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Li Bihua / Lilian
Lee 李碧华/
李碧華
Présentation
par Brigitte Duzan, 9 février 2016
Romancière hongkongaise controversée, Lilian Lee, ou Li Bihua
selon la transcription pinyin de son nom, a été appelée « Femme
de talent à l’émotion singulière » (jīqíng cáinǚ
奇情才女)
– émotion qu’elle distille tout au long de romans revisitant
l’histoire de femmes célèbres de la littérature chinoise,
elles-mêmes sujettes à controverse. D’une écriture féminine sans
être vraiment féministe, Li Bihua est souvent rapprochée de Wei
Hui (卫慧)
en Chine continentale et
Li Ang
(李昂)
à Taiwan.
Très populaire, en particulier grâce au succès des nombreux
films adaptés de ses romans, elle est décriée par les critiques
littéraires pour cette popularité même, qui a tendance à la
ranger aux côtés des auteurs peu sérieux. Mais l’appréciation de
son œuvre a évolué, et elle apparaît aujourd’hui comme
représentative de la culture hongkongaise qui a elle-même
évolué, et dont les aspects populaires sont une part
intrinsèque.
Une personnalité très riche
De son vrai nom Li Bai (李白),
Li Bihua est née à Hong Kong en 1959, dans une grande famille
originaire de Taishan (台山),
sur la côte du Guangdong.
Son grand-père paternel était très riche et avait quatre
épouses. Il avait un négoce de pharmacopée traditionnelle
chinoise, qui fut repris par son fils, le père de Li Bihua. Elle
a donc grandi dans l’ambiance d’une grande maison à l’ancienne,
où elle a entendu des histoires qui ont nourri son imaginaire et
lui ont fourni une source d’inspiration inépuisable : on parle
surtout de ses romans, mais elle a aussi écrit un grand nombre
de recueils de nouvelles qui sont très peu connues.
Elle était de ces enfants attirés très tôt par la littérature.
Elle a étudié à la True Light Middle School (香港真光中學),
école protestante de filles de Hong Kong,
réputée pour promouvoir la créativité et l’esprit d’innovation
chez ses élèves. Et elle y étudiait encore quand elle a commencé
à écrire pour les journaux Happy Family (《幸福家庭》)
et
Chinese Student Weekly
(《中国学生周报》).
Elle a poursuivi des activités d’éditorialiste dans divers
journaux par la suite. Les innombrables recueils d’essais (散文)
qu’elle a publiés y sont plus ou moins liés ; on en compte une
cinquantaine. C’est d’ailleurs par là qu’elle a commencé : elle
en a publié quatre recueils au début des années 1980, avant de
publier son premier roman, « Rouge » (《胭脂扣》),
en 1985.
Elle a brièvement fait des études au Japon, mais elle a surtout
étudié pendant dix ans la danse traditionnelle chinoise, avec
des cours complémentaires dans une école de danse à New York.
Elle a mis sa formation et son expérience en pratique en
participant à des chorégraphies de spectacles pour la Compagnie
de danse de Hong Kong.
Une romancière populaire controversée
Li Bihua est cependant surtout connue pour ses romans, une
quarantaine au total, pour la plupart des best-sellers, mais
aussi pour leurs nombreuses adaptations cinématographiques, les
deux étant étroitement liés ; elle a activement participé aux
adaptations en tant que scénariste, et a même parfois révisé les
romans à l’occasion des films. Ils ont de toute façon été
réédités chaque fois avec en couverturedes photos des films, qui
ont fini par éclipser les œuvres originales.
De « Rouge » ….
Rouge (réédition 2004,
après la mort d’Anita Mui) |
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Premier roman publié, au milieu des années 1980, « Rouge »
(《胭脂扣》)
est aussi un roman fondateur dans l’œuvre de Li Bihua. Elle y
décrit une ancienne courtisane, Ruhua (如花),
revenue sur terre chercher l’amant dont elle a perdu la trace ;
en effet, cinquante ans auparavant, en butte à l’hostilité de la
famille du jeune homme refusant leur mariage, elle l’avait
convaincu de se suicider avec elle ; or elle l’a attendu depuis
lors aux « sources jaunes » sans le voir venir. Fantôme toujours
aussi séduisant, elle découvre qu’il l’a trahie et ne l’a pas
suivie ; retrouvant un vieillard vulgaire, toujours opiomane,
elle repart sans un mot.
