Histoire littéraire

 
 
 
        

 

 

Brève histoire du wuxia xiaoshuo

VI. Le wuxia xiaoshuo au 20ème siècle

VI.1 Avant 1949 : la Vieille Ecole  旧派侠小说

par Brigitte Duzan, 13 juillet 2014

     

La littérature de wuxia a connu un développement sans précédent sous la dynastie des Qing, et surtout pendant le dernier siècle avant sa chute, grâce à la fusion du wuxia avec des traditions différentes, par exemple celle des histoires de cas criminels (gong’an xiaoshuo 公案小说) pour donner le xiayi gong’an xiaoshuo (侠义公案小说). Ces romans se rattachent à la littérature vernaculaire, et maintiennent des liens avec l’art des conteurs, l’opéra et la presse commerciale. Mais il y a aussi tout un pan de cette littérature en langue classique, avec des romans utilisant les personnages et les thèmes du wuxia.

     

Au début du 20ème siècle, à cette grande variété de formes se sont ajoutés de nouveaux courants sous la pression des événements ; la croissance d’un lectorat populaire, puis la renaissance du genre à Hong Kong et Taiwan après 1949 ont ensuite entraîné la reconfiguration du wuxia littéraire comme genre à part entière, valorisé par sa popularité même, mais aussi par la promotion du genre par Jin Yong dans son empire de presse.

     

Années 1910

Le wuxia comme source de force nationale

     

Le roman de wuxia a connu un nouvel essor au début de la République, lorsque certains écrivains et penseurs progressistes ont reconsidéré les traditions martiales de la Chine pour en faire une source potentielle de force nationale face au désastre imminent qui menaçait, en raison de la faiblesse du pays, de ses divisions et des interventions des puissances étrangères.

    

C’est le cas du grand penseur réformiste Liang Qichao (梁启超) : dans un article d’octobre 1904, « La voie du guerrier en Chine » (中国之武士道), il met en lumière un héritage d’héroïsme et d’autosacrifice remontant aux Royaumes combattants, sur le modèle du bushido japonais (écrit wushidao武士道). Il est intéressant de voir ici resurgir le vieux concept de l’opposition wen-wu, appliqué à des nations : la Chine wenet le Japon wu, guerrier et martial, et tirant sa réussite de là. Liang Qichao propose pour la Chine affaiblie ce modèle renversant l’échelle de valeurs traditionnelle donnant au wen la suprématie sur le wu.

     

Ce renversement se traduit dans le domaine de la fiction par un roman comme « Mémoire de l’aubergine d’hiver de l’ancienne garnison » (Gushù Hanqiéji 《古戍寒茄记》) de Ye Chucang (楚伧), publié en 1914 : récit de résistance de fidèles Ming à la dynastie des Qing, le roman marque une nouvelle approche du roman de wuxia et préfigure les œuvres de la « Nouvelle Ecole », ceux de Jing Yong

 

La voie du guerrier en Chine,

de Liang Qichao

en particulier, en mêlant histoire d’amour et aventures martiales, et se servant de l’histoire ancienne comme miroir du présent – en l’occurrence les prétentions impériales de Yuan Shikai.

     

Dans la première décennie du siècle, la tradition du xia est ainsi liée au projet de restauration nationale, et, en tant que telle, empreinte d’un caractère progressiste. C’est une tradition comportant sa part de nostalgie pour les valeurs (en grande partie imaginées) du passé, mais dénigrée par l’élite intellectuelle qui en méprise le caractère populaire. C’est pourtant ce qui fera son succès. 

     

Années 1920

Succès populaire

     

Pingjiang Buxiaosheng

 

Au début des années 1920, le roman de wuxiaconnaît un soudain essor, favorisé par l’immense succès populaire et commercial des œuvres de Pingjiang Buxiaosheng (平江不肖生), et en particulier de son premier grand roman, « Les aventures des étranges redresseurs de tort des rivières et des lacs » (Jianghu Qixia Zhuan 江湖奇侠传), sérialisé en 1923. Le roman relate les rivalités et combats entre écoles rivales d’arts martiaux dans un monde fantastique de vagabonds et d’immortels.

