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« Coup d’Etat à
Pékin » : les arcanes du pouvoir chinois révélées par l’affaire
Bo Xilai
par
Brigitte Duzan, 18 mai 2017
Publié en
avril 2017 aux éditions Slatkine, premier titre d’une
nouvelle ligne éditoriale de cet éditeur
,
« Coup d’Etat à Pékin» est la traduction, par Georges
Liébert, de la version anglaise d’un ouvrage écrit par
deux journalistes d’origine chinoise résidant aux
Etats-Unis, Ho Pin (何频)
et Huang Wenguang (黃闻光). Une
version en chinois a aussi été publiée, en août 2013,
sous le titre à consonance très classique : « Jeux
mortels des hauts dirigeants chinois » (《中國權貴的死亡遊戲》)
.
Il s’agit d’un livre sur l’affaire Bo Xilai, un scandale
qui a défrayé la chronique en Chine en 2012et 2013, et a
profondément affecté l’équilibre des forces politiques
au moment du 18ème Congrès du Parti, en
novembre 2012. Le récit des événements est doublé d’une
analyse des rouages occultes du pouvoir chinois que
l’affaire a révélés ; comme le suggère le titre, il se
lit comme un roman policier, dans un |
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Edition française |
style proche à la fois des enquêtes du juge Ti et du
mythoréalisme cher à
Yan
Lianke (阎连科)
.
Histoire d’un meurtre devenu scandale politique
Intitulé « Death in the Lucky Holiday Hotel » dans sa
version en anglais publiée en 2013 à New York, le livre
relate par le menu l’ascension et la chute, des
principaux protagonistes d’un scandale politique qui a
révélé l’importance des réseaux de relations qui forment
l’ossature des sphères dirigeantes chinoises et les
conséquences délétères des ambitions effrénées de
chacun, dans un contexte où la moralité n’a plus cours.
Rappel des faits, ou ce que l’on en sait
Bo Xilai (薄熙来)
était au début de 2012 le tout-puissant chef du Parti de
la mégapole de Chongqing
,
et semblait devoir devenir bientôt l’un des sept membres
du très exclusif Comité permanent du Bureau politique du
Parti, qui gouverne en fait la Chine avec le secrétaire
général du Parti.
Or, la découverte en novembre 2011, dans une chambre
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Ho Pin (photo wordpress) |
Huang Wenguang (photo Vera Su) |
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d’hôtel, du cadavre d’un homme d’affaires britannique
nommé Neil Heywood va précipiter une crise politique
majeure bien que le corps ait été incinéré et l’affaire
classée sans suite trois jours après. Soupçonné d’être
un agent de renseignements, il était en fait un proche
de Gu Kailai (谷开来),
l’épouse de Bo Xilai.
Le tournant de l’affaire intervient début 2012 quand,
ses méthodes musclées lui ayant valu bien des ennemis,
le chef de la police de la ville, Wang Lijun (王立军),
craignant pour sa peau après avoir découvert les liens
de Gu Kailai avec le défunt, se réfugie au consulat des
Etats-Unis à Chengdu et y demande l’asile politique.
Convaincu de se rendre aux autorités chinoises, il sera
jugé, et condamné le 24 novembre à quinze ans de prison.
Entre-temps cependant, Bo Xilai était démis de ses
fonctions |
en mars, puis, le 10 avril, exclu du Comité central du
Parti. Son épouse était condamnée à mort avec sursis le
20 août. Le procès de son mari a débuté un an plus tard,
à Jin’an, capitale du Shandong.
Le procès a permis entre autres de mettre à jour le
dispositif créé pour financer les études du fils du
couple en Grande Bretagne, grâce à un milliardaire
chinois de Dalian nommé Xu Ming (徐明),
lui-même arrêté peu après
.
Ho Pin en profite pour faire un développement sur le
club des « fils de princes » (太子党),
ces enfants gâtés des élites chinoises sur lesquels il a
écrit le premier ouvrage sur le sujet, en 1992
(« China’s Princelings »).