Le roman a été éclipsé par le succès du film éponyme réalisé le
cinéaste Stanley Kwan, avec les deux grands interprètes que sont
Anita Mui et Leslie Cheung, tous deux devenus eux-mêmes
symboliques de leurs rôles fantomatiques après leur disparition
soudaine en 2003, à quelques mois d’intervalle, l’une d’un
cancer, l’autre par suicide…
Mais le roman a un intérêt au-delà de l’histoire d’amour à
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laquelle se limite le film, pour aussi belle et émouvante
qu’elle
soit : dans le roman, l’histoire est en effet contée à la
première personne, par un employé d’un journal qui sert de guide
à Ruhua dans une Hong Kong qu’elle ne reconnaît pas. L’histoire
de la jeune revenante se reflète alors dans la vie et les
pensées du jeune homme en donnant un nouveau relief, en
particulier, à sa propre vie sentimentale.
Histoire de la trahison d’une femme par un homme, le roman se
lit en outre comme une image emblématique de Hong Kong à la
veille de la rétrocession
.
On retrouve ces thèmes traités d’une manière et d‘une autre dans
les romans suivants.
…à « Pan Jinlian » et « Adieu ma concubine »
Les meilleurs romans de Li Bihua, et les plus célèbres, sont
ceux qui revisitent l’histoire de grandes figures féminines de
la littérature chinoise, un peu à la manière de
Lu Xun (鲁迅)
réécrivant les contes et légendes dans ses
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Lilian Lee avec Leslie Cheung
dans les années 1980 |
La Réincarnation de Lotus d’or (ed. 1989)
La réincarnation de Lotus d’or
(réédition après le film) |
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« Contes anciens sur un mode
nouveau » (《故事新编》),
exercice auquel s’est livré aussi le grand écrivain hongkongais
Liu Yichang (刘以鬯).
Après « Rouge », c’est l’histoire de Pan Jinlian (潘金蓮)
que revoit et poursuit Li Bihua, dans « La réincarnation de
Pan Jinlian » (ou Lotus d’or) (《潘金莲之前世今生》). Prostituée adultère, Pan Jinlian est l’une descélèbres
protagonistes du classique « Au bord de l’eau » ou
Shuihuzhuan (《水浒传》),
mais on la retrouve aussi dans le Jinpingmei (《金瓶梅》).
Violée par un grand propriétaire dont elle est l’une des
concubines, et qui la donne ensuite à Wu Da, nain ignoble et
laid, elle est séduite par Ximen Qing, le playboy de la ville.
Elle tue Wu Da, qui est vengé par son frère, le célèbre Wu Song.
Dans le roman de Li Bihua, elle est réincarnée en une danseuse
vedette d’une troupe, Dan Yulian (单玉莲),
qui,
pendant la Révolution culturelle, a un destin semblable à
celui de Pan Jinlian. Cependant, après la Révolution culturelle,
Dan Yulian
épouse le businessman Wu Ruda (武汝大)
et va vivre avec lui à Hong Kong. … A la fin du roman, au lieu
d’être tuée par un homme « moralement supérieur » qu’elle n’a
pas réussi à séduire, Dan Yulian part pour Hong Kong.
Les thèmes familiers des romans de Li Bihua ébauchés avec
« Rouge » sont ici précisés, auxquels se rajoute l’idée de Hong
Kong comme échappatoire et possible espace de rédemption, mais
espace précaire et peut-être illusoire dans le contexte de la
rétrocession, qui, plus que jamais
après 1984, plane sur le
destin de la ville et de ses habitants.
