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				Mao Dun 茅盾 
				
				1896-1981 
				
				Présentation 
				
				par Brigitte Duzan, 29 novembre 2011 
				         
				
					
						| 
						 
						Mao Dun est né 
						en 1896 dans le bourg de Wuzhen, dans la ville-district 
						de Tongxiang (桐乡县乌镇), 
						à l’extrême nord du Zhejiang. Son vrai nom était Shen 
						Dehong (沈德鸿), 
						mais son nom « de courtoisie » (字) 
						étant Yanbing (雁冰) 
						(1), 
						
						 
						c’est celui sous lequel il fut généralement connu 
						jusqu’à ce qu’il prenne le nom de plume de Mao Dun (茅盾). 
						
						          
						
						Il a vécu une 
						vie mouvementée, partagée entre l’écriture engagée et 
						l’activisme politique aux côtés des communistes, et ce 
						dès la première heure, nourrissant ses romans et 
						nouvelles de ses expériences vécues sur le terrain, ce 
						qui lui a valu le surnom de « Malraux de Mao ». 
						 
						
						          
						
						Ses œuvres sont 
						écrites dans un style réaliste qui puise ses techniques 
						aux sources du même naturalisme que celui prôné par 
						Zola. C’est un remarquable analyste de la société de la 
						Chine de son temps.  | 
						  | 
						
						 
						
						  
						
						Mao Dun, quand il était encore Shen 
						Yanbing  | 
					 
				 
				
				          
				
				Premier éveil : 
				enseignement classique 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						La maison natale de Mao Dun à Wuzhen  | 
						  | 
						
						 
						Il reçut son 
						premier enseignement de son père, Shen Yongxi (沉永锡), 
						mais celui-ci tomba malade quand il n’avait encore que 
						huit ans ; il entra alors dans la petite école (乌镇立志小学) 
						à côté de leur maison. Quand son père mourut, ensuite, 
						c’est sa mère, Chen Aizhu (陈爱珠), 
						qui prit la relève et 
						lui donna le goût des classiques. Il lui rend 
						hommage dans ses mémoires : « C’est ma mère qui fut mon 
						premier maître, la source de mon premier éveil. » (“我的第一个启蒙老师是我母亲”).
						  | 
					 
				 
				
				          
				
					
						| 
						 
						A treize ans, 
						cependant, son enfance est terminée, on peut dire qu’il 
						avait lu tous les livres, les classiques s’entend. Il 
						entre alors, non loin de Wuzhen, au collège de Huzhou (湖州), et deux ans plus tard, à 
						l’automne 1911, au lycée à Jiaxing 
						(嘉兴), la ville-préfecture dont 
						dépend Tongxiang. Peu de temps plus tard éclate la 
						révolution dite Xinhai (辛亥革命)
						qui met 
						fin à l’empire. Celui qui n’est pas encore Mao Dun se 
						sent déjà la fibre révolutionnaire : avec quelques un de 
						ses congénères, il attaque un surveillant qu’ils 
						trouvaient peu conforme à l’esprit nouveau, et se 
						retrouve exclu de 
						
						l’école. Il devra aller à Hangzhou 
						terminer le lycée. 
						         
						
						Il a décrit par 
						la suite l’enseignement obsolète qui était alors 
						dispensé dans les établissements scolaires chinois : 
						
						
						“书不读秦汉以下,骈文是文章之正宗, 
						
						
						 诗要学建安七子;……气度要清华疏旷”  | 
						  | 
						
						 
						  
						
						La petite école de son enfance  | 
					 
				 
				
				« En histoire, on n’allait pas plus loin que les dynasties Qin et Han,
				 
				
				en composition, la prose parallèle était le style orthodoxe,  
				
				en poésie on devait étudier les Sept Maîtres de Jian’an (2) ; … … 
				
				on devait adopter une pose à la fois raffinée et distanciée. » 
				
				
				(《我的中学时代及其后》) 
				
				(mes années de collège et après) 
				         
				
					
						| 
						 
						De la 
						description qu’il fait de ses études se dégage une 
						impression d’ennui, d’étouffement ; il passait les temps 
						morts à lire des romans, romans classiques, bien 
						entendu, qui laisseront quelques marques sur son 
						inspiration et son style. 
						
						          
						
						En 1913, il va 
						à Pékin, dans une école préparatoire à l’université où 
						il étudie la littérature,   | 
						  | 
						
						 
						  
						
						Les Sept Maîtres de Jian’an  | 
					 
				 
				
						chinoise et étrangère. 
				Malheureusement, les finances familiales ne lui permettent pas 
				de continuer ; l’été 1916, il est obligé d’arrêter ses études et 
				de chercher du travail. 
				
				       
				  
				
				Premier travail : 
				troublion de l’édition 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						La Commercial Press (logo)   | 
						  | 
						
						 
						En août 1916, 
						il est engagé dans le département de traduction de la 
						principale maison d’édition de Shanghai, la Commercial 
						Press (上海商务印书馆). 
						Il commence par réviser un 
						manuel de 
						cours d’anglais par   | 
					 
				 
				
				correspondance, puis 
				fait des traductions en équipe avec d’autres traducteurs. 
				 
				
				          
				
				En même temps, il 
				travaille comme rédacteur à la Revue des étudiants (《学生杂志》) 
				éditée par la Commercial Press, et écrit un livre de fables 
				bientôt publié par le département de littérature chinoise de la 
				maison  : « Fables chinoises » (《中国寓言》).
				 
