Brève histoire du
xiaoshuo et de ses diverses formes, de la nouvelle au roman
IV. Du chuanqi
des Tang au chuanqi des Ming
par
Brigitte Duzan, 28 novembre 2018
2. Un chuanqi adapté en opéra :
« La Princesse Baihua » ou l’opéra comme soft power
« La Princesse Baihua » (《百花公主》)
est l’un des nombreux exemples de
chuanqi
adaptés en opéra, et en particulier en opéra
kunqu.
Il a en outre, comme beaucoup d’opéras traditionnels
chinois, une histoire propre dont l’évolution au fil
du temps a été déterminée par la politique et
l’idéologie du moment. Beaucoup d’études ont été
consacrées à la genèse des opéras modèles, beaucoup
moins à l’utilisation du théâtre traditionnel au
service de la
La princesse Baihua, histoire
illustrée en lianhuanhua
diplomatie chinoise. « La Princesse Baihua » (《百花公主》)
en est un exemple.
Origines de l’opéra : un chuanqi des Ming
Li Yuru interprétant la princesse
Baihua
L’opéra
existait déjà avant 1949, bien qu’il ne soit devenu
célèbre qu’en 1958 quand il a été sélectionné et
révisé pour une tournée culturelle et diplomatique
en Europe, après avoir été condensé en un acte de
style kunqu
[1]de 23
minutes, autour d’une scène centrale symbolique,
« Baihua offre l’épée » (《百花赠剑》).
A la suite de cette tournée, l’actrice d’opéra de
Pékin Li Yuru (李玉茹)
[2]
l’a adapté en une pièce d’opéra jingju
[3]égalementd’un acte, en changeant la musique.
En 1960, elle et ses collègues du théâtre de l’opéra
de Pékin de Shanghai (上海京剧院)
se préparaient à en faire une pièce complète quand
le ministre des affaires étrangères Chen Yi (陈毅)
suggéra des révisions fondamentales pour pouvoir
utiliser la pièce dans le cadre de son offensive
diplomatique. La pièce a donc subi des révisions – quatre au
total - pendant la période 1960-61 en fonction de la
volatilité de la politique et de l’idéologie à l’époque.
Origine : le chuanqi
La version
la plus complète du chuanqi d’origine
[4],
datant de 1656 et intitulé « L’histoire de Baihua »
(《百花记》)
comporte douze scènes. L’histoire commence dans la
province du Zhejiang, sous les Yuan, quand le jeune
Jiang Luyun (江露云)
[5]
décide d’aller avec son beau-frère passer les
examens impériaux dans la capitale. Sa sœur va
emprunter de l’argent pour financer leur voyage,
mais, quand elle passe devant la demeure du prince
d’Anxi (安西)
qui prépare une rébellion en secret, elle est
soupçonnée
L’histoire de Baihua, lianhuanhua
de 2016
d’être une espionne et arrêtée. La fille du prince, la
princesse Baihua (百花公主),
qui est le commandant en chef de l’armée d’Anxi, la sauve de
l’exécution et la garde à son service en la renommant Jiang
Huayou (江花佑).
Plus tard, après avoir brillamment réussi les examens impériaux,
Jiang revient au Zhejiang sous le pseudonyme Hai Jun (海俊)
pour mener une enquête sur ce qui se passe à Anxi. Il est à son
tour arrêté et détenu, mais son grand talent impressionne le
prince qui lui confère le titre de conseiller militaire. Cette
soudaine promotion fait enrager le général en chef (et eunuque)
Ba La (太监巴喇),
qui tente de se débarrasser de Hai Jun en l’enivrant et le
laissant ivre dans le lit de la princesse en laissant à celle-ci
le soin de le liquider. Mais c’est alors que la sœur de Hai Jun
revient d’une période d’entraînement et trouve son frère dans le
lit de la princesse. En entendant celle-ci s’approcher, elle
cache son frère, mais le trahit par sa nervosité. Baihua attaque
Hai Jun dès qu’elle le voit, mais arrête en entendant ses
explications et en voyant sa noblesse et sa beauté. Huayou le
fait sortir. Mais Hai Jun revient en catimini, et entend Baihua
clamer sa passion à la lune, ce qui conduit à la scène
romantique qui se termine par le don de l’une de ses deux épées
(scène « Baihua offre l’épée »
《百花赠剑》).
