Histoire littéraire

 
 
 
     

 

 

Zhang Muye, Xu Lei et les aventures des pilleurs de tombes :

une nouvelle folie de la littérature chinoise

par Brigitte Duzan, 27 décembre 2015

 

Zhang Muye (张牧野) et Xu Lei (徐磊) sont les auteurs des plus étonnants best-sellers de ces dernières années en Chine : des romans feuilletons qui ont pour thème les aventures de pilleurs de tombes menacés par les malédictions, pièges et dangers divers que comporte ce genre d’activité, le tout sur fond de croyances ancestrales chinoises concernant les morts, et pimenté d’influences gothiques occidentales. 

 

Gloire sur internet, best-sellers sur papier et fortune à l’écran

 

Zhang Muye a pour alias Tianxia Bachang (天下霸唱), et Xu Lei est connu sous le pseudonyme de Nanpai Sanshu (南派三叔), autrement dit « troisième oncle de l’école du sud ». Il y a là recréation implicite de la vieille distinction entre école du nord et école du sud, que l’on connaît dans les arts martiaux et le wuxia, mais qui a eu aussi son heure de gloire dans la littérature chinoise des années 1930 sous la forme jingpai (京派) /haipai (海派).

 

Naissance sur internet

 

Clin d’œil parmi d’autres, qui donne des lettres de noblesse à un genre qui se veut essentiellement divertissement populaire et aurait tendance à tomber dans le même mépris instinctif que les histoires de wuxia en leur temps, surtout que, en outre, il s’agit d’un genre né sur internet, par la force des choses, le surnaturel et l’invocation des esprits étant toujours considérés par les censeurs chinois comme « superstitions féodales » (封建迷信) et, en tant que telles, censurées et interdites.

 

Internet est devenu une mine pour la littérature populaire, et aussi lucrative que celles de charbon, illégales, qui fleurissent sur le territoire : écrire des romans diffusés en ligne, aussi bien qu’en lire, est devenu le hobby de quelque dix millions de jeunes Chinois. Le secteur s’est même organisé et structuré.

 

Sur les sites de littérature en ligne, l’accès est libre pour la plus grande partie du contenu, que ce soit pour les auteurs ou les lecteurs. Les sites sélectionnent ensuite quelques histoires parmi les meilleures et les plus populaires, et celles-ci accèdent au statut VIP, qui est payant, tout en restant d’un coût modique. Les auteurs aussi sont alors rétribués : de sept à douze dollars pour mille caractères. Ils sont donc incités à écrire de longs romans ; ils font en moyenne 250 000 caractères. Sur internet, les coûts étant proches de zéro, la longueur équivaut à maximiser les profits.

 

Mais la force du système est de trouver l’adéquation entre les histoires et les goûts des lecteurs. C’est ainsi qu’est née et s’est développée, comme un feu de prairie, la vogue actuelle des histoires « de pilleurs de tombes » (盗墓故事) qui correspond à un goût général pour les histoires à suspense, mais aussi pour le surnaturel, goût immémorial en Chine, même parmi les lettrés, qui a donné tout un pan de littérature d’où émergent des chefs d’œuvre, comme « Les Contes de l’étrange » (《聊斋志异》) de Pu Songling (蒲松龄) [1]

 

Quant aux pilleurs de tombes, ils ont aussi existé de tout temps en Chine, malgré la frayeur instinctive qu’exercent sur les esprits les croyances aux pouvoirs maléfiques des esprits des morts ; l’appât du gain est le plus fort, alimentant tout un marché noir d’objets volés, au grand dam des archéologues.

 

Mais ce sont justement ces croyances qui alimentent les romans et ces frayeurs qui font leur succès. Les influences occidentales ne sont pas inexistantes, mais les Chinois n’ont pas eu besoin de Lovecraft pour s’inventer des histoires fantastiques et hallucinées. Quant aux vampires et zombies, ils existent dans la tradition (orale) chinoise, perpétuée dans le peuple sous la forme de cadavres revenus à la vie jiangshi (僵尸), cadavres sanglants xueshi (血尸), et autres morts mal morts qui poursuivent les vivants, et à plus forte raison les malotrus venus piller leurs tombes.

 

Zhang Muye et Xu Lei se replacent dans ce contexte ; le second a textuellement déclaré que ses histoires étaient inspirées de celles que lui racontaient sa grand-mère et l’un de ses oncles, qui était « antiquaire ».

