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Wuhe 舞鹤

Présentation

par Brigitte Duzan, 1er octobre 2015

 

Wuhe publie depuis 1974, mais il est devenu soudain célèbre en 2011 quand a été présenté à la Biennale de Venise le film de Wei Tesheng (魏德圣) « Seedig Bale » (《赛德克·巴莱》), adapté de son roman « Les Survivants » (《余生》) [1].

 

Bien que son œuvre ne se limite pourtant pas à cet unique roman, Wuhe est depuis lors « l’auteur des Survivants ». Traitant d’un sujet socio-historique qui n’a commencé à être étudié que tout récemment, dans un style résolument novateur, le roman est unanimement considéré comme une œuvre majeure de la littérature contemporaine taïwanaise.

 

Un écrivain secret

 

De son vrai nom Chen Guocheng (陈国城), Wuhe (舞鹤) - ou "la grue qui danse" - est né en 1951 à Tainan, dans le sud de l’île de Taiwan.

 

Diplômé de chinois de l’université Chenggong (国立成功大学中文系), il s’est très vite consacré à l’écriture. Son premier livre paraît en 1974. Mais, entre 1981 et 1990, il mène une existence de reclus, et ne publie rien. Mais les nouvelles écrites pendant cette période sont déjà la préfiguration de sa réflexion ultérieure [2].

 

Wuhe y propose, à l’état latent, des histoires alternatives (ou « contre-mémoires »), sans tenter d’imposer à ses lecteurs une vision qui fasse autorité. Son dessein est bien plutôt de d’attirer l’attention sur la nature problématique de la mémoire et de l’histoire. Il ménage donc des ruptures dans ses récits, pour permettre des lectures multiples des événements historiques qu’il y relate ; ce faisant, il ébranle l’histoire conventionnelle – celle sanctionnée par l’Etat – mais sans proposer lui-même d’alternative aisée.

 

Puis, entre 1995 et 1997, il publie une série de récits dont les deux derniers ont été réédités en 2002, après le succès de son magnum opus auquel il se consacre à partir de 1997 et qui paraît en 1999.

 

En 2007, il publie le premier tome d’un roman qui reste à découvrir, mais qui, selon Isabelle Rabut, est encore plus difficile à lire que « Les Survivants ».

 

1995 《拾骨》
1995 《诗小说》
1997 《思索阿邦·卡露斯》 – réédité 2002
1997 《十七岁之海》 – réédité 2002
1999 《余生》
2000 《鬼儿与阿妖》

2001 《悲伤》

2002 《舞鹤淡水》
2007 《乱迷》第一卷

 

Ce que l’on connaît de Wuhe tient en fait à ce qui transparaît des divers entretiens qu’il a donnés après la publication de son roman « Les Survivants » : une personnalité atypique, secrète, sensible et sans doute aujourd’hui d’un état de santé quelque peu fragile – il a dû renoncer à venir en France pour les diverses rencontres qui étaient prévues à Paris et en province fin septembre 2015…

 

Il faut donc lire « Les Survivants ».

 

Les Survivants

 

Wuhe parle de l’eau (2002)

 

Un mystère confus (2007)

 

Yusheng (Restes de vie)

 

Si Wuhe est atypique, son roman l’est tout autant. Il surprend dès que l’on ouvre le livre : c’est un unique paragraphe de 250 pages, pratiquement sans ponctuation, un long monologue écrit « d’un seul souffle », comme l’a dit l’auteur, où quelques points semblent noter les moments où il a repris haleine. Mais le sujet est aussi nouveau que le style.

 

La meilleure introduction à cet ouvrage inclassable est la préface de la traduction en français, par Angel Pino et Isabelle Rabut, qui commence par une rapide synthèse des faits historiques qui en constituent le point de départ et le sujet de recherche :

En 1930, dans les montagnes du centre de Taiwan, des Aborigènes coupeurs de têtes, conduits par leur chef légendaire Mona Rudao, se soulèvent contre l’occupant japonais, avant de tomber à leur tour, victimes d’une impitoyable répression. Près de soixante-dix ans plus tard, l’écrivain Wuhe se rend à l’Ile-entre-deux-eaux, lieu d’exil des insurgés, et tente de comprendre le pourquoi de cet épisode sanglant, connu sous le nom d’“Evénements de Musha”. Au fil de ses rencontres avec des habitants du village, jeunes ou vieux, il perçoit l’étrange singularité des survivants du massacre, ces “indigènes” dont les maîtres successifs de Taiwan n’ont eu de cesse de nier l’identité et le mode de vie.