				
				          
				
				Par ailleurs, il 
				participe à la création puis à la rédaction de la revue ‘Contes’ 
				(《童话》), et c’est là qu’il publie 
				ses premiers textes, dès 1918 : des contes comme « La chanson de 
				l’âne » (《驴大哥》), « La tortue d’or » (《金龟》), « Le jardin merveilleux » (《怪花园》), 
				ou encore « Les 
				chaussures volantes » (《飞行鞋》).  
				
				          
				
				Après le
				
				
				4 mai 1919, il participe 
				au mouvement de révolution littéraire qui se dessine, en 
				particulier autour de 
				Lu Xun 
				(鲁迅). 
				Il est promu au département de littérature chinoise de la 
				Commercial Press, et, au début de 1920, est chargé d’une 
				nouvelle rubrique dans la revue littéraire que la maison édite 
				depuis 1910, le ‘Mensuel de la fiction’ (《小说月报》) : 
				la rubrique s’appelle 
				« La nouvelle vague du 
				roman » (“小说新潮栏”). 
				Il y publie d’abord un manifeste (《小说新潮宣言》), puis une série d’articles où il développe ses idées sur la littérature 
				moderne et les responsabilités qu’il considère être celles de 
				l’écrivain (《现在文学家的责任是什么?》). 
				Il entreprend de 
				rénover la revue en appliquant ces idées.  
				         
				
				Fin 
				décembre 1920, avec ses amis Ye Shengtao (叶圣陶) 
				et Zheng Zhenduo (郑振铎), 
				le jeune frère de Lu Xun, Zhou Zuoren (周作人), et bien d’autres, il 
				participe à la création de la Société de recherche littéraire (文学研究会), 
				formellement lancée le 1er 
				janvier 1921
				dans le but de promouvoir des formes littéraires 
				nouvelles. Il continue en même temps ses activités de recherche, 
				de critique et de traduction de textes de la littérature 
				étrangère.  
				         
				
				Le Mensuel réformé se 
				révèle être un succès : il se vend à des milliers d’exemplaires. 
				Il diffuse les idées du mouvement de la Nouvelle Culture, et 
				surtout se fait le porte-parole d’une toute nouvelle forme de 
				réalisme dans la littérature chinoise : la ‘littérature pour la 
				vie’ (文学为人生), 
				et donc contre ‘l’art pour l’art’, dont Ye Shengtao est alors, 
				avec Shen Yanbing, l’un des plus ardents avocats au sein de la Société de 
				recherche littéraire.  
				         
				
				Le futur Mao Dun est 
				devenu une figure 
				majeure de la 
				littérature au sud du Yangzi. C’est alors que son activisme sur 
				le front littéraire va rejoindre son engagement politique. 
				
				          
				
				Premier compagnon 
				de route du Parti communiste 
				         
				
				Au début de l’année 
				1921, à Shanghai, il participe à un groupe de travail communiste 
				et, lorsque le Parti est fondé, en juillet, il en l’un des 
				premiers membres. Ensuite, à partir de 1922, il effectue un 
				travail de liaison pour le Parti. Il enseigne également dans 
				l’école pour femmes pauvres que celui-ci a créée
				ainsi qu’à l’université de Shanghai. Il est désormais de tous les combats, 
				on suit avec lui l’histoire en marche.  
				         
				
					
						| 
						 
						En 1923, 
						mécontente de la tournure que prennent les choses, la 
						direction conservatrice de la Commercial Press retire à 
						Shen Yanbing la responsabilité du journal et le renvoie 
						au département de littérature de la maison. 
						         
						
						Le 10 mai 1925, 
						il fait paraître dans un autre journal, l’Hebdomadaire 
						littéraire  
						
						(《文学周报》), un long article intitulé « Sur l’art du prolétariat » (《论无产阶级艺术》),
						suivi de 
						trois autres, les 17 et 31 mai, puis le 24 octobre ; il 
						y fait le point   | 
						  | 
						
						 
						  
						
						Policiers britanniques et sikhs dans la 
						concession  
						
						internationale, Shanghai 1925  | 
					 
				 
				
				sur une controverse 
				qui s’est développée dans les rangs du Parti en 1924, 
				 parallèlement 
				à un mouvement d’art prolétarien parti d’Union soviétique, qui 
				confiait à la littérature un rôle actif dans le processus 
				socio-historique. 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						Manifestations à Canton en soutien aux 
						grévistes de Shanghai  
						
						(mouvement du 30 mai 1925)  | 
						  | 
						
						 
						Après la 
						conférence plénière de Xishan (西山会议) 
						du 23 novembre 1925, qui s’est soldée par la victoire 
						des forces anti-communistes (et anti-Comintern) au sein 
						du Guomingdang (3), il organise à Shanghai une branche 
						de l’aile gauche du parti. Fin 1925, en tant que 
						représentant de cette aile gauche du   | 
					 
				 
				
				Guomingdang à 
				Shanghai, il participe à une réunion plénière du parti à Canton, 
				à l’issue de laquelle il est choisi comme secrétaire de la 
				section de propagande, dirigée par nul autre que… Mao Zedong. 
				Mais, après
				
				l’incident du Zhongshan (中山舰事件) 
				(5), le 20 mars 1926, il rentre à Shanghai.  
				
