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				« La boutique de la famille Lin »  
				
				《林家铺子》 : 
				
				
				la nouvelle de Mao Dun (茅盾)
				et le film de Shui Hua (水华) 
				par Brigitte Duzan, 30 novembre 2011          
				
				Rarement une œuvre littéraire et son adaptation 
				cinématographique n’auront été à la fois aussi proches et aussi 
				différentes. Ecrite pour l’une, réalisée pour l’autre, à moins 
				de vingt ans de distance, elles reflètent aussi bien le fossé 
				entre les deux époques que les similarités qui les rapprochent, 
				au travers de leurs auteurs. 
				          
				I. La nouvelle.          
					
						| 
						
						« La boutique 
						de la famille Lin » (《林家铺子》) fait partie de la série de nouvelles écrites par
						Mao Dun (茅盾)
						
						en 1932, sous le titre général de « trilogie rurale » (“农村三部曲”) , dont, en particulier, la première, « Les 
						vers à soie du printemps » (《春蚕》),
						avec 
						laquelle elle est souvent publiée. 
						
						
						          
						
						Place dans 
						l’œuvre de Mao Dun 
						
						          
						
						Les deux 
						nouvelles forment en effet deux pendants d’une même 
						histoire, celle de la ruine de deux catégories sociales 
						traditionnelles en Chine à cette époque, sous les coups 
						de facteurs conjugués : la situation politique, 
						intérieure et extérieure, la crise économique qui en 
						résulte, mais qui tient aussi à l’obsolescence de 
						structures traditionnelles qui ne peuvent s’adapter pour 
						résister à la concurrence, surtout étrangère, sans 
						oublier la corruption généralisée et la déliquescence du 
						gouvernement.  |  | 
						 
						La nouvelle |           
				
				Les deux secteurs sociaux en déshérence sont, dans le cas de la 
				« trilogie », les petits paysans, dans celui de « La boutique de 
				la famille Lin », les boutiquiers des petites villes. Le tableau 
				sera complété en 1933 par le roman « Minuit » (《子夜》) qui forme le troisième 
				volet de l’analyse de la décomposition de la société chinoise de 
				l’époque : il concerne cette fois l’industrie métropolitaine, et 
				en l’occurrence un industriel de Shanghai qui, lui aussi, se bat 
				vainement contre le mécanisme implacable de l’Histoire. 
				          
				
				Fil narratif de la 
				nouvelle  
				
				          
				
				Achevée en juin 1932, « La boutique de la famille Lin » est en 
				sept parties : cinq plus une partie introductive et une brève 
				conclusion. C’est une nouvelle de taille moyenne, mais 
				relativement courte, écrite dans un style précis et direct, 
				s’appuyant sur les dialogues, sans descriptions superflues. 
				          
				1. 
				Dès la première page, Mao Dun entre de plain pied dans son 
				sujet en évoquant le contexte politique tendu du début de 
				l’année où il écrit, alors que le Japon a envahi la Mandchourie 
				: la jeune Lin, fille unique du boutiquier Lin, rentre chez elle 
				après ses cours et s’affale sur son lit, attristée par les 
				critiques dont elle a été l’objet à l’école parce qu’elle porte 
				des vêtements faits avec des soieries… japonaises, ces mêmes 
				soieries qui sont en train de ruiner l’industrie locale et, 
				production de l’ennemi, ont été interdites par le gouvernement.
				 
				          
				La 
				situation est évoquée en quelques lignes dès le troisième 
				paragraphe : la jeune fille, étonnée que sa mère ne soit pas 
				venue comme d’habitude quand elle rentre de l’école, prête 
				l’oreille aux voix étouffées qui viennent de la pièce d’à côté… 
				
				林小姐在床上又翻一个身,翘起了头,打算偷听妈和谁谈话,是那样悄悄地放低了声音。 
				
				然而听不清,只有妈的连声打呃,间歇地飘到林小姐的耳朵。忽然妈的嗓音高了一些,似乎很生气,就有几个字听得很分明: 
				
				——这也是东洋货,那也是东洋货,呃!…… 
				
				La jeune Lin se 
				retourna sur son lit, releva la tête et prêta l’oreille, 
				essayant de déceler avec qui sa mère pouvait bien parler aussi 
				bas. Mais elle ne réussit pas à entendre précisément ce qui se 
				disait, seuls lui parvenaient les hoquets intermittents de sa 
				mère. Puis, soudain, celle-ci éleva la voix, comme si elle était 
				en colère, et proféra quelques mots très clairs : «--  mais ce 
				sont des marchandises japonaises, ce sont des marchandises 
				japonaises, hic !... » 
				          
				On 
				a tout de suite un aperçu des caractères et de la mentalité des 
				trois personnages de la famille : la jeune Lin préoccupée par ce 
				qu’elle va bien pouvoir mettre à l’école, la mère affolée qui ne 
				peut comprimer son hoquet nerveux et le père cherchant les 
				moyens de s’en sortir ; mais cette introduction est aussi une 
				évocation très précise des difficultés dans lesquelles se débat 
				monsieur Lin, aux prises avec des affaires en déficit et 
				l’interdit qui bloque son commerce, fondé sur les marchandises 
				japonaises importées, interdit qu’il va tenter de contourner en 
				négociant un pot de vin avec le chef de la guilde des marchands, 
				pour qu’il ferme les yeux. Tout s’achète, suggère Mao Dun. 
				          