La scène dans la chambre de Baihua,
ill. en papier découpé
La princesse revient ensuite passer son armée en
revue, exécute le général en chef Ba La qui continue
à comploter, et mène son armée affronter celle de
l’empereur – vraisemblablement pour se faire
écraser, et découvrir l’identité réelle de Han Jun
au service de l’empereur. Ce qui explique la
disparition de la seconde partie de la pièce des
anthologies de livrets d’opéra.
Les trois scènes qui restaient de la pièce de
kunqu d’origine dans les années 1950 sont : le
banquet, le don de l’épée et l’exécution de Ba La.
Une pièce plus complète existait dans les années
1940, dont deux versions jingju, mais elles
étaient essentiellement élaborées à partir des trois
scènes de base, en ajoutant des scènes au début et à
la fin.
Adaptations en 1958 et 1960
1/ Le renouveau d’intérêt date de 1958 et de la tournée
en Europe de la scène adaptée en opéra kunqu.
Zhou Enlai avait demandé à deux acteurs de kunqu de
réviser cet acte unique, aidés de la grande actrice Cheng Yanqiu
(程砚秋)
[6]
. D’où la version condensée de 23 mn qui est restée d’autant
plus légendaire que Cheng Yanqiu est morte d’une crise cardiaque
en travaillant à l’adaptation de la chorégraphie.
La scène du don de l’épée, version kunqu
Ensuite, la pièce a été adaptée en opéra jingju
par Li Yuru, toujours en 1958, après le succès de la
tournée de la version kunqu.
La scène du don de l’épée (23’), version
jingju
C’est le succès de cette pièce qui, au début 1960, donna l’idée
au dramaturge Su Xue’an du Théâtre jingju de Shanghai de
créer une pièce entière intitulée « Princesse Baihua ». En même
temps, cependant, il fallut tenir compte de l’avis du ministre
Chen Yi : « Hai Jun est un espion au service d’une puissance
étrangère avec pour mission de détruire une nation souveraine.
Comment peut-il être une figure positive ? Il faut changer
cela. »
2 /
Il s’ensuit quatre versions jingjude l’opéra
en 1960-61, développées par le théâtre jingju de
Shanghai :
- 1ère version (avril-juin 1960, Su Xue’an-Ma
Ke) : Hai Jun devient un espion au lieu d’un citoyen ordinaire.
Hai Jun est un espion envoyé par le khanat de
Chagatai (Chatahai hanguo
察合台汗国)
[7]
pour annexer le petit Etat voisin d’Anxi (安西)
– idée empruntée sans doute à une pièce de théâtre
yuan « Prince Anxi » (Anxi signifiant
« pacifier l’ouest » : titre honorifique sous la
dynastie yuan). Hai Jun étant citoyen d’Anxi, le
khan de Chagatai lui fait tatouer sur le dos les
caractères « Interdit de trahir ton maître » (buxu
beizhu
不许背主)
pour l’empêcher de jouer double jeu. Pendant de
prétendues
Représentation traditionnelle de
Baihua en tenue de généralissime
(ici opéra Xiang du Hunan)
négociations de paix à la frontière, en fait
dans le but d’envahir le petit Etat, Hai Jun déguisé en
chasseur gagne la confiance de Baihua en sauvant l’armée
assiégée, ce qui lui vaut la position de conseiller
militaire. Mais le général en chef Ba La doute de sa
loyauté. Après n’avoir pu empêcher sa promotion, il l’invite
à un banquet et tente de l’enivrer, mais Hai Jun feint
l’ivresse. En revenant du banquet, il s’insinue dans les
appartements de Baihua, mais il est découvert. Il accuse
alors Ba La de l’avoir laissé là en pensant qu’il était
ivre, et que Baihua le tuerait. La scène du don de l’épée
intervient alors comme témoignage de la gratitude de Baihua.
Baihua et Huayou (opéra jingju)
A la scène suivante, Baihua passe son armée en revue
et nomme Hai Jun commandant de l’avant-garde. Comme
Ba La s’y oppose, elle le chasse de l’armée. Mais
elle change ensuite la mission de Hai Jun et lui
confie la protection de la capitale qu’il se hâte de
remettre au Khan tandis que Baihua part au combat.