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Au début des années 1990, « Adieu ma concubine » (《霸王别姬》)
est un autre roman de Li Bihua qui traite indirectement du thème
de Hong Kong ; c’est sans doute aussi son roman le plus célèbre
grâce à la Palme d’or décernée au film qui en est adapté ; il
n’a pas, en fait, un personnage féminin au centre de l’intrigue,
mais il a aussi pour thème principal celui de la trahison. La
base de l’histoire est celle de la défaite de Xiang Yu (项羽),
souverainrebelle de Chu (ou
XīChǔ Bàwáng
西楚霸王)
à la fin de la dynastie des Qin. Il se suicide, rongé par le
remords d’avoir trahi son pays et ceux qui croyaient en lui.
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Lilian Lee (à g) à Cannes avec
Chen Kaige et Leslie Cheung
fêtant la Palme d’or décernée à Adieu ma
concubine |
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Dans l’histoire de Li Bihua, c’est Duan Xiaolou (段小楼)
qui interprète le rôle à l’opéra. Lui accepte sa défaite ; il ne
se tranche pas la gorge avec son épée, et ne meurt pas pour son
pays, qui ne le veut pas. Au lieu de se suicider, il s’enfuit,
lui aussi, à Hong Kong. Le roman se lit, entre autres, comme une
satire du patriotisme, tout autant qu’une histoire d’amour
tragique
.
Et du « Serpent vert » à « Raviolis »
En 1993, « Le serpent vert » (《青蛇》)
poursuit la relecture des grandes figures littéraires féminines,
auxquelles il faut ajouter, dans le panthéon de Li Bihua, une
figure historique, et tout aussi sujette à controverse et
scandale que Pan Jinlian, avec l’opprobre supplémentaire d’avoir
été un
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Adieu ma concubine, éd. janv.1999
Réédition après le film |
personnage réel et non fictif :
Kawashima Yoshiko.
Destinée très particulière que ce destin de
Le Serpent vert, édition 1989 |
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femme à la
nationalité flottante, mandchourienne, chinoise et japonaise,
optant pour l’une ou l’autre en fonction des circonstances, et
en en jouant comme de son identité sexuelle, mais finalement
condamnée à mort, rattrapée par la réalité du moment, et
condamnée au nom de la nationalité qui lui avait été refusée.
C’est une belle figure de femme hors normes.
Avec « Le serpent vert », Li Bihua revient sur l’une des
légendes chinoises les plus célèbres, celle du Serpent blanc,
mais en invertissant les rôles, et en faisant du Serpent vert le
personnage principal, et subversif, de l’histoire. Li Bihua fait
de son roman une autobiographie du Serpent vert, écrite à la
première personne, comme « Rouge ».
Le roman se termine avec des références à la Révolution
Culturelle, et aux emblèmes de la culture populaire des années
1980, actualisant la légende : la musique pop, la
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rage
d’apprendre l’anglais etc… Le Serpent vert de Li Bihua prend
pied dans l’histoire, aux côtés du « Serpent blanc » (《白蛇》)
de
Yan
Geling (严歌苓),
en 1998, et de celui de Li Rui (李锐)
en 2007, « Ici-bas : l’histoire du serpent blanc revisitée » (《人间:重述白蛇传》).
Dans ce roman, Li Bihua a rendu indirectement hommage à
Zhang
Ailing avec laquelle elle partage beaucoup de traits communs, et
elle le fait en particulier par une référence marquée à la
nouvelle
« Rose
rouge, Rose blanche » (《红玫瑰与白玫瑰》) :
il y adans le roman comme dans la nouvelle une différence
semblable entre les personnages féminins, entre le serpent blanc
en épouse modeste, et le serpent vert en femme fatale.
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Qin Hailu dans le rôle du serpent vert
adapté au théâtre |
En 2013, Li Bihua a adapté « Green Snake »
pour la Compagnie
nationale de théâtre de Chine (中国国家话剧院).
Le spectacle a été représenté à Hong Kong et Shanghai, puis
donné en mars 2014 au Washington’s Kennedy Centre avec, dans le
rôle du serpent vert, l’actrice Qin Hailu (秦海璐).