				2. 
				La deuxième partie montre monsieur Lin dans sa boutique : le pot 
				de vin a de toute évidence été accepté, les marchandises 
				japonaises sont reconverties en marchandises nationales, et la 
				vitrine arbore une affiche alléchante « en imitation des grands 
				magasins de Shanghai » (摹仿上海大商店的办法): « Affaires en or, 10% de réduction » (“大廉价照码九折”).
				 
				          
				
				C’est la période des fêtes, une semaine avant le Nouvel An – 
				détail qui n’est pas anodin, car c’est la période où, 
				traditionnellement en Chine, on solde ses dettes, matérielles et 
				morales – période aussi où l’on achète des cadeaux ; mais les 
				paysans venus de leurs villages faire des emplettes n’ont pas 
				d’argent pour payer : les ventes de riz sont parties en fumée 
				pour payer les loyers aux propriétaires et les intérêts aux 
				usuriers : 
				
				这一切,林先生都明白,他就觉得自己的一份生意至少是间接的被地主和高利贷者剥夺去了。 
				
				Tout cela, monsieur Lin 
				le comprenait très bien, une partie au moins de son commerce 
				était engloutie par les usuriers et les propriétaires. 
				          
				A 
				la fin de la journée, en dépit des quelques ventes réalisées, 
				les comptes restent catastrophiques : entre ce que monsieur Lin 
				doit à ses fournisseurs de Shanghai et ce que lui doivent les 
				clients, le total est de deux mille dollars ! 
				          
				
				Sur quoi arrive un autre personnage important dans l’histoire : 
				une « vieille femme de plus de cinquante ans » (五十多岁的一位老婆子), 
				 madame Zhu (朱三太), qui entre toute tremblotante dans la boutique (巍颤颤地走进店来), 
				mais avec son livre de compte – elle a prêté trois cents dollars 
				à monsieur Lin, c’est la principale source de son capital, et 
				elle vient réclamer ses intérêts de retard, neuf dollars. C’est 
				la recette de la journée. Elle repart avec. 
				          
				
				Mais monsieur Lin pense à ses deux autres prêteurs, monsieur 
				Chen et la veuve Zhang, qui ont investi respectivement deux 
				cents et cent cinquante dollars (陈老七的二百元和张寡妇的一百五十元) : 
				encore dix dollars d’intérêt qu’il aurait à payer. Plus 
				l’échéance due au grossiste de Shanghai…  
				          
				3. 
				Les deux jours suivants, les ventes marchent bien, mais chacune 
				est réalisée à perte. Le pauvre boutiquier est pris dans un 
				tourment intérieur et inquiet d’être la risée de la concurrence 
				: 
				
				偶尔他偷眼望望斜对门的裕昌祥,就觉得那边闲立在柜台边的店员和掌柜,嘴角上都带着讥讽的讪笑,似乎都在说:“看这姓林的傻子呀,当真亏本放盘哪!看着罢,他的生意越好,就越亏本,倒闭得越快!” 
				
				Lorsqu’il regardait à 
				la dérobée le magasin d’en face, il avait l’impression que, 
				derrière leur comptoir, le propriétaire et les vendeurs 
				arboraient un sourire railleur, comme s’ils 
				disaient : « Regardez donc ce pauvre idiot de Lin, il vend à 
				perte ! Plus il vend, plus il perd, et plus vite il va être 
				obligé de fermer ! » 
				          
				Le 
				chef de la guilde des marchands, de son côté, vient le 
				féliciter, mais lui suggère de ne pas « oublier » le responsable 
				local du Guomingdang, le commissaire Bu (卜局长), pour qu’il n’ait pas l’idée d’intervenir « sous la pression des 
				jaloux ». 
				          
				Le 
				pire, c’est que son employé Shousheng (寿生), 
				envoyé à la campagne tenter de se faire payer les factures 
				restées impayées, n’est toujours pas revenu. Des rumeurs courent 
				que son bateau a été attaqué par des pirates… En fait, sa fille 
				revient avec la nouvelle que Shanghai a été bombardée, le 
				quartier de Zhabei est réduit en cendres (闸北烧光了) ! (1). 
				          
				Du 
				coup, l’envoyé du grossiste de Shanghai veut rentrer au plus 
				vite avant que les routes soient coupées, et veut être payé 
				illico avant de partir. Monsieur Lin va plaider un prêt 
				supplémentaire auprès du banquier local, mais celui-ci lui 
				demande au contraire de rembourser ce qu’il doit. L’étau se 
				resserre. 
				          
