Brève histoire du
xiaoshuo et de ses diverses formes, de la nouvelle au
roman
IV. Du chuanqi
des Tang au chuanqi des Ming
par
Brigitte Duzan, 13 janvier 2020, actualisé 13 mai 2020
3B. Tang Xianzu et "Le Pavillon aux
pivoines" ou Mudanting 《牡丹亭》
III. Représentations et adaptations
La longueur du « Pavillon aux pivoines »pose d’emblée le
problème de ses possibilités de représentation. C’est le cas
aujourd’hui comme c’était le cas à l’époque de Tang Xianzu.
D’emblée, ce sont donc des représentations partielles qui ont
été données, et ce d’autant plus que, particularité de l’époque,
les représentations théâtrales étaient le fait de troupes
privées, des troupes de grandes familles, lettrées mais aussi
marchandes, et que les pièces étaient données dans le cadre de
la demeure familiale.
Mais, au-delà de cet aspect spécifique, ou en deçà, pourrait-on
dire, l’histoire du Mudanting reflète une tension
particulière de la fin des Ming, entre représentation et
publication, entre la scène et l’écrit. Entre le spectacle et la
lecture, c’est la lecture qui l’a longtemps emporté, faisant de
la pièce un chef-d’œuvre apprécié d’abord pour ses qualités
littéraires.
A.
Théâtre à voir ou à lire
Avec l’essor, en quantité et qualité, de l’édition de pièces de
théâtre à la fin des Ming, contrastant avec les conditions
limitées de représentation, c’est la publication de la pièce qui
a assuré sa diffusion et son succès auprès du public, un public
de lecteurs, retenus par un riche appareil d’illustrations
appelées à combler le fossé entre la page écrite et la scène, et
attirer un public plus large. En ce sens, il y avait conflit
entre deux traditions culturelles : culture lettrée de l’écrit
et culture plus populaire du théâtre
[1].
Et la rivalité de l’image était d’autant plus insidieuse que
l’illustration empruntait souvent le cadre imaginaire d’une
scène.
L’essor rapide de l’édition, et de l’illustration illustrée, à
la fin des Ming, a permis l’impression et la publication d’un
nombre croissant de pièces de théâtre, au point que les lettrés
et critiques de théâtre ont exprimé la crainte que la popularité
des pièces éditées vienne fausser la relation entre le théâtre
et la scène ; les dramaturges se voyaient tenter d’écrire pour
le lecteur plutôt que pour l’amateur de théâtre.
Ce n’est pas le cas de Tang Xianzu, dont le texte du « Pavillon
aux pivoines » regorge d’indications scéniques précises, pour la
mise en scène, avec la mention pour chaque personnage de son
type de rôle, en termes opératiques
[2].
Mais sa pièce s’inscrit à la croisée des cultures de la scène et
de l’écrit, et a été appréciée d’abord en termes littéraires.
Elle a fait l’objet dès les lendemains de la mort du dramaturge,
en 1617, d’une édition élégante, en deux rouleaux et quatre
volumes, dont les illustrations raffinées ont été gravées par
l’un des membres d’une célèbre famille de graveurs de l’Anhui,
Huang Mingji. On en a aujourd’hui un exemple original,
numérisé :
C’est le succès du Mudanting en tant qu’œuvre littéraire
qui lui a immédiatement valu d’être adapté à la scène - théâtre
et opéra. Cependant, si la pièce a suscité un engouement
passionné au début du 17e siècle, surtout auprès des
lectrices s’assimilant à Du Liniang, c’est par l’empathie
ressentie à sa lecture, comme en témoigne la célèbre histoire
des « Commentaires du Mudanting par des trois épouses de
Wu Wushan » (《吴吴山三妇合评牡丹亭》),
édités avec la pièce, et devenus à leur tour des « bestsellers »
[3].
Malgré tout, la pièce était destinée à être jouée, et Tang
Xianzu en a lui-même contrôlé les interprétations, en
choisissant les metteurs en scène qui venaient lui faire des
propositions.
B.
Représentations théâtrales
A l’époque de Tang Xianzu, à la fin du 16e siècle et
au début du 17e, il n’y avait pas de théâtres, c’est
l’âge d’or des troupes familiales, entretenues par les grandes
familles de l’élite, lettrée mais aussi marchande, sans oublier,
aussi, les représentations théâtrales données dans les maisons
de courtisanes. Cependant, dans les deux cas, le répertoire
consistait d’extraits des pièces. Une pièce comme le
Mudanting, avec ses cinquante-cinq scènes nécessitant une
vingtaine d’heures de représentation, n’était pas jouée en
entier, sauf exceptions
Les pièces entières n’étaient représentées que pour une occasion
spéciale : une célébration familiale pour un anniversaire, un
mariage ou des funérailles. Le Mudanting se prêtait
particulièrement à une représentation dans le cadre d’un
mariage, par exemple, avec son intrigue tournant autour d’un
amour fou, avec des scènes dramatiques mais se terminant par un
mariage heureux, avec réunion de toute la famille. Mais ces
occasions restaient exceptionnelles.