Après un procès à huis-clos, Bo Xilai a été condamné à
la prison à vie le 22 septembre 2013, privé de ses
droits politiques et ses biens ont été saisis. |
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Edition chinoise |
Un tableau glaçant des rouages occultes du pouvoir
Bo Xilai |
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Les auteurs ont tenté de livrer un récit aussi clair et
plausible que possible des circonstances de l’affaire,
en remontant au passé de chacun des protagonistes, à
commencer - dans une première partie - par celui qui a
déclenché le scandale, Wang Lijun.
Ils s’attachent à expliquer en détail le contexte
politique, le parcours de chacun et les enjeux de la
chute de Bo Xilai, l’affaire se résumant finalement à
une lutte de clans, ou de factions. C’est cela,
finalement, le plus intéressant, car le livre permet de
mieux comprendre comment fonctionne le système politique
chinois et ses réseaux complexes.
L’élimination de Bo Xilai s’est traduite par la chute du
réseau de Chongqing, développé par Bo Xilai autour de la
résurgence du mythe de Mao, avec tout un jeu de symboles
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anciens, comme les fameuses « chansons rouges » (“红歌”).
L’année 2011 a vu fleurir dans la presse mondiale les articles
sur la promotion à Chongqing de ces chants patriotiques
remontant au passé révolutionnaire maoïste, et en particulier à
la Révolution culturelle, mais désormais plutôt roses que rouges
;
alimentant une nostalgie pour le mythe maoïste, la campagne
était accompagnée des mêmes exhortations aux étudiants à aller
ressourcer leur ferveur révolutionnaire à la campagne
.
Les deux parties centrales du livre sont consacrées à la
chute de Bo Xilai et de sa femme, aux enquêtes et à
leurs (non) procès. Mais une quatrième partie décortique
les conséquences de l’affaire au sein même des plus
hautes instances du pouvoir, en commençant par la chute
du tout-puissant personnage qui contrôlait les autorités
policières et judiciaires du pays, y compris au niveau
local : Zhou Yongkang (周永康).
Personnage trouble et redouté, dont la carrière a avancé
à coups de répressions : répression du Falungong,
répression des |
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Gu Kailai avec son mari et son fils |
Tibétains du Sichuan dont il a été secrétaire du Parti de
décembre 1999 à décembre 2001, etc... Mais Bo Xilai était son
dauphin ; au 18ème Congrès il a pris sa retraite.
L’épave de la Ferrari de Ling Gu |
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De la même manière, Ho Pin et Huang Wenguang ont
consacré un chapitre à chacun des grands responsables
dont la carrière a été affectée, la chute de l’un
entraînant celle de ses proches comme dans un grand jeu
de dominos (comme l’illustre très bien la couverture).
Les scandales semblent succéder aux scandales, comme
celui du fils de Ling Jihua (令计划),
un de ces jeunes fils de prince qui font régulièrement
la une pour leur débauche et leur cynisme : en mars
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2012, Ling Gu (令谷)
est mort dans un accident sur le 4ème périphérique de
Pékin au volant d’une Ferrari 458 Spider, en compagnie de deux
étudiantes sommairement vêtues.
C’est ce personnage qui a inspiré le jeune chef de gang
amateur de Ferrari rouges du dernier film de Guan Hu (管虎)
présenté en clôture de la Biennale de Venise début
septembre 2015 avec Feng Xiaogang (冯小刚)
dans le rôle-titre : « Mr. Six (《老炮儿》)
.
La réalité en Chine est bien plus sidérante que toute la
fiction que l’on pourrait imaginer. Mais c’est une
réalité floue, évasive et trompeuse qui a constamment
besoin d’être décryptée. Qui plus est, comme le montrent
et le livre et le film de Guan Hu, si changement il y a,
c’est plutôt pour le pire : une société de plus en plus
dangereuse, en |
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Wang Lijun |
particulier à cause des structures et de la corruption du
pouvoir qui se reflètent dans celles de la société.
