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Club de lecture du Centre culturel de Chine
Année 2019-2020

Compte rendu de la deuxième séance
et annonce de la séance suivante

par Brigitte Duzan, 9 décembre 2019

 

La deuxième séance de l’année 2019-2020 du Club de lecture du Centre culturel de Chine qui s’est tenue le mardi 3 décembre 2019 dans la médiathèque du Centre était consacrée à l’écrivain Lu Wenfu (陆文夫).

Comme nous avons accueilli quelques nouveaux membres, la séance a commencé par un bref tour de table pour permettre à chacun de se présenter brièvement. A l’issue de ce préambule, l’un des membres présents a évoqué, pour dire tout le bien qu’il en pensait, les séances de cinéma consacrées aux adaptations des deux nouvelles de la trilogie des rois d’A Cheng (阿城), « Le Roi des échecs » (《棋王》) et « Le Roi des enfants » (《孩子王》)
[1], deux films assez rares de la fin des années 1980 projetés en complément de la séance consacrée à cet écrivain ; ils ont été généralement très appréciés et le résultat incite donc à poursuivre l’expérience.

Puis nous sommes passés à l’ordre du jour habituel : réactions et impressions de lecture des membres présents, avant échange de commentaires.

        • Réactions et impressions de lecture
 

La plupart des membres avaient lu la totalité ou quasi-totalité des œuvres proposées dans le programme :

- D’une part, les nouvelles « Vie et passion d’un gastronome chinois » (měishí jiā 《美食家》) et le recueil

« Le Puits » (jǐng 《井》), dans des traductions d’Annie Curien et Feng Chen publiées chez Philippe Picquier, ce recueil contenant également la nouvelle « Le Diplôme » (bìyè le 《毕业了》) et, en introduction, le texte autobiographique « Terre rêvée » (《梦中的天地》) datant de 1983, comme Le Gastronome ;
- ou, dans une autre traduction, le recueil « Le Puits » publié dans la collection Panda et comportant six

nouvelles :

« Au fond de la ruelle » (《小巷深处》), « Le Puits » (《井》), « Le Gourmet » (《美食家》), « Le Mur » (《围墙》), « Une ancienne famille de colporteurs » (《小贩世家》) et « La sonnette » (《门铃》).
- D’autre part, le roman « Nid d’hommes » (Rén zhī wō 《人之窝》), traduit du chinois par Chantal Chen-Andro et publié au Seuil (2002).

 

Recueil de nouvelles de Lu Wenfu,

édition 1986
(comprenant Le Gastronome,

Le Puits et Le Diplôme)


L’œuvre de Lu Wenfu a été généralement appréciée pour son art de présenter les grands mouvements politiques et sociaux non en eux-mêmes et pour eux-mêmes, mais pour en montrer les répercussions sur les destins individuels, avec une grande précision dans le détail de la psychologie des personnages. Quant à l’auteur, il a impressionné pour son énergie et sa résilience, parvenant à reprendre la plume au bout de treize ans de silence forcé pour démarrer à l’âge de cinquante ans une carrière à peine amorcée dans les années 1950.

Pour ses lecteurs du club, la situation était un peu semblable : c’était pour beaucoup une redécouverte, après une première découverte une dizaine, voire une vingtaine d’années auparavant. Et pour certains, c’était aussi le plaisir d’une lecture faisant renaître une nostalgie de la Chine des années 1990.

        1. Les nouvelles
 

a) « Le Gastronome » [2] était la principale nouvelle que certains avaient lue, ou tenté de lire, peu après la publication de la traduction en français, mais sans avoir vraiment « accroché », en particulier en raison des descriptions de plats et de recettes qui sont rédhibitoires si on ne s’intéresse pas à la cuisine. C’est en le relisant, dans la perspective de la séance du club de lecture, que beaucoup ont découvert l’intérêt, la profondeur et la beauté du texte.

D’autres, cependant, ont vu la description des nombreux menus comme des tableaux colorés
[3], et apprécié le parcours de plus d’un demi-siècle d’histoire à travers les hauts et les bas de la gastronomie entendue comme culture, emblématique du raffinement de la culture de Suzhou et dépeinte avec la nostalgie suscitée par le recul du temps.

 

Le Gastronome Meishi jia 《美食家》


Citons quelques remarques intéressantes :

- Au niveau de l’art narratif a été soulignée la tension créée par Lu Wenfu entre les deux personnages du narrateur, Gao Xiaoting (高小庭), et du gourmet Zhu Ziye (朱自冶), le premier indigné de voir le second ne se préoccuper que de ce qu’il va pouvoir manger et planifier ses journées en fonction des restaurants où il va se faire conduire. Cette tension se résout à la fin, dans un rapprochement des deux personnages, ou semble se résoudre plutôt dans une évolution des deux caractères s’inscrivant dans celle de la société et l’aptitude d’une part croissante de la population à accéder au plaisir rêvé de goûter à « la bonne chère ».
 

