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Why Fiction Matters in Contemporary China,
par David Der-wei Wang :
réflexion sur l’art narratif au service du pouvoir
par
Brigitte Duzan, 15 décembre 2020
Publié en novembre 2020 aux Presses de
l’université Brandeis, « Why
Fiction Matters in Contemporary China » de
David Der-wei Wang
(王德威)
est une réflexion sur le rôle joué par la
fiction en Chine pour aider les citoyens chinois
à comprendre leur pays et son histoire, ou
plutôt pour aider le pouvoir à modeler une image
idéale de ce pays et de son histoire.
Telle est la thèse développée par David Der-wei
Wang dans ce tout nouveau livre tiré de ses
conférences données au printemps 2018 à
l’université Brandeis dans le cadre des
Mandel
Lectures in the Humanities. Partant de l’appel
d’août 2013 du président Xi Jinping à « conter
la bonne histoire chinoise », il montre comment
la politique chinoise a pris « un tournant vers
la fiction » qu’il rattache, pour l’éclairer, à
diverses théories de penseurs contemporains
occidentaux.
Conter
la bonne histoire |
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Why Fiction Matters in
Contemporary China |
Xi Jinping raconte des histoires |
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David Der-wei Wang
part de l’appel lancé par le président Xi
Jinping (习近平)
lors de la Conférence nationale sur la
propagande et le travail idéologique (全国宣传思想工作会议)
tenue à Pékin le 19 août 2013. Rappelant que la
société tout entière doit être éduquée dans les
idéaux et les convictions formant le cœur des
valeurs nationales, et introduisant en outre la
notion de « lutte d’opinion publique » (
yúlùn
dòuzhēng
舆论斗争)
,
le président a déclaré que, face à des modes de
pensée et des points de vue différents, il
convenait que la Chine crée les meilleures
formes de propagande « positive » (
zhèngmiàn
xuānchuán
正面宣传)
en modelant les concepts les mieux aptes à
participer à la réalisation du « rêve chinois »
(中国梦).
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Pour ce faire, il a encouragé le peuple chinois
à « conter la bonne histoire de la Chine »
(讲好中国故事).
Il a répété cet appel encore le 3 février 2020,
en s’adressant au Comité permanent du Bureau
politique au pire de la crise à Wuhan, pour
inciter à « conter au monde la bonne histoire de
la lutte contre l’épidémie » (向世界讲好中国抗击疫情故事),
histoires |
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Xi Jinping raconte des histoires
(édition pour la jeunesse) |
de sacrifices exemplaires semblables à ceux des
habitants du « village de la peste » d’Eyam, en
Angleterre, qui s’isola lui-même quand il fut frappé par
l’épidémie en août 1665 plutôt que de laisser la maladie
se propager au reste du pays.
Yang Zhen et sa sentence traités
en image du Nouvel An |
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En juin 2017, Xi Jinping lui-même a publié un recueil de récits intitulé
« Xi Jinping raconte des histoires » (《习近平讲故事》). Ce sont 109 contes, anecdotes et allégories en lien avec lui et sa
politique ou tirés de ses discours et écrits, à
commencer par l’histoire de Yang Zhen (杨震),
image même de la droiture et de l’intégrité
illustrant parfaitement la politique
présidentielle de lutte contre la corruption. Le
livre a été un bestseller et a été couronné d’un
prix national.
Il est rare de voir ainsi un chef d’Etat donner autant de poids à la
narration, à l’art narratif du conteur. David
der-wei Wang y voit « une aspiration à créer un
lien symbiotique entre nation et narration ».
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Construction nationale
et narration
Il fait un bref parcours étymologique du sens d’« histoire » en
chinois : gushi
故事
qui est littéralement relation d’événements anciens, gardés en
mémoire ou imaginaires, narration s’opposant à shigu
事故
(en inversant les
caractères) qui est accident. Ainsi, à l’opposé de l’accidentel,
gushi est la narration ordonnée sur fond d’histoire,
celle des manuels.
Tout le propos de David Der-wei Wang est de démêler les raisons de cet
accent mis sur la narration, sur le dialogue entre fiction
narrative et narration historique, alors que la Chine émerge
comme puissance mondiale : « raconter une histoire » est devenu
un mode d’assertion de puissance dans le processus de
construction nationale.
Soixante-dix ans plus tard, en mai 2012, les
écrivains rassemblés sous l’égide de l’Association des écrivains
ont dû copier à la main de texte de l’allocution de Mao comme
s’il s’agissait d’un texte sacré. Seuls quelques-uns ont refusé
d’y participer : Yan Lianke, Wang Anyi… Les autres ont copié
sans ciller : « le but de la présente réunion est d’assurer que
les lettres et les arts soient un élément parfaitement cohérent
de la machine révolutionnaire. » Ils ont reçu 1 000 yuans pour
le déplacement
.
