|
Ng Kim Chew
黄锦树
Présentation
par Brigitte
Duzan, 4 février 2022
Écrivain et critique littéraire sinophone
relevant de ce qu’il est convenu d’appeler
littérature mahua (马华文学),
c’est-à-dire la littérature sinophone de Malaisie,
Ng Kim Chew (prononciation cantonaise de son nom
chinois Huang Jinshu 黄锦树)
est
né en novembre 1967 à Johor en Malaisie occidentale,
dans une famille originaire du Fujian.
Bien que vivant aujourd’hui à Taiwan, l’univers de
son œuvre reste celui qu’il a connu dans sa jeunesse
en Malaisie.
Il est cependant un auteur difficilement classable,
car rétif aux narrations classiques, féru de théorie
littéraire et résolument atypique. David Der-wei
Wang l’a qualifié d’ « enfant terrible » dans sa
préface au recueil de nouvelles « D’une île à
l’autre » (《由岛至岛》)
paru en 2001 : « Ng Kim Chew, enfant terrible » (〈坏孩子黄锦树〉). |
|
Ng Kim Chew (photo Sin Chew Daily) |
L’auteur…
C’est en
effet à l’âge de dix-neuf ans, en 1986, un an avant la levée de
la loi martiale, qu’il a quitté la Malaisie pour aller
poursuivre ses études à Taiwan. Après de sanglantes émeutes
raciales en 1969 à Kuala Lumpur, une « nouvelle politique
économique » avait été mise en œuvre en Malaisie pour calmer le
ressentiment de la population malaise, avec en particulier
imposition de la seule langue malaise comme langue nationale et
langue obligatoire dans l’enseignement public. Comme beaucoup de
parents d’origine chinoise, ceux de Ng Kim Chew ont veillé à ce
qu’il soit éduqué, dans une école privée chinoise, dans un
système mixte sino-malais, afin qu’il ne perde ni sa langue ni
sa culture. C’est une fois diplômé de l’enseignement secondaire
à Johor, qu’il a est parti à Taiwan.
Arrivant à
Taipei pour la fête de la mi-automne, il est entré dans le
département de langue et littérature chinoises de l’Université
nationale de Taiwan (Guoli Taiwan daxue
國立臺灣大學).
À l’époque, un diplôme en littérature chinoise classique était
recherché par les étudiants venus de Malaisie dans l’intention
de revenir chez eux et y obtenir un poste d’enseignant dans
l’une des grandes écoles chinoises privées du pays. Mais ce
n’est pas la voie qu’a finalement suivie Ng Kim Chew. Après
avoir obtenu un premier diplôme (master of arts) de l’université
Tamkang (淡江大學),
il a poursuivi avec un doctorat en littérature chinoise de la
National Tsinghua University (國立清華大學)
à Hsin-Chu (新竹),
sur la côté est de Taiwan.
Il a
finalement obtenu un permis de résidence à long terme. Il s’est
installé sur l’île et s’est marié. Il a deux enfants et réside
dans la ville de Puli (埔里),
au centre de l’île, où il est professeur de littérature chinoise
et d’écriture créative dans le département de langue et
littérature chinoises de la
National Chi Nan
University. (Guoli Jinan guoji daxue
國力暨南國際大學).
Il continue à faire de fréquents voyages en Malaisie, et ce sont
ces voyages et les souvenirs qu’ils suscitent qui nourrissent
son œuvre.
Et
son œuvre…
Contrairement à d’autres écrivains malaisiens qui avaient
commencé à écrire en Malaisie avant de quitter le pays,
Ng Kim
Chew a débuté sa carrière littéraire à Taiwan – exception faite
de quelques premières nouvelles qu’il a publiées alors qu’il
était encore lycéen. Il était alors très pauvre, et il
considérait les prix littéraires comme une manne providentielle.
Dans un article publié le 1er mai 2005 dans le
supplément littéraire « Printemps et automnes des lettres et des
arts » du quotidien malaisien en langue chinoise Xingzhou
ribao ou Sin Chew Daily (星洲日報.
