personnages qu’elle a eu du mal à suivre, et qu’elle a
trouvés un peu longs parfois. Mais, également cinéphile, elle a
retrouvé dans le livre l’atmosphère de certains films tournés à
Shanghai, et cela ajouté au plaisir de sa lecture.
- Les commentaires ont
ensuite été plus mitigés. Un second participant a trouvé le
texte agréable à lire, avec un déroulement du récit au fil du
temps, le personnage principal n’arrivant qu’au deuxième
chapitre, entraînant au départ une équivoque sur l’identité de
cette « coquette » du titre : on se rend compte au bout de
cinquante pages que ce n’est pas la mère, mais la fille, d’où un
jeu ambigu sur les relations entre elles. Il a cependant trouvé
le récit un peu prévisible, sans véritable enjeu narratif, et a
posé la question de sa présentation comme un "roman", le
considérant plutôt comme une étude de mœurs.
- La lectrice suivante a été déroutée et un peu
perdue au départ : c’était le premier roman de
littérature chinoise contemporaine qu’elle lisait,
n’ayant lu jusqu’ici que des textes classiques. Mais
elle a ensuite été intéressée par la description des
relations mère-fille, et le déroulement de
l’histoire pendant la Révolution culturelle. Elle a
été impressionnée par la personnalité du personnage
principal, mais déçue de la voir tomber en fin de
compte dans la banalité, sans réussir à "sortir du
cadre", et se demandant s’il en était toujours ainsi
du sort des femmes en Chine.
- La participante suivante a repris la critique du
second lecteur, en trouvant qu’il ne s’agissait pas
vraiment d’un roman, et y voyant plutôt, quant à
elle, un témoignage historique, sur la
période de la Révolution culturelle. Ce qui l’a
interloquée, c’est l’acceptation collective des
difficultés, des séparations, et généralement des
souffrances imposées, subies sans l’ombre d’une
révolte. Ce qui l’a aussi étonnée, c’est la
survivance des traditions et coutumes ainsi que des
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La Coquette de Shanghai |
structures sociales (comme le mariage avec le beau-frère à la
fin), malgré les efforts du régime pour les éradiquer, ce qui
pose la question de leur préservation aujourd’hui.
- Une autre lectrice
rejoint la double critique précédente contestant la définition
de "roman" ; elle y a vu pour sa part à la fois une étude de
mœurs et un témoignage historique, mais y ajoute une nuance
supplémentaire : vus de l’intérieur. Nuance qu’elle
explique en soulignant qu’il n’est jamais question des
événements violents de la Révolution culturelle auxquels on est
accoutumé dans les récits sur la période, mais bien plus des
événements qui affectent la vie des personnages, et notamment
leurs relations. Le récit l’a donc étonnée, et intéressée, mais
il l’a finalement laissée déçue : la fin ne lui a pas
semblé satisfaisante, elle a eu l’impression que l’auteure ne
savait plus trop comment achever son histoire et la conclure.
- Cette
déception se retrouve chez plusieurs autres lecteurs
qui en donnent une raison supplémentaire : la
platitude, voire la banalité du récit.
Parmi ceux exprimant leur déception à ce titre,
l’une des lectrices fait une comparaison avec le
roman de
Su Tong (苏童)
discuté lors de la
séance précédente :
un roman qui avait paru dur et cruel, mais
finalement captivant. Ici, chez Wang Anyi, outre de
la sécheresse du ton, la déception vient d’une
intrigue jugée inexistante, une histoire qui, dans
sa banalité, peine à retenir l’attention. La même
lectrice s’étonne d’un tel parti pris sachant qu’il
s’agit de la période décrite par Michel Bonnin dans
son ouvrage « Génération perdue »
.
Pour terminer, elle avance comme contre-exemple
« Balzac et la petite tailleuse chinoise » (《巴尔扎克与小裁缝》)
de Dai Sijie (戴思杰)
.
- Une
autre participante a beaucoup aimé les |
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Michel Bonnin, Génération perdue |
développements sur la
vie, le théâtre, les jeunes, leurs relations entre eux et avec
les écoles, tout en étant découragée par la langue, jugée plate
et pesante.
