Wuhe publie depuis 1974, mais il est devenu soudain célèbre en
2011 quand a été présenté à la Biennale de Venise le film de Wei
Tesheng (魏德圣)
« Seedig Bale » (《赛德克·巴莱》),
adapté de son roman « Les Survivants » (《余生》)
[1].
Bien que son œuvre ne se limite pourtant pas à cet unique roman,
Wuhe est depuis lors « l’auteur des Survivants ». Traitant d’un
sujet socio-historique qui n’a commencé à être étudié que tout
récemment, dans un style résolument novateur, le roman est
unanimement considéré comme une œuvre majeure de la littérature
contemporaine taïwanaise.
Un écrivain secret
De son vrai nom Chen Guocheng (陈国城),
Wuhe (舞鹤)
- ou "la grue qui danse" - est
né en 1951 à Tainan, dans le sud de l’île de Taiwan.
Diplômé de chinois de l’université Chenggong (国立成功大学中文系),
il s’est très vite consacré à l’écriture. Son premier
livre paraît en 1974. Mais, entre 1981 et 1990, il mène
une existence de reclus, et ne publie rien. Mais les
nouvelles écrites pendant cette période sont déjà la
préfiguration de sa réflexion ultérieure
[2].
Wuhe y propose, à l’état latent, des histoires
alternatives (ou « contre-mémoires »), sans tenter
d’imposer à ses lecteurs une vision qui fasse autorité.
Son dessein est bien plutôt de d’attirer l’attention sur
la nature problématique de la mémoire et de l’histoire.
Il ménage donc des ruptures dans ses récits, pour
permettre des lectures multiples des événements
historiques qu’il y relate ; ce faisant, il ébranle
l’histoire conventionnelle – celle sanctionnée par
l’Etat – mais sans proposer lui-même d’alternative
aisée.
Puis, entre 1995 et 1997, il publie une série de récits
dont les deux derniers ont été réédités en 2002, après
le succès de son magnum opus auquel il se consacre à
partir de 1997 et qui paraît en 1999.
En 2007, il publie le premier tome d’un roman qui reste
à découvrir,
mais qui, selon
Isabelle Rabut, est encore plus
difficile à lire que « Les Survivants ».
Ce que l’on connaît de Wuhe tient
en fait à ce qui transparaît des divers entretiens qu’il
a donnés après la publication de son roman « Les
Survivants » : une personnalité atypique, secrète,
sensible et sans doute aujourd’hui d’un état de santé
quelque peu fragile – il a dû renoncer à venir en France
pour les diverses rencontres qui étaient prévues à Paris
et en province fin septembre 2015…
Il faut donc lire « Les
Survivants ».
Les Survivants
Wuhe parle de l’eau (2002)
Un mystère confus (2007)
Yusheng (Restes de vie)
Si Wuhe est atypique, son roman l’est tout
autant. Il surprend dès que l’on ouvre le livre : c’est un
unique paragraphe de 250 pages, pratiquement sans ponctuation,
un long monologue écrit « d’un seul souffle », comme l’a dit
l’auteur, où quelques points semblent noter les moments où il a
repris haleine. Mais le sujet est aussi nouveau que le style.
La meilleure introduction à cet ouvrage
inclassable est la préface de la traduction en français, par
Angel Pino et
Isabelle Rabut, qui commence
par une rapide synthèse des faits historiques qui en constituent
le point de départ et le sujet de recherche :
En 1930, dans les
montagnes du centre de Taiwan, des Aborigènes coupeurs de têtes,
conduits par leur chef légendaire Mona Rudao, se soulèvent
contre l’occupant japonais, avant de tomber à leur tour,
victimes d’une impitoyable répression. Près de soixante-dix ans
plus tard, l’écrivain Wuhe se rend à l’Ile-entre-deux-eaux, lieu
d’exil des insurgés, et tente de comprendre le pourquoi de cet
épisode sanglant, connu sous le nom d’“Evénements de Musha”. Au
fil de ses rencontres avec des habitants du village, jeunes ou
vieux, il perçoit l’étrange singularité des survivants du
massacre, ces “indigènes” dont les maîtres successifs de Taiwan
n’ont eu de cesse de nier l’identité et le mode de vie.
