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Zhang
Xianliang 张贤亮
1936-2014
Présentation
par Brigitte Duzan, 28 février 2011,
actualisé 3 septembre 2022
Zhang Xianliang (张贤亮)
est un de ces nombreux intellectuels chinois qui furent
condamnés comme droitiers à la fin des années 1950 et passèrent
des années en camp de rééducation, voire en prison. Dans son
cas, cela représente plus de vingt ans de son existence. Ses
écrits sont le reflet direct, et pour la plupart
autobiographique, de cette expérience qui fut aussi un exil
intérieur.
Condamnation pour un poème
Zhang Xianliang est né en décembre 1936 à
Nankin. Son père était un personnage important. Il avait étudié
à Harvard, et était revenu en Chine après l’incident de Mukden
(le 18 septembre 1931) qui marqua le début de l’invasion de la
Chine par l’armée japonaise. C’était un industriel, mais aussi
un homme politique dans la mouvance du Guomingdang, ce qui lui
valut d’être accusé d’espionnage et emprisonné en 1952.
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Zhang Xianliang
(张贤亮) |
La
province du Ningxia |
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Il mourut en prison en 1954, et Zhang
Xianliang, qui avait alors 18 ans, dut renoncer à poursuivre des
études universitaires pour assumer la charge de sa mère et sa
jeune sœur. Il partit avec elles pour les montagnes du Helan (贺兰山),
au nord de la province du Ningxia, où, en 1956, il devint
enseignant dans une école de cadres, à Yinchuan (银川).
C’est alors qu’il commence à écrire des
poèmes dont la renommée se répand dans les cercles littéraires
de la région. En
juillet 1957, l’un d’eux, un poème plein de lyrisme intitulé
« Le chant du grand vent » (《大风歌》)
est publié dans le mensuel littéraire ‘Yanhe’ (《延河》)
et suscite aussitôt une vive controverse. Le 1er
septembre 1957, le Quotidien du Peuple (《人民日报》)
publie un article intitulé « Dénonciation du Chant du grand
vent » (《斥大风歌》) :
on est en
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pleine
campagne anti-droitiers, le poème est considéré comme
anti-Parti et sa pensée hostile au socialisme
.
Dès lors, le poème devient emblématique,
Zhang Xianliang est condamné comme « droitier » (右派),
et il est envoyé dans un camp de rééducation par le travail
proche de Yinchuan. C’est le début d’une existence de prisonnier
qui va durer plus de vingt ans, avec de brèves périodes de
rémission, et des nuances dans les peines appliquées ; il a
passé la majorité de son temps en prison ou en camp de
rééducation, láogǎi (劳动改造,
ou劳改)
ou láojiào
(劳动教养,
ou劳教),
la différence essentielle étant que le premier est une
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les montagnes du Helan
(贺兰山) |
condamnation après jugement, le second
seulement le résultat d’une procédure administrative, donc
facile à prononcer, et, une fois prononcé, sans recours.
Il a fait les frais de toutes les campagnes
politiques, le ‘chapeau’ de droitier ne le quittant plus, une
tentative d’évasion avortée en 1961 ayant entraîné un nouveau
durcissement de sa situation, assorti d’une nouvelle
condamnation. Pendant la Révolution culturelle, il fut encore
accusé d’être un révisionniste contre-révolutionnaire (“反革命修正主义分子”),
ce qui lui valut, en 1970, d’être envoyé faire du défrichage
dans une unité militaire (兵团)…
Il a ainsi passé 22 ans au Ningxia, à être
emprisonné puis relâché, puis à nouveau emprisonné (一种抓了放,放了抓的状态),
mais assigné à travailler dans des fermes d’Etat même après
avoir été « libéré » car, même alors, il restait dans le système
de « rééducation par le travail »
.
Il est finalement réhabilité en septembre 1979. Il avait 43 ans.