- Pourtant, plusieurs
autres lecteurs déclarent avoir lu le livre facilement et
l’avoir trouvé d’une lecture agréable, et c’est justement le
style et la forme qu’a défendu l’un des derniers participants à
prendre la parole, en soulignant ne vouloir s’attarder que sur
ce point, qui lui a semblé essentiel : il a été frappé par la
subtilité de la peinture des sentiments, d’autant plus
subtile qu’elle ne comporte pratiquement aucun échange verbal.
Au total, les
commentaires critiques tournent autour de plusieurs thèmes
principaux :
- on note plusieurs
avis de lecteurs/trices qui disent ne pas avoir aimé le livre
d’entrée, s’être difficilement plongés dans sa lecture faute
d’une intrigue retenant leur attention, la déception étant
ressentie de manière d’autant plus vive par ceux qui avaient lu
auparavant « Le Chant des regrets éternels » (《长恨歌》) ;
- ces lecteurs disent
cependant avoir ensuite trouvé des points intéressants, dans la
peinture de l’(anti-) héroïne, celle des sentiments, et, de
manière générale, dans la description originale de la Chine de
l’époque, bien que revienne aussi dans plusieurs commentaires
l’étonnement devant la soumission au collectif et au destin ;
- de manière générale,
une critique fréquente concerne la langue, jugée sèche et
banale, donnant un récit manquant de vie, et donc d’attrait pour
le lecteur.
- une question
récurrente concerne donc la traduction : est-elle fidèle à
l’original ?
- enfin, dans le même
ordre d’idée, une autre question souvent posée concerne le choix
du titre français, qui n’a rien à voir avec l’original.
Brigitte Duzan a
ensuite repris ces divers points pour les replacer dans l’œuvre
de l’auteure ainsi que dans la littérature chinoise de la même
époque, pour montrer que les points soulignés, et critiqués,
font justement l’originalité du style de Wang Anyi. La parole
était ensuite à Philippe Picquier et à Brigitte Guilbaud pour
répondre aux questions et exprimer leur point de vue, en
dialogue avec les participants.
Eclairage
complémentaire
Brigitte Duzan s’est
attachée à montrer que, dès la fin des années 1970, et les
premières nouvelles qui l’ont fait connaître, Wang Anyi s’est
résolument placée en marge des grands courants littéraires de
l’époque en Chine.
Une écriture très
personnelle
A un moment où la littérature chinoise était dominée par le
courant de la
littérature des cicatrices
et son cortège de textes douloureux sur les souffrances
subies pendant la Révolution culturelle, elle choisit, elle,
d’écrire une nouvelle décrivant les sentiments d’une jeune fille
rentrant chez elle sous la pluie en se remémorant un garçon
qu’elle a rencontré et qu’elle aime, en se demandant si elle va
le revoir, et en l’attendant un peu comme le prince charmant –
c’est La pluie chachacha ou « Le
chuchotis de la pluie »(《雨,沙沙沙》),
où le murmure lancinant de la pluie rythme la pensée, et le
récit, dans un style sobre et réaliste, aux antipodes du
romantisme.
Le Club, deuxième séance, photo
générale |
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La
nouvelle annonce et préfigure l’œuvre à venir
.
Après quelques nouvelles qui reviennent sur la
période de la Révolution culturelle, dans une
approche partiellement autobiographique et très
personnelle elle jette comme un pavé dans la mare en
publiant coup sur coup, vers la fin des années 1980,
trois nouvelles "moyennes" connues comme la
« trilogie de l’amour » (三恋).
Peinture des sentiments intimes de jeunes
s’éveillant à l’amour et découvrant leur sexualité
dans une société ne permettant |
pas l’expression des sentiments, les deux premiers textes font
scandale à l’époque ; ils sont pourtant d’une écriture toute en
allusions et évocations subtiles des tourments intérieurs des
personnages, la troisième étant un modèle du genre.
