La gratitude
en Chine : histoire d’un mot devenu slogan
par Brigitte Duzan, 16 mai 2020
Dans la crise mondiale provoquée par l’épidémie liée au covid19,
on parle beaucoup de gratitude dans le cadre des controverses
sur l’origine et la propagation du coronavirus. La Chine
doit-elle des excuses au monde ? La Chine réplique que c’est le
monde qui lui doit de la gratitude.
Mais la question de la gratitude est également un sujet de
controverse en Chine même, comme l’a montré la visite chaotique
à Wuhan, le 7 mars 2020 (la veille de la visite du président Xi
Jinping lui-même), de la 2ème vice-Premier ministre
Sun Chunlan (孙春兰).
A cette occasion, le nouveau maire de Wuhan, Wang Zhonglin (王忠林),
a annoncé le lancement d’une campagne d’« éducation de la
gratitude » (gǎn'ēn
jiàoyù huódòng 感恩教育活动)
pour apprendre aux habitants de la ville à « témoigner leur
reconnaissance envers le Secrétaire général et envers le Parti »
(感恩总书记,感恩共产党).
Le projet de campagne a déclenché la fureur des habitants. Son
annonce sur le compte WeChat du gouvernement local a été effacée
dans les heures qui ont suivi sa publication.
Dans son
Journal de
Wuhan,
Fang Fang
s’insurge :
政府是人民的政府,它的存在是为人民服务的。政府公务员是人民的公仆…
Le gouvernement est le gouvernement du peuple, il n’existe que
pour être au service du peuple. Les fonctionnaires sont des
serviteurs du peuple...
Certes, mais la « gratitude » n’est pas un concept nouveau. Si
le terme est aujourd’hui devenu un slogan politique, il n’est
pas d’origine récente et n’a pas toujours eu la même
signification. Son évolution – de son premier sens moral à son
utilisation politique au 20e siècle – offre un miroir
de l’histoire culturelle et socio-politique de la Chine.
I.
La gratitude dans la Chine ancienne
On trouve le sentiment de gratitude dans les premiers textes
taoïstes.
Le sentiment de la gratitude dans le canon taoïste
Le sentiment de gratitude est d’abord lié à la religion taoïste
du 4e-5e siècle, et tout particulièrement
au corpus de textes de l’Ecole Lingbao (灵宝派),
ou Ecole du Joyau magique, école constituée entre la dynastie
des Jin Orientaux (316-420) et celle des Liu-Song (420-479),
sous l’influence du bouddhisme.
Le premier canon Lingbao (《灵宝经》)
a vraisemblablement été rassemblé par Ge Chaofu (葛巢甫),
considéré comme le véritable fondateur de l’école. Mais, sous
les Liu-Song, à partir de 467, le patriarche Lu Xiujing (陆修静)
le révisa en ajoutant d’autres textes et en le restructurant,
sous le patronage de l’empereur. Le catalogue ainsi obtenu
comportait 1318 textes divers, regroupés en trois « grottes » (san
dong jingshu mulu
《三洞经书目录》
ou san dong
《三洞》)
sur le modèle des trois tripitaka ou corbeilles du canon
bouddhiste.
L’un des textes est un exercice de contrition écrit par Lu
Xiujing pour ses disciples, le
Dongxuan lingbao wugan wen
(《洞玄灵宝五感文》), soit le traité
Lingbao des cinq sentiments, c’est-à-dire
les cinq sentiments de la
gratitude…
Poème Tang : la gratitude du brin d’herbe
Dans la littérature ancienne, la gratitude apparaît dans des
expressions et poèmes comme une image symbolique étendue à la
terre nourricière et à l’ensemble de la nature, dans un
conception taoïste d’harmonie naturelle avec le monde.
Il y a ainsi un poème célèbre dont les deux derniers vers sont
très souvent cités :
“谁言寸草心,报得三春晖
”
Le cœur d’un minuscule brin d’herbe,
pourra-t-il jamais payer sa dette envers le soleil du
printemps ?