				          
				
				Quand, le 30 mai 1926, 
				éclate là le mouvement dit du 30 mai (五卅运动, 
				où 
				卅 
				sà 
				signifie trente) (4), 
				Shen Yanbing y prend une part active. En juin, avec Zheng 
				Zhenduo (郑振铎) et quelques autres, il 
				tente de fonder un journal où pouvoir exprimer leurs vues : le 
				Quotidien de la vérité universelle (《公理日报》), qui est aussitôt 
				interdit. En août, il est élu représentant ouvrier et participe 
				à un mouvement de grève à la Commercial Press.  
				
				          
				
				En novembre 1926, Wang 
				Jingwei (汪精卫), 
				représentant l’extrême gauche du Guomingdang, décide de 
				transférer le siège de son gouvernement Hankou, et de fusionner 
				les trois villes contiguës de Wuchang, Hankou et Hanyang (武昌、汉口、汉阳) 
				pour en faire le « district capitale » de Wuhan ; le transfert 
				est effectif le 1er janvier 1927, Shen Yanbing y arrive au 
				printemps.  
				
				          
				
				Il s’installe à Hankou 
				et y fonde un nouveau journal, le ‘Quotidien de la République’ (《民国日报》) 
				dont il devient rédacteur en chef. D’avril à juillet il y publie 
				une trentaine d’articles. Mais, le 12 avril, Chiang Kai-chek se 
				retourne contre les communistes, c’est le « massacre de 
				Shanghai » (四一二慘案) ; 
				il  achève ensuite la purge des communistes des rangs du 
				Guomingdang et installe son propre gouvernement à Nankin. 
				 
				
				          
				
				Shen Yanbing quitte 
				Wuhan sans avoir pu participer au soulèvement de Nanchang (南昌起义 
				
				Nánchāng Qǐyì), 
				le 1er août, (6) parce que toutes les voies d’accès 
				sont bloquées. Il rentre à Shanghai dans un climat très 
				dangereux pour lui. 
				
				
				          
				
				1927 : tournant 
				décisif vers l’écriture romanesque 
				
				
				          
				
				
				Il 
				se retire dans une allée isolée, avec pour seule consolation 
				d’avoir près de lui ses amis Lu Xun et Ye Shengtao. Mais il n’a 
				pas de travail, et aucun journal n’accepte ses articles. C’est 
				dans ces circonstances difficiles qu’il décide d’écrire des 
				nouvelles. Mais c’est une situation pleine de contradictions, 
				qui lui inspire le nom de plume dont il va désormais signer ses 
				écrits : Mao Dun (矛盾),
				signifiant 
				contradiction. Quand il le soumet à Ye Shengtao avec sa première 
				nouvelle, cependant,  
				
				celui-ci lui conseille de modifier 
				légèrement le premier caractère pour éviter de trop attirer 
				l’attention, en lui donnant le sens de chaume et non plus de 
				lance tout en gardant la même prononciation : 
				
				茅盾. 
				
				          
				
				C’est alors que 
				commence pour l’écrivain la période la plus féconde, 
				littérairement parlant, de son existence : grosso modo douze 
				ans, de 1927 à 1939. Il va transcrire dans son œuvre sa 
				profonde compréhension des bouleversements historiques auxquels 
				il a participé : on ne peut vraiment la comprendre que quand on 
				garde en mémoire son parcours jusque là. 
				
				          
				
				Eclipse 
				         
				
					
						| 
						 
						Le premier 
						texte signé Mao Dun est une nouvelle, « Désillusion » 
						(《幻灭》huànmiè), 
						publiée en 1927 dans le ‘Mensuel de la fiction’, 
						aussitôt suivie de deux autres, publiées en 1927 et 
						1928 : « Vacillation » (《动摇》dòngyáo) 
						et « Poursuite » (《追求 
						
						zhuīqiú》), 
						les trois formant une trilogie intitulée « Eclipse »
						(《蚀》shí). Mao Dun y décrit un 
						groupe de jeunes intellectuels pris dans la tourmente 
						révolutionnaire de 1927-1928, portés par l’enthousiasme 
						mais sans réelle compréhension de la profondeur des 
						changements auxquels ils participent. 
						
						L’œuvre traduit 
						bien l’amertume de l’auteur et sa propre désillusion. 
						
						       
						  
						
						Cette 
						désillusion, il la traduit dans la première nouvelle par 
						celle d’une étudiante déçue par ses camarades et amis ; 
						cherchant un nouvel espoir, elle se retrouve à Wuhan 
						avec le nouveau gouvernement, pour être à nouveau déçue.
						  | 
						  | 
						
						 
						  
						
						Eclipse (édition 1954)  | 
					 
				 
				
				« Vacillation » 
				continue dans une petite ville du Hubei où le personnage 
				principal, fonctionnaire dans 
				
				l’aile gauche du 
				Guomingdang, échoue à mobiliser les gens ; le parti est 
				incapable de prendre des mesures décisives, et il doit s’enfuir. 
				« Poursuite » se passe en 1928 à Shanghai et parachève le 
				tableau de jeunes désorientés qui ont perdu jusqu’à l’espoir de 
				bâtir une société meilleure ; l’un se suicide, un autre devient 
				alcoolique, tous se replient dans un individualisme timoré. 
				