Wang Anyi se pose
résolument contre les schémas romantiques, voire
mélodramatiques, de la littérature chinoise pour adopter le ton
distancié qui restera sa caractéristique essentielle. Peintre
des sentiments féminins, et précurseur en Chine dans le domaine,
Wang Anyi est l’anti-Mian Mian (棉棉)
et se rapprocherait plus de Virginia Woolf. Elle se démarque
aussi résolument des romans cherchant à toucher la corde
sensible du lecteur, comme « La petite tailleuse » de Dai Sijie
mentionné par une lectrice.
C’est la retenue de
son écriture qui fait la subtilité de ses récits, au-delà de ce
qui peut être perçu comme sécheresse. C’est l’une des qualités
qui font d’elle l’un des plus grands écrivains chinois
d’aujourd’hui.
Exemple de
subtilité : le jeu sur les titres
En fait, l’écriture de
Wang Anyi est à apprécier en référence à la concision allusive
de la littérature classique,
et en particulier la poésie. Elle sème d’ailleurs des références
poétiques dans ses textes, et en particulier dans ses titres.
C’était déjà le cas du « Chant des regrets éternels », dont le
titre est emprunté à un poème de Bai Juyi (白居易).
Et c’est le cas tout particulièrement du présent roman, dont le
titre principal et les titres des cinq chapitres sont tirés de
poèmes classiques, dont le sens vient éclairer le texte qui
suit.
Les titres des
cinq chapitres du roman sont les suivants, tels que traduits
par Brigitte Guilbaud :
1. Un rameau de
poirier fleuri au printemps, tout perlé de pluie
2.
Une
graine de cardamome, perle fine à la nacre fraîchement formée
3.
Branche
ployant sous des milliers et des milliers de fleurs
4.
Sur la
clôture du hangar aux légumes, enchantement des fleurs sauvages
5.
Un
volubilis planté dans le chignon.
Le deuxième titre est
tiré d’une pièce de l’époque yuan, le troisième d’un poème de Du
Fu (杜甫),
le quatrième d’un recueil de dialogues poétiques de Tao Fu (陶辅)
intitulé « Ombres de fleurs » (《花影集》)
,
et le cinquième d’un poème du grand poète des Song du Sud Lu You
(陆游).
Ces titres de
chapitres évoquent l’atmosphère du récit avec des variations sur
les fleurs qui répondent à chaque époque de la vie du personnage
principal : de frêles fleurs de prunier au printemps pour
l’enfance aux fleurs sauvages pour la période de la Révolution
culturelle, et au chignon orné d’une fleur de volubilis pour la
femme arrivée à maturité.
Quant au premier, c’est le plus important car il
inscrit le roman dans la prolongation du « Chant des
regrets éternels » (《长恨歌》). C’est en effet un vers
tiré du poème éponyme de Bai Juyi (白居易)
qui évoque l’histoire tragique de Yang Guifei, la
célèbre concubine de l’empereur Tang Xuanzong.
Quant au titre principal, Táo zhī yāo yāo
《桃之夭夭》,
il est tiré de la plus ancienne anthologie de poèmes
chinois, le « Livre des odes » ; le poème décrit la
beauté exubérante de la nature au printemps, pour
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|
Brigitte Duzan avec Brigitte Guilbaud |
évoquer celle de la jeune fille qui va se marier : « Poiriers en
pleine floraison, scintillantes en sont les fleurs… ».
Mais, comme l’a
justement souligné l’une des participantes à cette séance du
club, la seule lectrice d’origine chinoise présente, le titre a
aussi un double sens : il y a un jeu de mots avec l’homonyme
táo yáo 逃遥 :
s’enfuir très loin, prendre la poudre d’escampette… Il y a donc
aussi, en filigrane, une petite touche d’ironie qui suggère une
autre clé de lecture du texte et l’enrichit.
Finalement,
l’apparente froideur du texte est d’une subtilité qui mérite
d’être approfondie. Il faudrait la lire avec les clés de lecture
que déchiffre tout de suite le lecteur chinois, mais qui
manquent au lecteur français. C’est ce que disait François
Jullien dans l’avertissement au début de son ouvrage « La valeur
allusive » cité plus haut : « … pour entrer dans la pensée
chinoise, il faut commencer par apprendre à lire… » Et c’est
justement l’un des buts de ce club de lecture : non apprendre à
lire stricto sensu, mais apprendre à lire autrement.