Quand Baihua l’apprend, elle fait venir Hai Jun qui
confesse sa véritable identité et tente de la
persuader de se rendre au Khan tout en continuant à
lui exprimer son amour, et en lui montrant le
tatouage sur son dos qui l’a contraint à agir de la
sorte. Ulcérée, Baihua le
tue, et elle est ensuite sauvée par les renforts amenés par
Ba La. Ils jurent de reconquérir leurs territoires perdus.
Le revers de fortune de Baihua donne l’occasion d’une brillante
chorégraphie, alors interprétée par Li Yuru : quand elle apprend
la nouvelle de la trahison de Hai Jun, Baihua tombe de cheval,
d’où une série d’acrobaties en cascade, empruntées à la pièce
« Bataille à Jizhou » (Zhan Jizhou
战冀州)
dans laquelle un général en retraite tombe trois fois en
réaction au meurtre de sa femme et de son fils par des traitres
sur les murailles de la ville. C’est considéré comme l’un des
morceaux de bravoure les plus difficiles pour les acteurs de
rôles martiaux (wusheng). Pour Li Yuru c’était un rôle
très éprouvant comportant tout l’habillement d’un général, y
compris les quatre drapeaux triangulaires attachés sur le dos.
- 2ème version (12 septembre 1960, Su
Xue’an) : retient la version de l’espion. Critiquée et jugée
insatisfaisante.
- 3ème version (21 septembre, Zhang
Bingkun-Jin Suwen) : suppression de l’amour entre Baihua/Hai Jun
Baihua ordonne à Huayou de faire sortir Hai Jun ; frère et sœur
se reconnaissent, et Huayou explique à Hai Jun que si Baihua ne
l’a pas tué, c’est par gratitude parce qu’il a sauvé son armée.
Une fois qu’elle l’a laissé, Hai Jun revient sur ses pas pour
remercier Baihua d’avoir permis sa réunion avec sa sœur. Baihua
le félicite de ces sentiments familiaux qui correspondent à son
attitude de pilier de la nation, Hai Jun sortant en souvenir le
bandeau avec lequel il a pansé sa blessure lors du combat à la
frontière. Et pour le remercier Baihua lui fait don de son épée.
Plus de scène d’amour : celui-ci est seulement évoqué par
allusions.
L’interprétation du rôle de Hai Jun
varie en fonction de la définition du rôle.
Normalement interprété par un acteur xiaosheng
(小生),
jeune premier des histoires d’amour romantiques, il
a finalement, dans la 3ème version, été
joué par un acteur chou (丑)
[8]
-comme pour persuader les spectateurs qu’il
s’agit bien d’un traître. Dans la 1ère
version, il est très humain, obligé d’agir en
traître par le tatouage dans son dos, mais finissant
par une confession tragique exprimant son désir de
mourir de l’épée de Baihua, qui s’exécute en
chantant son amour et son regret.
Baihua et Hai Jun (opéra jingju)
Mais cette complexité des sentiments était impossible dans le
contexte idéologique de 1960 où était impossible toute tolérance
vis-à-vis de telles émotions. Un éditorial de janvier 1960 du
très officiel Journal des lettres et des arts (Wenyibao
文艺报)
avait mis en garde contre les tendances révisionnistes, et promu
un retour de la littérature et des arts au service de la
politique et du Parti, contre « l’humanisme bourgeois » (zichanjieji
rendaozhuyi
资产阶级人道主义)
et la « théorie de la nature humaine » (renxing lun
人性论
).
Baihua et Hai Jun (opéra jingju)
Exit l’argument du tatouage, Hai Jun devient un
espion et traître à part entière. Les révisions
successives sont chaque fois des tentatives de
résoudre les problèmes nés de ce changement du
personnage et leurs conséquences pour le déroulement
de l’intrigue ainsi que pour la définition des
autres personnages, surtout Baihua. La solution a
été « d’élever » les personnages de Baihua et
de Ba La pour accroître leur « conscience
politique » : on a là un embryon de la théorie des
« trois prééminences » (san tuchu
三突出)
des opéras modèles
[9].