Du temps de Tang Xianzu, aussitôt après la publication de la
pièce, des représentations ont été données en accord avec lui et
ses indications, par des directeurs de grandes troupes
familiales. La première représentation a eu lieu en 1598.
Mais, après sa mort, quand elle a été montée pour la scène,
c’est dans des adaptations d’autres dramaturges. L’une de ses
plus célèbres adaptations, au 17e siècle, est celle
du grand écrivain
Feng Menglong (冯夢龙)
qui a omis, entre autres, le rôle de la nonne. Intitulée « Un
rêve romantique » (Fengliu meng《风流梦》),
la pièce ainsi adaptée est devenue la version standard pour la
scène pendant la dynastie des Qing.
Dans sa préface à son recueil Mohan zhai dingben chuanqi
(《墨憨斋定本传奇》),
une anthologie de pièces qu’il a adaptées et éditées,
Feng Menglongexplique
qu’il a été guidé par le souci de la rendre plus facile à
représenter, comme les autres pièces du recueil
[4].
Mais ce « rêve romantique » Fengliu meng《风流梦》)
a aussi inspiré le compositeur de chants d’opéra cantonais
Hu Wensen (胡文森),
qui a composé un air portant ce titre, d’une beauté qui vaut
toutes les adaptations en opéra kunqu.
Fengliu meng,
par la grande interprète d’opéra cantonais, Liang Yurong (梁玉嵘) :
Il n’en
reste pas moins que les adaptations de la pièce en opéra
kunqu, autour de quelques scènes, constituaient à la fin des
Ming, dans la région du Jiangnan[5],
surtout autour de Suzhou, le répertoire le plus prisé des
troupes familiales et des maisons de thé où se produisaient les
courtisanes.
C.
Adaptations à l’opéra
Ce répertoire était bien sûr réservé à une élite, reflétant ses
goûts raffinés et l’esthétisme propre à cet opéra, en en gommant
en particulier les aspects de comédie. Cette tendance à
l’esthétisme n’a fait que se renforcer avec le temps : c’est
l’adaptation en kunqu qui a été privilégiée plutôt que
l’esprit de la pièce originale. Il y a eu aussi des adaptations
en opéra du Sichuan ou chuanju
(川剧)
et du Jiangxi ou ganju (赣剧),
mais c’est adaptée en opéra kunqu que la pièce a
été immortalisée.
1.
Sous les Qing
Les interprètes et les directeurs de troupes se constituaient un
répertoire de pièces relativement courtes, à partir des scènes
les plus réussies des livrets : des zhezixi (折子戏).
Le Mudanting a donné lieu à des adaptations en zhezixi
où n’était retenu qu’un petit nombre de scènes.
Au 19e siècle, deux scènes ont été retenues pour
constituer un zhezixi très populaire : la scène 24 « Découverte
du portrait » (《拾画》)
et la scène 26 qui est son pendant, « Examen du portrait » (《玩真》).
Mais, le rôle de la nonne ayant été supprimé là aussi, le
zhezixi
était épuisant pour le chanteur, seul sur scène.
2.
Au 20e siècle
1/ Mei Lanfang
Au 20e siècle, le rôle de Du Liniang a
été repris par de grands chanteurs d’opéra, et en
particulier par Mei Lanfang (梅兰芳).
Le rôle a été l’un de ses grands rôles d’opéra
kunqu ; c’est même celui qui a marqué le début
et la fin de sa carrière cinématographique, ainsi
que son retour sur la scène en 1945, après la fin de
la guerre. En 1959, il a enregistré la scène « Le
rêve dans le jardin » (游园惊梦),
avec Yu Zhenfei (俞振飛)
dans le rôle de Liu Mengmei. C’est le dernier film
d’opéra qu’il a fait avant sa mort en 1961.
Dans un essai sur la genèse du film, Mei Lanfang
évoque la première fois où il a tourné un extrait de
cet opéra : c’était en 1920, et il interprétait un
épisode de la scène 7 (L’école des femmes
闺塾) :
celui où la malicieuse petite servante Chunxiang se
livre à des espiègleries pendant la leçon du
précepteur Chen (Chunxiang dérange la leçon
春香闹学).