				          
				
				
				Arc-en-ciel 
				       
				 
				
					
						| 
						 
						
						  
						
						Mao Dun et Qin Dejun au moment 
						 
						
						de leur séparation, en 1930  | 
						  | 
						
						 
						En 1928, 
						menacé, il part au Japon sous un nom d’emprunt. Sur le 
						bateau qui l’y emmène, il fait la connaissance d’une 
						étudiante, 
						Qin Dejun (秦德君) ; 
						il a 32 ans, elle en a 22 , et déjà cinq dans le Parti ; 
						ils vont se retrouver à Tokyo, partager les mêmes 
						passions, et finalement la même chambre. Ce ne serait qu’un détail 
						intime sans trop d’importance si la jeune femme n’avait 
						eu une influence sur ce qu’il écrit 
						pendant les deux années de leur séjour commun. Mao Dun a 
						trouvé un endroit bucolique, dans le banlieue de la 
						capitale, qu’il a décrit en termes poétiques dans ses
						  | 
					 
				 
				
				mémoires : une petite 
				maison au bord d’un étang d’où l’on pouvait voir au loin les 
				contreforts d’une chaîne de collines sur lesquelles, la nuit,  
				brillaient quelques lumières révélant la trace d’habitations.
				 
				
				“… 
				想到这,便觉得我的新居确实是富有诗意,对写作十分有利。” 
				
				             … en y 
				songeant, je me dis que ma nouvelle demeure était pleine de 
				poésie,  
				
				                  
				tout à fait propice à l’écriture… 
				
				          
				
				Et de fait, ces deux 
				années au Japon vont être prolifiques, et 
				Qin Dejun apporte une 
				contribution critique non négligeable. D’abord, c’est elle qui 
				suggère à Mao Dun de lier les trois nouvelles déjà publiées en 
				une trilogie, et de l’appeler « Eclipse », avec une symbolique 
				de phénomène transitoire tout autant qu’inévitable, ainsi qu’une 
				connotation réaliste. L’œuvre sera publiée sous ce titre en 
				1930. 
				
				          
				
				Mao Dun, cependant, 
				était en panne d’inspiration. C’est en parlant avec Qin Dejun, 
				en écoutant le récit de ses expériences vécues, qu’il conçut le 
				projet de ce qui allait devenir sa première œuvre majeure 
				: « Arc-en-ciel » 
				(《虹》). 
				Dans ses mémoires encore, il rend hommage à l’inspiration que 
				lui a fournie la jeune femme 
				: 
				
				“这都是些极好的小说材料!你呀,好比手里捧着一大把铜钱,只要用一根线穿起来,就是很好的文学作品。” 
				
				« Tout cela [ce 
				qu’elle lui racontait de sa vie] était un excellent 
				matériau pour un roman ! On aurait dit que tu tenais dans les 
				mains une poignée de pièces de cuivre, il suffisait juste de 
				leur passer un fil au milieu et de les relier pour obtenir une 
				superbe œuvre littéraire. » 
				
				          
				
				C’est elle encore qui 
				lui suggère le titre, l’arc-en-ciel, phénomène à la fois 
				passager et illusoire, empreint d’un charme magique et augurant 
				la fin de l’orage. Effectivement, le roman reflète le bonheur 
				tranquille qui était celui de l’écrivain, son éloignement du 
				cœur des conflits politiques en Chine : il est beaucoup plus 
				optimiste qu’« Eclipse », c’est même le seul de ses romans qui 
				se termine de façon positive. Après un mariage décevant et un 
				divorce, la jeune femme qui est au centre du récit retrouve 
				l’espoir en rencontrant un jeune cadre communiste qui lui donne 
				le sens d’une mission à accomplir : le roman s’achève alors 
				qu’elle s’apprête à participer aux manifestations du 30 mai… 
				
				          
				
				D’avril à août 1929, 
				Mao Dun envoie les passages rédigés au ‘Mensuel de la fiction’ 
				qui les publie en épisodes séparés. Qin Dejun étant alors 
				obligée de rentrer à Shanghai pour se faire avorter, il en 
				arrête la rédaction, jusqu’à ce qu’elle revienne. Il écrit des 
				nouvelles et des essais en l’attendant. 
				
				          
				
				Son passé le rattrape 
				cependant. En effet, il avait été marié en 1918 par sa mère à 
				une jeune femme quasi illettrée, fille d’un petit commerçant, 
				Kong Dezhi (孔德沚). 
				La nouvelle de la liaison de son mari finit par lui revenir aux 
				oreilles, elle alla en larmes se plaindre à sa belle-mère.
				 
				
				          
				
				Lorsque, au début 
				d’avril 1930, Mao Dun revint à Shanghai avec Qin Dejun, il 
				continua à vivre un temps avec elle, et l’introduisit à son 
				cercle d’amis. Mais il dut bientôt se rendre aux pressions de sa 
				mère, et rompre avec elle pour revenir vivre avec Kong Dezhi. 
				Qin Dejun avala une boîte de somnifères mais survécut, et revint 
				se soigner dans son Sichuan natal. Autant Mao Dun est disert 
				dans ses mémoires sur les circonstances de la rédaction d’« 
				Arc-en-ciel », autant il est muet sur la rupture avec Qin Dejun 
				est ses conséquences (7). 
				
				          
				
				Trilogie 
				rurale et Boutique de la famille Lin 
				
				       
				  
				
				Dès son retour à 
				Shanghai, Mao Dun entre à la Ligue des écrivains de gauche (中国左翼作家联盟) dont il devient le secrétaire exécutif l’année suivante ; il 
				travaille en étroite 
				collaboration avec 
				Lu Xun 
				à promouvoir un mouvement révolutionnaire en littérature. Ses 
				romans et nouvelles de 1932-33 sont le reflet de cet engagement, 
				mais offrent une image extrêmement subtile de sa vision de 
				l’évolution sociale en Chine au début du siècle, une vision 
				historique qu’il veut réaliste de la métamorphose en cours de la 
				société tant rurale qu’urbaine. 
				