文藝春秋)
qui a ensuite servi d’introduction à son recueil de nouvelles
Tu yu huo – Tanah Melayu (《土與火》),
il affirme n’avoir eu alors aucune prétention littéraire, se
bornant à convoiter les récompenses financières liées aux prix
littéraires comme mode de survie alimentaire.
Un
auteur de nouvelles
De rêves, de porcs et d’aurore,
éd. originale 1994 |
|
Il est avant tout un spécialiste de la forme courte.
Il a dit que ses années d’étude de la littérature
chinoise classique étaient comme « brasser les
vestiges d’une culture morte dans une tombe
abandonnée ». Rien de cela dans ses nouvelles, pour
la plupart fortement autobiographiques : imprégnées
de la moiteur des forêts de Malaisie et des
plantations d’hévéas où il a vécu enfant, elles
reflètent la réalité de la vie de la minorité
d’origine chinoise, avec ses angoisses et ses rêves,
ses problèmes identitaires, les tensions avec la
frange (majoritaire) islamique, la violence latente.
Ses histoires laissent un sentiment de tragédie
imminente. Les titres parlent d’eux-mêmes : « La
disparition de M » (《M的失踪》)
[1990], « Mort dans le Sud » (《死在南方》)
[1992]…
Les deux premiers recueils qui l’ont fait connaître
ont été publiés en 1994 et 1997 aux éditions Jiuge (九歌 |
出版社) :
« De rêves, de porcs et d’aurore » (Meng yu zhu yu
liming
《夢與豬與黎明》)
et « Nuit noire » (Wu an ming《烏暗瞑》)
.
En 2001, un nouveau recueil de nouvelles - « D’une
île à l’autre » (You dao zhi dao
《由島至島》)
- est publié par Rye Field Publishing (麦田)
et édité par le célèbre critique et professeur de
littérature chinoise de l’université Columbia aux
Etats-Unis, David Der-Wei Wang (王德威)
qui en signe la préface. Parallèlement, le recueil
est également publié à Kuala Lumpur en malais, sous
le titre identique - Dari Pulau ke Pulau -
qui reflète bien la situation de l’écrivain, entre
deux mondes insulaires.
Le recueil suivant, publié en 2005, a bénéficié
aussi d’une double publication en chinois et en
malais, à Taiwan et en Malaisie, mais là, le titre a
été modifié en passant d’une langue à l’autre : de
« Terre et feu » (《土與火》)
il est devenu « Tanah Melayu » en malais,
c’est-à-dire « Terre du peuple malais ». On a en
filigrane dans ce seul titre tout le poids des
|
|
Terre et feu, éd. originale 2005 |
revendications identitaires
des Malais qui ont conduit à la
marginalisation des Chinois et autres
minorités ethniques en Malaisie à partir du début des années
1970.
Pluie, éd. du Peuple du Sichuan 2018 |
|
Ng Kim Chew publie
régulièrement des nouvelles dans les revues
littéraires et suppléments littéraires de divers
journaux à Taiwan, Hong Kong, Singapour et en
Malaisie où il est partout lauréat de nombreux prix
.
Il a longtemps répondu aux critiques qui lui
demandaient s’il n’allait pas finir par écrire un
roman en leur disant que leur question lui rappelait
celle qu’on lui posait quand il s’est marié : vous
allez bientôt avoir un enfant ? Comme si l’écriture
d’un roman était aussi primordiale que la naissance
d’un fils.
Même
« Pluie » (《雨》),
publié à Taipei en 2016, était à l’origine un
recueil de nouvelles et n’est devenu « roman » que
pour l’édition française. Comme nous l’a expliqué le
traducteur Pierre-Mong
Lim, en accord avec l’auteur et selon les
souhaits de l’éditeur, il a sélectionné les sept
nouvelles intitulées « tableau de pluie » pour en
faire sept « chapitres ». C’est donc en |
fait un recueil de
nouvelles et non un véritable roman dont la traduction
française a été couronnée en
janvier 2022 du 5ème prix Émile Guimet de littérature
asiatique.