Le contexte historique
Avant l’arrivée des Chinois, Taiwan était peuplée d’aborigènes,
d’origine austronésienne. Ils furent utilisés comme travailleurs
forcés par les Chinois qui immigrèrent en nombre croissant pour
mettre en valeur les terres, à tel point qu’ils se révoltèrent
en 1732, révolte réprimée dans le sang. Les survivants se
retirèrent dans les régions montagneuses du centre de l’île.
Quand, en 1895, après la 1ère guerre sino-japonaise,
l’empire des Qing eut cédé l’île aux Japonais par le traité de
Shimonoseki, les aborigènes furent l’objet d’études et enquêtes
ethnologiques, mais, en même temps, les Japonais tentèrent de
les « civiliser », en lançant une vaste campagne
d’assimilation : ils furent astreints à se couper les cheveux, à
renoncer à leurs pratiques traditionnelles, les tatouages en
particulier, et furent traités dans l’ensemble en citoyens de
troisième classe et main-d’œuvre sous-payée. Cette politique
créa des tensions latentes.
En
1945, leur défaite entraîna le départ des Japonais de l’île.
Quatre ans plus tard, cependant, débarquaient les troupes du
Guomingdang, chassé du continent par l’arrivée des communistes
au pouvoir, qui imposa une dictature assortie de la loi
martiale. La politique d’assimilation reprit de plus belle. Le
mandarin fut promu langue nationale, à l’exclusion des langues
des minorités aborigènes ; avec leurs langues, celles-ci virent
peu à peu disparaître leur culture, les jeunes sombrèrent dans
l’alcool et la violence. Une réaction n’a commencé à apparaître
qu’à partir des années 1990.
Les événements de Musha
Le
point de départ de la réflexion et des recherches de Wuhe est ce
qu’on appelle « les Evénements de Musha », ou Wushe (雾社)
en chinois, intervenus pendant l’occupation japonaise, en 1930 ;
l’histoire officiellechinoise en a fait une révolte indigène
contre les Japonais, cela va bien au-delà.
Dans le climat de tension qui régnait alors, tout est parti d’un
incident mineur : une bagarre lors d’un banquet de mariage.
Tadao Mona, un jeune aborigène d’une tribu sedeq (sous-groupe
des Atayal), offrit un verre d’alcool à un policier japonais qui
le refusa sous prétexte que l’autre n’avait pas les mains
propres, et, comme le jeune homme insistait, le frappa.
L’incident devint affront lorsque, le lendemain, Tadao Mona
tenta de lui exprimer ses regrets sans parvenir à se faire
écouter.
Or, Tadao Mona était le fils du chef de la tribu sedeq de
Mahepo, Mona Rudao. Celui-ci réunit alors plusieurs tribus pour
venger l’affront envers son fils. Le 27 octobre 1930, profitant
d'une manifestation sportive sur le terrain de sport d'une école
à Musha, les Sedeq menés par Mona Rudao lancèrent une attaque
surprise contre les Japonais et les décimèrent en utilisant une
pratique traditionnelle, le « fauchage » de têtes ; les jeunes
partirent à l’assaut le visage tatoué selon l’ancienne coutume
sedeq qui signifiait leur passage à l’âge adulte et les faisait
accéder au rang de « vrai sedeq », « a man in full », comme dit
Tom Wolfe : « sediq bale » (赛德克.巴莱
saideke balai
en chinois).
Ils laissèrent quelque 130 victimes sur le terrain. Ce fut le
premier « incident de Musha »
(雾社事件).
Il fut en effet bientôt suivi de représailles sanglantes, les
Japonais utilisant pour ce faire tout un arsenal d’armes
modernes, dont raids aériens et gaz toxiques. Repliés à Mahepo,
Mona Rudao et ses
troupes
refusèrent de se rendre et préfèrent se suicider en masse. Les
quelques survivants sedeq furent regroupés par les Japonais
dans deux centres où, le 25 avril 1931, à l'instigation des
Japonais, des aborigènes d'une tribu proche des Sedeq, les Toda, se livrèrent à un massacre général, utilisant le même « fauchage de
têtes » pour décapiterune bonne centaine de leurs congénères.