Pendant les quarante années qui séparent cette
interprétation et le film de 1959, le kunqu a
servi de terrain d’expérimentation à Mei Lanfang, et
en particulier le rôle de Du Liniang. Pour cette
dernière interprétation,
Qi Rushan et Mei Lanfang
dans les années 1920
en collaboration avec son chorégraphe et théoricien
Qi Rushan (齐如山),
il avait mis au point, d’abord pour la scène, une
chorégraphie spéciale du moment crucial : « la rencontre des
regards » (dui yanguang
对眼光
ou dui yanshen
眼神).
-Mei
Lanfang dans le rôle de Du Liniang (La promenade dans le jardin)
- Mei
Lanfang et Yu Zhenfei dans la scène du Rêve dans le jardin
(游园惊梦)
(rencontre avec Liu Mengmei )
De manière significative,
en octobre 2019, pour le 100ème
anniversaire de la visite de Mei Lanfang au Japon,
c’est cet épisode du « Pavillon aux pivoines », dans
l’interprétation de 1959, qui a été choisi à Tokyo
en hommage au grand artiste.
Cette interprétation historique est devenue
légendaire. Elle a ensuite été reprise, et
personnalisée, par les élèves de Mei Lanfang, avec
passage de relais à des interprètes féminines, à
commencer par la grande actrice Yan Huizhu (言慧珠)
qui a commencé par le rôle de Chunxiang, aux côtés
de son maître Mei Lanfang, puis a interprété le rôle
de Du Liniang avec Yu Zhenfei
[6].
-Le
Rêve dans le jardin, avec les trois interprètes (Mei
Lanfang en Du Liniang, Yu Zhenfei en Liu Mengmei et
Yan Huizhu en Chunxiang) dans un film de 1960
tourné au studio de Pékin par le réalisateur Xu
Ke (许珂)
[7].
L’un des grands spécialistes de l’opéra qui ont contribué
ensuite à le faire connaître et représenter est l’écrivain
Bai Xianyong
(白先勇),
devenu un passionné de kunqu après avoir vu Mei Lanfang
interpréter le rôle de Du Liniang à Shanghai dans son enfance.
2/ Bai Xianyong
Bai Xianyong est parti aux Etats-Unis après la mort
de sa mère, décédée en 1962, et recommence à écrire
après un voyage à Chicago à la fin de 1963, au
moment de Noël. Ce sont les nouvelles venues de
Chine pendant la Révolution culturelle, de la
destruction des fondements de la culture ancienne,
qui le poussent à s’intéresser à la préservation de
cet héritage. Il voyage un peu partout pour assister
aux représentations de l’opéra et en produit
lui-même un certain nombre.
a) En 1982,
il organise une première production d’une pièce
inspirée de la scène
Bai Xianyong à Pékin en avril 2010
lors d’une conférence sur le kunqu et
citant le Pavillon aux pivoines en
exemple
du rêve dans le jardin du « Pavillon aux pivoines »,
avec la grande actrice sino-américaine Lisa Lu (卢燕)
[8].
Le livret était adapté d’une nouvelle écrite par Bai
Xianyong et publiée en 1971 dans le recueil de quatorze
nouvelles « Gens de Taipei » (《台北人》),
traduite en français : « En ce jardin d’un rêve
interrompu » (《游园惊梦》)
[9].
La nouvelle est une mise en abyme par le rêve et la technique du
flux de conscience. Le personnage principal, Lan Tianyu (蓝田玉),
est une ancienne actrice d’opéra kunqu qui était célèbre
à Nankin du temps du gouvernement nationaliste ; son
interprétation de l’air du « rêve brisé dans le jardin » avait
ému un général veuf qui l’avait épousée. Elle est maintenant
veuve, et au cours d’un banquet, « retourne à Nankin en esprit »
et replonge dans « son rêve brisé » en entendant une chanteuse
interpréter l’air, son rêve brisé n’étant autre qu’un rêve
d’amour inabouti, comme dans le « Pavillon aux pivoines ».
Le récit de Bai Xianyong a la teneur du rêve, entre
deux univers décalés autant dans le temps que dans
l’espace. C’est un superbe hommage à la pièce de
Tang Xianzu
et à l’opéra kunqu qui en apparaît comme la
quintessence.
b) Après ce premier essai, Bai Xianyong a récidivé
en 1983 avec une production du « Pavillon aux
pivoines » à Taipei, avec deux interprètes
féminines de kunqu formées à Taiwan : Xu Lu (徐璐)
dans le rôle de Du Liniang, et dans celui de Liu
Mengmei une actrice spécialisée dans les rôles
masculins de sheng, Kao Hui-lan (Gao Huilan
高蕙兰).
c) Sa passion pour le kunqu a été ravivée encore
quand, de retour à Pékin en 1987 comme professeur
invité à l’université Fudan de Shanghai, il a été
subjugué par la représentation du « Pavillon aux
pivoines » avec la grande interprète Hua Wenyi (华文漪)
[10]dans le
rôle de Du Liniang.