Des pages complémentaires pour l’édition française
Zhou Yongkang en 2012 |
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L’exemple de Zhou Yongkang est un cas-type révélateur du
fonctionnement clanique du pouvoir, en particulier sous
Xi Jinping dont la campagne anti-corruption est en fait
une campagne de nettoyage des obstacles à son propre
pouvoir, dans une redistribution des cartes amenée par
l’affaire Bo Xilai.
Les deux journalistes ont ajouté quelques pages sur les
lendemains de la démission de Zhou Yongkang, dont on
pensait au départ qu’il avait été épargné. Après sa
retraite, ayant perdu beaucoup de ses soutiens, il a
|
été une cible idéale pour le nouveau président qui s’est fait
une joie de montrer que sa campagne n’épargnerait personne, ni
les tigres ni les mouches. C’est tout le réseau des anciens
collègues et subordonnés de Zhou Yongkang qui est peu à peu
passé à la trappe. Le chapitre le concernant se clôt sur
l’annonce lapidaire, en juin 2015, de son procès à huis clos, à
Tianjin, et de sa condamnation à la prison à vie.
Le livre montre comment la chute de Bo Xilai a été
désastreuse pour le premier ministre d’alors, Wen Jiabao
(温家宝),
qui se réclamait de la ligne réformiste de Hu Yaobang (胡耀邦).
La presse occidentale s’est emparée des rumeurs
concernant sa fortune personnelle, précipitant sa chute.
L’affaire a nui également au président Hu Jintao (胡锦涛).
Lorsqu’il s’est retiré, en 2013, à la fin de son mandat,
ce fut pour laisser la place à Xi Jinping qui abientôt
monté une véritable chasse aux sorcières pour asseoir
son pouvoir. |
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Zhou Yongkang lors de son procès en juin
2015 |
L’image qui ressort de cette affaire finalement protéiforme est
celle d’un pouvoir conditionné par les ambitions personnelles
des principaux responsables, et un pouvoir dont la corruption
est inhérente à son mode de fonctionnement, essentiellement
confucéen dans son organisation hiérarchique. On songe à la
première nouvelle de
Ke
Yunlu (柯云路)
publiée en 1980 : « Trente millions » (《三千万》).
Ke Yunlu y décrit une enquête sur le budget demandé pour achever
la construction d’une usine commencée depuis dix ans : la somme
astronomique tient justement aux « cadeaux » qu’il faut prévoir
à tous ceux dont le soutien est nécessaire pour faire aboutir le
projet. Aucune gestion rationnelle n’est possible dans un tel
contexte, mais, en outre, les responsables qui tentent d’écrémer
les lignes budgétaires redondantes le font au péril de leur
carrière.
Le livre, comme la nouvelle, montre bien que cette constitution
de réseaux politiques est d’autant plus importante que
l’insécurité est grande, en fait, quand on est au pouvoir, et
que la longévité politique de chacun, mais aussi longévité tout
court parfois, tient à la solidité des soutiens que l’on a pu se
constituer tout au long des différentes fonctions remplies, en
particulier dans les régions.
Ce tableau délétère des arcanes du pouvoir chinois est le plus
intéressant du livre. Il apparaît derrière les détails factuels
repris des titres de la presse au moment des faits, et en
particulier du Mingjing News, qui est le journal de Ho Pin
,
mais surtout derrière les insertions d’éléments biographiques
qui, comme des flashbacks, éclairent sur l’histoire de tous ces
personnages-clefs de la politique chinoise de ces trente
dernières années.
Réflexions a posteriori
Ce qui frappe, c’est la récurrence, dans la Chine actuelle, des
effets dévastateurs durables de la Révolution culturelle sur la
personnalité, la psychologie et les modes d’action de tous ces
personnages, et finalement sur la société entière.