Il s’agit d’un poème intitulé « La
balade du voyageur » (《遊子吟》),
de Meng Jiao (孟郊),
poète de la dynastie des Tang,
Chengyu : gratitude de la source envers la goutte d’eau
Par ailleurs, il y a même un chengyu (en huit caractères) qui
illustre la gratitude :
“滴水之恩,涌泉相报”
Faveur d’une goutte d’eau, reconnaissance de la source.
L’expression est tirée d’une histoire d’un texte anonyme des
Ming : les « Instructions
de Maître Zhu », du
Zeng guangxian wen (《增广贤文·朱子家训》).
Ce n’est qu’à partir de la période républicaine, après la chute
de la dernière dynastie impériale, que le terme a commencé à
prendre un sens différent.
II. La gratitude au 20e siècle
Période républicaine
Traditionnellement, le terme « gratitude » était
utilisé dans un sens moral, dans des expressions
comme « ressentir une profonde gratitude »
gǎn'ēn dài dé
感恩戴德
/
une infinie gratitude
gǎn'ēn
bùjìn
感恩不尽
ou encore
« ressentir de la gratitude et vouloir payer de
retour »
gǎn'ēn túbào
感恩图报.
Dans la période républicaine, cependant, le terme de
gratitude apparaît dans la presse en lien avec la
religion occidentale, au sens d’« action de grâce ».
« Jour d’action de grâce » (gǎn'ēn
jié
感恩节)
est devenu |
|
Thanksgiving, fête importée |
le terme utilisé pour la traduction de la fête américaine de
Thanksgiving – aujourd’hui sinisé.
Période maoïste
Le terme n’apparaît guère dans le lexique maoïste. Le
journaliste Qian Gang (钱钢)
a fait des recherches dans le « Quotidien du peuple » (《人民日报》),
depuis sa fondation en 1946 jusqu’à la fin de la Révolution
culturelle et le lancement de la politique de réforme et
d’ouverture, en 1978, soit une période de 32 ans couvrant la
période maoïste. Ses recherches ont été publiées sur le site du
China Media Project de l’université de Hong Kong
.
Pendant toute cette période, il a trouvé le terme de gratitude
dans 163 articles, soit moins d’une fois tous les deux mois, ou
environ cinq fois par an.
- les expressions courantes
gǎn'ēn dài dé
感恩戴德
/
gǎn'ēn
bùjìn
感恩不尽
étaient considérées comme féodales,
gǎn'ēn jié
感恩节
avait une connotation religieuse occidentale entachée
d’impérialisme. Ces nuances de sens péjoratif apparaissent dans
84 % des cas relevés.
- à part les quelques cas d’utilisations positives – par exemple
pour désigner la gratitude du peuple quand les forces
communistes ont occupé les territoires tenus jusque-là par le
Guomingdang - les autres utilisations du terme ont pour la
plupart des connotations négatives, par exemple pour railler la
« gratitude » témoignée par les « chiens courants de
l’impérialisme » envers leurs maîtres.
Pendant l’ère maoïste, le terme de gratitude
gǎn'ēn
感恩
évoquait donc essentiellement le féodalisme et l’impérialisme.
D’autres termes étaient utilisés dans les slogans concernant le
président Mao et le Parti : sentiment affectueux de
reconnaissance
ēnqíng
恩情
(où prime le
qíng)
ou simplement remerciements
gǎnxiè
感谢.
L’exemple le plus courant, avec ses nombreuses variantes, est
celui de la chanson :
毛主席的恩情比天高(比山高)/比地厚/比海深/比水长/
…
Notre reconnaissance envers le président Mao est plus élevée que
le ciel (que les montagnes)
/
plus épaisse que la terre / plus profonde que l’océan, etc.
Chanson :
https://www.youtube.com/watch?v=TYhxHUPRtKA
Réforme et ouverture
Toujours selon les recherches de Qian Gang, les termes de
« gratitude » ou de « remerciements » sont très rares dans Le
Quotidien du peuple au moment du lancement de la politique de
réforme et d’ouverture. Au contraire, ils sont plutôt critiqués.