Depuis Yan’an, la littérature et les arts
doivent servir la Révolution, et les
travailleurs de la culture doivent trouver les
moyens les plus accessibles pour faciliter la
communication auprès des masses. La narration et
les arts populaires sont dès lors considérés
comme les moyens les plus efficaces pour nourrir
une nation nouvelle. Ces "causeries" sont
restées le fondement de la politique culturelle
du Parti. C’est cette même année commémorative,
le 29 novembre 2012, lors d'une |
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Le président Xi Jinping avec le
premier ministre Li Keqiang à
l’exposition « La voie de
la renaissance », le 29 novembre 2012 |
visite à l'exposition du Musée national de Chine (中国国家博物馆),
« La voie de la renaissance » (“复兴之路”),
que Xi Jinping a lancé sa vision du « rêve chinois » (中国梦).
L'appel à « dire une bonne histoire de la Chine » est à
replacer dans ce contexte, c’est-à-dire dans l'esprit de
Yan'an, comme un retour aux sources.
On est frappé par la note de l'éditeur du livre de Xi Jinping :
« un talent de conteur est une caractéristique partagée par un
grand nombre de célèbres penseurs depuis l'Antiquité, en Chine
et dans le monde entier. C'est tout particulièrement le cas des
grands leaders du Parti communiste chinois, et Mao Zedong est le
précurseur de cette tradition communiste chinoise ».
Yugong déplaçant les montagnes,
tableau de Xu Beihong 徐悲鸿,
(Exposition février 2015) |
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L'une des histoires qu'il racontait à Yan'an est
celle de « Yugong déplaçant les montagnes » (《愚公移山》),
histoire célèbre empruntée au Liezi (《列子·汤问》),
ouvrage du 5e siècle avant J.C. qui
illustre la valeur de la détermination face aux
difficultés. Mao en a fait une allégorie de la
détermination du Parti à surmonter tous les
obstacles sur le chemin de sa croisade
révolutionnaire
. |
现在也有两座压在中国人民头上的大山,一座叫做帝国主义,一座叫做封建主义。中国共产党早就下了决心,要挖掉这两座山。我们一定要坚持下去,一定要不断地工作,我们也会感动上帝的。这个上帝不是别人,就是全中国的人民大众。…
"Aujourd'hui deux montagnes pèsent de tout leur poids sur le
peuple chinois. L'une est l'impérialisme, l'autre la féodalité.
Le Parti communiste chinois est fermement résolu à les
supprimer. En persévérant et travaillant sans répit, nous
pourrons nous aussi toucher le cœur de Dieu, ce Dieu n'étant
autre que le peuple chinois..."
Tout aussi célèbre est la fable d'Esope du fermier et de la
vipère révisée par Mao dans son discours du 30 décembre 1948
alors que les Communistes approchaient de la victoire contre les
Natonalistes : « La Révolution sera menée jusqu'au bout » (将革命进行到底)
.
L'heure n''est plus aux compromis avec l'ennemi, dit Mao, car la
gentillesse envers le mal n'engendre que la trahison, rappelant
alors l’histoire du fermier d’Esope qui, ayant trouvé une vipère
en train de mourir de froid dans la neige, la réchauffe dans un
pan de sa veste : réchauffée, la vipère le mord.
Tradition narrative
Nous sommes ici face à une tradition narrative qui remonte en
fait à l’antiquité, mais que. David der-wei Wang analyse depuis
le début du siècle en citant trois « histoires » :
- La première est de
Liang Qishao (梁启超).
En 1902, dans le premier numéro de la revue "Nouvelle fiction" (Xin
xiaoshuo《新小说》),
il publie un essai « Sur les relations entre la fiction et le
gouvernement du peuple » (《论小说与群治之关係》)
où il appelle à moderniser la littérature afin de rénover la
morale, la religion, les mœurs et les arts, et remodeler par
là-même les cœurs et les esprits du peuple, car il a foi dans le
pouvoir inégalable exercé sur l'humanité par le récit de
fiction, le xiaoshuo.
Liang Qichao commença par écrire lui-même des
récits nouveaux, bien avant les premiers récits
en baihua qui mettront le genre à
l’honneur. Comme pour illustrer son essai, il
publie dans le même journal et la même année
« L'avenir
de la Chine nouvelle » (《新中国未来记》)
qui est une sorte de roman d’anticipation. Le
récit est conté en flashback, à partir d'un
discours célébrant le 50ème anniversaire de la
République de la Grande Chine prononcé par un
énième descendant de Confucius. Il relate les
efforts de ce lettré et de son meilleur ami pour
trouver le meilleur mode de gouvernement pour la
Chine. Mais ils ne parviennent pas à trouver un
accord. Le roman est resté inachevé, comme s’il
était impossible de le terminer.