Impact profond de la Révolution culturelle
Bo Yibo, père de Bo Xilai attaqué par les
Gardes
rouges pendant la Révolution
culturelle |
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Il y a toujours un Garde rouge qui sommeille, quelque
part, dans un Chinois d’âge mur aujourd’hui, et chez les
grandes figures politiques tout particulièrement. « Fils
de princes », peut-être - leurs parents étaient, pour la
plupart, des personnages éminents de l’entourage de Mao
– mais leurs vies ont basculé quand père et mère ont été
livrés à la vindicte des Gardes rouges pendant la
Révolution culturelle, et même parfois dès 1957, au
moment de la lutte contre les droitiers. |
Si Gu Kailai est sans doute celle qui semble avoir été
la plus perturbée par le traitement infligé à ses
parents, et les conséquences sur sa propre vie, Bo Xilai
aussi a vu son père – Bo Yibo (薄一波)
- déchu, et sa mère « suicidée ». Mais l’actuel
président Xi Jinping est dans le même cas. Le livre
revient longuement sur l’histoire de son père, Xi
Zhongxun (习仲勋),
chef communiste historique qui a été en disgrâce dès
1962 et emprisonné pendant toute la Révolution
culturelle, jusqu’en 1975. |
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Xi Zhongxun paradé par les Gardes rouges
au début de la Révolution culturelle |
Dans de telles circonstances, on a du mal à comprendre, que tous
ces personnages se raccrochent encore au mythe maoïste, et
encore plus que quelqu’un comme Bo Xilaiait pu mener des
campagnes pour faire renaître la ferveur maoïste, chansons à
l’appui. Cela devrait au contraire leur donner des cauchemars.
Xi Zhongxun avec son fils Xi Jinping dans
les années 1980 |
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Mais la réalité est bien plus complexe que cela, et on
trouve des bribes de réponse dans la littérature. Leurs
certitudes se sont effondrées, leur vie n’a soudain plus
tenu qu’à un fil, ils ont été privés d’un environnement
assurant une certaine sécurité pour se retrouver dans un
monde chaotique, une jungle où la morale n’avait plus
cours car la simple survie devenait primordiale : c’est
justement pour ces raisons-là qu’ils ont perdu tout sens
éthique, et qu’ils se sont retranchés derrière la
constitution de réseau d’affiliés capable de leur
assurer une certaine sécurité, tout en cherchant à faire
sortir |
leurs enfants de ce système pervers en les envoyant à
l’étranger.
Le grand danger est le besoin instinctif de prévenir la
récurrence de troubles et d’assurer la sécurité. Car le moyen,
instinctif aussi, est la répression, qui entraîne une spirale
infernale. « Coup d’Etat à Pékin » résonne des échos de la
Révolution culturelle, comme la politique actuelle. Le dernier
chapitre est particulièrement significatif, qui passe en revue
l’ascension de Xi Jinping et sa métamorphose progressive, de
jeune cadre ouvert aux idées progressistes, sous l’influence de
son père, à haut dirigeant de plus en plus autocrate,
concentrant en ses mains les pouvoirs de décision que Deng
Xiaoping avait pris soin de répartir collégialement.
On a l’impression, en refermant le livre, que l’héritage de Mao
ne peut supporter aucune déviation, et le système aucune
réforme. L’avenir, dans ces conditions, fait tellement peur
qu’il semble plutôt être à l’étranger, pour les enfants au
moins.
Un livre à replacer dans une ancienne tradition littéraire
Bien qu’essentiellement factuel, ce livre apparaît
finalement,par les ouvertures qu’il suggère, pouvoir se
rattacher à la tradition chinoise de l’écrit politique qui était
avant tout écrit littéraire puisqu’écrit par des lettrés,
lauréats ou non des examens impériaux.
Le sous-titre – sexe, meurtre et corruption en Chine
- rappelle les grands romans chinois, satires sociales et romans
de mœurs, de la dynastie des Qing, et en particulier les
« romans de dénonciation » de la fin de la dynastie (清末之谴责小说)
sur lesquels s’achève l’ouvrage de
Lu Xun
(鲁迅)
« Une brève histoire du roman chinois » (《中国小说史略》)
.