On ne
saurait minimiser l’importance de son style d’écriture, car si
Ng Kim Chew est devenu l’un des écrivains majeurs de la
littérature sinophone de Malaisie, c’est en grande partie pour
ce style.
Littérature « des Mers du Sud »
Les récits de Ng Kim Chew sont d’abord caractérisés
par leur cadre : la forêt tropicale d’hévéas de la
péninsule malaisienne (Malaixiya bandao jiaolin
馬來西亞半島膠林)
typique de son Johor natal. Il nous en décrit les
réseaux labyrinthiques de chemins de terre au milieu
d’une forêt dense, des huttes d’autochtones et des
maisons de Chinois menacées par la végétation et la
pluie, le tout dans un contexte de violences
latentes qui semblent faire partie du paysage même
et s’ajoutent aux menaces de la nature.
Il y a là un « exotisme » indéniable, mais qui n’est
pas artificiel : il fait partie de la narration, la
teinte de cette « couleur des Mers du Sud » (Nanyang
secai
南洋色彩)
qui est la marque de la littérature sinophone de
Malaisie depuis la fin des années 1920. Même quand
ses histoires plus récentes sont situées dans un
contexte taïwanais, elles gardent le lien avec la
|
|
Nuit noire, éd. de Shanghai 2020 |
Malaisie à travers la mémoire, pour
en ressusciter le temps d’un récit les coutumes et la saveur
locale, soulignées par l’utilisation de termes malais au
cœur du texte chinois.
Ses
personnages sont également inspirés de ses souvenirs. Ce sont
des Chinois aussi bien que des Malais et des représentants
d’autres ethnies locales, considérés du point de vue de la
communauté chinoise. Mais le prisme du souvenir implique un
décalage avec la réalité ; celle-ci est fuyante, s’évade dans le
rêve, se pare de surnaturel. Il dépeint toujours une même
histoire : celle de la forêt et de ses habitants, infiniment
revue et corrigée, comme une interminable saga des origines avec
ses drames primordiaux.
En même
temps, cette saga reflète les drames et conflits du présent :
conflits ethniques traduits en termes culturels et
linguistiques, mais aussi menace latente de la globalisation qui
apporte une autre dimension à l’aliénation de l’exilé, au-delà
de la lutte entre le double attachement au passé malaisien et au
présent de la terre d’adoption. Les récits de Ng Kim Chew sont
typiques de ces narrations traduisant des expériences de
transition entre pays et cultures qui sont aussi la marque du
monde moderne.
Sa terre
d’adoption présente en effet une ambiguïté fondamentale : Ng Kim
Chew ne s’identifie pas à la Chine plus qu’à la Malaisie ; il
n’y cherche pas une quelconque identité nationale pas plus qu’à
Taiwan qui se pose pourtant en « gardienne » de l’authentique
culture chinoise. Il est « l’autre » pour les bumiputra
de Malaisie comme il est « autre » à Taiwan, un autre doué d’une
aura exotique. Il a écrit des essais de critique littéraire pour
tenter de définir cette identité chinoise ambiguë, dont un
recueil intitulé « La littérature mahua et la
sinitude
»
(Mahua wenxue yu Zhongguoxing
《馬華文學與中國性》).
Littérature chinoise hors frontières
Il propose
en fait un concept de « littérature chinoise apatride », ou
« sans nationalité » (wu guoji huawen wenxue
無國籍華文文學
) qui tend
à dégager la littérature chinoise de l’emprise d’une aire
géographique, pour la redéfinir en termes de langue et la faire
échapper à l’arbitraire des frontières. Il opte ainsi pour le
terme
huáwén
(華文/华文)
désignant une aire linguistique et culturelle englobant toute la
diaspora, et non les termes restrictifs de
zhōngwén
(中文)
utilisé en Chine continentale ou
guówén
(國文)
utilisé à Taiwan. Il est conscient, ce faisant, qu’il n’évite
pas la connotation « ethnique » bien qu’il tente de s’en
abstraire
.