Baihua
ne cède pas à
l’amour mais donne l’épée pour encourager Hai Jun à la
bravoure, ses appartements ne sont plus sa chambre mais son
QG.
Cette version trop sèche fut cependant mal accueillie,
nécessitant une quatrième révision.
- 4ème version (avril 1961, avec toujours Li
Ruyu en Baihua) : restaure l’histoire d’amour et les scènes
initiales, mais après suppression du premier acte du complot
dans le Khanat de Chagatai, et des acrobaties suite à la chute
de cheval.
Cette reprise de l’intrigue amoureuse correspond aussi au
changement idéologique de 1961, avec le début d’une période de
relaxation sur le front culturel, culminant avec le Symposium
national sur la création théâtrale qui s’est tenu en mars 1962 à
Canton, lors duquel Zhou Enlai et Chen Yi ont appelé à une
émancipation des esprits et à plus de liberté de création. Cette
version de l’opéra est devenue la version définitive. De
nombreux opéras régionaux ont adopté la pièce dans leur
répertoire avec de menues modifications, et une musique propre.
3 /Version moderne
En 2007, le théâtre jingju de Shanghai a encore réécrit
la pièce, en accord avec Li Yuru en reprenant la scène originale
du don de l’épée et le caractère sympathique et positif du
personnage de Hai Jun. Dans cette version moderne, il est
toujours un espion, à la solde ici de l’Etat de Gaochang (高昌)
[10] ;
cependant, après avoir reçu l’épée, il voit la futilité de la
guerre et recherche un cessez-le-feu, mais il est lui-même trahi
par Ba La devenu le méchant de la pièce. Cette version se
termine par la confession de Hai Jun sur le champ de bataille,
après avoir vaincu Baihua, sur quoi il se suicide avec l’épée
qu’elle lui a donnée, suicide suivi de celui de Bai Hua.
« La princesse Baihua » est un des nombreux exemples de révision
de pièces et, plus généralement d’œuvres littéraires, guidées
par des motifs idéologiques, le processus culminant, dans le
domaine théâtral, avec les opéras modèles.
Mais l’histoire de la révision de 1960 de l’opéra réalisée à la
demande du ministre des affaires étrangères Chen Yi montre bien
l’importance de l’opéra en termes de soft power.
La révision de 1960 : les motivations de Chen Yi ou l’opéra
comme soft power
La pièce révisée en 1960 et mise en scène par Ma Ke a été donnée
pour la visite du général birman Ne Win en juillet 1960.
Selon les explications données par le metteur en
scène lui-même, il a dû réviser la pièce en trois
jours car la nouvelle version était destinée à être
représentée lors de la visite du général en chef et
futur chef de l’Etat birman Ne Win (1962-1981). Il a
repris la version de 1958 de la pièce, celle qui
avait été répétée sous la direction du premier
ministre Zhou Enlai et était ensuite partie en
tournée en Europe. Hai Jun est un traître au service
d’un pays voisin, et le personnage de Ba La qui,
dans la pièce d’origine, était un chou, est
devenu un ministre loyal et fidèle interprété par un
hualian ou visage peint.
En 1960, la préoccupation du ministre était de
normaliser les relations avec la Birmanie, pays
crucial dans les efforts de la Chine visant à briser
son isolement diplomatique. La Birmanie a été le
premier pays n’appartenant pas au bloc soviétique à
reconnaître la Chine après 1949. Premier pays à
avoir des vols directs vers la Chine, c’était un
point de transit important. Il était donc vital de
« réchauffer » les relations diplomatiques avec ce
pays qui s’étaient refroidies
Baihua et Hai Jun
(opéra kunqu, théâtre kunqu de
Shanghai)
au début des années 1950 en raison de l’incertitude quant
aux intentions de la Chine en tant que nouveau voisin
communiste avec lequel la Birmanie n’avait même pas de
frontières établies. La tension était montée après l’accord
donné par la Birmanie aux troupes en retraite du Guomingdang
d’établie des bases sur son territoire (1950-1961). Les
efforts de réchauffement ont débuté avec la visite en
Birmanie du premier ministre Zhou Enlai en 1954 et ont
abouti en 1960 à la conclusion d’un « traité de paix et de
non-agression mutuel » avec formalisation des frontières et
autorisation donnée à la Chine d’éliminer les bases du
Guomingdang en Birmanie. L’opéra « La Princesse Baihua » a
été utilisé pour afficher la politique de non-agression et
non-intervention chinoise, en montrant les conséquences
calamiteuses que peuvent avoir le fait de placer le pouvoir
militaire entre les mains de partenaires auxquels on ne peut
se fier.