- La perception de cette culture culinaire, telle qu’elle est décrite dans la nouvelle, évolue avec le temps et la société : élitiste dans le passé, elle en vient à être appréciée par le peuple au fur et à mesure qu’il acquiert les moyens de pouvoir lui aussi aller au restaurant. Mais, en retour, elle est amenée à évoluer en fonction des conditions économiques de la population, de ses goûts et de ses demandes. Lu Wenfu montre l’évolution des modes de vie à travers l’histoire de son gourmet et des personnages secondaires autour de lui - personnages à valeur allégorique, comme cette Kong Bixia (孔碧霞), ancienne concubine/courtisane témoin d’un autre temps, mais reconvertie dans la restauration de luxe.


- L’humour de Lu Wenfu a fait mouche. A cet égard, le personnage de son gourmet a évoqué dans l’esprit d’une lectrice le glouton des Caractères de La Bruyère, allégorie de l’égocentrisme et caricature du mondain qui ne vit que pour soi.

 

Traduction française


b) « Le Puits »
[4] n’a laissé personne indifférent. Une lectrice dit avoir eu beaucoup de mal à poursuivre sa lecture tant elle était affectée par le sort de Xu Lisha (徐丽莎). Ce sont vingt-trois années de la vie d’une femme qui passent en un éclair, au gré des mouvements politiques et surtout des pressions exercées par la famille, les proches, et les rumeurs.

D’après un avis détaillé a posteriori par mail, outre l’art de camper des scènes de rue et de donner du relief aux personnages les plus ordinaires (les « silhouettes », tous ces personnages qui gravitent autour du personnage central, sont comme des personnages de BD ou des images d'Epinal), c’est la construction du récit qui frappe. Le puits lui-même est présenté d'emblée comme « l'animateur » du centre des rumeurs de la ruelle Donghu, et la fin du récit coïncide avec sa fermeture car il est tabou depuis que Xu Lisha s'y est noyée. Pourtant il n'est pas personnifié ; il est plutôt comme le vide dans la peinture chinoise, ce qui lui donne souffle, et donc l'anime.

Il y a par ailleurs comme une sorte de double rythme dans le récit. L'un est celui du quotidien routinier, avec ses rumeurs et ses cancans, marqué par le retour de certaines images (la mère Ma « voûtée comme un crevette) et de dictons répétés avec éventuellement des variations (« en langage populaire, quand on se marie avec un poulet, on le suit ») ; dans ce rythme de la routine quotidienne, le passage des ans est traité avec une sorte de désinvolture, en tous cas avec humour (début du chapitre 5 : « En un éclair, vingt-trois ans s'étaient écoulés. Les hommes ont beau être les rois de l'univers, ils ne savent pas résister à pareil raccourci ».)

A côté de ce temps routinier, il y a le temps psychologique du drame que vit Xu Lisha ; en fait, c'est à travers ce drame que l'on voit émerger l'Histoire et les changements de mentalité qui l'accompagnent, alors que la vie routinière de la petite ruelle incite à penser que, dans la vie des gens du peuple, il n'y a pas de changement décisif. Du moins jusqu'à la fin, quand les deux temporalités convergent et que le changement fait irruption dans le quotidien, avec le suicide de Xu Lisha et la fermeture du puits. Mais, là encore, la « chute » est d'un humour un peu grinçant …

Le dénouement inattendu en a surpris beaucoup. Il n’y a pas d’échappatoire, semble dire Lu Wenfu, et pour une femme surtout : la condition féminine n’a finalement pas beaucoup évolué ; c’est toujours le même enfermement. Un lecteur cite la réponse donnée par l’auteur à ceux qui s’insurgeaient contre sa condamnation sans appel de Xu Lisha : « Ce dénouement tragique, moi non plus je n’en voulais pas… j’ai hésité pendant deux jours, mais en vain… Xu Lisha ne pouvait être sauvée que par elle-même. Mais ce n’était pas une jeune fille moderne… elle ne pouvait échapper au poids de la tradition. »

c) Les autres nouvelles ont été appréciées pour l’humanisme qui les caractérise, avec une touche autobiographique récurrente qui en accentue le caractère poignant, « Le Diplôme » en particulier. Un lecteur observe que, autant le dénouement est inattendu dans « Le Puits », autant il est sans surprise dans cette nouvelle : tout le récit y mène en soulignant la valeur sentimentale attachée à chacun des objets – anciens vêtements et vieux meubles.