Dans un article intitulé « Propos absurdes à
longueur de pages » (《满纸荒唐言》),
il a décrit ses déboires personnels et expliqué ses conceptions
littéraires ; on y trouve en particulier le commentaire suivant
:
“一个人在青年时期的一小段对他有强烈影响的经历,他神经上受到的某种巨大的震撼,甚至能决定他一生中的心理状态,使他成为某一种特定精神类型的人……如果这个人恰恰是个作家,那么不管他选择什么题材,他的表现方式,艺术风格,感情基调,语言色彩则会被这种特定的精神气质所支配。”
Un bref instant de sa jeunesse peut avoir
pour quiconque des répercussions terribles, il peut en être
fortement ébranlé, cela peut même déterminer son état mental
pour tout le reste de son
existence, faire de lui quelqu’un doté d’un type d’esprit très
particulier… Et s’il s’agit d’un écrivain, quel que soit le
sujet sur lequel il choisisse d’écrire, son mode d’expression,
ses caractéristiques stylistiques, son ton émotionnel, son style
même, tout sera étroitement dépendant de cet état d’esprit. |
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« Le chant du grand vent »
(《大风歌》) |
C’est toute sa vie qui se reflète dans son
œuvre, mais nimbée d’humanisme, de sagesse et de poésie,
Récits autobiographiques
En 1980, la page est enfin tournée : il
recommence à écrire, est nommé rédacteur de la revue littéraire
du Ningxia « Le nord » (《朔方》),
devient membre de l’Association nationale des écrivains
et écrivain professionnel en 1981.
Nouvelles
Publiées en 1980 et 1983 et aussitôt
couronnées du prix de la
meilleure nouvelle de l’année, ses deux premières
nouvelles, « L’âme et la chair » (《灵与肉》)
et « Xor Bulak » (《肖尔布拉克》),
sont caractéristiques de son œuvre, par leur style, leur cadre
et leur thème. La première est la plus connue, d’abord parce
qu’elle a été amplement traduite, mais aussi parce qu’elle a été
adaptée au cinéma par le grand réalisateur
Xie Jin (谢晋)
sous le titre « Le
gardien de chevaux » (《牧马人》).
« Xor Bulak »
est l’histoire émouvante d’un jeune garçon de 17 ans qui, en
1960, part au Xinjiang pour tenter d’échapper à la famine qui
décime son village
;
c’est le récit, écrit à la première personne, de son
apprentissage de la vie et de son éveil à l’amour
.
En 1984, la novella (中篇小说)
« Mimosa » (《绿化树》)
reprend le même thème : la famine du début des années 1960. Un
jeune garçon, Zhang Yonglin (章永璘),
survit dans un camp en volant leur nourriture aux rats ;
transféré dans une ferme d’Etat, il y fait la connaissance d’une
jeune femme illettrée, mais pleine de ressources, qui le ramène
à un semblant de normalité. Il est cependant emprisonné pour
avoir incité un autre prisonnier à s’enfuir. Quand il est
relâché, six ans plus tard, il apprend que Mimosa est repartie
dans son Qinghai natal. A la fin de la nouvelle, à Pékin en
1983, Zhang Yonglin a une pensée émue pour les gens simples
comme Mimosa qui l’ont aidé à devenir une personne plus
accomplie.
Zhang Xianliang écrit ensuite plusieurs
romans.
Romans
« La moitié de l’homme, c’est la femme »
(《男人的一半是女人》) |
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1/ On retrouve le personnage de Zhang Yonglin
dans le premier de ces romans, publié en 1985, sans doute l’un
des plus connus de l’auteur :
: « La
moitié de l’homme, c’est la femme »
(《男人的一半是女人》).
Nous sommes en 1967, Zhang Yonglin travaille maintenant
dans une commune rurale ; un jour, il aperçoit une jeune femme
qui se baigne nue dans la rivière... Il la rencontre à nouveau
huit ans plus tard et l’épouse, mais il demeure impuissant,
pendant leur nuit de noce et après, si bien que sa femme finit
par prendre un amant. Ayant fait preuve d’héroïsme pendant une
inondation, cependant, Zhang Yonglin récupère son pouvoir
sexuel, et ainsi l’amour de sa femme, sinon le bonheur.