- Le second récit est « Le journal d'un fou » (《狂人日记》)
de
Lu Xun (魯迅)
où le récit en baihua est inséré dans un
« cadre » introductif classique. La prise de
conscience |
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L'avenir de la Chine nouvelle
(Liang Qichao) |
de la nécessité de « changer les esprits » plutôt que
soigner les corps avait entraîné chez Lu Xun le passage
à l'écriture, comme mission impérieuse. Mais il fait le
portrait d’un personnage souffrant d’un délire
paranoïaque, désespérément en quête d’humanité. Ce n’est
guère une « bonne histoire ».
- Le troisième récit est la nouvelle de
Shen Congwen (沈从文)
publiée en 1930 : « Trois hommes et une femme » (《三个男子和一个女人》).
Deux soldats et le propriétaire d'un magasin de tofu rivalisant
pour gagner le cœur d'une jeune femme, dans une bourgade où sont
stationnées les troupes d'un seigneur de la guerre. C'est le
boutiquier qui gagne, mais la femme se suicide, et le corps
disparaît ; le jeune homme l'a emporté dans une grotte où il a
dormi avec le cadavre pendant trois nuits. L'histoire est contée
à la première personne par l'un des deux soldats ; comme un
conte gothique où l’art narratif de l’auteur transforme
l’horreur en rituel sacré.
Il y a deux autres versions de ce récit, l'une dans la
biographie de Shen Congwen, l'autre dans son journal de voyage.
C'est un souvenir émotionnel qui le hante, une frustration liée
au sens de perte (traumatique) que l'auteur cherche à pallier
par le récit. Le récit devient ainsi une sorte de rituel
d'exorcisme visant à se libérer l'esprit des poids qui
l'accablent, comme souvent chez Shen Congwen.
Ce triple récit tend en fait à montrer l'impossibilité de mener
à bien cette narration. Shen Congwen a survécu à une tentative
de suicide en 1949, conscient que ce qu'il avait à conter ne
rentrait pas dans ce qui serait accepté comme « bonne
histoire ».
Contre l’impossibilité de la narration est posée la nécessité
d’en créer une, une « bonne ».
De la fable à la fabulation
Xi Jinping poursuit en fait une tradition qui est à replacer
dans le cadre des contes moraux, que ce soient les fables
bouddhistes dont s’est nourri le xiaoshuo à ses origines,
ainsi que l’art des conteurs, mais aussi les hagiographies
confucéennes, au confluent de la peinture narrative
.
Régime de vérité
David Der-wei Wang ne remonte pas si loin. Il centre son propos
sur le 20e siècle en analysant cette tradition
narrative « communiste » comme forme discursive à rapprocher de
divers modes narratifs étudiés par des penseurs occidentaux. Il
cite d’abord Michel Foucault et ce qu’il a appelé le
« régime de vérité ». Mais la pensée de Foucault a évolué,
passant, dans les années 1970, de la volonté de vérité
comme entreprise d’exclusion de certains discours, au courage
de la vérité, exprimé dans ses derniers cours, comme
condition de l’attitude critique envers les gouvernants et d’une
transformation de soi et du monde.
Dans le cas de Xi Jinping, le « régime de vérité » est du premier
ordre : une volonté de vérité. C’est un acte
d'auto-affirmation, nous dit David Der-wei Wang, permettant
d'asseoir et d’authentifier les bases de la souveraineté
nationale en termes de soft power, en renforçant l'image
d'intégrité des dirigeants suprêmes. Cette revendication de
vérité est rendue par le terme éminemment ambigu de hao
dans l’expression utilisée par Xi Jinping : conter la bonne
histoire, ce hao qui est autant bon que bien,
positif, correct. Se pose donc la question essentielle de savoir
qui détermine la nature, bonne ou mauvaise, de la narration, ce
qui nous amène à une réflexion sur l’autre volet de la réflexion
de Michel Foucault : le courage de la vérité.