On retrouve dans « Coup d’Etat à Pékin », comme dans tout texte
chinois, adages et expressions traditionnelles, extraits de
poèmes classiques et citations de Mao. Les titres des quatre
parties, en particulier, ont valeur de citations littéraires et
historiques, et il faut rendre grâce à l’éditeur français d’en
avoir conservé l’expression originale.
La première partie se réfère à une classe de petits
fonctionnaires du genre tortionnaire qui ont fait florès dans
les yamen de l’époque impériale : les kùlì (酷吏).
La seconde est aussi une référence à la cour impériale, en
mettant en exergue le club très fermé des « fils de prince » ou
taizidang (太子党),
comme sont surnommés les enfants turbulents des anciens
compagnons de route de Mao et des hauts dirigeants du Parti. Les
seconds faisant écho aux premiers.
La troisième partie est plus spécialement centrée sur Gu Kailai,
qualifiée de huoshui
(祸水),
c’est-à-dire, dans la littérature et l’histoire depuis les Han,
la femme fatale qui ruine la vie d’un puissant de ce monde,
voire d’une dynastie, huo
désignant une calamité, un désastre naturel et huoshui
une inondation ; on trouve le terme chez
Pu Songling, par exemple.
Quant au titre de la quatrième partie, c’est un chengyu
(une expression figée) qui fait allusion à la manière dont
s’écrit l’histoire, en Chine peut-être plus encore qu’ailleurs :
chéngwáng
bàikòu
(成王败寇),
le vainqueur devient roi et le vaincu passe au rang des bandits.
C’est toute l’histoire impériale résumée en quatre caractères.
Ce qui souligne mieux que tout autre discours la continuité
historique de l’Etat chinois, jusqu’à nos jours.
L’édition française du livre a été soignée, avec même tout un
index des noms propres indiquant leur orthographe en caractères
chinois. Il est donc dommage d’avoir opté pour une transcription
des noms propres dans un pinyin étrange, avec majuscules au sein
même des mots ou des prénoms (ShangHai pour Shanghai, ShanXi
pour Shanxi, ou Xi JinPing pour Xi Jinping), ce qui gêne une
lecture fluide
.
Leur fils Bo Guagua (薄瓜瓜)
a été le premier Chinois à être admis à Harrow, en
Angleterre, avant d’entrer à Oxford ; en fait, révèle le
livre, il avait de tellement mauvaises notes qu’il a été
exclu un an de l’université, et ses parents ont fait
intervenir de diplomates pour faire lever la sanction.
Quoi qu’il en soit, il est diplômé de Harvard et vit
aujourd’hui aux Etats-Unis. Cela lui a épargné d’être
impliqué dans l’affaire de ses parents, au prix de
compromis. C’est à lui qu’est consacré l’épilogue du
livre, en le présentant un tableau contrasté d’étudiant
sociable intelligent, au-delà des portraits habituels de
jeune irresponsable.
Voir par exemple l’article du Guardian : Red songs ring
out in Chinese city's new cultural revolution
Le Mingjiing News (明鏡新聞網),
créé et dirigé par Ho Pin, est un site d’information
interactif et critique sur la politique chinoise qui
fait partie du groupe Mirror Media, créé au Canada au
début des années 1990, qui possède aujourd’hui des
bureaux aux Etats-Unis, à Hong Kong et à Taiwan.
Ces romans « de dénonciation » furent particulièrement
nombreux en 1900, après l’échec du mouvement réformiste
de 1898, et donc la perte de confiance du peuple dans la
capacité des dirigeants à gouverner le pays. Mais ils
ont des antécédents dans des romans satiriques du début
de la dynastie, comme la « Chronique de la Forêt des
lettrés » (《儒林外史》)
de Wu Jingzi (吳敬梓)
dont la première édition date de 1803. Comme « Coup
d’Etat à Pékin », le roman a une structure lâche fondée
sur des faits anecdotiques d’une part, des biographies
de l’autre, de personnes réelles.
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