Le
6 mai 1931, les quelque trois cents rescapés furent déportés non
loin de là, au lieu-dit l'Ile-entre-deux-eaux. Suicides et
maladies réduisirent les rangs à un peu plus de deux cents
individus, mais les descendants vivent toujours dans le village,
rebaptisé Qingliu (清流).
Le mémorial dédié aux « survivants »
des Evénements de Musha
En 1953, le
gouvernement nationaliste taiwanais fit construire à
Musha une stèle commémorant la résistance des Aborigènes
contre les Japonais et, en 1997, une statue de Monao
Rudao y fut érigée, pour le soixante-septième
anniversaire des « Evénements ». En 2005, enfin, un
« Mémorial des survivants » a été inauguré à Qingliu.
La
signification des « Evénements » a ainsi été traduite en
termes nationalistes, et promue en résistance aborigène
à l’occupant japonais. En réaction à cette
simplification
réductive, on a
tendance aujourd’hui à en faire un symbole de la réaction d’un
peuple à la disparition de sa culture. C’est un sujet qui
participe de la réflexion générale, dans le monde d’aujourd’hui,
sur la culture et l’identité d’un peuple. C’est surtout un sujet
d’étude et de vifs débats à Taiwan aujourd’hui.
Le roman et son
écriture
Wuhe a fait deux séjours à
l’Ile-entre-deux-eaux, en 1997 et 1998, pendant lesquels il a
mené une enquête sur les Evénements de Musha en vivant sur place
et rencontrant les derniers survivants. Il s’en explique dans sa
préface à la traduction du roman en français :
Ce roman porte sur
trois choses :
En premier lieu, la
question de la légitimité et des raisons d’être des « Evénements
de Musha » ; ceux dont Mona Rudao fut l’instigateur, mais
également l’épisode qui a suivi, connu sous le nom de « Seconds
Evénements de Musha ».
En deuxième lieu, une
expédition menée par la fille qui habitait la maison voisine de
la mienne lorsque je séjournais au village.
Enfin mes rencontres
et entretiens avec les « survivants » de ce village.
Ces différents sujets
sont superposés dans l’écriture du roman, mêlés et travaillés
d’un même souffle, ... parce que les trois sont présents
simultanément dans la « survie ».
Pendant deux hivers
successifs, en 1997 et 1998, j’ai habité parmi les Atayal, dans
le village de Qingliu, l’ancienne ‘Ile-entre-deux-eaux ». J’y
voyais souvent des grues blanches qui survolaient les rizières,
et je me promenais dans le parfum des fleurs de prunier.
Les raisons qui m’ont
fait écrire ce texte sont liées à la liberté de l’existence et à
l’amour perdu à cause de la liberté.
Il rend compte dans son livre de cette
expérience personnelle en entremêlant les rapports de ses
entretiens, ses réflexions sur ce qu’il advint à Musha et sa vie
au quotidien, avec les différents cafés de la journée, les
réveils au petit matin, dans l’air froid de la montagne, les
promenades et les rencontres au fil des jours…
Le résultat est un roman étonnant, écrit à
la première personne, « d’un seul souffle », au rythme même de
la pensée, ou plutôt des pensées qui s’enchaînent, comme dans la
vie, par l’effet des circonstances, pratiquement sans hiatus,
donc pratiquement sans ponctuation, quelques virgules de ci de
là, pour reprendre le souffle, justement, et un rare point au
milieu du discours, pour marquer une rupture qui est, en
général, plus dans le temps que dans l’esprit.
Carle roman est une fête de l’esprit, une
vision de l’intérieur : les Evénements « vécus comme un rêve ».
Wuhe ne se contente pas d’expliquer l’histoire, il recrée les
événements de l’intérieur, nous fait peu à peu visualiser
concrètement le massacre et ses lendemains, ainsi que le fameux
rite du « fauchage », offrant une description d’un lyrisme à la
limite du fantastique des liens sensuels développés entre le
faucheur et le fauché réduit à un crâne objet de dévotion ;
surtout, il nous fait participer à un questionnement en
profondeur sur ce fameux rite qui est au cœur même des
événements, et sur la vision des événements que peut avoir
l’homme d’aujourd’hui – c’est là sans doute le plus intéressant.