      

Il constitue le départ d’un véritable phénomène de culture populaire de masse, surtout quand il sera adapté au cinéma en 1928 : « L’incendie du temple du Lotus rouge » (Huǒshāo Hóngliánsì 《火烧红莲寺》)est le début d’une série de dix-sept films et d’une sorte de folie collective qui ne prendra fin qu’avec l’interdiction des films de wuxiapar le gouvernement nationaliste en 1932 (1).

     

Avec son roman suivant, « Nobles héros des temps modernes »  (Jindai Xiayi Yingxiong Zhuan《近代侠义英雄传》), Buxiaosheng reprend la même trame narrative d’aventures de héros d’écoles rivales, mais en la transposant à l’époque moderne. Le succès phénoménal de ces deux romans va susciter des émules et entraîner une vague de publications du même genre.

    

Deux autres écrivains de wuxia peuvent être cités en exemples du mouvement amorcé par Buxiaosheng, qui finit par assurer au roman de wuxia une position dominante dans le domaine de la littérature populaire dans les années 1920. L’un, Gu Mingdao (顾明道), est l’un des auteurs les plus prolifiques du genre pendant la période, et jusque dans les années 1930 ; il est en particulier l’auteur de « L’héroïne de Huangjiang » (《荒江女侠》), publié en feuilleton à partir de  1929, et adapté au cinéma, en deux parties, en 1930.Il avait commencé sa carrière comme auteur de 

 

L’héroïne de Huangjiang

« romances tragiques » (哀情小说) à la mode, ce qui montre bien les liens entre la littérature romanesque populaire et celle de wuxia, et l’une des raisons du mépris où a longtemps été tenue cette dernière..

     

Qixia jingzhong zhuan (réédition 1990)

 

L’autre exemple d’écrivain prolifique de la période est Zhao Huanting (赵焕亭), auteur d’une vingtaine de romans dans le même registre, dont Qixia jingzhong zhuan (《奇侠精忠传》), sérialisé à partir de 1923, ou Jingren qixia zhuan (《惊人奇侠传), sérialisé en 1930, dont les titres mêmes manifestent l’influence de Buxiaosheng,

     

Tous ces auteurs dépendaient des éditeurs de petites revues pour publier leurs œuvres épisode par épisode, et ne maîtrisaient pas la forme définitive. Ainsi, « L’héroïne de Huangjiang » de Gu Mingdao était initialement une nouvelle "moyenne" (中篇小说), publiée dans le supplément Kuaihuo lin (快活林) du journal shanghaïen Xinwenbao (新闻报; la nouvelle ayant eu un grand succès, l’éditeur du Kuaihuo lin écrivit à Gu Mingdao pour lui demander d’allonger et étoffer son histoire. Résultat : « L’héroïne de Huangjiang » se transforma en un roman fleuve de plus d’un million de caractères.

     

Mais, parfois, ces journaux avaient une durée de vie trop courte et disparaissaient avant que le roman ait été publié en entier. C’est souvent arrivé à Zhao Huantingqui avait ainsi dans ses tiroirs des manuscrits dont seul le début avait été édité parce que l’éditeur du journal d’origine avait mis la clef sous la porte et que personne d’autre n’avait été intéressé par la fin (2).

     

Années 1930

Maturation et diversification

    

La littérature de wuxia des années 1930 apparaît dans la continuité directe de celle de la décennie précédente.

    

La quantité de publications diminue, faisant perdre au roman de wuxia la position hégémonique dont il jouissait dans le domaine de la littérature populaire de fiction. Cependant, c’est une littérature en voie de maturation, qui conserve ses

 

Huanzhu Louzhu

thèmes et schémas traditionnels, mais en en diversifiant le traitement et les techniques narratives.

    

Gong Baiyu

 

C’est Huanzhu Louzhu (还珠楼主) qui domine la période, avec ses histoires, contées dans un style élégant,  situées dans un univers mythico-magique peuplé d’adeptes du taoïsme ou du bouddhisme. Dans ses romans, les crises dynastiques – conquête de la Chine par les Manchus dans « Histoires de combattants des montagnes de Shu » (Shushan Jianxia Zhuan《蜀山剑侠传》), ou invasion mongole dans « Les ermites martiaux du lac des Saules » (Liuhu Xiayin《柳湖侠隐》) – poussent les protagonistes à se réfugier dans des montagnes lointaines, demeures d’immortels aux pouvoirs surnaturels et de créatures étranges.