				En 
				rentrant chez lui, il rencontre le vieux Chen qui lui apprend 
				que les soldats ont extorqué de l’argent à la guilde des 
				marchands. Il rentre en frémissant, en pensant qu’il va devoir 
				payer sa contribution… 
				          
				4. 
				Il se met à tomber une pluie glaciale qui se tourne en neige et 
				fait encore plus fuir les clients. Tout dépend désormais de 
				l’argent que va rapporter Shousheng. Mais quand il arrive, 
				couvert de boue, l’argent qu’il rapporte ne suffit même pas à 
				payer la note du grossiste. En fait, le sachant dans une passe 
				difficile, tout le monde fait pression sur le malheureux Lin, du 
				Guomingdang aux  banquiers et aux créditeurs.  
				          
				
				Mao Dun s’arrête alors pour l’une des rares descriptions de la 
				nouvelle, qui constitue comme l’apogée du destin désormais 
				inéluctable du boutiquier – avec une logique implacable, 
				l’auteur a tiré un à un tous les fils de sa narration, il ne 
				reste plus qu’à amorcer la ‘chute’ -  alors, arrivé à ce point, 
				il fait une pause, comme pour considérer la situation : 
				 
				
				雪是愈下愈密了,街上已经见白。偶尔有一条狗垂着尾巴走过,抖一抖身体,摇落了厚积在毛上的那些雪,就又悄悄地夹着尾巴走了。自从有这条街以来,从没见过这样冷落凄凉的年关!而此时,远在上海,日本军的重炮正在发狂地轰毁那边繁盛的市廛。 
				
				La neige tombait en 
				flocons de plus en plus épais, la rue était déjà blanche. Un 
				chien passait de temps à autre en tremblant de tout son corps, 
				la queue basse, s’arrêtant au passage pour secouer la neige 
				accumulée sur ses poils avant de repartir, la queue toujours 
				entre les pattes. Jamais la rue n’avait connu une saison de 
				Nouvel An aussi froide et désolée ! Et pendant ce temps, là-bas, 
				à Shanghai, l’artillerie lourde japonaise était en train de 
				sauvagement pilonner cette prospère métropole commerciale 
				(2). 
				          
				5. 
				Résultat : après le Nouvel An, vingt huit magasins ferment, y 
				compris les deux qui devaient trois cent dollars à monsieur Lin 
				et dont les propriétaires se sont enfuis. Quant à monsieur Lin, 
				il est sous la surveillance de la banque : toutes ses recettes 
				doivent aller à payer son découvert. 
				          
				
				Pourtant, l’atmosphère s’est améliorée, comme le temps. 
				Néanmoins, alors que c’est la fête du temple de Guandi (关帝庙) 
				(2), les marchands ambulants ne gagnent même pas assez d’argent 
				pour se payer à manger. Les seuls qui font recette sont des 
				acrobates, note ironiquement Mao Dun :  
				
				只有那班变把戏的出了八块钱的大生意,党老爷们唤他们去点缀了一番“升平气象”。 
				
				Il n’y eut que la 
				troupe d’acrobates pour se faire la somme fabuleuse de huit 
				dollars, ils avaient été engagés par les chefs du Guomingdang 
				pour contribuer à « promouvoir une atmosphère de paix ». 
				 
				          
				
				Dans ces circonstances difficiles, Shousheng arrive avec une 
				lueur d’espoir : les gens fuient Shanghai, tous ces réfugiés 
				vont avoir besoin de produits de première nécessité…Monsieur Lin 
				a alors l’idée d’une vente promotionnelle, toujours « à la 
				manière des grands magasins de Shanghai », et appelle sa fille 
				pour préparer une grande affiche : « Grande promotion, tout à un 
				dollar » (“大廉价一元货”). 
				          
				Et 
				les affaires marchent comme escompté. Mais il y a quelques 
				ombres au tableau : la banque a envoyé un employé collecter 80% 
				des recettes, et les trois prêteurs ont demandé un remboursement 
				au moins partiel de leurs avoirs. Monsieur Lin décide d’aller 
				voir le chef de la guilde pour obtenir son soutien. 
				 
				        
				  
				
				Celui-ci transmet alors au malheureux boutiquier un message 
				fatidique qui va sceller son destin : 
				“有一件事,早就想对你说,只是没有机会。镇上的卜局长不知在哪里见过令爱来,极为中意;卜局长年将四十,还没有儿子,屋子里虽则放着两个人,都没生育过;要是令爱过去,生下一男半女,就是现成的局长太太。呵,那时,就连我也沾点儿光呢!” 
				