Jusque-là, Hai Jun était tresté un personnage sympathique, à la
recherche de la souveraineté nationale, même s’il trahissait la
confiance de Baihua. Pourtant, cette trahison était jugée
suffisamment impardonnable pour ne pas avoir été conservée dans
les représentations de la version kunqu. En fait, dans
les versions complètes de la pièce avant 1949, le nœud de
l’intrigue était dans le défi émotionnel que représentait la
reconnaissance par Baihua qu’elle avait été trompée, la seule
variable étant leur réconciliation finale ou non, l’attitude de
Hai Jun restant moralement justifiée. L’une des versions
jingju les plus modernes des années 1940 se terminait
d’ailleurs par la tentative de suicide de Baihua en se voyant
abusée ; dans cette version (de Weng Ouhong, et Cheng Yanqiu) la
réconciliation était possible en vertu de la logique interne de
l’histoire du chuanqi initial : cette version se termine
par la visite de Hai Jun dans le monastère où Baihua est devenue
nonne, et la persuadant de la déloyauté de son père envers le
gouvernement central, Baihua reconnaissant alors la supériorité
morale de Hai Jun.
Chen Yi a réussi. Le général Ne Win aurait dit : « La pièce est
une apologie des cinq principes de la coexistence pacifique. »
Et il a signé le traité de normalisation des relations de son
pays avec la Chine.
En novembre 2018, c’est cette version qui a été donnée dans le
cadre du Festival des opéras traditionnels chinois au théâtre de
Malakoff – dans une adaptation en opéra Qiong (琼剧)
de Hainan.
Source bibliographique
Liu Siyuan, "The Case of Princess Baihua: State Diplomatic
Functions and Theatrical Creative Process in China in the 1950s
and 1960s", Asian Theatre Journal, Vol. 30, No. 1, pp. 1–29,
Adaptations au cinéma
2007 La princesse Baihua
《百花公主》,
série d’animation de 30 épisodes de 12’.
(Baihua a treize ans, et elle est le commandant en chef
de l’armée de l’univers…)
[1]
Opéra kun ou kunqu, l’une
des plus anciennes formes d’opéra chinois encore jouée,
étroitement liée à la littérature et en particulier au
chuanqi (voir n. 4).
[2]
Grande interprète de l’opéra de Pékin,
née en 1923 et décédée en 2008, qui a interprété une
grande variété de rôles dans les styles les plus divers,
y compris des rôles difficiles comportant des scènes
d’arts martiaux, elle a joué un rôle de premier plan
pour faire accepter les femmes dans les rôles (féminins)
de dan. Incarcérée pendant le Révolution
culturelle, de 1966 au début des années 1970, elle n’a
recommencé à jouer qu’au début des années 1980, jusqu’en
1993, à l’âge de 70 ans.
[6]Grande
interprète des rôles
dan de jingju, née en 1904, qui
avait créé sa propre version jingju de « La
Princesse Baihua » dans les années 1940.
[7]
Le khanat était gouverné par le deuxième
fils de Gengis Khan ; après la fragmentation de l’empire
mongol, après 1259, il avait reconnu la suprématie
nominale de la dynastie des Yuan.
[8]
Dans l’opéra tradition, le chou peut être
un vilain ou un rustre assez drôle. Dans les années
1950, le rôle évolue : le second aspect du rôle est
supprimé car considéré comme dénigrant la classe
ouvrière. Reste le vilain, qui élimine en même temps
tout romantisme.
[10]
Ancienne ville-oasis sur la bordure nord
du désert du Taklamakan, peuplée de population ouïghoure
à partir du 9e siècle. En 1209 ils passer
sous la suzeraineté des Mongols, qui forment ensuite la
dynastie des Yuan. Mais, Gaochang est conquis en 1275
par les Mongols du Khan de Chagatai (non contrôlé par
les Yuan). On retrouve donc là l’histoire du chuanqi.