    

Cette fuite dans le fantastiqueet l’imaginaire a inspiré Tsui Hark (徐克) qui a adapté les histoires de Zu (3), mais elle est propre à Huanzhu Louzhu; les autres auteurs de la période ont une veine plus réaliste.

 

     

C’est le cas de Gong Baiyu (宫白羽) ou Bai Yu (白羽) ),et de son roman le plus célèbre, « Les flèches de douze pièces d’or » (Shi’er Jinqian Biao十二金钱镖), et de Zheng Zhengyin (郑证因) qui a, lui, pour caractéristique rare à l’époque, celle d’avoir surtout écrit des nouvelles de longueur moyenne (中篇小说), et non des romans fleuves comme ses contemporains et ceux qui suivront. 

 

Les flèches de 12 pièces d’or

    

Les intellectuels « progressistes » contre le wuxia

     

Le succès même de ces romans suscite la réprobation de l’élite intellectuelle.

     

Les milieux dits progressistes du mouvement du 4 mai prônent un modèle culturel totalement différent, iconoclaste et avant-gardiste, dénigrant les formes populaires de littérature comme les écoles dites « du samedi » (礼拜六派) ou des « canards mandarins et papillons » (鸳鸯蝴蝶派),  et donc le wuxia, assimilé à ces formes littéraires « féodales » ; les auteurs sont accusés de frivolité et d’appât du gain en courtisant les goûts vulgaires de la populace.

     

Parmi les critiques figure par exemple Mao Dun (茅盾), qui s’élève dans un article de 1922 contre des récits sans rapport avec la réalité sociale, dont seule l’observation, selon lui, est garante d’une littérature vivante et en prise avec son temps.

     

La critique est encore plus acerbe à partir de la fin de la décennie, exacerbée par le succès rencontré par les bandes dessinées, ou manhua (漫画), et par les films adaptés des romans de wuxia, et renforcée ensuite sous l’effet de la crise nationale engendrée par l’offensive japonaise.Dans le contexte de crise des années 1930, les réformateurs politiques et les écrivains dits « de gauche » attaquent la littérature de wuxia comme le pire de la littérature populaire, encourageant la superstition, la fuite dans le rêve et le fantastique, et l’aspiration irréaliste à des sauveurs mythiques doués de pouvoirs exceptionnels.

     

C’est le cas de Mao Dun, encore, qui écrit en 1933 un article fustigeant les effets pervers du genre sur son public : « La littérature et les arts féodaux de la petite bourgeoisie » (封建的小市民文艺). Il y accuse romans de wuxia d’inciter les jeunes, « courageux et inflexibles », à quitter leurs familles pour partir dans des zones reculées pour étudier les arts martiaux en croyant y trouver des immortels pour maîtres (他们中间血性刚强的人就要离乡背井,入深山访求异人学道。”).

     

C’est aussi le casde Zheng Zhengduo (郑振铎) et de Qu Qiubai (瞿秋白), ce dernier logiquement, dans sa quête d’une éradication du passé traditionnel de la Chine pour la guider vers un « futur transcendant », quête où il rejoignait son maître et ami Lu Xun (鲁迅) qui n’a cessé pour sa part de vitupérer contre les films de wuxia autant que les romans.

      

Années 1940

L’apothéose de l’Ecole du Nord

     

A la fin des années 1930, la littérature de wuxiase raréfie quelque peu, et sa publication passe de Shanghai, menacée puis envahie, à Pékin et Tianjin, toutes deux sous occupation japonaise, mais offrant des situations relativement stables.

     

Wang Dulu, Tigre et dragon

 

A partir de juin 1938, c’est à Qingdao, sous l’occupation japonaise, que sont publiées les œuvres de celui qui représente un nouvel essor du roman de wuxia : Wang Dulu (王度庐). Pour bien souligner la continuité avec ses prédécesseurs Huanzhu Louzhu, Gong Baiyu et Zheng Zhengyin, on le classe avec eux comme l’un des « quatre grands écrivains de wuxia de l’Ecole du Nord de la République de Chine » (民国北派武侠四大家) (4).