				« Il y a une chose que 
				je veux vous dire depuis longtemps, mais je n’en ai jamais eu 
				l’occasion. Je ne sais pas où le commissaire Bu a vu votre 
				fille, mais elle a attiré son attention. Il a quarante ans, et 
				n’a pas de fils. Il a bien deux femmes, mais aucune n’a 
				d’enfant. Si votre fille accepte d’aller chez lui, et lui donne 
				un enfant, garçon ou même fille, elle peut être assurée qu’il 
				l’épousera.  Ah, et alors, même moi en partagerai la gloire ! » 
				          
				Et 
				d’ajouter devant l’air consterné de son interlocuteur : 
				“我们是老朋友,什么话都可以讲个明白。论到这种事呢,照老派说,好像面子上不好听;然而也不尽然。现在通行这一套,令爱过去也算是正的。--况且,卜局长既然有了这个心, 
				不答应他有许多不便之处;答应了,将来倒有巴望。我是替你打算,才说这个话。” 
				
				« Nous sommes de vieux 
				amis, il est normal de discuter de ce genre de choses. Selon les 
				anciennes traditions, ce genre d’arrangement ne serait pas bon 
				pour votre face. Mais aujourd’hui, cela a changé, c’est devenu 
				commun. En outre, puisque c’est ce que désire le commissaire Bu, 
				il ne serait pas bon de refuser ; si vous acceptez, en revanche, 
				vous pouvez espérer en l’avenir. Si je vous dis cela, c’est 
				uniquement dans votre intérêt. »  
				          
				Il 
				rentre atterré chez lui et la nouvelle sème la désolation dans 
				le ménage. Mais, le lendemain, les affaires marchent mieux que 
				jamais. Les clients s’arrachent la marchandise. Monsieur Lin 
				trouve cependant cela étrange, presque inquiétant. Et en effet, 
				c’est parce que la rumeur s’est répandue qu’il est sur le point 
				de fermer et qu’il liquide son stock… 
				          
				
				Sur quoi deux gendarmes viennent le chercher pour l’emmener au 
				siège du Guomingdang. 
				          
				6. 
				Il y est détenu, officiellement, pour l’empêcher de s’enfuir 
				avec l’argent qui lui reste, comme rapporte Mao Dun, ici encore 
				avec ironie : 
				…然而林先生除有庄款和客账未清外,还有朱三阿太,桥头陈老七,张寡妇三位孤苦人儿的存款共计六百五十元没有保障,党部里是专替这些孤苦人儿谋利益的,所以把林先生扣起来,要他理直这些存款。 
				
				… c’est que monsieur 
				Lin, outre ses dettes envers la banque et son grossiste, devait 
				aussi six cents cinquante dollars à ces trois malheureux 
				créanciers, madame Zhu, le vieux Chen et la veuve Zhang, il 
				s’agissait de les protéger, le Guomingdang était 
				particulièrement soucieux du sort de ces pauvres gens, alors il 
				détenait monsieur Lin jusqu’à ce qu’il les ait réglés. 
				          
				
				Shousheng va voir le chef de la guilde, mais il s’avère que 
				c’est le commissaire Bu qui fait pression… Finalement le 
				boutiquier est relâché moyennant deux cents dollars 
				supplémentaires, trouvés en vendant une partie du stock au 
				concurrent d’en face qui a partie liée avec les deux autres. 
				          
				
				Désormais perdu, il s’enfuit avec sa fille, secrètement mariée 
				avec Shousheng, celui-ci restant avec madame Lin pour gérer au 
				mieux la situation. 
				          
				7. 
				La boutique est fermée. La banque et les autres gros créanciers 
				se disputent ce qui reste. Deux policiers gardent l’entrée. 
				Arrive madame Zhu, bientôt rejointe par la veuve Zhang en 
				pleurs, son enfant dans les bras. Le vieux Chen sort de la 
				boutique : ils se sont tout distribué, dit-il, ils n’ont rien 
				laissé. La veuve Zhang redouble de pleurs : elle a perdu toutes 
				ses économies. 
				          
				La 
				foule gronde, les pousse à aller se plaindre au bureau du 
				Guomingdang. Il est gardé par la police, une échauffourée 
				s’ensuit, les policiers se mettent à frapper les gens qui 
				fuient dans la plus grande confusion : 
				
				朱三阿太老迈,跌倒了。张寡妇慌忙中落掉了鞋子,给人们一冲,也跌在地下,她连滚带爬躲过了许多跳过的和踏上来的脚,站起来跑了一段路,方才觉到她的孩子没有了。看衣襟上时,有几滴血。 
				
				“啊哟!我的宝贝!我的心肝!强盗杀人了,玉皇大帝救命呀!” 
				
				她带哭带嚷的快跑,头发纷散;待到她跑过那倒闭了的林家铺面时,她已经完全疯了! 
				
				La vieille madame Zhu 
				tomba. Dans sa précipitation, la veuve Zhang perdit une 
				chaussure, et, bousculée, tomba elle aussi ; elle réussit, en se 
				faufilant et rampant, à éviter les pieds qui menaçaient de la 
				piétiner, puis à se redresser et courir un bon bout de chemin, 
				c’est alors seulement qu’elle réalisa que son enfant n’était 
				plus là. Baissant les yeux, elle vit qu’il y avait des tâches de 
				sang sur le devant de sa veste.  
				