Ainsi, à partir de la 3ème Session plénière du 11ème
Comité central (三中全会),
en décembre 1978, commence à être débattue la question de la
validité des thèses et de l’action de Mao Zedong, en particulier
concernant la Révolution culturelle ; après de multiples
révisions, le document final est adopté lors de la 6ème
Session plénière de ce même 11ème Comité central (六中全会),
fin juin 1981 : « Résolution concernant certaines questions de
l’histoire de notre Parti depuis la fondation de la République
populaire de Chine » (《关于建国以来党的若干历史问题的决议》).
Cette Résolution historique a condamné non seulement la
Révolution culturelle mais aussi le principe de « révolution
permanente sous la dictature du prolétariat ».
Le 10 août 1981, commentant la Résolution, le Journal de l’Armée
de libération (《解放军报》)
a publié un article significatif, repris dans le Quotidien du
peuple, intitulé « Le sentiment de gratitude ne peut pas
remplacer l’analyse scientifique » (《感恩之情不能代替科学分析》)
.
L’auteur – très affecté, dit-il, par les débats sur les
« erreurs » du président Mao - y
analyse le sens de l’expression « sentiment de gratitude »
gǎn'ēn zhīqíng
感恩之情
(qui
revient quatre fois dans le corps du texte) en soulignant son
caractère subjectif et affectif :
《决议》发表后,我联系思想实际认真学习、思考,才认识到带着个人感恩之情来看待革命领袖的历史地位和功过,确实是不科学的,也不利于分清是非,继续前进。
从感恩之情出发,就不能正确认识领袖的历史作用,而容易混淆崇敬领袖与林彪、“四人帮”搞的个人崇拜的区别。
Après la publication de la « Résolution », j’ai beaucoup étudié
et réfléchi en pratique, et je me suis rendu compte qu’il n’est
effectivement pas scientifique d’apprécier le statut et les
mérites des grands leaders révolutionnaires en termes de
sentiment de gratitude ; cela ne permet pas de distinguer le
bien du mal, et d’avancer.
Si l’on se place du point de vue du sentiment de gratitude, il
est impossible de comprendre correctement le rôle historique du
leader,
et il est au contraire très facile de confondre le respect qui
lui est dû et le culte de la personnalité rendu à Lin Biao et à
la Bande des quatre.
Affiche en hommage à Deng Xiaoping,
1992 : Notre architecte en chef
我们的总设计师
(collection Landsberger) |
|
Donc le « sentiment de gratitude » est lié ici au
culte de la personnalité, l’une des bêtes noires de
Deng Xiaoping. Le terme a été rayé du vocabulaire
officiel pendant qu’il était au pouvoir. Même le
terme de remerciement (envers lui) est rare. Qian
Gang l’a relevé une fois dans le Quotidien du
peuple, en 1987, en parlant d’un moine tibétain du
Qinghai remerciant Deng Xiaoping pour la politique
menée à l’égard du Tibet.
Même dans les affiches de propagande des années
1980, on ne trouve pas de remerciements envers Deng
Xiaoping lui-même. Vers la fin de la décennie, des
affiches célèbrent son action en faveur du
développement, à la faveur de ses tournées
d’inspection. Mais c’est après 1992 et son « voyage
dans le sud » qu’est célébré son rôle d’« architecte
en chef » (总设计师)
de la réforme. Et là, effectivement, pas de grands
mots de « gratitude », mais une reconnaissance
« scientifique », objective et rationnelle, de son
action. |
Période Hu Jintao
Selon les chiffres avancés par Qian Gang, l’utilisation du terme
de gratitude augmente soudain pendant les dix ans où Hu Jintao (胡锦涛)
est au pouvoir, c’est-à-dire de 2002 à 2012
:
Qian Gang a décompté 1639 articles comportant le terme, dont 320
articles la dernière année de la présidence, en 2012. Mais ce
qui est intéressant, c’est de voir pourquoi et comment.
Pour une société harmonieuse
L’apparition répétée du terme est liée à l’introduction du
slogan de « société harmonieuse » (héxié
shèhuì
和谐社会).
En effet, l’idée est qu’il faut avoir le cœur plein de gratitude
(有一颗感恩的心),
car c’est ainsi qu’il y aura moins de division et plus
d’harmonie, plus d’unité et moins de frictions, plus de
compréhension et moins de protestations. Le terme, en fait,
s’est répandu dans le contexte de l’épidémie de SRAS, en
2002-2004 : déjà à l’époque il était question de rendre hommage
aux travailleurs et aides-soignants, de respecter la vie et le
travail.