Le dernier roman publié par Li Bihua, « Raviolis » (《饺子》),
reprend une histoire fantomatique, mais à la limite de la
science-fiction : celle d’une femme qui se fait faire des
raviolis avec des fœtus comme cure de jouvence. Le roman a été
adapté en 2004 en véritable film d’horreur.
Une romancière qui souffre de sa popularité
Le succès de Li Bihua est un phénomène à la fois en termes de
création et de critique. Elle est un écrivain populaire depuis
les années 1980. Ses romans sont des bestsellers qui ont été
réédités plusieurs fois, mais aussi adaptés au cinéma ; les
films ont été des succès au box-office et ont renforcé les
succès des livres.
Or, sa position est définie au sein de la « littérature de Hong
Kong », concept qui a émergé dans les années 1990.
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Raviolis |
C’est à
ce moment-là qu’elle a attiré l’attention d’un grand nombre de
critiques, pour ses personnages de femmes légendaires, sujettes
à controverse, si bien que, au sein de cette « littérature de
Hong Kong », on lui reconnaît une place de pionnière dans le
développement d’une conscience littéraire et d’une identité
culturelles spécifiques.
Mais elle est considérée comme une voix « faible », sans pouvoir
prétendre à être un auteur « sérieux », juste une romancière
populaire qui profite des goûts de bas étage du public
populaire. Si la culture de Hong Kong a dû lutter contre l’image
de « désert culturel », Li Bihua doit lutter de son côté contre
l’image négative que sa popularité lui apporte.
LiBihua est encensée par les uns, critiquée par les autres,
considérée aussi bien comme une rebelle que comme une
conformiste, son roman sans doute le plus critiqué à cet égard
étant « Kawashima Yoshiko », jugé par certains très conservateur.
En fait, la controverse concernant Li Bihua fait partie de la
controverse sur la littérature et culture de Hong Kong. Par la
diversité de ses intérêts et approches, y compris le cinéma et
la danse, elle correspond bien à la combinaison de culture
raffinée et populaire qui est celle de Hong Kong, en particulier
avec l’importance qu’y jouent les arts martiaux et le wuxia,
la romance et la science-fiction.
Son expérience est parallèle à celle de Hong Kong, qui s’est
transformée de « désert culturel » en culture unique avec son
histoire propre. La ville et la romancière ont à se défendre
d’un excès de popularité. Mais le cas de Li Bihua est
intéressant : son ascension au rang des stars de la littérature
locale tend à montrer que le côté populaire peut être un
complément ou une contrepartie de la « littérature sérieuse ».
Liu Yichang a lui-même suggéré que, dans une ville comme Hong
Kong, seule la littérature populaire pouvait survivre.
En fait, Li Bihua est populaire, auprès du grand public, mais
aussi, désormais, auprès des critiques littéraires « sérieux »
qui ont fini par analyser son œuvre sur fond de culture et de
politique locales. David Der-wei Wang, par exemple, la rattache
à la grande tradition de contes fantastiques et récits de
fantômes qui ont longtemps été considérés comme de mauvais goût
par les lettrés chinois, mais qui font maintenant partie du
canon classique. Même les « quatre livres », Xiyouji,
Shuihuzhuan, Sanguo Yanyi et Hongloumeng, ont de leur
temps été considérés comme de la fiction populaire vulgaire.
En fait, la controverse à son sujet tient à la complexité de son
œuvre, qui ne peut pas être analysée en termes binaires. Il est
nécessaire de décoder ses textes afin d’en percevoir les aspects
positifs et les limitations. « Rouge » en est un très bon
exemple, les qualités du roman apparaissant d’autant mieux quand
on le compare au film.