				«  Ah ! Mon trésor ! 
				Fruit de mes entrailles ! Ces bandits l’ont tué, Empereur de 
				Jade, au secours ! » 
				
				Elle se remit à courir 
				en pleurant et se lamentant, les cheveux en désordre ; quand 
				elle passa devant la boutique fermée de la famille Lin, elle 
				avait déjà complètement perdu l’esprit. 
				          
				
				Clés de lecture 
				          
				
				Mao Dun fait preuve, dans cette nouvelle, d’un remarquable 
				talent de conteur : le ton est vif et soutenu, avec des pointes 
				d’humour, il n’y a pas de temps mort, pas de descriptions 
				inutiles qui viendraient distraire l’attention. Le fil narratif 
				est tendu à l’extrême pour, en quelques pages, dresser un 
				tableau satirique des diverses strates de la société d’une 
				bourgade de province, non loin de Shanghai, et conduire le récit 
				à sa fin ultime : la folie de la veuve privée de ses économies, 
				victime indirecte de la faillite de la boutique où elle les 
				avait investies. 
				          
				Le 
				récit a un aspect de pamphlet politique et propagande 
				anti-nationaliste, avec ses attaques récurrentes et sardoniques 
				contre la corruption et l’hypocrisie des cadres du Guomingdang. 
				Il a aussi un côté satire sociale, montrant les pauvres 
				exploités par les pouvoirs établis et les responsables à tous 
				les échelons. Et la fin est digne de Victor Hugo. 
				          
				Ce 
				n’est cependant pas l’aspect essentiel. « La boutique de la 
				famille Lin » est un récit quasi allégorique. Mao Dun a pris 
				soin de n’en préciser ni le lieu ni le cadre précis. On ne sait 
				pratiquement rien de cette boutique, comme on ne sait 
				pratiquement rien de l’aspect physique des personnages. Ils sont 
				typés : la jeune Lin, frivole comme une écolière de son âge, sa 
				mère affligée d’un tic nerveux et disciple de Guanyin, la 
				créancière Zhu vieille et tremblotante, et la veuve Zhang en 
				pleurs, son enfant dans le bras. Quelques traits suffisent à le 
				présenter : ils sont emblématiques. 
				          
				
				Même les événements extérieurs sont juste évoqués : le 
				bombardement de Shanghai, la destruction du quartier de Zhabei, 
				et, malgré la difficulté des communications, l’afflux soudain de 
				réfugiés. Il n’est pas besoin de préciser : quand Mao Dun écrit, 
				ces événements sont encore très clairs dans les mémoires. Mais 
				là encore, ils ne sont pas décrits longuement, ce sont juste des 
				éléments qui concourent à la trame de son récit. 
				 
				          
				
				Mao Dun ne décrit pas la faillite du boutiquier Lin pour 
				elle-même : elle est prise comme symbole de la faillite de toute 
				la chaîne de boutiques du même genre qui sont condamnées 
				inéluctablement à disparaître comme les éleveurs de vers à soie 
				étaient condamnés à disparaître dans « Les vers à soie du 
				printemps », et comme l’industriel de « Minuit » le sera à son 
				tour dans le roman que Mao Dun écrira l’année suivante. 
				          
				Il 
				s’agit d’une lecture marxiste de l’histoire de l’époque. La 
				modernité est en marche, la vieille société doit disparaître, et 
				elle va disparaître inéluctablement, pour laisser place à une 
				société capitaliste, avec tous ses défauts qui la condamneront à 
				son tour pour laisser la place, en dernier ressort, à la société 
				communiste.  
				          
				
				Mao Dun trace avec une habileté consommée les contradictions qui 
				condamnent son petit boutiquier, le réseau de dettes où il 
				s’enfonce peu à peu jusqu’à en être étouffé, le dernier coup 
				venant cependant des restes de la vieille société « féodale » 
				que même Mao aura du mal à éradiquer. Mao Dun démonte le 
				mécanisme de l’histoire en marche. 
				          
				
				Texte chinois en entier :
				
				www.my285.com/xdmj/maodun/05.htm 
				          
				II. Le 
				film     
				                 
					
						| 
						
						Le film éponyme 
						de Shui Hua (水华) 
						a été réalisé en 1959. C’est une autre époque, appelant 
						un autre discours. Si le scénario de Xia Yan (夏衍) 
						est une adaptation fidèle de la nouvelle quant à sa 
						trame générale, il tire, en revanche, le récit vers le 
						mélodrame. 
						
						          
						
						Le film est en 
						cela dans la lignée des mélodrames de la période d’or du 
						cinéma chinois, ceux du cinéma de gauche des années 
						1930, dont Xia Yan fut justement l’un des principaux 
						scénaristes. Il est aussi à replacer dans le contexte de 
						l’époque de sa réalisation, où il apparaît sous un jour 
						quelque peu ambigu. 
						
