Les grands sinologues

 
 
 
     

 

 

Jacques Pimpaneau

1934-2021

par Brigitte Duzan, 13 novembre 2021

 

Né le 12 septembre 1934, Jacques Pimpaneau est l’un des grands sinologues français de la deuxième moitié du 20e siècle, bien qu’il ait lui-même récusé l’appellation qu’il n’aimait pas et assimilait en plaisantant à l’étude des chiens [1]. Il est l’auteur d’un nombre impressionnant d’ouvrages, à commencer par une tétralogie sur les théâtres en Asie, le dernier volume étant un ouvrage de référence sur l’opéra chinois classique, « Promenade au jardin des Poiriers », initialement publié en 1983. Il fut également traducteur, en particulier des « Mémoires historiques » de Sima Qian, éditées en neuf volumes chez You Feng, mais aussi conteur, essayiste et romancier, auteur de synthèses nées de ses polys de cours sur la culture, les traditions, les mythes et la littérature populaires. Il a enfin réalisé une vingtaine de documentaires à partir de ses recherches de terrain sur les spectacles et les religions.

 

Jacques Pimpaneau

 

Une vie

 

Il a découvert la Chine quand, boursier, il est allé étudier à l’Université de Pékin, de 1958 à 1960 : c’était pendant le Grand Bond en avant. Il poursuivait ses études à Oxford quand on lui proposa une chaire à ce qu’on appelait alors Langes’O.

 

Il a été professeur titulaire de la chaire de langue et littérature chinoise à l’Inalco de 1965 à 1999. Mais, de 1968 à 1971, il a été détaché à l’université chinoise de Hong Kong où il s’est trouvé en même temps que le sinologue belge Pierre Ryckmans (Simon Leys).

 

En 1972, après avoir rencontré le vénérable monsieur Kwok On, il a créé le musée Kwok On des arts et traditions populaires d’Asie dont les collections ont finalement été léguées à la Fundação Oriente à Lisbonne faute de trouver un lieu adéquat pour les héberger en France.

 

Sinologue original qui n’a jamais été maolâtre, il a été proche des anarchistes et des situationnistes comme son ancien élève René Viénet. Il a été le secrétaire de Jean Dubuffet et l’ami de Georges Bataille.

 

En 2019, il a fait don de sa bibliothèque personnelle au fonds chinois de la bibliothèque municipale de Lyon.

 

Il est mort le 2 novembre 2021, jour des morts, à Paris.

 

Pour des précisions supplémentaires :

- Sur son parcours, voir le communiqué de la présidence de l’Inalco :

http://www.inalco.fr/actualite/disparition-jacques-pimpaneau-sinologue-professeur-inalco-1965-1999

 

- Sur son œuvre :

Hommage de Vincent-Durand-Dastès et Valérie Lavoix (Inalco) et Soline Lau-Suchet (Bulac) :

https://bulac.hypotheses.org/35541

 

Des témoignages et hommages

 

Ces dates et informations sur son œuvre ne sont cependant que quelques points de repères très rapides qui ne permettent pas de comprendre la richesse d’une personnalité dont le rayonnement se mesure tout particulièrement à l’aune des vocations et passions qu’elle a suscitées.

 

Il est donc intéressant de les compléter par des témoignages et hommages personnels, de collègues et anciens étudiants qui l’ont bien connu.

 

- Hommage des « camarades de casse » Martine et Olivier sur leur blog Langue sauce piquante :

https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/2021/11/11/pour-jacques-pimpaneau/?fbclid=IwAR3n

WM6zW7DxxoKJ6LAhVGD2L95GNg5ef3E9YxkVt8Xsh6YmfQ834HrD2Xc

 

 

- Hommage de Pascale Wei-Guinot : Un soir au Trumilou

 

- Hommage d'Hervé Denès

 

- Trois hommages de Catherine Despeux, Michèle Zedde et Marie-Thérèse Lambert

 

- Hommage d'Isabella Falaschi

 

 

 


[1] La cynologie.


 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

© chinese-shortstories.com. Tous droits réservés.