« Young Lovers’ Edition »
montée par Bai Xianyong
C’est ce qui, en 1992, l’a incité à inviter à Taipei Hua
Wenyi qui était restée aux Etats-Unis en 1989 à la fin d’une
tournée ; il monta une production de deux heures et demie
d’extraits de la pièce, donnée en 1994 avec Gao Huilian
reprenant le rôle de Liu Mengmei.
d) Bai Xiangyong a continué en formant des jeunes
interprètes et en poursuivant sa promotion de
l’opéra. Il a créé en 2002 une version modernisée de
la pièce pour jeune public : the « Young Lovers’
Edition ».
Il a encore monté la pièce dans une sélection de
27 scènes dans une mise en scène de neuf heures,
en trois soirées de trois heures. La première a eu
lieu à Taipei en avril 2004 et a joué à
guichets fermés avant de partir au festival de
Shanghai quelques mois plus tard, avec le même
succès, et enfin à Berkeley à l’automne 2006.
Image traditionnelle de l’opéra
version moderne
: Liu Mengmei et sa tige de
saule
3.
Les créations pour le centenaire de la pièce et après
L’anniversaire de la pièce de
Tang Xianzu,
l’année 1998, a été l’occasion de mettre en scène de nombreuses
nouvelles adaptations en opéra kunqu, avec de longueurs
très variables, mais aussi une version intégrale de la pièce.
1/ Juillet 1999,
mise en scène de Chen Shizheng (陈士争)
[11] :
version intégrale, 19 heures sur trois jours.
La pièce a
été représentée auLincoln Center Festival à
New York, puis a fait le tour du monde, et a été
donnée en particulier dans le cadre du Festival
d'Automne de Paris, à la Grande Halle de la Villette
et au théâtre de Caen
[12].
Le projet avait d’abord été monté avec la troupe
kunqu de Shanghai pour le Lincoln Center en
1996-98 ; mais, en juin 1998, les autorités
chinoises ont refusé les visas à la troupe, jugeant
que la pièce telle qu’elle était montée, dans sa
totalité, avec ses scènes de comédie et ses
allusions érotiques, ne pouvaient être montrées à
l’étranger, que cela ternissait l’image d’une pièce
quasi mythique, dont il fallait préserver l’aura.
Chen Shizheng
Qian Yi dans Le Pavillon aux pivoines
de Chen Shiizheng (1999, 19 heures)
La mise en scène a donc été retravaillée avec une
autre troupe montée pour l’occasion, avec un retour
à la notation musicale de 1792, de Ye Tang, et avec
deux grand interprètes de kunqu dans les
rôles principaux, Qian Yi (钱熠)
[13]
dans le rôle de Du Liniang et Zhang Jun (张军)
dans celui de Liu Mengmei
[14].
C’est une sorte de miracle que la pièce ait pu ainsi
voir le jour.
En même temps, la pièce originale de
Tang Xianzua été
traduite en français, par André Lévy, et publiée en coédition
Festival d’Automne/ Musica Falsa, avec le concours du Centre
national du Livre.
L’autre grande mise en scène pour l’anniversaire de la pièce
était une nouvelle adaptation en opéra kunqu.
2/ 1999, Peter Sellars / Tan Dun (谭盾)
[15] :
mise en scène de 3h30 au Metropolitan Museum de New York.
La pièce a été donnée dans le jardin intérieur du musée (Astor
Court) où était recréée une réplique d’un jardin chinois du 17e
siècle à Suzhou, le Jardin du Maître des Filets (网师园) :
le cadre était jugé idéal pour représenter une pièce qui se
passe en grande partie dans un jardin, permettant ainsi de
replacer l’opéra dans le cadre traditionnel des représentations
de kunqu du temps des Ming
[16].
3/ En 2010,
au moment de l’exposition universelle de Shanghai, Tan Dun
a créé une nouvelle version de 75 minutes, en quatre actes,
donnée en collaboration avec Zhang Jun. Les représentations ont
eu lieu en Chine et à New York :
- au Jardin Kezhi (课植园)
à Zhujiajiao (朱家角)
dans le district de Qingpu (青浦区),
à Shanghai (district natal de Zhang Jun) : chaque samedi en
septembre et octobre 2011 ;
- au Metropolitan Museum en lien avec l’exposition Chinese
Gardens qui a eu lieu d’août 2012 à janvier 2013.