						          
						
						Le contexte de 
						1959          
						Lorsque le 
						film a été réalisé, les Chinois  |  | 
						 
						Affiche du film |  
				avaient déjà connu 
				dix ans de marxisme, dix années de difficultés, de drames et de 
				campagnes diverses, culminant dans la campagne antidroitière de 
				1957. En 1958, avec le Grand Bond en avant, une sorte de délire 
				s’est emparée de la Chine : il faut rattraper l’Angleterre en 
				quinze ans ! D’où collectivisation accélérée, création des 
				communes populaires, etc…           
					
						| 
						
						 
						Affiche de propagande pour le Grand Bond 
						en avant, 1959 « Frappez encore plus  
						fort le tambour appelant au combat 
						 
						du Grand Bond en avant » |  | 
						Et ce 
						délire n’épargne pas le cinéma car Le Grand Bond en 
						avant nécessite une mobilisation de masse, et les films 
						sont jugés essentiels pour créer l’enthousiasme 
						productiviste nécessaire pour gagner la bataille de 
						l’acier.          
						Le 
						mouvement est d’abord quantitatif, comme dans le reste 
						de l’économie : il faut multiplier les films pour 
						toucher le public des campagnes dans les coins les plus 
						reculés, et pour cela multiplier les studios et les 
						équipe de projection ambulantes. Dans la première moitié 
						de 1959, dix nouveaux studios voient le jour. C’est 
						l’équivalent des « hauts fourneaux de village » qui 
						sortaient de terre un peu partout à l’époque. Le cinéma 
						répond au slogan en vigueur : « [produire] plus, plus 
						vite, mieux et moins cher ».   
						
						          
						
						Mais le Parti 
						dicte aussi le contenu. Il faut donner, ou redonner, foi 
						dans le régime pour que les Chinois aient le cœur à 
						l’ouvrage. Et cela passe par la démonstration prouvant 
						que le régime féodal opprimait et que le 
						 |  
						
						capitalisme 
				conduisait à la ruine du peuple, outre l’éloge de
				l’ardeur au travail (collectif). Malgré tout, en 1959, certains 
				cinéastes apportent quelques corrections au « simplisme 
				ouvriériste » de l’année précédente (4). Le mouvement du Grand 
				Bond en avant ne faisait plus l’unanimité, les difficultés 
				s’accumulaient, le Bureau politique du Parti lui-même était 
				divisé sur la ligne à tenir. 
				          
				
				Le dixième anniversaire de la fondation de la République 
				entraîne une nouvelle mobilisation des cinéastes, longuement 
				préparée. Le studio de Pékin, en particulier, apporte une 
				importante contribution : quatre des sept meilleurs films en 
				couleur de l’année, dont « La boutique de la famille Lin ». Il 
				travailla sous l’égide du comité municipal du Parti de la 
				capitale qui constitua un groupe de spécialistes, du monde 
				culturel et politique, pour établir une liste de sujets 
				reflétant l’expérience collective révolutionnaire du peuple 
				chinois au cours des années 1920 et 1930.  
				          
				
				Le rôle de Xia Yan          
					
						| 
						
						Né en 1900, 
						Xia Yan était l’un des nombreux intellectuels partis 
						étudier au Japon aux lendemains du mouvement du 4 mai. 
						Entré au Guomingdang lors de la visite de Sun Yat-sen en 
						1924, expulsé du Japon pour ses activités d’extrême 
						gauche, il revient en Chine, pour rejoindre le Parti 
						communiste à Shanghai en juin 1926, est un temps 
						emprisonné par le Guomingdang puis relâché mais rayé des 
						rangs du parti.  
						
						          
						
						A Shanghai, il 
						concentre ensuite toute son énergie à développer le 
						théâtre et le cinéma de gauche. Il est l’un des membres 
						fondateurs de la Ligue des écrivains de gauche en 1930, 
						puis de la Ligue des dramaturges de gauche. Il est, avec 
						Hong Shen (洪深)
						
						
						et Tian Han (田汉) 
						(5), l’un des scénaristes les plus influents à Shanghai 
						au début des années 1930, lorsque les dramaturges du 
						Parti  |  | 
						
						 
						Xia Yan |  
				
				s’infiltrent dans les studios pour créer le cinéma de gauche ; 
				on le retrouve au générique des grands films de la Mingxing de 
				la période, avec Hong Shen.. Comme Hong Shen également, il joue 
				alors un rôle important dans le développement de l’écriture 
				cinématographique ; il y a d’ailleurs en Chine un prix Xia Yan 
				décerné chaque année dans ce domaine.                   
					
						| 
						
						 
						Monsieur Lin dans son magasin |  | 
						
						Pendant la 
						guerre, comme ses collègues, il quitte Shanghai, part 
						d’abord à Hong Kong, puis, lors de l’occupation de la 
						ville par les Japonais, en 1941, fuit à Guilin puis à 
						Chongqing où il écrit des pièces de propagande. Quand il 
						revient à Shanghai à la fin de la guerre, comme
						
						
						Mao Dun (茅盾), 
						il devient alors lui aussi un personnage important du 
						nouveau régime. Il est nommé vice-ministre de la culture 
						en 1955.  
						