 

Développement sur papier et produits dérivés

 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la littérature née sur internet n’a pas tué le livre, au contraire, elle en a stimulé tout un domaine nouveau, populaire et lucratif car le marché a déjà été testé, et les histoires de pilleurs de tombes en sont les plus récents best-sellers, qui se vendent par séries, à des millions d’exemplaires, selon un modèle astucieux pour attirer le lecteur internet vers le livre papier.

 

Les sites web obligeaient en effet les auteurs, au départ, à réserver leur conclusion finale pour la version éditée sur papier. Cela a parfois suscité des réactions houleuses de lecteurs frustrés, mais il n’en est même plus besoin. En revanche, si le web offre (encore) un vaste espace de liberté pour les auteurs, la censure s’applique à la version papier. Ainsi Zhang Muye a dû supprimer de ses histoires les apparitions d’ « êtres surnaturels effrayants » (恐怖灵异). Vu la teneur de ses intrigues, on se demande comment il a pu satisfaire les censeurs, et à partir de quel niveau on considère, dans ces conditions, qu’un être surnaturel est effrayant.

 

Ceci étant, il faut bien dire que la majeure partie des bénéfices ne proviennent pas des livres, mais de leurs adaptations, les droits étant vendus jusqu’à cinq fois, pour des applications dans le vaste domaine en pleine croissance du divertissement, cinéma, télévision et jeux vidéo pour l’essentiel. C’est l’écran, sous toutes ses formes, qui est le support lucratif par excellence. L’impact de la littérature s’y trouve démultiplié.

 

Le genre des romans de pilleurs de tombes a été lancé au milieu des années 2000, presque simultanément, par les deux auteurs déjà cités qui en restent les maîtres absolus.

 

Xu Lei, dit Nanpai Sanshu

 

Né en 1982, à Hangzhou, et surtout connu sous son nom de plume de Nanpai Sanshu (南派三叔), Xu Lei (徐磊) est l’auteur de l’une des séries les plus populaires, qui a donné son nom au genre : « Chroniques de pilleurs de tombes » (Daomubiji《盗墓笔记》). 

 

Sources et titres

 

Avant de commencer à écrire, Xu Lei dit avoir été influencé par les histoires de “cadavres sanglants” xuèshī (血尸) que lui racontait sa grand-mère quand il était petit, mais aussi par les

 

Xu Lei, alias Nanpai Sanshu

 

Chroniques de pilleurs de tombes, tome 1

 

romans gothiques occidentaux. C’est au grand-père du personnage principal qu’est apparu un xueshi dans son premier roman.

 

Ce personnage, que l’on retrouve dans toute la série, s’appelle Wu Xie (吴邪) ; il est d’une famille de pilleurs de tombes de Hangzhou, et découvre les secrets de ses aïeuls dans des papiers de famille. Il se lance alors lui-même à l’aventure en partant sur leurs traces, avec son troisième oncle Wu Sanxing (吴三省) et quelques autres pilleurs, tout en tentant de résoudre l’énigme du massacre dont sa famille a été victime. 

 

D’abord sérialisées en ligne, à partir de 2002, sur le site qidian, ses histoires ont, au bout de cinq ans, été publiées en une série de huit romans, le premier en janvier 2007. La partie conclusive est en deux parties, la première publiée dans le magazine Super Nice (超好看) en août 2011 et la totalité quatre mois plus tard, en décembre.

 

1. Les sept étoiles du palais du roi de Lu 《七星鲁王宫》

2. L’arbre divin des monts Qinling 秦岭神树

3. Le palais céleste du Yunnan 《云顶天宫》

4. La ville fantôme de l’étang aux serpents蛇沼鬼城

5. Le retour de la mer mystérieuse 谜海归巢

6. La vieille bâtisse de la montagne secrète » 阴山古楼

7. L’ombre de la pierre des monts Qionglong [2]邛笼石影

8. La magistrale conclusion des Chroniques des pilleurs de tombes 《盗墓笔记大结局》

 

Références historiques

 

La série a quelques éléments intéressants. Les différents volumes concernent des tombes différentes, construites à des époques historiques distinctes, et dans des lieux ayant une signification politique et mythique.

 

Ainsi, la première tombe se situe au mont Yimeng (沂蒙山), dans l’Etat de Lu (鲁国), c’est-à-dire au sud du Shandong actuel, et a été construite au début des Royaumes combattants. La seconde tombe est l’épave d’un bateau, en mer, près de l’île Yongxing (永兴岛), à Hainan ; or, cette île et les îles voisines forment les îles Nansha (南沙群岛), ou Spratleys, disputées par la Chine et d’autres pays limitrophes.