 

Le contexte historique

 

Avant l’arrivée des Chinois, Taiwan était peuplée d’aborigènes, d’origine austronésienne. Ils furent utilisés comme travailleurs forcés par les Chinois qui immigrèrent en nombre croissant pour mettre en valeur les terres, à tel point qu’ils se révoltèrent en 1732, révolte réprimée dans le sang. Les survivants se retirèrent dans les régions montagneuses du centre de l’île.

 

Quand, en 1895, après la 1ère guerre sino-japonaise, l’empire des Qing eut cédé l’île aux Japonais par le traité de Shimonoseki, les aborigènes furent l’objet d’études et enquêtes ethnologiques, mais, en même temps, les Japonais tentèrent de les « civiliser », en lançant une vaste campagne d’assimilation : ils furent astreints à se couper les cheveux, à renoncer à leurs pratiques traditionnelles, les tatouages en particulier, et furent traités dans l’ensemble en citoyens de troisième classe et main-d’œuvre sous-payée. Cette politique créa des tensions latentes.

 

En 1945, leur défaite entraîna le départ des Japonais de l’île. Quatre ans plus tard, cependant, débarquaient les troupes du Guomingdang, chassé du continent par l’arrivée des communistes au pouvoir, qui imposa une dictature assortie de la loi martiale. La politique d’assimilation reprit de plus belle. Le mandarin fut promu langue nationale, à l’exclusion des langues des minorités aborigènes ; avec leurs langues, celles-ci virent peu à peu disparaître leur culture, les jeunes sombrèrent dans l’alcool et la violence. Une réaction n’a commencé à apparaître qu’à partir des années 1990.

 

Les événements de Musha

 

Le point de départ de la réflexion et des recherches de Wuhe est ce qu’on appelle « les Evénements de Musha », ou Wushe (雾社) en chinois, intervenus pendant l’occupation japonaise, en 1930 ; l’histoire officiellechinoise en a fait une révolte indigène contre les Japonais, cela va bien au-delà.

 

Dans le climat de tension qui régnait alors, tout est parti d’un incident mineur : une bagarre lors d’un banquet de mariage. Tadao Mona, un jeune aborigène d’une tribu sedeq (sous-groupe des Atayal), offrit un verre d’alcool à un policier japonais qui le refusa sous prétexte que l’autre n’avait pas les mains propres, et, comme le jeune homme insistait, le frappa. L’incident devint affront lorsque, le lendemain, Tadao Mona tenta de lui exprimer ses regrets sans parvenir à se faire écouter.

 

Or, Tadao Mona était le fils du chef de la tribu sedeq de Mahepo, Mona Rudao. Celui-ci réunit alors plusieurs tribus pour venger l’affront envers son fils. Le 27 octobre 1930, profitant d'une manifestation sportive sur le terrain de sport d'une école à Musha, les Sedeq menés par Mona Rudao lancèrent une attaque surprise contre les Japonais et les décimèrent en utilisant une pratique traditionnelle, le « fauchage » de têtes ; les jeunes partirent à l’assaut le visage tatoué selon l’ancienne coutume sedeq qui signifiait leur passage à l’âge adulte et les faisait accéder au rang de « vrai sedeq », « a man in full », comme dit Tom Wolfe : « sediq bale » (赛德克.巴莱 saideke balai en chinois).

 

Ils laissèrent quelque 130 victimes sur le terrain. Ce fut le premier « incident de Musha » (雾社事件). Il fut en effet bientôt suivi de représailles sanglantes, les Japonais utilisant pour ce faire tout un arsenal d’armes modernes, dont raids aériens et gaz toxiques. Repliés à Mahepo, Mona Rudao et ses troupes refusèrent de se rendre et préfèrent se suicider en masse. Les quelques survivants sedeq furent regroupés par les Japonais dans deux centres où, le 25 avril 1931, à l'instigation des Japonais, des aborigènes d'une tribu proche des Sedeq, les Toda, se livrèrent à un massacre général, utilisant le même « fauchage de têtes » pour décapiterune bonne centaine de leurs congénères.