						          
						
						Il continue à 
						écrire quelques pièces, mais  |  
						
						se
				consacre surtout au cinéma qui est favorisé par le régime comme 
				principal outil de propagande. L’un de ses plus célèbres 
				scénarios de la période est « Le Sacrifice du Nouvel An » (《祝福》), 
				d’après la nouvelle de 
				Lu Xun, 
				mis en scène par Sang Hu (桑弧) 
				en 1956, trois ans donc 
				avant « La boutique de la famille Lin ».          
					
						| 
						
						Ce scénario a 
						cependant une longue histoire. Xia Yan avait eu l’idée 
						d’adapter la nouvelle dès qu’elle avait été publiée, en 
						1933, dans une édition qui comportait également
						« Les vers à soie du 
						printemps »  
						
						(《春蚕》),
						comme ce 
						sera souvent le cas par la suite. Mais il dut alors se 
						contenter d’adapter cette nouvelle, qui fut mise en 
						scène par Cheng Bugao 
						(程步高)
						
						
						(6). |  | 
						 
						Monsieur Lin épluchant ses comptes |           
				
				Lorsqu’il reprend son projet, en plein Grand Bond en avant, il 
				est obligé de se plier aux contraintes imposées par la ligne 
				idéologique de l’heure, surtout compte tenu de sa fonction de 
				vice-ministre. Il reprend donc la trame narrative de Mao Dun en 
				l’infléchissant vers le mélodrame type années trente, en mettant 
				l’accent  
				sur les misères du peuple dans l’ancienne société. Pour Mao Dun, 
				quand il écrit sa nouvelle, le communisme restait du domaine du 
				futur ; en 1959, cela fait dix ans qu’il y a en Chine un régime 
				communiste, il s’agit de le glorifier pour avoir révolutionné la 
				société.          
					
						| 
						
						 
						Lin et le vieux Chen |  | 
						
						Le film a son 
						lot de méchants bien trempés, et le petit boutiquier est 
						présenté comme un marchand peu scrupuleux qui entraîne à 
						la ruine les trois malheureux qui ont eu le malheur de 
						lui confier leurs économies gagnées à la sueur de leur 
						front. Le film s’achève sur une scène de panique et de 
						massacre bien plus dramatique que dans la nouvelle, le 
						chef de la police, furieux de s’être fait berner par Lin 
						qui a réussi à 
				s’enfuir avec sa fille, faisant tirer sur la foule. |           
				Le 
				film annonce d’ailleurs textuellement au début : ceci est 
				l’histoire « des gros poissons qui mangent les petits, et des 
				petits poissons qui mangent les crevettes » (“大鱼吃小鱼,小鱼吃虾米”), 
				celle d’une société pré-révolutionnaire où les pauvres et les 
				sans grade sont les victimes désignées.          
					
						| 
						
						Pourtant, Xia 
						Yan garde malgré tout une indépendance d’esprit qui fait 
						du film une œuvre à part dans la production 
						cinématographique de l’année. Prendre une famille 
						petite-bourgeoise comme centre du scénario était déjà 
						peu orthodoxe à l’époque. Mais, en outre, le boutiquier 
						n’est pas dépeint de manière entièrement négative ; Xia 
						Yan laisse planer le doute sur son statut d’exploiteur 
						ou d’exploité. C’est ainsi qu’il l’a souligné dans une 
						lettre à Xie Tian (谢添), l’acteur qui interprète le rôle dans  |  | 
						
						 
						Madame Lin sort ses 
						économies et 
						 donne sa fille en 
						mariage à Shousheng |  
				
				le film : « On ne peut pas traiter Lin comme un personnage cent 
				pour cent négatif, ce qui n’est pas une raison non plus pour le 
				présenter de façon sympathique. » (7) 
				          
				
				La réalisation de Shui 
				Hua          
					
						| 
						
						Shui Hua (水华) 
						était un réalisateur très populaire en Chine, et prisé 
						du régime, depuis le grand succès de son film « La fille 
						aux cheveux blancs » (《白毛女》), 
						produit au studio du Dongbei en 1950 (8). Il est ensuite 
						passé au studio de Pékin (北京电影制片厂) 
						qui a produit « La boutique de la famille Lin ». 
						 