Précisions de la
traductrice Brigitte Guilbaud
Brigitte Guilbaud
a répondu aux
questions sur le style du roman, qui s’est avéré l’un des
points essentiels de la critique des participants à cette séance
du club.
Elle a d’abord
souligné qu’elle n’est pas une spécialiste de Wang Anyi étant
donné que les sept autres titres de la même auteure précédemment
parus chez Philippe Picquier ont été traduits par Yvonne André
et/ou Stéphane Lévêque – tous deux en cotraduction dans le cas
du « Chant des regrets éternels ».
Elle a ensuite reconnu
avoir elle-même été quelque peu surprise par le style, au
départ, l’avoir effectivement trouvé sec, sans point d’accroche,
sans belles phrases auxquelles s’attacher. Mais elle a peu à peu
trouvé le rythme, et s’est senti à l’aise au bout d’une
cinquantaine de pages, au point d’être obligée de revenir aux
débuts de sa traduction pour la réviser. Finalement, elle a
apprécié un texte dont la subtilité se dégage peu à peu, à
travers l’apparente sécheresse. Et elle s’est attachée à le
rendre le plus fidèlement possible.
Réactions de
l’éditeur Philippe Picquier
Attachement de
l’éditeur à l’un des grands auteurs de la maison
Philippe Picquier
s’est très tôt intéressé à Wang Anyi dont il apprécie l’immense
talent littéraire et son caractère hors normes. Hormis une
petite nouvelle parue chez Bleu de Chine en 2004, il est le seul
en France à avoir publié ses textes, et de manière extensive
puisqu’il en a publié huit ouvrages, à commencer par « Les
lumières de Hong Kong », en 2001, bien avant « Le Chant des
regrets éternels », en 2006, immédiatement suivi de la trilogie
de l’amour.
C’est l’un auteurs de
sa maison auquel il est profondément attaché, et il l’affirme en
montrant sa profonde connaissance de l’écrivaine et de son
œuvre. Il a donc d’abord été affecté par les critiques,
exprimées très librement. Si vous voulez des histoires d’amour,
dit-il non sans humour, j’en ai plein mes étagères, mais Wang
Anyi, c’est autre chose.
Il explique le roman
tel qu’il le perçoit : c’est un texte qui se déploie peu à peu,
un texte plein d’allusions, fait d’éclairages ténus qui
s’ajoutent peu à peu les uns aux autres, et c’est par ces ajouts
successifs, dans une continuité sans rupture, que le récit est
construit, dans le souci minutieux du détail.
Justification du
titre français
Philippe Picquier dialoguant avec les
lecteurs |
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Il explique son choix du terme de coquette
qui a surpris beaucoup de lecteurs, moins parce
qu’il est loin du titre original chinois, que parce
qu’il ne leur semblait pas correspondre au caractère
du personnage principal, mais davantage à celui de
sa mère.
Philippe Picquier dit avoir choisi le terme d’abord
parce qu’il est ancien, un peu vieilli. Ensuite, il
a en effet joué sur l’ambiguïté qui existe entre les
deux personnages féminins, le roman |
commençant par un premier chapitre entièrement consacré à la
mère, dont on peut donc penser au départ que c’est elle le
personnage principal. L’ambiguïté est levée grâce au choix de
l’illustration de la couverture, qui représente une jeune
fille : la coquette, c’est bien la fille.
Réflexion
complémentaire
Après avoir entendu
les échanges sur le roman, il se pose finalement la question de
sa présentation aux lecteurs français. Traditionnellement
hostile aux notes en bas de page, il en vient à se demander s’il
ne serait pas utile, justement, dans ce cas, d’en ajouter
quelques-unes pour expliquer au moins le sens des titres de
chapitre, et du titre chinois de l’ouvrage.
Le roman devant sortir
ultérieurement en version de poche, ce serait peut-être
l’occasion, dit-il in fine, de réfléchir à l’insertion de telles
notes, voire d’une brève préface.