L’impuissance de Zhang Yonglin est évidemment
une métaphore de celle de toute une génération d’intellectuels
chinois privés de parole et « stérilisés » par le pouvoir
communiste. Publiée dans le climat de
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fièvre culturelle du milieu des années 1980,
la nouvelle fit cependant scandale à sa sortie, par ses
sous-entendus métaphoriques autant que par la rupture avec la
morale puritaine de l’époque maoïste, par sa contestation
politique autant que par l’érotisme du récit. Au-delà de ces
deux aspects, elle reste une œuvre attachante par l’humanisme
avec lequel Zhang Xianliang proclame sa foi dans un renouveau
des forces créatrices dans la Chine post maoïste, bien que la
conclusion reste ouverte.
2/ En 1989, il publie un deuxième roman dans
un style totalement différent :
« La
mort est une habitude » (《习惯死亡》),
aussi intéressant par la forme que par le fond. Il commence par
cette phrase :
« 我记不清楚我从什么时候开始想杀死他。当然那肯定是我和他分离之后。»
Je n’arrive pas à me rappeler nettement à
quel moment j’ai commencé à vouloir le tuer. C’était bien sûr,
forcément, après que nous nous soyons séparés…
Je et tu sont en fait deux voix
appartenant à la même
personne, avec un effet de miroir et de distanciation. En fait,
ce que Zhang Xianliang veut dire, c’est que, pour pouvoir
survivre à travers les turbulences politiques des années 1950 et
1960, il fallait vivre comme si l’on était mort. La mort était
devenue une seconde nature pour son personnage, mais sans qu’il
ait pour autant le courage de mourir. Tout son récit,
confrontant passé et présent en soulignant le fardeau
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« La mort est une habitude »
(《习惯死亡》) |
pesant du souvenir, est une description
distanciée de l’horreur des camps et de la confrontation
constante avec la mort, y compris dans des simulacres
d’exécution qui laissent les vivants avec un sentiment de survie
improbable et illusoire.
Le livre n’est pourtant pas dénué d’humour,
comme les autres ouvrages de l’auteur, à des degrés divers et
des nuances près. Il y
explique par exemple que la rédaction des autocritiques par les
générations d’intellectuels leur a été bénéfique à plusieurs
titres :
« Les intellectuels chinois, qui ont subi
plus de vingt ans de critiques, luttes, aveux, autocritiques,
examens de conscience, repentirs, grandes et petites réunions,
exhibitions en public, interrogatoires impromptus... excellent
tous dans l’art de parler. Les mouvements politiques qui se
déclenchent constamment en Chine ont formé sans cesse de grands
contingents de ces maîtres de la langue. Ceux qui ne savaient
pas parler sont tous morts. C’est leur faute, ils n’avaient qu’à
savoir. Les survivants sont tous de beaux parleurs, c’est l’art
d’écrire leur autocritique qui les a sauvés. Les Chinois qui ont
survécu savent tous rencontrer le goût de l’auditeur et choisir
le parler qui convient ».
Dans ce livre, écrit au long de voyages à
l’étranger qui fournissent un sentiment tout aussi illusoire de
liberté, Zhang Xianliang médite en fait sur un aspect des mêmes
questions qui le hantent toujours : comment vivre une vie
‘normale’ et concevoir la mort après avoir passé vingt ans en
camp ?
Recueil des principales nouvelles |
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3/ Cette vie dans les camps, il y revient
avec force détails et humour sardonique dans le roman suivant,
publié en 1992 :« Grass
Soup » (《烦恼就是智慧》).
Rédigé à partir des entrées laconiques de son journal, datées de
juillet à septembre 1960, c’est une sorte de manuel de survie en
période de famine qui rappelle Primo Levi autant que
Soljenitsyne : le pire des camps n’était pas le tourment
physique de la faim, mais la torture morale, le but des camps
étant de briser toute résistance spirituelle.