Parmi les nouvelles qui ont le plus touché les lecteurs du club, enfin, il y a aussi « Au fond de la ruelle »
[5], cette brève histoire elle aussi presque inéluctable d’une jeune fille rattrapée par son passé de prostituée dans la Chine dite « féodale » d’avant 1949. Elle est empreinte du profond sentiment humain qui caractérise toute l’œuvre de Lu Wenfu, et que l’on retrouve dans son roman.

        2. Le roman « Nid d’hommes »

Le roman était une découverte pour beaucoup, et une heureuse découverte. Nid d’hommes, certes, dit un premier lecteur, mais il ne faudrait pas oublier les femmes pour autant, qui jouent dans cette histoire un rôle très important. Nid d’hommes que constitue la cour ou plutôt l’ensemble de cours de l’ancienne demeure de la famille Xu, avec ses occupants plus ou moins légitimes luttant pour agrandir leurs mètres carrés, et ses sept nouveaux venus, intellectuels en herbe, étudiants et artistes.

Le parallélisme de la construction en deux parties est souligné, surtout dans le dénouement de chacune : l’une et l’autre se terminent par un départ, mais ce n’est pas dans les mêmes circonstances - à la fin de la première partie, le départ des jeunes se fait sous la pression d’une crainte latente d’être arrêtés comme espions ou agents du communisme, il y a un fond d’idéalisme dans l’air ; dans la seconde partie, en revanche, le départ se fait sur ordre, pour répondre aux directives du pouvoir, la ville se vide, l’avenir est imprévisible, mais sombre.

A un lecteur ayant déclaré avoir moins aimé la seconde partie, une lectrice répond que cette construction en deux temps avec au milieu comme une « faille » de dix-sept ans l’avait, au contraire, intéressée car elle ne permet pas seulement d'évoquer les événements politiques passés sous forme de « flash-back », mais introduit comme l'indétermination du temps de la vie elle-même, avec ses petits riens (« ils ont vécu leur petite vie, c'est tout »).

En même temps, selon la suite de son avis transmis par mail pour plus de précision, Lu Wenfu trouve l'art de rendre comme palpable ce passage du temps, « un produit de luxe difficile à obtenir et qui se consomme trop facilement »
[6] avec ce qu'il introduit de délitement dans le tissu de l'existence humaine finissant par raboter jusqu'à des liens très forts : des « frères jurés », les uns ont disparu du paysage, les autres se sont altérés, pour ainsi dire, tel Ma Haixi devenu intéressé ; d'autres restent fidèles à leurs idéaux malgré la dureté des épreuves subies (Xu Dawei),ou bien, comme Zhang Nankui, trouvent une forme de sagesse pragmatique. D'où l'accent mélancolique et attachant du bilan de toutes ces existences vers la fin du roman. Le point de vue de Lu Wenfu ici n'est pas celui, surplombant l’histoire, d'un démiurge qui en cernerait un pan, mais celui même de la vie avec ses impasses, ses répétitions et ses indéterminations.

En ce sens, un parallèle est apparu entre l’écriture du temps dans le « Gastronome » et dans « Nid d’hommes » : temps perçu comme une succession d’événements vus de loin, dans un passage imperceptible, ou plutôt perceptible à travers ses répercussions sur les destins humains et celui de la ville, et pesant sur eux comme une chappe aussi lourde que celle qui pèse sur Xu Lisha dans

« Le Puits ».

Les réactions exprimées traduisent un plaisir de lecture partagé. Elles suscitent quelques réflexions a posteriori.

        • Commentaires et réflexions a posteriori
 

1. Le rapprochement du gourmet de Lu Wenfu avec le caractère du Gnathon de La Bruyère est intéressant par les différences qu’il souligne plus que par les analogies. Le Zhu Ziye de Lu Wenfu n’a aucune « malpropreté dégoûtante », il est raffiné jusqu’au bout des ongles, et cela fait partie, justement, de cet art culinaire de Suzhou dont la nouvelle est un éloge nostalgique.