Car poser le leader suprême de la nation comme premier conteur
national est aussi mettre en question l'authenticité du discours
national, en faveur d'un saut dans la fabulation, ou
l'affabulation. La fiction narrative est donc au centre des
préoccupations du pouvoir et du développement de la « bonne
histoire ». « Conter la bonne histoire » est une nouvelle
approche d’une vieille histoire, et, pour la Chine de Mao, celle
du discours de 1942 conférant une responsabilité du conteur
vis-à-vis de la collectivité. C'est le partage de ces histoires
qui forme entente mutuelle, le récit individuel se moulant dans
le discours collectif qui se l'approprie dans une sorte de
rituel émotionnel, quasi hypnotique, de l'ordre du religieux –
d’où la cérémonie du 70ème anniversaire.
Simulacre et désenchantement
Le désenchantement du monde
(Max Weber) |
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Cependant, poursuit David Der-wei Wang, le mythe
de Yan'an est proche du « simulacre » de Jean
Baudrillard, ou plutôt du modèle
d’« enchantement / désenchantement » proposé par
Max
Weber
.
Dans le cas de Mao, il y a désenchantement du
passé féodal, puis ré-enchantement par l’attrait
supérieur de la modernité socialiste.
L'utilisation du mode narratif par Mao, puis Xi
Jinping, rappelle par ailleurs la discussion de
Walter Benjamin sur le conteur (en 1936)
.
Dans le contexte désenchanté de l'époque,
Benjamin invoquait le pouvoir de la narration
comme forme symbolique de la communication
sociale et du questionnement sur le monde
environnant. En racontant les exploits de héros
du passé, le conteur traditionnel n'était pas
simple créateur d'histoires fantastiques, il
transmettait une sagesse universelle sur le
passage du temps et le cycle de la vie et de la
mort, avec toutes les forces occultes que
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cela
impliquait. Le conteur créait un lien social. De même
les histoires des premières campagnes maoïstes visaient
à établir un lien entre individu et hiérarchie, éveil
individuel et unisson collectif.
Narration politique et fabulation
Mais la campagne de Xi Jinping a dépassé ce stade et pris une
autre dimension : quand les « histoires » sont disséminées dans
toutes les strates de la société, la sagesse devient dogme. Il y
a un « virage dans la fiction » qui est à rapprocher de la
« philosophie du conter » et de la théorie de la « narration
politique » d'Hannah
Arendt
.
Pour Arendt, qui a pour idéal la cité grecque, la parole sous
forme de storytelling ouvre un espace public qui engendre
la communication nécessaire au lien social, permettant le
partage de passions et d'une vision historique commune. Une
société s'épanouit grâce à son pouvoir narratif, sur la base du
pouvoir de l'imagination qui est pouvoir libérateur des
contraintes du moi.
Cette idée du
pouvoir narratif est aussi à rapprocher du concept de «
fabulation » de Gilles Deleuze, tiré de l'idée de
Bergson que « fabuler » est une propension sociale destinée à
donner forme au sens de la vie. Deleuze reprend le concept au
sens de sa capacité à ouvrir des horizons imaginaires, à se
projeter dans un possible devenir, plutôt que dans l'utopie.
Elle intervient quand les impasses du présent et leurs causes
historiques ont été constatées et identifiées et qu'on veut les
dépasser. Pour Deleuze, la fabulation est mouvement de création
, aptitude à créer des croyances, des mythes, des
visions du monde qui soient des remèdes au nihilisme, au culte
moderne du néant et à la déprimante incroyance du monde moderne.
C’est bien en ce sens que l’on peut entendre le
« racontage » de Xi Jinping, comme fabulation recréant la
croyance au mythe chinois du maoïsme triomphant et du socialisme
en marche
. En ce sens aussi, il comporte une forme
insidieuse d’historiographie, si tant est que l’histoire est
narration, en Chine officiellement depuis
Sima Qian.
Ce qui amène aussi à considérer ce sujet à l’envers, en quelque sorte :
en considérant toute fiction narrative contre un
contre-discours, un substitut à l’histoire officielle venant se
lover dans ses trous mémoriels et offrant une autre
fabulation, fabulation littéraire et personnelle de
l’individu face à l’histoire qui lui est contée.
Why Fiction Matters in Contemporary China
par David Der-wei Wang,
Brandeis University Press, Nov. 2020, 296 p.
Table des matières :
https://www.jstor.org/stable/j.ctv176ktfn
Voir :
Hannah Arendt and the Politics of Narrative, in
Ned Curthoys, Journal of Narrative Theory
Benjamin &
Bakhtin: New Approaches-New Contexts, Vol. 32, No. 3,
Fall, 2002 (p. 348-370)
https://www.jstor.org/stable/30224587?seq=1
Deleuze : « L'acte de fabulation, c'est quoi ? c’est
l’acte qui "fait" légende, l’acte de parole en tant
qu’il fait légende… qu'il crée l'événement » (Sur le
cinéma : l'image-pensée)
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