 

La troisième tombe se situe dans les monts Changbai (长白山), ou mont Baekdu, à la frontièrede la Corée du nord. Une autre histoire se passe dans le Guangxi, et les pilleurs font référence à la guerre sino-vietnamienne.

 

On voit donc se profiler un schéma géographique et historique donnant une dimension politique implicite aux récits. Ce sont des fils narratifs qui se passent à une frontière soit contestée aujourd’hui soit ayant connu une guerre menée par la Chine. Ce sont aussi des histoires qui se déroulent en zones frontalières habitées par des

 

L'arbre mystérieux

minorités ethniques, où la Chine a peu à peu imposé sa domination.

 

On retrouve implicitement des thèmes nationalistes qui rappellent ceux utilisés par Jin Yong (金庸) [3]  dans ses romans de wuxia, auxquels ces nouveaux romans font penser par ailleurs. Il y a donc, sous couvert d’aventures populaires, comme une volonté implicite de rebâtir l’histoire territoriale de la Chine, en se replaçant dans un contexte de culture populaire traditionnelle, et d’identité nationale repensée au niveau populaire, avec une imagerie relevant de la mythologie chinoise.

 

Références mythiques

 

L’image emblématique dominante, même si elle n’apparaît pas clairement, est celle du dragon.

 

C’est le vieux pilleur aveugle de l’histoire, Chen Xiazi (陈瞎子), qui en donne la clé. Il dit que les quatre localisations des tombes principales forment un dragon très spécial, en termes de fengshui : sa queue est dans la mer (à Hainan), c’est donc un dragon d’eau, un « dragon caché qui sort de la mer » qianlong chuhai (潜龙出海).

 

Selon une  ancienne croyance des Han, les meilleures localisations sont les « veines du dragon » (龙脉). C’est là que l’on trouve les tombes des empereurs. Or les quatre principaux lieux de la série sont quatre points stratégiques de veines du dragon : les monts Changbai, Qinling, Yimeng et Kunlun. Et, selon la légende, ils sont reliés entre eux, sous terre, ce qui donne une cohérence à l’ensemble.

 

Ceci dit, ce qui retient le lecteur, c’est la complexité de la ligne narrative et les trésors d’imagination, sur un fond mythico-historique qui reste secondaire. C’est la richesse de la narration qui a fait le succès de ces romans, comme elle a fait le succès de l’autre auteur spécialiste du même genre : Zhang Muye (张牧野).

 

Zhang Muye, dit Tianxia Bachang

 

Connu surtout sous son nom de plume de Tianxia Bachang (天下霸唱), Zhang Muye a commencé à publier un peu plus tard que Xu Lei, mais il est sans doute le plus prolifique des deux, car Xu Lei semble avoir cessé d’écrire, du moins il l’a annoncé. Zhang Muye, lui, continue et s’occupe en outre activement des adaptations de ses romans, en particulier au cinéma.

 

Caractéristiques et titres

 

Zhang Muye, alias Tianxia Bachang

 

Ghost Blows out the Light, tome 1

 

Né à la fin des années 1970 à Tianjin, Zhang Muye est un ancien étudiant des Beaux-Arts qui dirige aujourd’hui une société financière. Il écrit le matin au bureau, pendant ses moments de libre. Il a une imagination débordante, et un style d’une grande liberté ; il est connu pour détester qu’on vienne lui échauffer les oreilles avec la « culture » : son but est de raconter des histoires. Il rejoint pourtant les grands auteurs de littérature populaire, wuxia et fantastique, mais on trouve aussi dans ses personnages un côté jianghu…

 

Il a commencé à publier en ligne en mars 2006, après avoir écrit un premier roman en onze mois. Ce roman est très vite devenu un best-seller sur internet, avec un nombre de lecteurs estimé à six millions. Il a donc très vite été édité en version papier, en octobre de la même année ; bien qu’expurgé de ses éléments surnaturels pour satisfaire la censure (mais édité en version intégrale à Taiwan), il s’en est vendu quelque 500 000 copies. Trois autres titres ont suivi dans la foulée, puis une seconde

série de quatre, le tout sous le titre général désormais célèbre « Ghost Blows out the Light », ou « Le fantôme a soufflé la chandelle » (《鬼吹灯》) [4].