4/ « Grass Soup » est aussitôt complété par
un autre roman qui en est en quelque sorte la suite, écrit aussi
à partir de notes de journal rédigées en camp, « My Bodhi
Tree » (《我的菩提树》),
publié en 1994. L’arbre de la Bodhi, ou arbre de l’éveil, est
l’arbre sous lequel Siddhartha Gautama était en méditation
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quand il eut la révélation de la connaissance
suprême, et Zhang Xianliang insinue qu’il considère le temps
qu’il a passé en camp comme son arbre de la Bodhi à lui.
Ce qui frappe, finalement, dans tous ces
livres, c’est que, quelles que soient les peines subies, Zhang
Xianliang reste fidèle à une certaine conception de la vie, et à
ses idéaux de jeunesse. C’est ce que résume le titre d’un
recueil de ses principaux aphorismes et idée récurrentes dans
son œuvre, publié en 2010 : « Les
citations classiques de Zhang Xianliang – l’homme est très
important » (《张贤亮经典语录——人很重要》).
5/ Il a encore publié un dernier roman en 2009, « Cent millions
six » (《一亿六》),
qui n’a pas été traduit. C’est une histoire absurde, avec un
côté dystopique : celle d’un richissime homme d’affaires qui a
besoin d’un fils pour lui léguer son héritage, mais qui n’a plus
de sperme ; il doit donc en emprunter, ce que lui propose un
expert en la matière. On devine les ressorts du récit qui est
dans la lignée de « La moitié de l’homme, c’est la femme », mais
sans avoir la profondeur des romans précédents.
Fidèle à ses idéaux de jeunesse
L’une des ligne de fond des récits de Zhang
Xianliang réside dans son profond humanisme, et, au-delà de
l’expérience de la mort, bien dépeinte dans « La mort est une
habitude », dans l’importance du retour à la vie. C’est l’un des
messages de « My Bodhi Tree » : que la chose la plus précieuse
que l’on puisse posséder est la vie, et que c’est quelque chose
dont on ne peut faire l’expérience qu’une fois. En se souvenant
du passé, dit-il, il ne faut donc pas regretter les années
gâchées ; il faut être capable de se dire que l’on a consacré
toutes ses forces, tout au long de son existence, à se battre
pour la cause la plus importante qui soit : la libération de
l’humanité.
Comme
Wang Meng (王蒙),
qui a, de son côté, connu l’exil au Xinjiang pendant de
nombreuses années, Zhang Xianliang fait partie de ces auteurs
qui restent fidèles à leurs convictions politiques de jeunesse
malgré les souffrances endurées. C’est un point qu’a souligné
Noël Dutrait dans son « Petit précis à l’usage de l’amateur de
littérature chinoise contemporaine », citant l’analyse de l’état
d’esprit des deux écrivains faite par
Mo Yan (莫言)
dans un entretien en 1999 :
« Wang Meng et Zhang Xianliang …
continuent à vouloir exprimer un idéal, à suivre une ligne
politique et à entretenir un très fort sens des responsabilités.
… Pour eux, les écrivains doivent être les porte-parole du
peuple, ils ont la responsabilité de changer la société et sont
à l’avant-garde du peuple. … Ils ont été taxés de droitiers,
puis critiqués au moment de la Révolution culturelle, mais ils
persistent à affirmer : « Nous sommes les enfants du Parti, nous
avons été victimes d’une injustice, notre mère (le Parti) nous a
maltraités, nous devons donc aider notre mère à
changer. »
(Petit
précis, p. 33)
L’œuvre de Zhang Xianliang est une
dénonciation des pires conséquences du Grand Bond en avant et
des absurdités de la Révolution culturelle. Mais il ne voyait
là, en fait, que des déviations et des perversions de la ligne
marxiste, donc son idéal restait intact. Dans ses dernières
œuvres, il a dit ne plus tant s’intéresser à l’aspect politique
des événements et des choses, préférant les aborder d’un point
de vue plus généralement philosophique et humain.