Plus qu’égoïste, Zhu Ziye est bien plus indifférent à tout ce qui n’est pas sa passion pour les mets délicats, à l’égal du lettré dont les seuls intérêts dans l’existence sont ses calligraphies ou ses livres anciens, et ses recherches pour en acquérir d’autres. Malgré ses défauts, Zhu Ziye est sympathique ; menteur, cupide et repoussant, Gnathon est loin de l’être. S’il y a satire sociale chez Lu Wenfu aussi, elle est subtilement nuancée, et s’attaque bien plus aux travers des jeunes activistes incultes, nourris d’idéologie : il les montre voulant réduire la misère sociale, mais le faisant de manière tellement brutale et irréfléchie qu’ils causent plus de mal que de bien, témoin le malheureux tireur de pousse amené à travailler en usine pour un salaire qui ne lui permet même pas de vivre.

 

Les Caractères de La Bruyère,

édition de 1688


Ce qui est également intéressant dans ce contexte comparatif, c’est de rappeler que La Bruyère a participé à la Querelle des Anciens et des Modernes qui s’est déchaînée dans la deuxième moitié du 17e siècle, et qu’il a pris parti pour les premiers. La Querelle remettait en cause la fonction de l’Antiquité comme modèle, mais, comme l’a souligné Marc Fumaroli dans l’analyse qu’il en a faite
[7],

« sous l’apparent progressisme des Modernes se cachent aussi des enjeux de pouvoir… » En défendant les Anciens, au nom de la diversité des héritages, Boileau défendait aussi un espace de liberté dans la République des lettres. On ne peut que voir là un écho lointain d’une querelle bien chinoise, dans un contexte de lutte idéologique.

Comme le dit Fumaroli, c’est aussi une question de lutte entre générations. Le narrateur de Lu Wenfu aurait pu dire comme l’Angélique du Malade imaginaire : « Les anciens sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant ». Lu Wenfu rappelle que, si les « modernes » chinois ont pu écrire l’histoire en vainqueurs, celle-ci ne saurait se passer de l’expérience du passé, et de sa culture, au risque de la dénuer de tout fondement.

Lu Wenfu poursuit avec son Gastronome son approche distanciée et humaniste de l’histoire récente qu’il a vécue, en soulignant l’évolution inéluctable de la culture vers une vulgarisation progressive en fonction de l’évolution de la société et des modes de vie
[8].

2. Il faut souligner le caractère autobiographique de la plupart des récits de Lu Wenfu.

« Le Diplôme » se parcourt le cœur serré en y lisant en toile de fond sa douloureuse expérience dans le nord du Jiangsu pendant les années 1970. Tous ces objets du quotidien dont on ne peut se défaire sont des souvenirs de moments difficiles évoqués indirectement. L’histoire est inscrite dans ces objets qui en acquièrent ainsi une âme comme dans le poème de Lamartine.
 

3. Quant à la nouvelle « Au fond de la ruelle », elle a d’abord été publiée dans la revue Mengya (《萌芽》) en octobre 1956 (c’était sa troisième publication), avant d’être rééditée en recueil en 1980. Dans les deux cas, elle allait à l’encontre de « l’air du temps », en l’occurrence les tendances littéraires du moment.


En 1956, elle a créé une sensation car, comme Lu Wenfu l’a lui-même expliqué dans son texte « La faible lumière » publié en mars 1985
[9] : « A l’époque, dans tous les romans, il s’agissait de combat, de production, de héros de guerre, de travailleurs modèles et d’héroïsme. Mon récit racontait seulement, avec humanisme, la vie nouvelle d’une prostituée et le chemin sinueux de son amour… » On l’a accusé évidemment de sentiments petits-bourgeois [10].

En 1980 de même, quand la nouvelle est sortie en recueil, c’était l’apogée du mouvement de « littérature des cicatrices » ; à nouveau le vent était en train de changer et l’« humanisme » toujours considéré comme petit-bourgeois.

 

Littérature chinoise, 3e trimestre 1987,
avec trois textes de Lu Wenfu

dont La faible lumière


4. On retrouve ce même souffle humaniste dans son roman « Nid d’hommes », avec un ton humoristique, par moments. C’est une formidable galerie de personnages, et un aperçu parfois inattendu des coutumes et traditions (les portraits funéraires par exemple) ainsi que des événements historiques qui en forment le cadre. On a par exemple une explication peu courante de l’envoi à la campagne des étudiants et des citadins en 1969 : en vue d’une guerre possible, pour éloigner des villes les éléments douteux qui auraient pu constituer un danger en cas de conflit, pour « nettoyer les villes de leur ordures » (“扫垃圾”, 2ème partie, chap. 23).

Mais le roman est aussi, et sans doute surtout, un hommage à la culture de Suzhou. C’est un texte truffé de références de toutes sortes, poétiques, littéraires, cinématographiques et musicales, dont on a du mal à percevoir la richesse à travers la seule traduction en français. C’est par le biais de ces multiples citations, et en particulier d’airs et de chansons célèbres, que Lu Wenfu recrée l’atmosphère de l’époque, surtout celle de la fin des années 1940 qui apparaît comme l’apogée de cette culture.