Principaux recueils de nouvelles
Fleurs de pêchers insérées à rebours
《逆插桃花》
Recueil de nouvelles choisies《李碧华短篇小说选》
58 textes
:
http://book.mihua.net/book/22/22894/
Recueil de nouvelles étranges《李碧华短篇怪异小说》
24 textes :
http://book.mihua.net/txt/2/2527/
Principaux romans
Rouge《胭脂扣》
La Réincarnation de Lotus d’or 《潘金莲之前世今生》
Terracotta Warrior 《秦俑》
Kawashima Yoshiko 《满洲国妖艳——川岛芳子》
Adieu ma concubine 《霸王别姬》
Le serpent vert 《青蛇》
La tentation d’un moine 《诱僧》
Sheng Si Qiao 《生死桥》
Dumplings/Raviolis 《饺子》
Films adaptés de ses romans
1982 Father and Son
《父子情》Allen
Fong
方育平
Best Film/Best directorat
the 1st
Hong Kong Film Awards.
1987 Rouge
《胭脂扣》de
Stanley Kwan, avec Anita Mui et Leslie
Cheung
1989 The Reincarnation of Golden Lotus
《潘金莲之前世今生》Clara
Law
罗卓瑶
Avec Joey Wong
王祖贤 et
Eric Tsang
曾志伟
1990 Terracotta Warrior
《古今大战秦俑情
/秦俑》de
Chiu Siu-tung 程小东,
produit par Tsui Hark, avec
Zhang Yimou et Gong Li
1990 Kawashima Yoshiko 《川岛芳子》 d’Eddie
Fong avec Anita Mui
1991 Red and Black
《鬼干部》 d’Andrew
Yeung
金杨桦
avec Tony Leung Ka-fai 梁家辉 et
Joey Wong
王祖贤
1993 Adieu ma Concubine
《霸王别姬》 de
Chen Kaige
1993 Green Snake
《青蛇》de
Tsui Hark avec Maggie Cheung
et Joey Wong
1993 Temptation of a Monk
《诱僧》
de Clara Law avec Joan Chen
2004 Dumplings 《饺子》
de Fruit Chan avec Bai Ling, Miriam Yeung et Tony Leung Ka-fai
2013 Tales from the Dark 1
《李碧華鬼魅系列/迷離夜》 Film
d’horreur en trois parties :
1/ Stolen Goods 《贓物》 réalisé
par Simon Yam
2/ Word in the Palm 《放手》 réalisé
par Li Chi-ngai
3/ Jing Zhe 《驚蟄》 réalisé
par Fruit Chan
Suivi de : Tales from the Dark 2
Feuilleton télévisé
2007 Sheng Si Qiao 生死桥
Traductions
Etonnamment, il
y a très peu de traductions d’œuvres de Li Bihua, seulement deux
romans traduits en anglais et en français :
- en anglais
* Farewell My Concubine: A Novel, tr. Andrea Lingenfelter,
Harper Collins / Perennial, 1994.
* The Last Princess of Manchuria, tr. Andrea Kelley. William
Morrow, 1992. (soit Kawashima Yoshiko)
- en français
* Adieu ma concubine, traduit du chinois par Geneviève
Imbot-Bichet, Flammarion 1993
* La dernière princesse de Mandchourie, traduit de la traduction
anglaise par Hubert Tézenas et Nathalie Louisgrand, Flammarion
1994, réédité aux éditions J'ai lu 1996.
Il faut rappeler que les années 1984-1997 ont
connu une atmosphère sombre à Hong Kong, après la
signature en 1984 par la Couronne britannique et la
République populaire de la Déclaration commune prévoyant
la rétrocession de la colonie britannique à la Chine en
1997. L’annonce de la Déclaration provoqua dans la
population hongkongaise une anxiété frisant la panique,
liée à des traumatismes anciens chez des immigrés venus
du Continent dont beaucoup avaient vécu une histoire de
violence et d’atrocités dont le souvenir continuait de
les hanter. Les événements de Tian’anmen en 1989 vinrent
raviver ces peurs et entraînèrent une vague
d’émigration. Cette ville au devenir en suspens a créé
ce que Ackbar Abbas a désigné de l’expression désormais
célèbre de ‘déjà disparu’. C’est ce qui forme le
contexte de la plupart des romans de Li Bihua.
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