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				Brève histoire du 
				xiaoshuo et de ses diverses formes, de la nouvelle au roman 
				
				IV. Du chuanqi
				des Tang au chuanqi des Ming 
				par 
				Brigitte Duzan, 28 novembre 2018 
				  
				1.     
				
				Généralités 
				  
				
				Sous les Ming, le chuanqi se mue en genre théâtral, 
				succédant au zaju (杂剧) 
				des Song et des Yuan : théâtre du Sud (nanxi 
				
				南戏) 
				aux mélodies plus douces qui se serait développé sous les Song 
				du Sud au 14e siècle, mais sans rupture avec le 
				zaju du Nord.  
				
				  
						
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							Il s’agit d’un théâtre littéraire. Si la pièce la 
							plus ancienne, « L’histoire du luth » (Pipa ji《琵琶记》), 
							est d’un auteur connu, Gao Ming (高明
							
							
							1307-1371), qui fait la transition avec la période 
							Yuan, les premiers textes n’ont pas de 
							paternité définie, ce qui rapproche le genre de la 
							littérature populaire, et orale. Le sujet de ces 
							pièces est le plus souvent une histoire d’amour, les 
							dramaturges portant une  |  | 
							
							 
							Histoire du luth |  
					
					attention particulière à la qualité littéraire des passages 
					chantés : l’écriture pour le théâtre devient un genre prisé 
					des lettrés, qui occupent souvent d’importantes fonctions 
					officielles.     
				
				Les pièces étaient ainsi conçues autant pour la lecture que pour 
				la représentation, et appréciées en tant qu’œuvres littéraires : 
				elles donnaient lieu à des éditions soignées, souvent 
				illustrées, tandis que, en général, seuls des extraits étaient 
				joués en raison de leur longueur.  
				
				  
						
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							Tang Xianzu |  | 
							
							Deux écoles se sont ainsi constituées : l’une 
							attachée surtout à la prosodie et à la musique, 
							diverses adaptations musicales donnant naissance à 
							des variantes régionales. Ces opéras régionaux sont 
							désignés par le terme de qiang (腔), 
							littéralement « sonorité ». La synthèse de ces 
							différents styles donnera la forme la plus 
							prestigieuse et la plus raffinée, en lien étroit 
							avec la littérature : le kunqu (昆曲). 
							
							  
							
							Pour l’autre école, c’est le texte qui primait. Elle 
							a connu son apogée au 17e siècle avec des 
							dramaturges célèbres, dont Tang Xianzu (汤显祖 
							
							
							1550-1616), mort la même année que Shakespeare, 
							auteur des « Quatre rêves de Yumintang » (玉茗堂四梦), 
							du nom de son studio, ou « Quatre rêves de 
							Linchuan » (临川四梦) 
							du nom de sa ville natale, le plus connu étant « Le 
							Pavillon aux pivoines » (Mudanting 
							
							《牡丹亭》), 
							l’un des grands classiques de la littérature 
							chinoise et l’une des plus belles pièces du 
							répertoire kunqu. |  
					
					  
				
				
				  
				
				
				Edition numérique 
				
				  
				
				
				Les cinq drames du Sud
				
				《三刻五種傳奇》
				
				
				(Bibliothèque numérique mondiale) 
				
				Ouvrage qui contient cinq chuanqi, présentés avec un 
				commentaire de synthèse, une table des matières et des 
				illustrations d’époque. 
				
				1/ L’histoire du lavage de la soie (Huansha ji 
				
				《浣纱记》), 
				de Liang Chenyu (梁辰魚, 
				1519-1593), inspiré de Printemps et automnes des familles Wu 
				et Yue (《吴越春秋》), 
				histoire non officielle de la dynastie des Han de l’Est 
				attribuée à Zhao Ye (赵晔). 
				
				2/ L’histoire du sceau doré (Jinyin ji《金印记》), 
				de Su Fuzhi (苏复之), 
				dramaturge du début de la dynastie des Ming, histoire inspirée à 
				la fois des Stratégies des Royaumes combattants (Zhanguoce《战国策》) 
				et des Mémoires historiques (《史记》) 
				de 
				
				Sima Qian.  
				
				3/ L’histoire du sac embaumé (Xiangnang ji 
				
				《香嚢记》), 
				de Shao Can (1465-1505) 
				
				4/ L’histoire du manteau brodé (Xiuru ji 
				
				《绣襦记》), 
				de Xue Jingun (薛进衮), 
				histoire inspirée du chuanqi des Tang La Vie de Liwa 
				(李娃传) 
				de Bai Xingjian (白行简), 
				frère cadet du poète Bai Juyi (白居易). 
				
				5/ Les pleurs du phénix (Ming feng ji 
				
				《鸣凤记》), 
				de l’historien et lettré Wang Shizhen (王世贞
				
				
				1526-1590) 
				
				  
				
				A télécharger : 
				
				
				https://www.wdl.org/fr/item/15122/ 
				
				  
				
				
				Bibliographie 
				
				  
				
				Le théâtre chinois, de Roger Darrobers, PUF coll. Que sais-je 
				(n° 2980), 1995. 
				
				Chine, l’opéra classique : Promenade au Jardin des poiriers, de 
				Jacques Pimpaneau, Les Belles Lettres, 2014. 
				
				  
				
				  
				
				
				2.     
				
				Un chuanqi adapté 
				à l’opéra : « La Princesse Baihua », ou l’opéra comme soft 
				power. 
				
				  
				
				  
				      
				  
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