 

- 1ère partie de la série, en 4 volumes :

Jingjue gucheng 《精绝古城》L'ancienne cité du Royaume de Jingjue [5]

Longling Miku 《龙岭迷窟》 La grotte secrète des monts du dragon 

Yunnan Chonggu 《云南虫谷》 La vallée des insectes du Yunnan

Kunlun Shengong 《昆仑神宫》 Le palais mystérieux des monts Kunlun

 

- 2ème partie de la série, en 4 volumes :

Huang pizi fen 《黄皮子坟》 La tombe de la peau jaune

 

Les huit tomes

Nanhai Guixu 《南海归墟》 Les ruines englouties de la Mer du Sud

Nuqing Xiangxi 《怒晴湘西》 Colère et ciel clair au Xiangxi

Wuxia Guanshan 《巫峡棺山》 Le catafalque souterrain du gouffre du sorcier

 

Et une conclusion :

Muye Guishi 《鬼吹灯之牧野诡事》 Les ruses de Muye

 

Les grandes lignes de l’histoire

  

L’histoire de la série se passe dans les années 1980. L’ancien soldat Hu Bayi (胡八一) [6] pille des tombes en compagnie d’un partenaire. Leurs aventures leur font parcourir la Chine, découvrir des secrets et des légendes liés à d’anciennes tombes, jusqu’à être victimes, en fin de compte, d’une vieille malédiction… Hu Bayi fait alors équipe avec des archéologues et une Américaine d’origine chinoise, pour tenter de résoudre les mystères et venir à bout de la malédiction…

 

La conclusion, publiée en octobre 2010, est particulièrement intéressante : elle mêle réalité et fiction, roman de pilleurs de tombes et roman expérimental, en glissant dans l’histoire des anecdotes sur ses propres expériences, mais pleines de fantaisie. Cette conclusion donne un sens très réaliste à la série, et l’ouvre sur la littérature, même si cela reste dans un sens populaire. C’est le plus proche de l’art du conteur que l’on peut faire aujourd’hui, et il n’est pas anodin que ce nouvel art du conte soit né sur internet.

 

Autres séries

 

A la différence de Xu Lei, Zhang Muye a élargi son registre en publiant d’autres séries de romans qui ne sont plus strictement et uniquement des histoires de pilleurs de tombes, dont une autre série de quatre romans publiée en 2009-2011 : Mizong zhiguo 《谜踪之国》 系列 Le pays aux vestiges énigmatiques.

 

A partir de 2013, il a poursuivi avec des romans qui sont plutôt dans le genre fantastique, à suspense, avecpour commencer « La divinité du fleuve, étranges propos sur l’esprit des eaux » (《河神·鬼水怪谈》), encore intitulé Nuóshén (《傩神》), sorte de dieu protecteur, invoqué pour exorciser les démons (nuó ).

 

Au début de l’année, il a aussi commencé une nouvelle série : Gui bu yu 《鬼不语》 L’esprit qui ne parle pas, avec un premier volume : xiandunguiqi 《仙墩鬼泣》 Ruses d’immortels et pleurs de revenants.
 

Enfin, le roman suivant, publié en avril 2014, semble tourner la page des pilleurs de tombes pour se concentrer sur des thèmes de légendes et contes fantastiques : Wuzhongxianjing 《无终仙境》 Paradis sans fin, aussi intitulé Yāngshén 《殃神》)Le dieu des calamités. Roman qui semble faire le pendant du Nuóshénde 2013.

 

Zhang Muye est étonnamment prolifique, et il s’occupe en outre activement de l’adaptation de ses œuvres.

 

Adaptations

 

Si les romans sont des best-sellers, c’est surtout grâce à leurs adaptations qu’ils représentent une formidable source de profits.

 

Jeux, télévision, théâtre et manhua

 

Les romans de Xu Lei comme ceux de Zhang Muye ont été adaptés en jeux internet et en feuilletons télévisés. La première adaptation pour la télévision est une série basée sur les huit romans de Xu Lei, intitulée « The Lost Tomb » (《盗墓笔记》), dont la première saison, en dix épisodes, a été diffusée d’août à novembre 2014.

 

Les cinq premiers romans de Xu Lei ont en outre donné lieu à des adaptations en manhua, la production s’étant ensuite arrêtée en raison d’un désaccord avec l’auteur. Il y a même eu des adaptations au théâtre, celle du premier roman de Zhang Muye ayant donné lieu à du travail sur les décors et la mise en scène avec l’aide de diverses sociétés technologiques et même l’Académie des sciences chinoise pour mettre au point des effets spéciaux adaptés à la scène.

