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Hommage d'Hervé
Denès
19
novembre 2021
J’ai commencé l’étude du chinois aux Langues-O
en 1962 avec
Pimpaneau comme prof. C’était sa
première année d’enseignement. Outre ce
professeur français, nous avions un prof
chinois, Li Zhihua (qu’à l’époque nous écrivions
encore dans la transcription de l'EFEO, Li
Tcheu-houa
).
Li Zhihua étant un pur Pékinois qui parlait un
mandarin impeccable, nous nous sommes rapidement
rendu compte que, par comparaison, Pimpaneau
parlait cette langue avec un fort accent de
Mesnilmontant. Cela ne l’empêchait pas d’être un
excellent enseignant, exigeant, sévère même.
Mais dès que nous sortions de la classe, on le
retrouvait dans un bistrot du quartier où il
s'était constitué une cour d’habitués, avec qui
il noua des liens d’amitié dont certains
durèrent la vie entière. Ne faisant pas partie
de ce petit cercle de proches, je le perdis
bientôt de vue.
Entretemps, je m’étais rapproché
des éditions L’insomniaque, que je rejoignis peu
après pour y consacrer une partie de mon temps,
pendant une bonne vingtaine d’années. J’y
passais donc régulièrement pour y accomplir
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les tâches
multiples qu’exige une petite maison d’édition
subversive.
Un beau jour, j’y
passe donc, comme à mon habitude, et trouve sur le bureau une
lettre de Pimpaneau qui se renseignait sur un des livres que
nous avions publiés. Il n’en fallut pas plus pour que nous nous
rapprochions. C’est ainsi qu’en 2017 il nous proposa de publier
l’un de ses derniers ouvrages, Le Tour de Chine en 80 ans,
ce que nous acceptâmes avec joie.
Voilà donc résumée
l’histoire de mes relations avec celui que nous avions fini par
surnommer Pimpin.
La
nouvelle de sa mort m’a profondément touché.
Hervé Denès
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