				          
				
				Ces œuvres présentent 
				des panoramas détaillés d’une Chine parvenue au croisement 
				d’axes de valeurs contradictoires - modèle agraire contre modèle 
				industriel, capitalisme contre communisme, déclin contre 
				révolution, passé contre futur - termes binaires qu’il évalue en 
				termes de dialectique marxiste, en tant qu’interactions et non 
				simples oppositions.  
				
				          
				
				Ce qu’il montre dans 
				les œuvres les plus significatives de cette période, c’est que 
				tant la société rurale que la société urbaine est en voie 
				d’effondrement en Chine, mais qu’il s’agit d’un processus 
				historique inévitable et nécessaire pour accéder à une société 
				communiste. Ce ne sont pas des œuvres qui dénoncent, mais qui 
				dépeignent un mécanisme en marche. 
				         
				
					
						| 
						 
						Il traite la 
						société rurale dans sa « Trilogie rurale » (“农村三部曲”) : 
						« Les vers à soie du 
						printemps » (《春蚕》), 
						« La moisson d’automne » (《秋收》) 
						et « Les ruines de 
						
						l’hiver » 
						(《残冬》).
						 
						
						          
						
						Dans la 
						première nouvelle, il décrit la ferveur avec laquelle 
						une famille paysanne élève ses vers à soie comme une 
						sorte de rituel, pour se retrouver face à la ruine quand 
						ils ne peuvent écouler leur production, les usines ayant 
						fermé leurs portes à cause de la guerre. La même 
						conséquence désastreuse se reproduit dans la seconde 
						partie de la trilogie : le malheureux paysan ayant 
						décidé de se reconvertir dans la culture du riz se 
						retrouve dans la même situation de surproduction. 
						 
						         
						
						Dans une construction mélodramatique, Mao Dun multiplie les désastres 
						qui pleuvent sur ses   | 
						  | 
						
						 
						
						  
						
						Les vers à soie du printemps   | 
					 
				 
				
				personnages, qu’il 
				décrit empêtrés dans leurs traditions ; mais il le fait avec 
				émotion, on ne sent aucune critique de leurs superstitions, de 
				leur conservatisme, simplement il faut qu’il en soit ainsi, que 
				la vieille société meure pour que puisse naître la nouvelle.
				 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						La boutique de la famille Lin  | 
						  | 
						
						 
						A la fin de la 
						trilogie, le fils rebelle finit par se révolter contre 
						les autorités locales avec ses camarades, au milieu de 
						rumeurs annonçant l’apparition d’un Prince céleste. Ce 
						
						n’est en fait qu’un malheureux innocent, qui est arrêté 
						par la police et sauvé par hasard quand les rebelles 
						attaquent la prison. Ce sont bien eux, finalement, qui 
						représentent 
						
						l’espoir ultime de renouveau. La trilogie 
						semble donc bien dépeindre la progression de la 
						paysannerie vers la révolution, mais de manière 
						ambiguë : la lutte semble être aussi bien contre les 
						forces de la Nature, comme peuvent le laisser entendre 
						les titres appelant à replacer cette lutte dans le cadre 
						du rythme des saisons. 
						         
						
						Dans l’autre 
						nouvelle importante de cette année 1932, 
						
						« La 
						boutique de la famille Lin » (《林家铺子》), 
						Mao Dun montre la famille d’un petit boutiquier conduite 
						à la ruine par une suite impitoyable d’événements hors 
						de leur   | 
					 
				 
				
				contrôle : la guerre, la crise 
				économique, la concurrence, mais aussi la corruption des 
				autorités locales. Là encore, le vieux monsieur Lin n’est pas 
				particulièrement mauvais bien qu’il contribue à ruiner les 
				pauvres hères qui lui ont confié leurs économies, simplement la 
				marche de l’histoire est inexorable, et il n’en est qu’un 
				rouage. 
				
				          
				
				Minuit 
				         
				
					
						| 
						 
						En 1933, « Minuit » 
						(《子夜》)
						apporte 
						le troisième volet de l’analyse entreprise par Mao Dun 
						de la décomposition de la société chinoise de l’époque : 
						il concerne l’industrie métropolitaine, et en 
						l’occurrence un industriel de Shanghai. Comme les 
						paysans et leurs cocons, comme monsieur Lin dans sa 
						boutique, il se bat en vain contre le mécanisme de 
						l’histoire, et plus il tente de lutter, plus il 
						s’enfonce dans les dettes. 
						
						          
						
						Il rachète des 
						petites entreprises en faillite, mais se retrouve en 
						déficit parce qu’elles ne sont pas rentables. Pour 
						tenter de se renflouer, il essaie de spéculer en bourse, 
						ce qui ne fait qu’affaiblir encore sa base industrielle. 
						Sur quoi il essaie de renouer avec les bénéfices en 
						diminuant ses coûts, c’est-à-dire en   | 
						  | 
						
						 
						
						  
						
						Minuit (édition originale)  | 
					 
				 
				
				diminuant les 
				salaires, ce qui déclenche une grève qu’il n’arrive à contrôler 
				qu’en appelant la police. Il finit vaincu par les machinations 
				de son principal rival, soutenu par des fonds étrangers. 
				         