L’utilisation du terme s’est ensuite multipliée à partir de
2006, qui marquait le 30ème anniversaire du
tremblement de terre de Tangshan (唐山大地震)
.
Mais, pendant cette période, le terme de gratitude prend
plusieurs sens dans les médias : comme pour le SRAS, c’est
d’abord la gratitude ressentie envers les sauveteurs, mais cela
s’étend à la gratitude des sinistrés pauvres envers les parents
et proches qui les ont secourus, puis plus généralement à la
gratitude des enfants envers leurs parents.
Ainsi, en septembre 2007, la presse publia une série
d’articles sur deux fils, dans le Heilongjiang, qui
avaient construit une sorte de roulotte à bras,
tirée comme un pousse-pousse, pour emmener promener
leur vieille mère de 79 ans : ils l’avaient appelée
« Le train de la gratitude » (感恩号).
L’un tirant l’autre poussant, ils ont ainsi emmené
leur mère visiter Hong Kong. Mais le désir de la
vieille dame était surtout de voir |
|
Le « train de la gratitude » |
les Jeux olympiques de Pékin, où ils sont arrivés juste
avant la cérémonie d’ouverture.
En 2005, la ville de Shanghai ajouta une clause aux règlements
des établissements secondaires de la ville pour y inclure « l’apprentissage
de la gratitude » (学会感恩).
Ce qui a entraîné un déluge de devoirs d’élèves sur le sujet,
certains très poétiques :
落叶在空中盘旋,谱写着一曲感恩的乐章,那是大树对滋养它的大地的感恩;白云在蔚蓝的天空中飘荡,绘画着那一幅幅感人的画面,那是白云对哺育她的蓝天的感恩;因为感恩才会有这个多彩的社会,因为感恩才会有真挚的友情,因为感恩才让我们懂得生命的真谛。
La feuille qui tombe virevolte dans l’air en écrivant la musique
d’une ode de gratitude, la gratitude de l’arbre pour la terre
qui l’a nourri. Le nuage blanc flotte dans le ciel tout bleu, en
dessinant une image touchante, l’image de la gratitude du nuage
blanc envers le ciel auquel il doit la vie. Car c’est grâce à la
gratitude que l’on peut avoir une société riche en couleurs,
grâce à elle que l’on peut connaître une amitié sincère, et
grâce à elle que l’on peut comprendre le vrai sens de la vie.
Gratitude étendue au Parti
Cependant, à partir de 2008, l’année des Jeux olympiques de
Pékin, mais aussi du tremblement de terre catastrophique de
Wenchuan suivi d’une vague de contestations et de mise en cause
des responsabilités des autorités locales, on observe un
glissement sémantique, le terme de gratitude étant de plus en
plus utilisé dans le contexte des institutions et du Parti, la
gratitude étant spécifiquement entendue comme « gratitude envers
le Parti communiste » (感恩共产党).
En juillet 2010 est lancée une « campagne de gratitude »
(“感恩行动”)
auprès des entreprises du secteur privé (非公有制经济人士),
la but de l’opération n’étant plus, comme dans les écoles en
2005, de promouvoir un sentiment fusionnel avec la nature et le
monde allant dans le sens d’une société libérée de ses conflits
et tensions, mais un sentiment de reconnaissance envers le Parti
et la nation dans l’économie privée. La campagne a duré un an
.
On est donc passé d’un sentiment diffus de gratitude
personnelle, sur fond de tradition lettrée ancrée dans la poésie
et la pensée anciennes, à la promotion d’une gratitude envers le
pouvoir. Mais elle est orientée vers le Parti et la nation, il
n’est pas encore question de gratitude envers le « leader » (领袖),
terme renié par Deng Xiaoping car évoquant trop le culte de la
personnalité. Le changement intervient en 2013, avec l’arrivée
de Xi Jinping au pouvoir.