Les « Evénements de Musha » étaient
devenus un mythe, il les désacralise, en quelque sorte, en les
ramenant au présent. Pour ce faire, il s’intègre lui-même, en
tant qu’observateur et narrateur, dans la réalité qu’il observe,
et dont il fait partie en la revivant. Il désacralise aussi,
nécessairement, les fameux « survivants » qu’on avait enfermés
dans un passé muséifié, pour les faire resurgir au présent, eux
aussi, confrontés aux problèmes du monde d’aujourd’hui, porteurs
de mémoire, certes, mais vivants, donc ambivalents.
Il dit bien que l’histoire est quelque
chose qui « s’éprouve » : « ma réflexion porte sur le fait que
les « Evénements » se soient peu à peu pétrifiés, fossilisés, je
les brandis et les extrais des blessures de l’histoire puis je
les pose sur mon bureau devant la fenêtre afin de les examiner
minutieusement… » Il est parti de la nécessité du « fauchage »
comme nécessité historique, pour déboucher, après sa réflexion,
sur la réfutation de cette normalité comme pulsion primitive,
négation du libre-arbitre devenue priorité de l’existence dans
le monde moderne. L’histoire doit constamment retrouver vie en
s’inscrivant dans le contemporain.
Un questionnement multiple
Musha est aujourd’hui une petite ville de montagne du centre de
Taiwan, habitée par des aborigènes Atayal, devenue un centre
balnéaire et un site touristique célèbre pour ses paysages et
ses cerisiers en fleurs. Mais les touristes ont tendance à
ignorer que ce fut aussi, en 1930, le site de l’Incident de
Musha, l’une des émeutes antijaponaises les plus sanglantes de
l’histoire coloniale de Taiwan.
Wuhea fait un travail d’ethnographe ; son travail de terrain lui
a permis de traiter de trois sujets dans son roman : 1. La
légitimité et le déroulement de l’Incident de Musha, conduit par
Mona Rudao, et de l’émeute suivante appelée « Second Incident de
Musha ». 2. Un pèlerinage spirituel mené par une Atayal appelée
dans le roman « la fille d’à côté ». 3. Diverses personnes
rencontrées par Wuhe et interrogées. Le tout forme et reflète
ces « vestiges de vie » qui sont le titre du roman.
Si les trois sujets sont imbriqués les uns dans les autres en
formant une longue narration d’un seul paragraphe, c’est parce
que, pour Wuhe, ce genre de trame narrative montre le caractère
synchrone des trois sujets qui constituent une rubrique unique :
les « vestiges de vie ».
Wuhe traite des interprétations tant coloniales que
nationalistes de l’Incident de Musha en les faisant ressortir
comme des produits de la même structure hégémonique. Pour Wuhe,
l’important, en réécrivant l’Incident, est de faire connaître
les « vestiges de vie » qui en ont découlé : pour lui, les
souffrances subies par des Atayal résultent des processus de
coercition et d’humiliation dans les décennies qui ont suivi
l’incident, bien plus que de l’incident lui-même.
Son intention apparaît nettement dès le titre – Yusheng –
qui provient d’une inscription sur une humble « tablette des
survivants » (余生纪念碑)
érigée par les Atayaleux-mêmes après l’incident, qui s’oppose à
la grandiose stèle du gouvernement nationaliste. Pour les
Atayal, cette stèle est dédiée aux morts, la leur est dédiée aux
survivants. Le travail de mémoire est indispensable pour
redonner vie aux morts ; c’est ce qu’a entrepris Wuhe.
D’autres écrivains chinois, dans le passé, ont pris exemple de
décapitations pour nourrir leurs analyses de la situation
socio-politique en Chine : Lu Xun
(鲁迅),
en particulier, dont la vocation littéraire aurait été inspirée
par une scène de Chinois décapités par les Japonais, lors d’une
projection de films d’actualités à l’université au Japon.