				
					
						| 
						 
						
						  
						
						Minuit (édition moderne)  | 
						  | 
						
						 
						« Minuit » est 
						le sommet de l’œuvre de Mao Dun. D’une extrême 
						complexité dans la description des mécanismes 
						économiques et boursiers, tout autant que par la 
						richesse des interactions humaines qui y sont 
						représentées, le roman a été salué par le grand 
						théoricien marxiste Qu Qiubai (瞿秋白) 
						comme « le premier roman réaliste réussi de la 
						littérature chinoise ». Mao Dun a expliqué qu’il avait 
						composé son roman selon les méthodes réalistes du 
						naturalisme à la Zola : patient travail de 
						documentation, liste de personnages fixée dès le départ  
						pour représenter les diverses strates de la société 
						shanghaïenne. « Minuit » est fascinant par la minutie du 
						détail autant que par la maîtrise de la ligne narrative.
						 
						
						  
						
						Le reste des 
						œuvres de la période, y compris les essais, reprennent 
						des thèmes analogues sur l’histoire et l’évolution 
						contemporaine de la Chine. Mais Mao Dun poursuit aussi 
						son travail de recherche littéraire, et   | 
					 
				 
				
						travaille en 
				particulier avec 
				Lu Xun 
				pour diffuser des traductions de grandes œuvres de la 
				littérature étrangère, dans la revue que
				Lu Xun 
				a créée dans ce but et qui s’appelle, justement, « Littérature 
				en traduction » (《译文》).
				 
				         
				
				Fin 1937, la chute de 
				Shanghai marque la fin d’une phase importante dans la vie de Mao 
				Dun comme dans son œuvre. Comme les intellectuels de Shanghai 
				autour de lui, il prend la route de l’intérieur et va mener une 
				vie errante pendant toute la guerre, mais en continuant à écrire 
				de manière tout aussi prolifique. 
				
				          
				
				1938-1948 : 
				errance et écriture 
				         
				
					
						| 
						 
						En mars 1938, 
						il est à Wuhan, deux mois plus tard à Canton, puis à 
						Hong Kong. A la fin de l’année, il part au Xinjiang, où 
						l’appelle un ancien industriel de Mandchourie reconverti 
						dans le journalisme de guerre,
						Du Zhongyuan (杜重远),
						qui 
						l’appelle pour venir enseigner à l’université de Dihua (迪化), 
						aujourd’hui Urumqi, dont on lui a confié la charge.
						 
						
						          
						
						Mao Dun y 
						arrive en mars 1939, prend la tête de 
						l’association 
						culturelle du Xinjiang qui vient d’être créée, donne des 
						cours, mais l’atmosphère est pesante, il repart en avril 
						1940, passe par Yan’an en chemin pour Chongqing où il 
						arrive en octobre. Il retrouve là Guo Moruo (郭沫若) et se pose le temps 
						d’écrire ses essais sans doute les plus célèbres : « Du 
						paysage » (《风景谈》) et surtout « Eloge du 
						peuplier blanc » (《白杨礼赞》), plus qu’un   | 
						  | 
						
						 
						  
						
						Du Zhongyuan  | 
					 
				 
				
				
				essai, un poème en prose, devenu un classique que l’on apprend à 
				l’école en Chine. 
				         
				  
				
				
				Exemple (texte à écouter) 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						Putréfaction  | 
						  | 
						
				 
				Début janvier 1941, 
				dans le sud de l’Anhui, a lieu l’incident dit de la Nouvelle 
				4ème Armée (新四軍事件) : 
				échauffourée entre troupes communistes et armée nationaliste qui 
				marque la fin de la coopération entre les deux armées. Mao Dun 
				quitte Chongqing et gagne Hong Kong. Il tire de 
						
				l’événement 
				matière à un roman : « Putréfaction » (《腐蚀》).
				 
				
				          
				
				L’histoire se passe à 
				Chongqing entre septembre 1940 et février 1941 ; elle est écrite 
				sous la forme d’un journal que l’auteur prétend dans 
				l’introduction avoir trouvé dans un abri anti-aérien et qui est 
				censé être celui d’une femme qui travaillait pour le 
				gouvernement nationaliste ; elle y décrit comment elle a changé 
				après avoir provoqué la mort d’un jeune garçon qu’elle avait 
				aimé plus jeune et qu’elle était chargée d’espionner. L’histoire 
				aurait pu donner un roman policier, Mao Dun l’a traitée le plan 
				psychologique, et en a fait un pamphlet anti-nationaliste. 
						 | 
					 
				 
				         
				
					
						| 
				 
				A la fin de l’année, il 
				est à nouveau rattrapé par la guerre : Hong Kong est occupée par 
				les Japonais, il fuit à Guilin où il écrit un roman sur la chute 
				de la ville : « Objets perdus ramassés après le désastre » 
				(《劫后拾遗》). Fin 1942, il revient à 
				Chongqing, et écrit une pièce de théâtre qu’il vaut mieux 
				oublier.  
				
				          
				
				En mars 1946, la guerre 
				contre le Japon est terminée, il quitte Chongqing pour revenir à 
				Shanghai, par Hong Kong. Il arrive à Shanghai en mai, mais, si 
				les Japonais sont partis, le Guomingdang est toujours là. Il 
				repart à Hong Kong et y écrit encore une nouvelle, « Discipline » 
				(《锻炼》), 
				sur la guerre. Plus que jamais, la valeur de ses écrits tient à 
				leur réalisme, à leur qualité de documents sur l’époque : il 
				capture en toute hâte l’essence des événements qui sont encore 
				frais dans les mémoires avant qu’ils ne s’effacent. 
				