Dérive sous Xi Jinping
Dès son accession à la présidence le 14 mars 2013, Xi Jinping
lance une campagne anti-corruption qui inclut une critique de la
manière de penser la relation de chacun à la société, et utilise
la notion de gratitude dans ce contexte, en réclamant pour le
Parti une reconnaissance justifiée par les politiques menées qui
ont permis à la nation de s’enrichir.
Le président Xi Jinping en tournée
d’inspection au Ningxia, Visite de la
mosquée
de Yinchuan le 19 juillet 2016 |
|
C’est ce qui apparaît dans un éditorial du Quotidien
du peuple du 18 novembre 2013 intitulé « Attention
aux conceptions erronées de la gratitude » (《警惕错误的感恩观》)
.
L’article met en garde contre l’attitude de certains
cadres qui se considèrent comme des « sauveurs » et
considèrent que la gratitude du peuple leur est due.
Or la gratitude du peuple devrait aller au Parti,
pour la politique menée, non au cadre qui a été
chargé de l’appliquer.
De 2013 à 2017, c’est-à-dire pendant le premier
mandat de Xi Jinping, Qian Gang a compté dans le
Quotidien du peuple 1 164 |
articles comportant le mot gratitude, c’est-à-dire une nette
augmentation par rapport à la présidence de Hu Jintao. Avant
2016, cependant, c’est l’expression « gratitude envers le
Parti » (感恩党)
qui revient couramment ; il n’est pas question de gratitude
envers le « leader ».
Un premier tournant intervient en juillet 2016, lors du tour
d’inspection de Xi Jinping dans la région autonome hui du
Ningxia (宁夏回族自治区).
C’était un déplacement visant à annoncer des mesures en faveur
du développement local, mais aussi à renforcer l’image du Parti.
Le reportage du Quotidien du peuple soulignait que la population
était reconnaissante, non plus envers le Parti, mais envers son
« guide » (领导),
de la sortir de la pauvreté.
Un autre tournant intervient lors de la 6ème
session plénière du 18ème Comité central
(24-27 octobre 2016), essentiellement consacré à la
discipline du Parti : Xi Jinping est désigné comme
« le cœur » du Parti (党的核心).
Le concept de « cœur dirigeant » (lǐngdǎo
héxīn
领导核心)
avait été avancé par Deng Xiaoping pour renforcer sa
position et celle de Jiang Zemin, mais justement
sans désigner un leader suprême qui aurait mené au
culte de la personnalité comme sous Mao. La
désignation de Xi Jinping comme « cœur » renverse
cette prudence.
Le nouveau slogan devient « Le Comité central
avec le camarade Xi Jinping pour cœur » (以习近平同志为核心的党中央).
Dès lors, la gratitude est due au Secrétaire
général, « cœur » du Parti. Les manifestations de
gratitude commencent à pleuvoir à partir de
2017.Selon Qian Gang, le premier secrétaire |
|
Tiré du Quotidien du peuple :
N’oubliez pas la gratitude,
oubliez vos rancunes,
La gratitude, c’est la source
du bonheur dans la vie |
régional à voir crié le nouveau slogan est le Secrétaire du
Parti du Guizhou, Sun Zhigang (孙志刚),
après son élection au 19ème Congrès
national : « Toute ma gratitude au Secrétaire général Xi
Jinping » (感恩习近平总书记)…
mais, l’enthousiasme risquant de devenir excessif, le Comité
central lui-même a émis des directives pour réguler les
manifestations de gratitude.
La phrase « Gratitude envers le Secrétaire général » (感恩总书记)
est cependant restée dans les médias officiels, avec quelques
ornements et fioritures personnalisées et actualisées. La
campagne « d’éducation de la gratitude » lancée par le maire de
Wuhan en plein confinement de la ville est à replacer dans ce
contexte : ce n’était pas une idée nouvelle, elle suivait la
ligne lancée par la 6ème session plénière du 18ème
Comité central en octobre 2016. Le maire avait mal apprécié le
timing de son annonce, mais la gratitude reste un mot-clé des
slogans politiques actuels.
A lire en complément
Les cinq sentiments de la gratitude
selon le canon Lingbao
La balade du voyageur,
poème Tang
Gratitude de la source envers la goutte d’eau,
chengyu
|