Quant à Youhuan Yusheng
(忧患余生)
[3],
il reconnaît, comme Lu Xun, que la sauvagerie et la cruauté sont
partie intégrante de la civilisation chinoise, que la
décapitation comme les traitements inhumains ont été pratiqués
en Chine bien avant l’arrivée des étrangers, et que c’est une
variante chinoise du côté obscur de la nature humaine.
On trouve aussi chez Wuhe des échos de la pensée de
Shen Congwen (沈從文)dans
la mesure où celui-ci cherche à trouver une réciprocité entre
culture primitive et modernité : de façon analogue, Wuhe tentant
de synchroniser culture aborigène et culture Han
[4].
Mais, comme Wuhe l’indique clairement au début de son roman, il
ne considère pas l’incident de Musha comme illustration d’un
propos nationaliste ou postcolonial, mais plutôt comme
illustration d’un moment spécifique où ont été confrontées la
subjectivité aborigène et la souveraineté
coloniale/nationaliste. Ce qui pose une série de questions :
Dans quelle mesure l’attaque contre les Japonais peut-elle être
interprétée comme un événement anticolonialiste ? Comment le
rituel des chasseurs de tête peut-il être assimilé ou rapproché
des pratiques traumatisantes de décapitation des Japonais ? …
Le point le
plus polémique du roman est cependant le « Second
Incident de Musha », le 25 avril 1931, qui apparaît
comme une lutte entre tribus, les Toda étant manipulés
par les Japonais. L’incident est en général passé sous
silence, et considéré comme un acte de barbarie tribale.
Il montre bien qu’il n’y avait pas de front uni de
résistance au sein des aborigènes face à la répression
japonaise.
Il est au
contraire souligné par Wuhe qui en fait un argument de
démythification du premier incident. C’est le second
incident qui permet de donner sa véritable signification
au premier. Il suggère que les tribus Atayal ont
combattu les Japonais de la même manière qu’ils
combattaient entre eux, lutte contre le Japon et lutte
entre tribus relevant des mêmes principes. Finalement
pratiques tribales des aborigènes rejoignent celles de
la Chine impériale, et de toute civilisation indigène.
Traductions en français
Les Survivants, traduit
du chinois (Taiwan) par Esther Lin-Rosolato et
Emmanuelle Péchenart,
Actes Sud, collection Lettres
taiwanaises, juin 2011. Préface et notes par Angel Pino
et
Isabelle Rabut.
Le documentaire « Pusu Qhuni » ou « The Rest of Life -
Seediq Bale » (《余生–赛德克巴莱》)
réalisé par Tang Hsiang-chu (汤湘竹),
produit par Wei Tesheng, 2013.
Projeté le 30 septembre 2015 à l’Inalco, lors de la
journée autour de Wuhe et de son roman Les Survivants.
Très beau documentaire de
154’ qui regroupe analyses des événements de Musha et
entretiens avec un grand nombre de survivants, dans un
argument poétique et lyrique, et des paysages
superbement photographiés.
La traduction en français
Le documentaire Pusu Qhuni
[1]
Selon la traduction d’Esther Lin-Rosolato et
Emmanuelle Péchenart,
Actes Sud, coll. Lettres taiwanaises, juin 2011.
[2]
Voir Opening Doors :
Countermemory in Wuhe's Early Short Stories,
Christopher Neil Payne, in
Modern Chinese
Literature and Culture, Vol.
20, No. 1 (Spring 2008), pp. 173-217 : l’auteur analyse
les “contre-mémoires” proposes par Wuhe dans ces
nouvelles, en replace
cette exploration dans le contexte général de
l’émergence d’une préoccupation générale pour la mémoire
et l’histoire chez les écrivains taïwanais pendant la
même période.
[3]
Il commence son roman « Paroles de femmes surprises »
par une scène de résidents pékinois se dépêchant de
hisser le drapeau japonais pour ne pas être victimes de
représailles après la chute de la Cité interdite.
[4]
Voir l’analyse de David Der-Wei Wang dans son ouvrage
The Monster That Is History : History, Violence, and
Fictional Writing in 20th Century China,
University of California Press, 2004 (pp 30 &sq).