				         
						
				Mais, à la fin de 
				l’année, à l’appel du Parti, il part rejoindre  
						 | 
						  | 
						
						 
						
						  
						
						Objets ramassés après le désastre, 
						 
						
						édition originale de 1942  | 
					 
				 
				
				les troupes 
				communistes dans le nord. Le 2 février 1949, il entre dans ce 
				qui est encore Beiping. 
				
				          
				
				Après 1949 : 
				personnage officiel 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						Le président Mao avec Zhou Yang, Mao Dun 
						et Guo Moruo  
						毛泽东主席与周扬、茅盾、郭沫若  | 
						  | 
						
				 
				A partir de la 
				fondation de la République populaire, il est un personnage 
				officiel. Il devient rédacteur en chef de la revue ‘la 
				littérature du peuple’ (《人民文学》) puis est nommé ministre 
				de la culture en octobre 1949 et le restera jusqu’à la fin de 
				1964.  
						
				         
				
				Après la Révolution 
				culturelle, en 1970, il devient rédacteur en chef d’un magazine 
				pour enfants. Malade, il passe ensuite ses dernières années à 
				rédiger ses mémoires, « Le chemin que j’ai parcouru » (《我走过的路》), 
				 qui ont d’abord été publiées par 
				épisodes dans la publication officielle  
						 | 
					 
				 
				
				du Parti « Documents 
				historiques sur la nouvelle littérature » (新文学史料). 
				         
				
					
						| 
						 
						
						  
						
						Mao Dun officiel  | 
						  | 
						
				 
				Il est mort le 27 mars 
				1981 avant de les avoir terminées, mais en laissant des œuvres 
				complètes qui font quarante volumes. 
				
				  
				
				Il continue à exercer 
				une influence importante sur le monde littéraire, en dépit des 
				controverses (8), par le biais du Prix Mao Dun (茅盾文学奖) 
				qu’il a créé de ses propres deniers. 
				  | 
					 
				 
				         
				  
				  
				
				
				Notes 
				
					
						| 
				 
				(1) Les zi (字)
				étaient fondés 
				sur des jeux de caractères : 
				鸿 
				hóng 
				et  
				雁
				
				yàn
				
				désignent 
				tous deux une oie sauvage. 
				
				(2) Les Sept Maîtres de 
				Jian’an (建安七子) sont un groupe de sept 
				poètes/penseurs de la période des Han de l’Est, Jian’an (建安) 
				étant plus précisément le nom du règne de l’empereur Xian (獻帝),
				
				196-220, date qui marque la fin de la dynastie des Han et le 
				début de celle dite ‘des Trois Royaumes’. C’est une période de 
				déclin dynastique, mais d’essor artistique, en particulier de la 
				poésie. 
				
				(3) La conférence 
				plénière de Xishan fut convoquée par le Guomingdang le 23 
				novembre 1925, au monastère Biyun des collines de l’Ouest, ou 
				Xishan (西山碧云寺), 
				dans la banlieue de Pékin. Marquant le triomphe des forces 
				anti-communistes  
						 | 
						  | 
						
						 
						
						  
						
						Mao Dun âgé  | 
					 
				 
				
				(et anti-Comintern) dans le 
				
				Parti (ensuite appelées groupe de Xishan 西山派),
				elle 
				prononça l’illégalité du Parti communiste (中国共产党“非法”). 
				Elle annonçait la rupture prochaine du premier front uni. Mais, 
				à la veille de l’Expédition du Nord, le Guomingdang réprima 
				encore la tendance Xishan pour ne pas s’aliéner Moscou. 
				
				(4) Dans le contexte 
				d’un désordre intérieur croissant après le mort de Sun Yat-sen, 
				en mars 1924, le mécontentement social s’amplifie à Shanghai 
				dans les premiers mois de 1925. Troubles et grèves se 
				multiplient dans une usine  japonaise ; un gardien japonais tire 
				sur un ouvrier et le tue, provoquant de violentes manifestations 
				contre les capitalistes étrangers, et en particulier japonais. 
				Le 30 mai, la police arrête quinze étudiants qui menaient une 
				protestation dans la concession étrangère ; une foule s’amasse 
				devant le poste de police où ils sont détenus, en demandant leur 
				libération ; un cordon de police est établi pour les empêcher 
				d’entrer, mais la manifestation devient violente ; un policier 
				britannique tire sur la foule, suivi de la police sikh et 
				chinoise, faisant quatre morts et de nombreux blessés dont cinq 
				mourront ensuite de leurs blessures à l’hôpital. Les grèves et 
				manifestations s’étendent alors à tout le pays. 
				
					
						| 
						 
				(5) 
				“中山舰事件”
				
				Zhōngshān Jiàn Shìjiàn : 
				 
						
				
				l’incident du navire Zhongshan, 
				prétendu complot par le capitaine du navire, et les communistes 
				derrière lui, pour enlever Chiang Kai-chek. Il a pour résultat 
				la rupture entre le Guomingdang et le Parti communiste. Zhou 
				Enlai rentre à Shanghai. 
				
				(6) Premier engagement 
				des communistes contre les forces nationalistes, le 1er 
				août 1927, pour réagir contre les purges  
						
				anti-communistes par le 
				Guomingdang. C’est la raison pour laquelle le 1er 
				août est  
						 | 
						  | 
						
						 
						
						  
						
						Ancienne résidence à Pékin  | 
					 
				 
				
				considéré 
				comme le jour de 
				fondation de l’Armée rouge et célébré comme tel. 
				