 

Le 6 mai 1931, les quelque trois cents rescapés furent déportés non loin de là, au lieu-dit l'Ile-entre-deux-eaux. Suicides et maladies réduisirent les rangs à un peu plus de deux cents individus, mais les descendants vivent toujours dans le village, rebaptisé Qingliu (清流).

 

Le mémorial dédié aux « survivants »

 des Evénements de Musha

 

En 1953, le gouvernement nationaliste taiwanais fit construire à Musha une stèle commémorant la résistance des Aborigènes contre les Japonais et, en 1997, une statue de Monao Rudao y fut érigée, pour le soixante-septième anniversaire des « Evénements ». En 2005, enfin, un « Mémorial des survivants » a été inauguré à Qingliu.

 

La signification des « Evénements » a ainsi été traduite en termes nationalistes, et promue en résistance aborigène à l’occupant japonais. En réaction à cette simplification

réductive, on a tendance aujourd’hui à en faire un symbole de la réaction d’un peuple à la disparition de sa culture. C’est un sujet qui participe de la réflexion générale, dans le monde d’aujourd’hui, sur la culture et l’identité d’un peuple. C’est surtout un sujet d’étude et de vifs débats à Taiwan aujourd’hui.

 

Le roman et son écriture

 

Wuhe a fait deux séjours à l’Ile-entre-deux-eaux, en 1997 et 1998, pendant lesquels il a mené une enquête sur les Evénements de Musha en vivant sur place et rencontrant les derniers survivants. Il s’en explique dans sa préface à la traduction du roman en français :

 

Ce roman porte sur trois choses :

En premier lieu, la question de la légitimité et des raisons d’être des « Evénements de Musha » ; ceux dont Mona Rudao fut l’instigateur, mais également l’épisode qui a suivi, connu sous le nom de « Seconds Evénements de Musha ».

En deuxième lieu, une expédition menée par la fille qui habitait la maison voisine de la mienne lorsque je séjournais au village.

Enfin mes rencontres et entretiens avec les « survivants » de ce village.

Ces différents sujets sont superposés dans l’écriture du roman, mêlés et travaillés d’un même souffle, ... parce que les trois sont présents simultanément dans la « survie ».

Pendant deux hivers successifs, en 1997 et 1998, j’ai habité parmi les Atayal, dans le village de Qingliu, l’ancienne ‘Ile-entre-deux-eaux ». J’y voyais souvent des grues blanches qui survolaient les rizières, et je me promenais dans le parfum des fleurs de prunier.

Les raisons qui m’ont fait écrire ce texte sont liées à la liberté de l’existence et à l’amour perdu à cause de la liberté.

 

Il rend compte dans son livre de cette expérience personnelle en entremêlant les rapports de ses entretiens, ses réflexions sur ce qu’il advint à Musha et sa vie au quotidien, avec les différents cafés de la journée, les réveils au petit matin, dans l’air froid de la montagne, les promenades et les rencontres au fil des jours…

 

Le résultat est un roman étonnant, écrit à la première personne, « d’un seul souffle », au rythme même de la pensée, ou plutôt des pensées qui s’enchaînent, comme dans la vie, par l’effet des circonstances, pratiquement sans hiatus, donc pratiquement sans ponctuation, quelques virgules de ci de là, pour reprendre le souffle, justement, et un rare point au milieu du discours, pour marquer une rupture qui est, en général, plus dans le temps que dans l’esprit.

 

Carle roman est une fête de l’esprit, une vision de l’intérieur : les Evénements « vécus comme un rêve ». Wuhe ne se contente pas d’expliquer l’histoire, il recrée les événements de l’intérieur, nous fait peu à peu visualiser concrètement le massacre et ses lendemains, ainsi que le fameux rite du « fauchage », offrant une description d’un lyrisme à la limite du fantastique des liens sensuels développés entre le faucheur et le fauché réduit à un crâne objet de dévotion ; surtout, il nous fait participer à un questionnement en profondeur sur ce fameux rite qui est au cœur même des événements, et sur la vision des événements que peut avoir l’homme d’aujourd’hui – c’est là sans doute le plus intéressant.