On trouvera une bonne partie de ces références dans le document ci-dessous, préparé spécialement pour cette séance du club de lecture, avec dans la mesure du possible des enregistrements d’époque disponibles sur internet. Y sont jointes des explications d’expressions spécifiques utilisées par Lu Wenfu pour montrer les subtilités et la richesse du texte.
http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Lu_Wenfu_nid_d_hommes.htm

        • Séance de cinéma complémentaire
 

En complément de la lecture de la nouvelle « Le Puits », on pourra en voir une adaptation cinématographique, programmée spécialement au Centre culturel le jeudi 19 décembre à 19 heures :
Le Puits 《井》 de Li Yalin (李亚林), film de 1987 avec l’actrice Pan Hong (潘虹) dans le rôle principal.

Séance que j’animerai dans les mêmes conditions que les séances du club de lecture.

        • Une suggestion pour terminer

Pourrait-on avoir une séance consacrée à un classique ? demande une lectrice.

C’est une idée attrayante : ces textes sont intéressants en eux-mêmes, mais ils ont en outre été et continuent d’être des sources d’inspiration multiples, que ce soit à l’opéra ou

 

Le Puits de Li Yalin

au cinéma. On en trouve des références constantes dans la littérature. Outre le plaisir de la lecture, il est donc utile de les connaître.

Pour commencer, on pourrait lire « Le Pavillon aux pivoines » (Mudan ting 《牡丹亭》), peut-être pendant l’été prochain.
 



Prochaine séance


La prochaine séance aura lieu le mardi 28 janvier 2020 et sera consacrée à l’écrivain Shen Congwen (沈从文).

Lectures proposées


Traductions d’Isabelle Rabut

- Le Passeur du Chadong (Biancheng 《边城》), Albin Michel 1990, 10-18 1995, 317 p.
- Le Petit soldat du Hunan, autobiographie, Albin Michel 1992, 247 p.
- L’eau et les nuages : comment je crée mes histoires et comment mes histoires me créent (《水云》), Bleu de Chine 1999


Traduction de Marie Laureillard :

- Le Périple de Xiang et autres nouvelles, recueil de douze récits contant un voyage en bateau à l’Ouest du Hunan pendant l’hiver 1934 et cinq nouvelles écrites entre 1928 et 1948, Gallimard Bleu de Chine, 2012, 320 p.


En complément
La nouvelle de 1932 « Calme » 《静》, présentée, traduite et annotée, avec indications de vocabulaire.

Adaptation cinématographique
- La jeune fille Xiaoxiao 《萧萧》 de Xie Fei 谢飞 1986. (date à déterminer)



[1] « Le Roi des échecs » de Teng Wenji (滕文骥) : http://www.chinesemovies.com.fr/films_Teng_Wenji_Le_roi_des_echecs.htm
Et « Le Roi des enfants » de Chen Kaige (陈凯歌) : http://www.chinesemovies.com.fr/films_Chen_Kaige_Roi_des_enfants.htm
[2] Texte chinois en ligne : https://www.douban.com/group/topic/23136660/
[3] Et l’un des lecteurs a même eu l’idée de réaliser certains des plats décrits dans le détail, en particulier ce « canard trois-en-un » (canard farci avec un poulet farci avec un pigeon) qui est le clou du festin concocté à la fin du récit par Kong Bixia.
[4] Voir la présentation de la nouvelle, en particulier dans ses aspects symboliques, au début de la présentation du film éponyme de Li Yalin (李亚林) qui en est une adaptation : http://www.chinesemovies.com.fr/films_Li_Yalin_Le_Puits.htm
[5] Texte chinois à lire en ligne : http://www.360doc.com/content/12/0407/22/9145754_201795789.shtml
[6] Citation de la traduction, p. 271.
[7] Marc Fumaroli, La Querelle des Anciens et des Modernes, Gallimard Folio 2001.
[8] Voir en illustration, par exemple, le film « Vivre et chanter » (《活着唱着》) sur la fin d’une troupe d’opéra du Sichuan, condamnée d’abord par la disparition de son auditoire traditionnel.
http://www.chinesemovies.com.fr/films_Ma_Johnny_Vivre_et_chanter.htm
[9] Traduction française publiée dans Littérature chinoise, 3e trimestre 1986, pp. 133-139.
[10] Témoin la campagne lancée début 1981 contre Bai Hua (白桦) et son scénario du film Kulian (《苦恋》).

 

 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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