Reconversion
En 1992, Zhang Xianliang s’est lancé dans une
aventure très particulière
: il a créé un studio de cinéma, avec un ensemble de décors
utilisés pour tourner des films, dans ce Ningxia qu’il connaît
si bien, dans les monts du Helanshan dont le cadre naturel
ressemble beaucoup à l’ouest américain. Le site s’appelle
Zhenbeibao (镇北堡),
c’était un poste frontière sous les Ming et les Qing, et c’est
devenu non
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Zhenbeibao
(镇北堡) |
seulement
un lieu de tournage, mais aussi un site touristique.
Une rue typique de Zhenbeibao |
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C’est là qu’a été tourné
« Le
gardien de chevaux » (《牧马人》),
mais aussi une partie du film de Zhang Yimou « Le
sorgho rouge » (《红高粱》)
ou encore celui de
Teng Wenji (滕文骥)
« Ballad of the Yellow River » (《黄河谣》).Zhang
Xianliang y a ensuite attiré des réalisateurs de Hong Kong comme
Tsui Hark ou Stephen Chow.
À l’occasion d’une réunion d’écrivains (文学笔会)
qui s’est tenue |
dans l’Anhui pendant dix jours en octobre
2000 à l’initiative de l’Association des écrivains de l’Anhui et
sous l’égide du Pen Club
,
le journaliste couvrant l’événement a évoqué une interview de
Zhang Xianliang réalisée en 1993, alors que, écrivain en vue, il
venait de « se jeter à la mer » (“下海”),
comme tant d’autres intellectuels à l’époque. C’était juste
après le fameux discours prononcé à Shenzhen par Deng Xiaoping
pour relancer la machine économique. Zhang Xianliang a expliqué
sa décision dans ce contexte : d’une part pour répondre à
l’appel du Premier Ministre, dans l’esprit du 14ème
Congrès, et d’autre part pour des raisons pratiques, parce qu’il
voulait créer des ressources financières en tant que responsable
de la Fédération des arts et des lettres et de l’Association des
écrivains du Ningxia, mais aussi parce que la littérature ne
fait pas vivre un homme : pour donner un exemple, il avait passé
plusieurs années à écrire « Grass
Soup » (《烦恼就是智慧》),
et cela lui avait rapporté 4 100 yuans (à peine 600 euros).
Il est décédé d’un cancer des poumons le 27
septembre 2014. Après sa mort, « Zhenbaibao Western Film and
Television City » (镇北堡西部影视城),
qu’il considérait comme « une œuvre littéraire à trois
dimensions » (“立体文学作品”),
est devenu un site touristique promu dans le cadre du
développement de la région très pauvre du Ningxia.
Principales publications
(entre crochets traductions indicatives de
titres non traduits par ailleurs)
Nouvelles
短篇小说
1980 L’âme et la chair《灵与肉》
1983 Xor Bulak
《肖尔布拉克》
Novellas
中篇小说
1982 [Décrépitude]
《龙钟》
1983 [Les descendants du fleuve]
《河的子孙》
1984 Mimosa
《绿化树》
1985 La moitié
de l’homme, c’est la femme《男人的一半是女人》
Recueils de nouvelles et novellas
中短篇小说集
1999 [Adolescence]《青春期》
Recueil comprenant une nouvelle courte (Premier baiser《初吻》)
et deux novellas (Amour précoce《早恋》/
Adolescence《青春期》)
Romans
长篇小说
1983 [Le style de l’homme]
《男人的风格》
1989 La mort est
une habitude《习惯死亡》
1992 Grass Soup 《烦恼就是智慧》
1994 My Bodhi Tree《我的菩提树》
2009 [Cent millions six]
《一亿六》
Essais sanwen et au fil de la plume
散文/随笔
1986 [L’Europe à vol d’oiseau]
《飞越欧罗巴》随笔
1995 [Ecrits en marge]
《边缘小品》
随笔
1996 [Restes de récits]
《小说编余》散文
1998 [À la recherche de la sagesse]
《追求智慧》散文
2006 [Récents écrits de Zhang Xianliang]
《张贤亮近作》散文
2008 [La pensée des lettrés chinois]
《中国文人的另一种思路》随笔
2013 [Tout et n’importe quoi]
《我的倾诉》散文
Théorie
理论
et citations语录
1987 [Dialectique de l’écriture de fiction]
《写小说的辩证法》
2010 [Les citations classiques de Zhang Xianliang – l’homme est
très important]
《张贤亮经典语录——人很重要》
(Recueil
de citations语录集)
Liste chronologique des publications :
https://www.shutxt.com/xiandai/9321/526346.html
Textes originaux de 14 textes (essais et récits de fiction) :
http://www.dushu369.com/zhongguomingzhu/zxlwj/
Traductions en français
- La moitié de l’homme, c’est la femme
(《男人的一半是女人》),
trad. Yang Yuanliang, avec la collaboration et une préface
de Michelle Loi.