 

Cinéma

 

C’est cependant dans le domaine cinématographique que le potentiel est particulièrement intéressant. Au festival de Cannes 2014, la société de production H&R Century Pictures a annoncé qu’elle avait acheté les droits d’adaptation des romans de Xu Lei. Le premier film s’intitulera « The Lost Tomb », et sera adapté du premier roman, comme la première saison de la série télévisée. Le début du tournage était annoncé pour 2015, avec une sortie prévue pour les vacances 2016. 

 

God of River, Dark Water

 

Gui bu yu

 

Yang Shen

 

Chroniques de pilleurs de tombes,

manhua 4

 

The Lost Tomb

  

Quant aux droits de la première série de romans de Zhang Muye, très recherchés, ils ont été achetés à parts égales par une coproduction menée par Wanda pour la première moitié, et China Film pour la seconde. C’est le film produit par China Film qui est sorti le premier, pour la Fête nationale chinoise, le 30 septembre 2015.

 

Ghost blows out the Light au théâtre à Pékin

 

Réalisé par Lu Chuan (陆川), il s’intitule « Chronicles of the Ghostly Tribe » (littéralement La tour infernale aux neuf étages 《鬼吹灯之九层妖塔》), et il est basé sur un épisode du premier roman (《吹灯传说之精绝古城》). C’est un film très intéressant, donc le scénario a été revu par Lu Chuan pour apporter des éléments légèrement différents à l’histoire [7] – changements désapprouvés par l’auteur qui s’est désolidarisé du film.

 

En revanche, il s’est impliqué dans l’adaptation d’un autre épisode, tiré de la seconde partie de la même série des « Ghost Blow out the Candle ». Produit par Wanda et réalisé par Wu Ershan (乌尔善), le film est sorti le 18 décembre sur les écrans chinois sous le titre « Mojin : The Lost Legend » (《鬼吹灯之寻龙诀》). C’est une approche beaucoup plus grand public, avec un fort investissement sur les effets spéciaux en 3D et des grandes stars dans les rôles principaux [8]


Nota : Les films ont provoqué une controverse et la colère d’archéologues qui craignaient que les films donnent des idées aux voleurs. Et effectivement, quelques lecteurs ont fait de la fiction une réalité. 

 

D’après un rapport paru dans la presse en juin 2015, trois hommes d’une vingtaine d’années ont été arrêtés pour avoir tenté de piller une tombe datant de la dynastie des Qing à Fenghua (奉化), au nord du Zhejiang, après avoir lu certains des romans. Ils s’étaient connus dans un groupe internet QQ appelé « le clan des pilleurs de tombes » (Daomujiazu 盗墓家族) dont l’objectif essentiel était de discuter des pillages de tombes décrits dans les romans. Ils avaient acheté des outils pour creuser des trous et ils étaient prêts à s’introduire dans la tombe quand ils ont été arrêtés….

 

 


 

[2] Sommet au nord-ouest de Suzhou, qui culmine à… 341 mètres. C’est là que Sun Zi (孙子) a écrit son « Art de la guerre » (孫子兵法).

[4] Ce titre énigmatique fait référence à une vieille légende que reprend Zhang Muye : les pilleurs de tombe étaient supposés allumer une chandelle dans un coin de la tombe où ils étaient entrés ; si la chandelle s’éteignait, c’est qu’ils avaient provoqué la colère du propriétaire de la tombe et qu’il valait mieux qu’ils partent très vite.

[5] Le royaume de Jingjue (精绝) est l’une des nombreuses principautés des Régions de l’Ouest (西域) qui ont été sous contrôle de l’empire chinois à partir de l’empereur Wudi des Han (140-87 avt JC). Il a été identifié par Aurel Stein comme le site de Niya, à environ 250 km de Qiemo (ou Chenchen). Les annales des Han Postérieurs mentionnent Jingjue avec Qiemo sur la route de Yumen à Khotan, cad la branche sud de la Route de la Soie, en bordure nord des monts Kunlun.

 

Carte

 

[6] Ou « 1er août », en hommage à l’Armée populaire de Libération.

[7] Sur Chronicles of the Ghostly Tribe, voir : chinesemovies (à venir)

[8] Sur Mojin: The Lost Legend, voir : chinesemovies (à venir)

 


 

A lire en complément

Le vocabulaire des pilleurs de tombes.

 



 

 

 

 

  

 

 

     

 

 

 

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