 

Les « Evénements de Musha » étaient devenus un mythe, il les désacralise, en quelque sorte, en les ramenant au présent. Pour ce faire, il s’intègre lui-même, en tant qu’observateur et narrateur, dans la réalité qu’il observe, et dont il fait partie en la revivant. Il désacralise aussi, nécessairement, les fameux « survivants » qu’on avait enfermés dans un passé muséifié, pour les faire resurgir au présent, eux aussi, confrontés aux problèmes du monde d’aujourd’hui, porteurs de mémoire, certes, mais vivants, donc ambivalents.

 

Il dit bien que l’histoire est quelque chose qui « s’éprouve » : « ma réflexion porte sur le fait que les « Evénements » se soient peu à peu pétrifiés, fossilisés, je les brandis et les extrais des blessures de l’histoire puis je les pose sur mon bureau devant la fenêtre afin de les examiner minutieusement… » Il est parti de la nécessité du « fauchage » comme nécessité historique, pour déboucher, après sa réflexion, sur la réfutation de cette normalité comme pulsion primitive, négation du libre-arbitre devenue priorité de l’existence dans le monde moderne. L’histoire doit constamment retrouver vie en s’inscrivant dans le contemporain.

 

Un questionnement multiple

 

Musha est aujourd’hui une petite ville de montagne du centre de Taiwan, habitée par des aborigènes Atayal, devenue un centre balnéaire et un site touristique célèbre pour ses paysages et ses cerisiers en fleurs. Mais les touristes ont tendance à ignorer que ce fut aussi, en 1930, le site de l’Incident de Musha, l’une des émeutes antijaponaises les plus sanglantes de l’histoire coloniale de Taiwan.

 

Wuhea fait un travail d’ethnographe ; son travail de terrain lui a permis de traiter de trois sujets dans son roman : 1. La légitimité et le déroulement de l’Incident de Musha, conduit par Mona Rudao, et de l’émeute suivante appelée « Second Incident de Musha ». 2. Un pèlerinage spirituel mené par une Atayal appelée dans le roman « la fille d’à côté ». 3. Diverses personnes rencontrées par Wuhe et interrogées. Le tout forme et reflète ces « vestiges de vie » qui sont le titre du roman.

 

Si les trois sujets sont imbriqués les uns dans les autres en formant une longue narration d’un seul paragraphe, c’est parce que, pour Wuhe, ce genre de trame narrative montre le caractère synchrone des trois sujets qui constituent une rubrique unique : les « vestiges de vie ».

 

Wuhe traite des interprétations tant coloniales que nationalistes de l’Incident de Musha en les faisant ressortir comme des produits de la même structure hégémonique. Pour Wuhe, l’important, en réécrivant l’Incident, est de faire connaître les « vestiges de vie » qui en ont découlé : pour lui, les souffrances subies par des Atayal résultent des processus de coercition et d’humiliation dans les décennies qui ont suivi l’incident, bien plus que de l’incident lui-même.

 

Son intention apparaît nettement dès le titre – Yusheng – qui provient d’une inscription sur une humble « tablette des survivants » (余生纪念碑) érigée par les Atayaleux-mêmes après l’incident, qui s’oppose à la grandiose stèle du gouvernement nationaliste. Pour les Atayal, cette stèle est dédiée aux morts, la leur est dédiée aux survivants. Le travail de mémoire est indispensable pour redonner vie aux morts ; c’est ce qu’a entrepris Wuhe. 

 

D’autres écrivains chinois, dans le passé, ont pris exemple de décapitations pour nourrir leurs analyses de la situation socio-politique en Chine : Lu Xun (鲁迅), en particulier, dont la vocation littéraire aurait été inspirée par une scène de Chinois décapités par les Japonais, lors d’une projection de films d’actualités à l’université au Japon.