En même temps, sa personnalité d’écrivain
« chinois » s’est définie dans une démarche subtile
de retour aux sources de la tradition littéraire
chinoise ancienne à travers son interprétation des
travaux d’un écrivain de la fin des Qing, Zhang
Taiyan (章太炎),
mais aussi en se définissant comme héritier de
Lu Xun (魯迅)
et de
Yu Dafu (郁达夫).
- Le personnage hautement controversé de Zhang
Taiyan (1869-1936) personnifie les
contradictions de son époque, étant à la fois un
conservateur visant à la revitalisation de
« l’essence nationale » (guocui
国粹),
un révolutionnaire œuvrant pour le renversement de
la dynastie mandchoue et un bouddhiste dont les
écrits critiques ont contribué à détruire l’idée
hégélienne de l’histoire comme progrès. Il a été le
professeur au Japon de Lu Xun et de son frère Zhou
Zuoren. |
|
Zhang Taiyan en 1906 |
Ce qui a
intéressé Ng Kim Chew, cependant, ce sont ses travaux de
philologue sur la langue chinoise. Élève du grand philologue Yu
Yue (俞樾),
Ng Kim Chew a étudié les classiques chinois avec lui pendant
sept ans. Son « Origine de l’écriture » (Wen shi《文始》)
est la première étude systématique d’étymologie chinoise, mais
il a aussi contribué de manière décisive à l’histoire de la
phonologie chinoise. Ng Kim Chew a été fortement influencé par
ses études fondées sur les « textes anciens » et ses recherches
sur l’évolution des caractères à travers celle de la
calligraphie.
- Ng Kim
Chew revendique par ailleurs l’héritage de Lu Xun en tant
qu’auteur de nouvelles, dans une langue vernaculaire, qui plus
est, qui reprend la tradition du baihua promue par Lu
Xun. Il se replace dans la tradition des conteurs d’antan, comme
Mo Yan (莫言)
dans son
discours
de réception du prix Nobel
se posant en héritier de l’art des conteurs (jiang gushi de
ren
讲故事的人).
En même temps, il tente de se dégager de gangue de réalisme dont
il pense qu’elle a trop longtemps grevé la littérature mahua.
- Quant à Yu Dafu, il est pour Ng Kim Chew un
précurseur de cette littérature : quand il s’est
réfugié à Singapour avec femme et enfant en 1938, il
a travaillé là pendant trois ans comme directeur
littéraire du supplément littéraire de ce même
Xingzhou ribao ou Sin Chew Daily (星洲日報)
dans lequel Ng Kim Chew publie aussi des articles.
Pendant ces trois années à Singapour, Yu Dafu fait
paraître dans ce journal quelque 400 articles qui
sont autant d’écrits de résistance contre
l’occupation japonaise et seront ensuite publiés en
recueils en Chine en 1978 ; l’un de ces recueils est
intitulé : « Essais au fil de la plume de Yu Dafu
dans les Mers du Sud » (Yu Dafu Nanyang suibi《郁达夫南洋随笔》).
En 1940, Yu Dafu participe à la création de la
« Société des Mers du Sud de Singapour » (新加坡南洋学会)
aussitôt dotée d’un journal. Puis, quand les
Japonais envahissent Singapour en 1942, Yu Dafu
s’enfuit à |
|
Essais de Yu Dafu dans
les Mers du Sud, 1978 |
Sumatra où, dans la
communauté chinoise, il monte un affaire de vin avec un ami
chinois. Sa disparition tragique un soir de 1945, après son
arrestation par la police militaire japonaise, en a fait une
figure emblématique de la résistance chinoise, élevé au rang
de « martyre de la révolution » (革命烈士)
par le gouvernement chinois.