     

Wang Dulu devient très populaire en apportant au roman de wuxiades aspects jusqu’ici peu explorés : il fait de ses romans des histoires d’amour tragique en mettant l’accent sur la psychologie et les sentiments de ses personnages. Ce sont les ressorts émotionnels et les conflits entre sentiments et devoir moral qui constituent dans son œuvre les éléments fondamentaux de l’intrigue. En ce sens, il préfigure et annonce Gu Long (古龙).

     

Wang Dulu publie encore quelques romans en 1949, mais Qingdao est « libérée » en juin, et ses derniers romans restent inachevés. Avec l’avènement du régime communiste, le roman de wuxia n’a plus cours ; il sera considéré comme une « herbe vénéneuse » (毒草).

      

Interdit en Chine populaire, le genre renaît et se développe à Hong Kong et Taiwan, mais sans rupture avec les œuvres précédentes.

      

L’Ecole du Guangdong 

     

Le renouveau du roman de wuxia à Hong Kong ne s’est cependant pas fait avec pour seule référence les auteurs « du Nord » antérieurs à 1949. Il y avait aussi, parallèlement, une école locale de littérature de wuxia, l’Ecole du Guangdong ou Guangpai (广派), ancrée dans la région de la Rivière des Perleset la culture cantonaise, avec ses propres héros locaux (5).

     

Première vague : de la fin de la dynastie des Qing aux années 1920

     

A la fin de la dynastie des Qing, la littérature de wuxia du Guangdong a été influencée par les modèles en vogue dans le reste de la Chine, comme « Les trois héros et les cinq redresseurs de tort » (sanxia wu yi三侠五义) ; l’un des romans publiés localement à la fin du 19ème siècle reprend des thèmes de romans célèbres tout en ayant une originalité propre qui préfigure la Nouvelle Ecole : « Les tripodes secrets de la dynastie, longue vie aux Qing »  (《圣朝鼎盛万年青》).

      

Le récit, anonyme, recoupe plusieurs histoires qui devaient exister auparavant ; il part d’une première ligne narrative qui raconte des voyages incognito de l’empereur Qianlong dans le sud, pour y rattacher diverses lignes secondaires décrivant les aventures d’une dizaine de disciples du maître Zhishan (至善) du temple sud de Shaolin (南少林寺). L’autre titre du roman est d’ailleurs : « Récit des voyages dans le Sud de l’empereur Qianlong » (《乾隆巡幸江南记》).

     

L’empereur y est dépeint comme un personnage irascible, redoutable expert en arts martiaux, guère différent des haohan qu’il croise en chemin, et qui sont des versions cantonaises des modèles du roman « Au bord de l’eau » (《水浒传》). Tout le monde est soumis à son autorité sans faille, et, à la fin du roman, les rebelles sont éliminés et le temple est rasé.

    

On retrouve l’empereur Qianlong dans divers romans de

 

Les voyages dans le Sud

de l’empereur Qianlong

wuxia ; il est même au cœur de l’intrigue de l’un des romans du chef de file de la Nouvelle Ecole du wuxia à Hong Kong, Jin Yong (金庸). Mais le roman cantonais a eu des répercussions bien plus intéressantes par les différents avatars qu’il a inspirés. Ainsi, au début des années 1930, une version expurgée en vingt chapitres est publiée sous le titre « Les jeunes héros de Shaolin » (少林小英雄) : ce récit ne comprend pas les chapitres finaux avec la destruction du temple et l’élimination des rebelles, dont Zhishan (至善) et Fang Shiyu (方世玉); il met au contraire en exergue les exploits de Fang Shiyu (ou Fong Sai-yuk) qui devient ainsi un modèle cantonais de résistance héroïque au pouvoir impérial.

     

Deuxième vague : années 1930

    

Au début des années 1930 s’amorce un mouvement littéraire

 

La véridique histoire de Huang Feihong

    

Huang Feihong, son unique photo

 

qui va développer la légende des héros de Shaolin. Il commence à partir de 1931 avec la publication en feuilleton de plusieurs romans de Deng Yugong (邓羽公) contant sa propre version des aventures de ces héros : « Récit des trois voyages de Zhishan au sud de Yue » (《至善三游南越记》), « Récit du combat mortel des héros de Shaolin » (《少林英雄血战记》) ; mais Deng Yugong est surtout connu pour un autre roman : « La véridique histoire de Huang Feihong » (《黄飞鸿正传》).

