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Shi Yifeng
石一枫
Présentation
par
Brigitte Duzan, 24 août 2018
Né à Pékin en 1979, Shi Yifeng (石一枫)
est un auteur que l’on a eu tendance à classer
plutôt avec les écrivains de la génération
« post’80 » quand celle-ci était en vogue, mais qui
est revenu dans celle à laquelle il appartient
naturellement et qui a aujourd’hui bien plus de
visibilité : celle des écrivains « post’70 »
.
Depuis 2005, il fait partie de l’équipe de rédaction
de la revue Dangdai (《当代》)
publiée par la maison d’édition Littérature du
peuple. |
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Shi Yifeng (portrait, revue Octobre) |
Il a fait des études de littérature chinoise à l’université de
Pékin, et a obtenu un master en 1998. Mais il a commencé à
écrire dès 1996.
Nouvelles
Ensemble musical 《合奏》, juin 2014
Pas de Chen Jinfang en ce monde,
publication 2016 《世间已无陈金芳》 |
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Il est connu comme auteur de nouvelles. En mars
2014, il en a publié un recueil de douze, sous le
titre de l’une d’elles, « Interdit de cligner de
l’œil » (《不许眨眼》) ;
ce recueil est aussitôt suivi, en juin, d’un second,
de onze nouvelles : « Ensemble musical » (《合奏》).
C’est pour la présentation de ce recueil que Shi
Yifeng a été spécifiquement présenté comme « auteur
post’70 » (70后作家大系).
Un an auparavant, en mars 2013, son roman « Ma
petite sœur » (《我妹》)
avait été présenté comme « le livre de l’affection
familiale et des idéaux de la génération post’80 » (一部80后的亲情之书与理想之书!).
C’est donc 2014 qui représente l’année charnière.
Sa nouvelle "moyenne" « Les yeux de la terre » (《地球之眼》)
a décroché le prix des Cent Fleurs lors de la 17ème
édition de ce prix, en décembre 2017.
Mais la plus célèbre est sa nouvelle "moyenne" « Pas
de Chen Jinfang en ce monde » (《世间已无陈金芳》),
initialement publiée dans la revue Octobre (《十月》)
en mai 2014, puis publiée aux éditions d’Octobre en
janvier 2016, avec « Les yeux de la terre » : elle a
été couronnée de plusieurs prix, le dernier en date
et le plus prestigieux étant le prix Lu Xun, décerné
lors de la
7ème
édition de ce prix, le 11 août
2018.
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Discussion avec Ren Xiaowen en
septembre 2017 à
l’occasion de la sortie de «
Particulièrement apte au combat »
(photo éditions Octobre) |
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C’est un récit assez typique sur les déboires des
femmes de la campagne allant vivre en ville ; en
l’occurrence Chen Jinfang (陈金芳)
apparaît comme un personnage-type : habitée par un
farouche instinct vital, mais sans profonde
philosophie de la vie, son seul désir est de
s’enrichir, mais elle est en même temps poussée par
la société à adopter un profil conforme aux modèles
qui lui sont offerts ; elle finit pas ne plus avoir
une conscience très claire de son identité, ni de ce
qu’elle devrait être, ou ne pas être. C’est un
personnage qui pourrait entrer dans la galerie de
portraits de
Ren Xiaowen (任晓雯),
son exacte contemporaine, à un an près.
Romans
Mais Shi Yifeng écrit aussi des romans. Deux des
plus connus parmi les premiers publiés, « Les fruits
sous le drapeau rouge » (《红旗下的果儿》),
sorti en novembre 2009, et « Je te préfère quand je
suis en route » (我在路上的时候最爱你),
publié en 2011, décrivent les relations amoureuses
entre des jeunes que le destin se plaît à rapprocher
et éloigner, ce sont des histoires de destins
contrariés, des romans d’apprentissage où la vie
tourne en rond, assez typiques des romans de la
génération post’80, justement.
Depuis lors, Shi Yifeng a évolué, dans ses
nouvelles, mais aussi dans ses romans. Après
« Particulièrement apte au combat » (《特别能战斗》)
en 2017, il en a publié deux en 2018. Le premier,
« Une vie d’emprunt » (《借命而生》),
sorti en avril aux éditions Littérature du peuple,
reprend un genre à la mode : le roman policier, et
rappelle le style de
Xu Yigua (须一瓜).
L’histoire remonte à un vol perpétré en 1988 par
deux truands qui se sont évadés de prison et dont il
suit la vie au cours des trente années suivantes. |
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Je te préfère quand je suis en route
Une vie d’emprunt 《借命而生》 |
Chronique non officielle de l’esprit
《心灵外史》 |
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Le deuxième roman de 2018 est publié en septembre,
aux éditions d’Octobre ; le titre, que l’on pourrait
traduire par « Chronique non officielle de
l’esprit » (《心灵外史》),
rappelle aussitôt le célèbre roman satirique du 18ème
siècle, le Rulin waishi (《儒林外史》)
de Wu Jingzi (吳敬梓)
qui a été traduit en français par « Chronique
indiscrète des mandarins »
.
La référence est claire : il s’agit d’un tableau de
la crise spirituelle de la société chinoise
actuelle, à travers l’histoire d’une jeune femme,
Yang Mai (杨麦),
dont les parents ont divorcé quand elle était très
jeune ; assignée par la famille à la garde d’une
grand-tante (“大姨妈”), elle
grandit sous son influence, au point de ne plus
pouvoir ensuite vivre sans « grand-tante » …
On retrouve donc comme fil narratif commun à ces
récits un sens de l’histoire appréhendée au
quotidien, à travers des existences ordinaires, ce
qui est finalement, peut-être, le principal trait
caractéristique de la « génération post’70 ». |
Traductions
Trainspotting, traduction en chinois |
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Shi Yifeng est également traducteur, activité qu’il
considère comme une pause récréative au milieu de
ses travaux d’écriture. En juillet 2010, par
exemple, a été publiée sa traduction du roman
« Trainspotting » (《猜火车》)
dont est adapté le film éponyme.
Sa page weibo :
https://www.weibo.com/chelefty?is_hot=1
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