Note
complémentaire sur les noms
Plusieurs participants
ont également demandé s’il ne serait pas possible d’ajouter, à
la place des pages laissées blanches à la fin du volume de
l’édition française, une liste des noms chinois, avec les
caractères. Un nom chinois a en effet un sens spécifique, qu’il
peut être intéressant de connaître. C’est d’ailleurs un problème
de traduction du chinois : faut-il traduire les noms propres ?
Philippe Picquier, là,
a opposé une fin de non-recevoir très ferme ; il s’adresse à un
lectorat très vaste, qui non seulement ne s’intéresse pas
forcément à cet aspect linguistique, mais qui, en outre, risque
d’être rebuté. La transcription pinyin des noms lui
suffit.
Les participants qui
l’ont demandé trouveront cependant ci-dessous, comme promis, les
noms chinois des principaux personnages. Ceux et celles qui
voudraient avoir une idée du texte chinois le trouveront en
ligne :
https://www.kanunu8.com/book3/6945/index.html
- Yu Xiaoqiu
郁晓秋
- Xiao Mingming 笑明明
sa mère
(littéralement "la rieuse Mingming", homonyme de "la petite
Mingming"
小明明
qui aurait été plus courant)
- Yu Zihan
郁子涵
le mari de Xiao Mingming, dont elle a divorcé avant la naissance
de Xiaoqiu.
- He Minwei
何民伟 le
petit ami de Yu Xiaoqiu (chap. IV)
- Maotou
毛头
le neveu de Xiaoqiu, qu’elle recueille à la mort de sa sœur
(chap. V)
Nota :
1. Les personnages ne
sont nommés que quand ils acquièrent un rôle ou une valeur
affective dans la vie de Xiaoqiu, autrement ils sont juste
désignés par leur statut ou leur position sociale, par exemple
He Minwei est « le frère de la collégienne avec lequel Xiaoqiu
s’était liée d’amitié ». Cette sœur n’est nommée que lorsque
Xiaoqiu est obligée de l’appeler de la rue alors qu’elle cherche
son ami : He Minhua !
何民华!).
2. De même, l’enfant
n’est nommé que quand sa grand-mère, effrayée d’avoir cassé un
vase, ce qui est de mauvais augure, s’exclame : « Je suis trop
vieille, je ne verrai pas Maotou grandir ». Dans le reste du
chapitre, le dernier du roman, il est désigné comme "l’enfant"
孩子.
Le père n’est pas nommé, même quand il épouse Xiaoqiu, pas plus
que n’est nommée la petite fille à laquelle elle donne ensuite
naissance.
Prochaines séances
- La prochaine séance
aura lieu le mardi 10 avril, et sera consacrée à
Bi
Feiyu (毕飞宇)
et son roman « Les Aveugles » (Tuina
《推拿》),
prix Mao Dun 2011.
Lecture proposée en
complément : « Don Quichotte sur le Yangtsé » (《北少年堂吉诃德》).
La séance sera animée
par Brigitte Duzan, en présence de la traductrice Emmanuelle
Péchenart.
- Quant à la quatrième
et dernière séance de l’année (scolaire) en cours, elle est
fixée au mardi 12 juin, et sera consacrée à
Ge Fei
(格非)
et à son court roman
paru en Chine en
2001 : « Poèmes à l’idiot » (《傻瓜的诗篇》).
Références de
publication
Les Aveugles, traduit
par Emmanuelle Péchenart, Philippe Picquier 2011, 542 p.
http://www.editions-picquier.fr/catalogue/fiche.donut?id=891&cid=
Don Quichotte sur le
Yangtsé, traduit par Myriam Kryger, Philippe Picquier 2016, 192
p.
http://www.editions-picquier.fr/catalogue/fiche.donut?id=1055&cid=
Poèmes à l’idiot, trad. Xiaomin Giafferri-Huang, l’Aube, 2007,
124 p.
Michel
Bonnin, Génération perdue. Le mouvement d’envoi des
jeunes instruits à la campagne en Chine, 1968-1980,
Editions de l’EHESS, 2004, 493 p.
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