A cette occasion a été enregistrée une conversation entre Tan
Dun et Maxwell K. Hearn, le curateur du Metropolitan Museum
responsable des arts asiatiques : Tan Dun parle de ses diverses
expériences de kunqu, et du rapport du kunqu au
jardin, mais aussi du rapport entre les deux instruments phares
de son opéra : le guqin et la flûte de bambou. Tan Dun
dit avoir intégré les bruits du jardin (eau et vent) et souligne
la relation entre son et mouvement, le mouvement du chanteur
étant en rapport avec le mouvement du calligraphe.
« Le Pavillon aux pivoines » continue d’être un succès à chaque
nouvelle adaptation et mise en scène. C’est une pièce mythique
qui a pourtant eu relativement peu d’adaptations
cinématographiques…
A lire en complément
« Le Pavillon aux pivoines » : adaptations cinématographiques
[1]
Sur
ces rapports conflictuels entre lecture et théâtre à la
fin des Ming, et l’importance de l’illustration dans
l’édition des pièces, voir :
The Eternal Present of the Past: Illustration, Theatre,
and Reading in the Wanli Period (1573-1619),
Li-ling Hsiao, Brill, 2007.
En particulier chapitre 2: The Stage or the Page:
Competing Conceptions of the Play in the Wanli Period,
pp. 38-86.
[4]
Voir l’introduction de Catherine Swatek à
la traduction de la pièce en anglais par Cyril Birch
“Peony Pavilion on Stage and in the Study” (cf
références ci-dessous)
[5]
Littéralement « le sud du fleuve »,
c’est-à-dire du Yangtsé. Il s’agit surtout de la région
autour de Suzhou-Hangzhou qui représente la culture la
plus raffinée de la fin des Ming.
[6]
Avant de se suicider en 1966, au début de
la Révolution culturelle, après avoir été maltraitée par
des Gardes rouges.
[8]
Grande actrice née en 1927 dont le
premier grand rôle a été, en 1987, celui de
l’impératrice Cixi dans « Le Dernier Empereur » de
Bertolucci.
[9]
Gens de Taipei, quatorze nouvelles
traduites par Henri Levy, Flammarion, coll. Lettres
d’Extrême-Orient, 1997, rééd. Philippe Picquier coll.
Picquier poche, 2000.
[10]
Née à Shanghai en 1941, c’était l’une des grandes
interprètes des rôles de guimendan
(闺门旦),
les jeunes filles raffinées de bonne famille, et en
particulier celui de Du Liniang. Elle a participé à la
production du « Pavillon aux pivoines » de Peter Sellars
en 1998, ainsi qu’à la représentation de la pièce
entière par Chen Shizheng en 1999 (voir ci-dessous).
[11]
Chen Shizheng, né en 1963 à Changsha
(Hunan), a été formé dans sa jeunesse à l'Opéra
traditionnel chinois par les chanteurs de cérémonies
funéraires qui l'avaient pris sous leurs ailes pendant
la Révolution culturelle ; il a suivi ensuite une
formation d'Opéra traditionnel chinois à l'École d'Art
du Hunan. Il est parti aux Etats-Unis en 1987, et il est
diplômé de la Tisch School of Art de New York.
[12]
Avec une réception enthousiaste, de la
critique comme du public :
[14]Né en 1974
dans une famille de paysans, Zhang Jun a grandi à
Shanghai dans le district de Qingpu. A l’âge de 12 ans,
il a été le seul garçon à intégrer l’Ecole d’opéra
traditionnel de Shanghai. Décoré en mai 2011 comme
Artiste pour la paix de l’UNESCO pour son engagement
pour la promotion de l’opéra kunqu. Il chante du
rap et de la pop musique. Le soir de sa décoration à
l’UNESCO, il a chanté un air du Pavillon aux pivoines
sur un rythme New Age. Mais il a commencé à promouvoir
le kunqu dans les universités chinoises à partir
de 1998. En 2009, il a donné sa démission comme
directeur adjoint de la Troupe d’opéra kunqu de Shanghai
pour fonder le Centre Zhang Jun d’art de kunqu (张军昆曲艺术中心).
[16]Voir
Boundary Crossings: Peter Sellar’s Production of Peony
Pavilion,
Catherine Swatek
Asian Theatre Journal,
Vol. 19, No. 1 (Spring, 2002), pp. 147-158
En ligne :
https://www.jstor.org/stable/1124416?seq=1