				(7) Qin Dejun aura par 
				la suite une action non négligeable dans la lutte 
				révolutionnaire. En mai 1949, elle fut arrêtée par la police du 
				Guomingdang, jugée et condamnée à mort. Elle fut miraculeusement 
				sauvée par la libération de Shanghai. A près de 80 ans, en avril 
				1985, soit quatre ans après le décès de Mao Dun, elle livra à la 
				postérité son histoire malheureuse avec le grand écrivain dans 
				un livre de mémoires publié à Hong Kong : « Mao Dun et moi, un 
				épisode amoureux» (《我与茅盾的一段情》). 
				
				(8) Les critiques se 
				sont déchaînées lors de la remise du dernier et
				
				8ème Prix décerné en 
				août 2011 : les œuvres récompensées ne semblent pas être 
				particulièrement choisies pour leurs qualités novatrices. 
				
				       
				  
				 
				
				          
				
				Traductions en 
				français  
				
				         
				
				- Les vers à soie du 
				printemps et autres nouvelles, éditions en langues étrangères, 
				Pékin 1958 
				
				- Les vers à soie du 
				printemps, éditions Acropole, 1980 
				
				- L’arc-en-ciel,
				traduction du chinois de Bernadette 
				Rouis et Jacques Tardif, revue et corrigée par Michelle Loi, 
				éditions Acropole, 1981 
				
				- L’éclipse (la 
				trilogie), Blandin Noël/Sillage, 1992 
				
				- Minuit, Laffont, 1972
				 
				
				- Minuit, traduction du 
				chinois de Jacques Meunier et Michelle Loi, éditions You Feng, 
				mars 2011 
				
				          
				
				Edition bilingue
				 
				
				- 
				The Shop of the Lin Family & Spring Silkworms, translated 
				by Sydney Shapiro, introduction by David Der-wei Wang, 
				Chinese-English bilingual edition, Chinese University Press, 
				Hong Kong 2004. 
				
				         
				
				Trois nouvelles dans deux 
				recueils : 
				« Shanghai 1920-1940 », nouvelles de huit écrivains traduits par 
				Victor Surio, Emanuelle Péchenart et Anne Wu, Bleu de Chine, 
				juillet 1998. Deux nouvelles de Mao Dun : 
				- « Un déménagement d’opérette » : en attendant son mari encore 
				au travail, seule à la maison, une femme s'ennuie et s'inquiète 
				: entendre le voisin jouer de l'harmonium à côté la rassure, 
				cela signifie qu’il est encore là, que les gens n'ont pas encore 
				déménagé pour fuir les combats dont parlent les rumeurs, en 
				ville. 
				- « Shanghai » : Une description acerbe et désopilante du 
				parcours du combattant à mener pour s'installer à Shanghai.  
				« Treize récits chinois 1918-1949 », traduits par Martine 
				Vallette-Hémery, Philippe Picquier, 1991 
				- « L’histoire de Grand-Nez » (《大鼻子的故事》) : une des rares 
				nouvelles de Mao Dun à la fois pleine d’humour et avec une fin 
				optimiste, mais sans abandonner le message anti-japonais. 
				Janvier 1932, les Japonais ont bombardé Shanghai ; un enfant 
				d’une huitaine d’années ayant perdu sa maison et ses parents 
				erre en cherchant à manger, en chapardant au besoin. Quatre ans 
				plus tard, il croise une manifestation d'étudiants qui crient « 
				Vive la lutte pour la libération ! » et autres slogans ; il ne 
				comprend pas, mais décide de les suivre.  
				Texte chinois :
				
				http://www.my285.com/xdmj/maodun/04.htm 
				
				         
				 
				
				          
				
				Adaptations 
				cinématographiques 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						Les vers à soie du printemps, le film  | 
						  | 
						
				 
				La nouvelle « Les 
				vers à soie du printemps » (《春蚕》) 
				a été adaptée par Cai Chusheng (蔡叔声) 
				et mise en scène par Cheng Bugao (程步高) 
				dès 1933. C’est dire l’importance de la nouvelle à l’époque, 
				autant que les liens très étroits qui existaient entre les 
				cercles littéraires et cinématographiques de gauche. Le film est 
				considéré comme l’un des grands classiques du cinéma de gauche 
				des années 1930 en Chine. 
						
				         
				
				« La boutique de la 
				famille Lin » (《林家铺子》)
				a été 
				adaptée par Xia Yan (夏衍) 
				et mise en scène par Shui Hua (水华) 
				en 1959. 
				
				Voir
				l’analyse comparée de la nouvelle et du 
				film. 
						
				         
				  | 
					 
				 
				         
				
					
						| 
						 
						  
						
						La boutique de la famille Lin, le film  | 
						  | 
						
				 
				« Minuit » (《子夜》)
				a été adapté au 
				cinéma et réalisé par Sang Hu (桑弧) 
				en 1981. Il avait prévu de le faire dès 1960, mais le projet 
				prit du retard et il ne put voir le jour plus tôt en raison de 
				la Révolution culturelle.  
						
				  
				  | 
					 
				 
				         
				 
				
				          
				
				Lire en complément : 
				
				
				
				« La 
				boutique de la famille Lin »  
				
				
				《林家铺子》 : 
				
				
				
				
				
				la nouvelle de Mao Dun (茅盾)
				et le film de Shui Hua (水华) 
				
				
				《雾》 (茅盾) « Brouillard » (Mao Dun) 
				
				« Les 
				vers à soie du printemps » (《春蚕》) 
				
				(à 
				venir) 
				
				        
				 
				        
				 
				  
				  
				  
				  
				   | 
                
                 
                  
                
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