Figure
emblématique de la diaspora chinoise des Mers du Sud, il est
aussi, pour Ng Kew Chew, précurseur dès ses premières nouvelles
d’une écriture subjective à la première personne, écriture
autobiographique reflétant une émancipation inspirée autant par
le « roman du moi » de la littérature japonaise que par les
idées du mouvement du 4 mai. De manière caractéristique, Ng Kew
Chew a écrit plusieurs nouvelles dans lesquelles il imagine ce
qui a pu se passer, ou aurait pu se passer si… C’est un
hommage, sans doute, mais surtout une entreprise de
démythification assez typique de l’auteur.
Principales publications en chinois
(à
Taipei sauf indications contraires)
Recueils de nouvelles
1994 : De
rêves, de porcs et d’aurore《梦与猪与黎明》(Jiuge
九歌)
1997 :
Nuit noire《乌暗暝》(Jiuge
九歌)
Rééd. 2017 avec《梦与猪与黎明》(Rye
Field Publishing
麦田)
2020 : Éd. des lettres et des arts de Shanghai (car. simplifiés)上海文艺出版社
2001 :
D’une île à l’autre《由岛至岛》(Rye
Field Publishing
麦田)
2005 :
Terre et feu《土与火》(Rye
Field Publishing麦田)
2013 : La
République Nanyang, mémorandum《南洋人民共和国备忘录》
(Linking
Publishing 联经)
2014 :
Tatouages sur le dos《刻背》(Rye
Field Publishing
麦田)
2014 :
Comme en revoyant Buyeo《犹见扶余》(Rye
Field Publishing
麦田)
2015 :
Poisson《鱼》(Yinke
印刻)
2016 :
Pluie《雨》(Aquarius
Publishing
宝瓶)
2018
Chengdu, éditions du peuple du Sichuan (成都:四川人民出版社)
2019 :
Lent bateau vers la Chine《民国的慢船》Kuala
Lumpur(有人)
2021 : La
rive où viennent mourir les éléphants《大象死去的河边》(麦田)
Recueils d’essais
Aux
éditions
Rye Field
Publishing
麦田
2007 :
Incendie《焚烧》
2015 : Le
rire du feu《火笑了》
2019 : Le
présent du décalage horaire《时差的赠礼》
Plus une
dizaine de recueils de critique littéraire.
Traduction en français
-
Pluie《雨》,
trad. du chinois (Malaisie) par
Pierre-Mong Lim, éd.
Picquier, 2020, 144 p.
Traductions en anglais
-
Slow Boat to China and Other Stories, recueil de douze
nouvelles, trad.
Carlos Rojas,
Columbia University Press, 2016. Avec une introduction du
traducteur : Ng Kim Chew and the Writing of Diaspora.
-
Lightless
《乌暗暝》,
trad. Mary Bradley, Rye Field 2017.
Traduction
de deux recueils de nouvelles – « Lightless » et « Dreams, Pigs
and Dawn » – initialement publiés en 1994 et 1997.
Bibliographie
- Reading Ng Kim Chew : Malaysian-Chineseness and Memory in
Contemporary Malaysian Chinese Literature in Taiwan,
research paper by Antonio Paoliello, Universitat autónoma de
Barcelona, juin 2008.
À lire en
ligne :
https://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.623.3194&rep=rep1&type=pdf
- "The
Imaginative Materialism of Wen in Ng Kim Chew's Malayan
Communist Writing", Wong, Nicholas Y. H., Chinese Literature:
Essays, Articles, Reviews (CLEAR) (2018), 163-198.
- “Republic of Southern Sinophone Literature” and Its
Memorandum, a Uchronian Hong Kong-Mahua Literary Relation, Song
(Abel) Han and Yu (Heidi) Huang, Journal of World Literature, 6.
12.
2019.
(les
auteurs font un parallèle entre le monde dystopique de la
« République de Nanyang » de Ng Kim Chew et la fiction de
l’écrivain
Dung
Kai-cheung (董啟章)
imaginant l’histoire d’une rue disparue de Hong Kong)
|
|