 

Quant à Youhuan Yusheng (忧患余生) [3], il reconnaît, comme Lu Xun, que la sauvagerie et la cruauté sont partie intégrante de la civilisation chinoise, que la décapitation comme les traitements inhumains ont été pratiqués en Chine bien avant l’arrivée des étrangers, et que c’est une variante chinoise du côté obscur de la nature humaine.

 

On trouve aussi chez Wuhe des échos de la pensée de Shen Congwen (沈從文) dans la mesure où celui-ci cherche à trouver une réciprocité entre culture primitive et modernité : de façon analogue, Wuhe tentant de synchroniser culture aborigène et culture Han [4].

 

Mais, comme Wuhe l’indique clairement au début de son roman, il ne considère pas l’incident de Musha comme illustration d’un propos nationaliste ou postcolonial, mais plutôt comme illustration d’un moment spécifique où ont été confrontées la subjectivité aborigène et la souveraineté coloniale/nationaliste. Ce qui pose une série de questions : Dans quelle mesure l’attaque contre les Japonais peut-elle être interprétée comme un événement anticolonialiste ? Comment le rituel des chasseurs de tête peut-il être assimilé ou rapproché des pratiques traumatisantes de décapitation des Japonais ? …

 

Le point le plus polémique du roman est cependant le « Second Incident de Musha », le 25 avril 1931, qui apparaît comme une lutte entre tribus, les Toda étant manipulés par les Japonais. L’incident est en général passé sous silence, et considéré comme un acte de barbarie tribale. Il montre bien qu’il n’y avait pas de front uni de résistance au sein des aborigènes face à la répression japonaise.

 

Il est au contraire souligné par Wuhe qui en fait un argument de démythification du premier incident. C’est le second incident qui permet de donner sa véritable signification au premier. Il suggère que les tribus Atayal ont combattu les Japonais de la même manière qu’ils combattaient entre eux, lutte contre le Japon et lutte entre tribus relevant des mêmes principes. Finalement pratiques tribales des aborigènes rejoignent celles de la Chine impériale, et de toute civilisation indigène.

 


 

Traductions en français 

 

Les Survivants, traduit du chinois (Taiwan) par Esther Lin-Rosolato et Emmanuelle Péchenart, Actes Sud, collection Lettres taiwanaises, juin 2011. Préface et notes par Angel Pino et Isabelle Rabut.

 

Le recueil des ossements, trad. Emmanuelle Péchenart, éd. Marie Barbier, mai 2023.

 


 

A voir en complément

 

Le documentaire « Pusu Qhuni »  ou « The Rest of Life -

Seediq Bale » (余生赛德克巴莱)  réalisé par Tang Hsiang-chu (汤湘竹), produit par Wei Tesheng, 2013. 

Projeté le 30 septembre 2015 à l’Inalco, lors de la journée autour de Wuhe et de son roman Les Survivants.

  

Très beau documentaire de 154’ qui regroupe analyses des événements de Musha et entretiens avec un grand nombre de survivants, dans un argument poétique et lyrique, et des paysages superbement photographiés.

 

La traduction en français

 

Le documentaire Pusu Qhuni


 


[1] Selon la traduction d’Esther Lin-Rosolato et Emmanuelle Péchenart, Actes Sud, coll. Lettres taiwanaises, juin 2011.

Sur le film « Seedig Bale », voir : www.chinesemovies.com.fr/films_Wei_Tesheng_Seediq_Bale.htm

[2] Voir Opening Doors : Countermemory in Wuhe's Early Short Stories, Christopher Neil Payne, in Modern Chinese Literature and Culture, Vol. 20, No. 1 (Spring 2008), pp. 173-217 : l’auteur analyse les “contre-mémoires” proposes par Wuhe dans ces nouvelles, en replace cette exploration dans le contexte général de l’émergence d’une préoccupation générale pour la mémoire et l’histoire chez les écrivains taïwanais pendant la même période.

[3] Il commence son roman « Paroles de femmes surprises » par une scène de résidents pékinois se dépêchant de hisser le drapeau japonais pour ne pas être victimes de représailles après la chute de la Cité interdite.

[4] Voir l’analyse de David Der-Wei Wang dans son ouvrage The Monster That Is History : History, Violence, and Fictional Writing in 20th Century China, University of California Press, 2004 (pp 30 &sq).

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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