						
						          
						
						Ce studio était 
						le fer de lance du régime, tout particulièrement en 
						matière de cinéma en couleur. Une grande partie 
						du personnel avait été envoyé en Union soviétique se 
						former à ces techniques pendant trois ans, de 1953 à 
						1956. Et c’est justement « Le Sacrifice du Nouvel An » 
						qui marque, en 1956, le résultat concret de cet 
						apprentissage au studio de Pékin, le studio de Shanghai 
						ayant pour sa part sorti deux ans auparavant le premier 
						film en couleur, réalisé sur pellicule Sovcolor, « Liang 
						Shanbo et Zhu Yingtai » (《梁山伯与祝英台》), 
						de Sang Hu.  |  | 
						 
						Shui Hua |           
				
				 « La boutique de la famille Lin » confirme l’avancée du studio 
				de Pékin dans ce domaine, avec des couleurs atténuées comme dans 
				le film de Sang Hu. Mais le film reflète aussi l’art de la 
				mise en scène de Shui Hua, avec en particulier des plans 
				généraux de foule dans la rue, de marchandises exposées sur les 
				étals, de tables dans les salons de thé, filmés à distance avec 
				la caméra montée sur grue. Le film invente des images pour 
				illustrer une nouvelle qui en est avare, et s’appuie sur des 
				acteurs parfaitement choisis pour le faire. Chaque œuvre utilise 
				les ressources propres à son art spécifique. 
				          
					
						| 
						
						 
						Beijing Film Studio, logo |  | 
						
						Ces images, 
						cependant, ont tendance à brouiller le message 
						idéologique annoncé textuellement dans la légende 
						initiale, reprise en voix off : le film est censé 
						représenter le pays « gémissant sous la triple 
						oppression de l’impérialisme, du féodalisme et du 
						capitalisme des compradors ». Comme s’il était besoin, 
						justement, de bien le dire pour que ce soit bien clair.
						 
						
						          
						
						A posteriori, 
						le film apparaît comme « le  |  
				
				mélodrame d’une crise existentielle », selon les termes de 
				Stephen Teo, qui est aussi bien celle de la société des années 
				trente dans la nouvelle, que celle du régime au bord de 
				l’asphyxie à l’apogée du Grand Bond en avant, à la fin des 
				années 1950.           
				
				Des lendemains 
				difficiles 
				          
				
				Cette ambiguïté, qui fait toute la richesse du film, le 
				desservit ensuite au moment de la Révolution culturelle. En 
				1966, il fut parmi la cinquantaine de films à être nommément 
				interdits, pour afficher trop de sympathie envers les 
				capitalistes. Xia Yan fut le premier en ligne de mire, sans 
				doute à cause de ses mauvaises relations avec Jiang Qing ; il 
				fut emprisonné et torturé.  
				          
				Il 
				fit son autocritique au 4ème congrès des écrivains et 
				artistes en 1978. Il attaqua ensuite les jeunes dramaturges et 
				cinéastes pendant la campagne contre la pollution spirituelle, 
				en 1983, mais exprima son inquiétude devant la montée de la 
				répression en 1987, pour finir par soutenir le mouvement pour la 
				démocratie en 1989.  
				          
				
				 « La boutique de la famille Lin », déjà, reflète l’ambiguïté 
				d’une position incertaine, et du refus de trancher sommairement 
				entre le noir et le blanc. 
				          
				          
				
				
				Notes 
				
				(1) Il s’agit de la « première bataille de Shanghai » (28 
				janvier-3 mars) : à la suite de l’agitation anti-japonaise à 
				Shanghai, cinq moines japonais sont attaqués par la foule, l’un 
				d’entre eux est tué ; les Japonais attaquent Shanghai et 
				bombardent la ville chinoise ; l’incident se termine par un 
				cessez-le-feu instauré sous l’égide de la Société des Nations. 
				
				(2) Mao Dun utilise le terme 
				
				市廛
				shìchán, 
				littéralement 
				‘ville-marché’. 
				
				(3) Il s’agit de l’empereur Guan, ici plutôt divinité taoïste, 
				celle « qui soumet les démons des trois mondes et dont la 
				puissance ébranle les cieux de son éclat » ( 
				
				三界伏魔大神威远震天尊关圣帝君).Petit 
				trait de couleur locale.  
				
				(4) Selon les 
				termes de Régis Bergeron, in 
				Le cinéma chinois, 
				1949-1983, L’Harmattan, 1983, 1er tome, p. 250. 
				
				(5) Sur Hong Shen, voir
				:
				
				www.chinesemovies.com.fr/cineastes_Hong_Shen.htm 
				
				(6) Sur ce réalisateur, voir
				:
				
				www.chinesemovies.com.fr/cineastes_Cheng_Bugao.htm 
				
				(7) Cité dans : Le cinéma chinois, sous la direction de 
				Marie-Claire Quiquemelle et Jean-Loup Passek, Centre Georges 
				Pompidou, 1985, p.223. 
				
				(8) Sur ce réalisateur, voir :
				
				
				www.chinesemovies.com.fr/cineastes_Shui_Hua.htm 
				         
				         
				         
				       
				  
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