    

Les héros de Shaolin inspireront de nombreux autres écrivains et d’innombrables adaptations cinématographiques. Mais c’est surtout l’histoire de Huang Feihong qui suscite une vague de romans à partir de la fin de la décennie, et d’abord sous la plume de Gao Xiaofeng (高小峰) qui publie un « Huang Feihong » (《黄飞鸿》) en 1938.

     

Troisième vague : années 1940

     

A la suite de Gao Xiaofeng émergent de nouveaux auteurs qui écrivent, comme lui, dans une langue truffée de dialogues en cantonais, d’une saveur bien plus locale que précédemment, dont on retiendra les noms de Cuizhen Louzhu (萃文楼主), nom de plume de Chen Guang (陈光) et Woshi Shanren (我是山人), nom de plume de Chen Jin (陈劲) – deux noms de plume significatifs: le premier revendique la filiation de l’auteur avec Huanzhu Louzhu (还珠楼主), c’est-à-dire l’Ecole du Nord ; le second, au contraire, souligne son appartenance à sa ville natale de (Fo)shan, la ville de Huang Feihong, personnage devenu le thème récurrent de la littérature de wuxia cantonaise dans les années 1940.

    

Si Huang Feihong est devenu une légende, cependant, c’est surtout à Zhu Yuzhai (朱愚斋) qu’on le doit. Né à Nanhai et arrivé à Hong Kong avec sa mère à l’âge de 17 ans, il s’est

 

Woshi Shanren

    

Zhu Yuzhai (photo du musée de Foshan)

 

en effet formé aux arts martiaux avec le principal disciple de Huang Feihong : Lin Shirong (林世荣). C’est à lui que l’on doit l’élévation du personnage au rang de héros populaire, image vulgarisée ensuite par les innombrables films réalisés de façon récurrente, avec plus ou moins de bonheur, sur le personnage.

    

A part lui, tous ces écrivains, à commencer par Deng Yugong, sont d’anciens journalistes, dans la région de Canton, puis à Hong Kong. C’est le cas du plus connu d’entre eux, Woshi Shanren, qui émigre à Hong Kong en 1949, où il fonde en 1952, avec d’autres journalistes de Canton, le journal Huanqiubao (环球报), mais publie ses récits dans de nombreux autres journaux et revues. Ce mode de publication est l’une des caractéristiques des romans de wuxia ; il sera développé et perfectionné par Jin Yong.

     

Enfin, au début des années 1950, apparaît une nouvelle génération d’écrivains locaux de wuxia avec Daquan Didan (大圈地胆), nom de plume de Huang Jian (黄健). A ce moment-là, tous ces auteurs font le lien entre l’Ecole du Nord, ou Vieille Ecole, qui disparaît de Chine continentale après 1949, et les auteurs de la Nouvelle Ecole qui émerge alors à Hong Hong, puis à Taiwan.

      

              

Notes

(1) Sur “L’incendie du temple du Lotus rouge”, voir chinesemovies (à venir)

(2) Voir : The Jin Yong Phenomenon, Chinese Martial Arts Fiction and Modern Chinese Literary History, ed. Ann Huss, Jianmei Liu, Cambria Press 2007, p. 86

(3)  « Zu, les Guerriers de la Montagne magique »  (《新蜀山剑侠》) en 1983 et « Legend of Zu » (《蜀山传》) en 2001. Voir : http://www.chinesemovies.com.fr/cineastes_Tsui_Hark.htm

(4) On leur adjoint parfois Zhu Zhenmu (朱贞木) pour donner « les cinq grands écrivains de l’Ecole du Nord » (北派五大家).

(5) L’importance de ce mouvement littéraire régional dans l’évolution de la littérature de wuxia a été soulignée par John Christopher Hamm dans son ouvrage : Paper Swordsmen, Jin Yong and the Modern Chinese Martial Arts Novel, chap. 2, Local Heroes, p. 32.

 

    

     

     

     

 

 

 

     

 

 

 

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