- La mort est une habitude (《习惯死亡》),
trad. An Mingshan et Michelle Loi, avant-propos de Michelle
Loi.
- Mimosa et Xor Bulak, l’histoire d’un
routier (《绿化树》/《肖尔布拉克》)
Cette dernière nouvelle, traduite par
Annie Curien, figure également dans l’anthologie « Les
meilleures œuvres chinoises, 1949-1989 », collection Panda,
1989 (p. 292-326). C’est sans doute sa nouvelle la plus
traduite, sous des titres divers, y compris en anglais (voir
ci-dessous).
La novella (中篇小说)
« Mimosa » a aussi été éditée seule dans la collection Panda
(Mimosa, Panda 1986/1995, rééd. Favre/Interforum 1987).
- La première fois (Chu wen《初吻》),
trad. Constance-Hélène Halfon avec la contribution de
Michelle Loi, in : La remontée vers le jour, nouvelles de
Chine 1978-1988, préface de Claude Roy, Alinéa 1988, pp.
187-210.
Principales traductions en anglais
(autres que les romans et nouvelles
traduits en français)
- Body and Soul (《灵与肉》)
trad.
Phillip F.C. Williams, in W.C. Chau, ed., Prize Winning
Stories From China: 1980-81. Beijing: Foreign Languages
Press, 1985, 58-92.
- The Story of an Old Man and a Dog (《邢老汉和狗的故事》),
tr. Zhu Hong, in Zhu Hong, ed., The Chinese Western.
NY: Ballantine, 1988, pp.75-100. Also in Spring of Bitter
Waters: Short Fiction from China Today.
London: W.H. Allen and Co., 1989.
- Bitter Springs, a
Truck Driver’s Story (《肖尔布拉克》),
trad. Rui An, traduction précédée d’un avant-propos de Li
Jun : “Zhang Xianliang and his fiction”, in : The Time Is
Not Yet Ripe, Contemporary China’s Best Writers and
their Stories, Foreign Languages Press, Beijing, 1991
(rep. 1998), pp. 327-382.
- Grass Soup
(《烦恼就是智慧》),
tr. Martha Avery, David R. Godine publisher, 1995.
- My Bodhi Tree
(《我的菩提树》),
trad. Martha Avery,
Secker and Warburg, 1996.
Bibliographie
Zhang Xianliang:
Recensions of the Self, by Chloé Starr in Writing Lives
in China, 1600-2010, Histories of the Elusive Self, ed.
Marjorie Dryburgh & Sarah Dauncey, Palgrave Macmillan, 2013,
pp. 159-181 (chapter 6).
À lire en complément
Notes de lecture
I. Mimosa / La moitié de l’homme, c’est la femme
II. La mort est une habitude
III. Grass Soup / My Bodhi Tree
Adaptation
cinématographique
« Le
gardien de chevaux » (《牧马人》),
adaptation par Xie Jin ((谢晋)
de la nouvelle
« L’âme et la
chair »
(《灵与肉》)
Et en lien, l’hommage de l’écrivain eu
réalisateur :
Zhang Xianliang : Propos sur Xie Jin,
maître et ami (亦师亦友说谢晋)
En fait, selon une conversation de Luisa Prudentino avec
Wu Tianming à Pékin en 2007 (lors d’une rencontre au
festival de Vesoul dont il était l’invité d’honneur), le
projet n’aurait réellement démarré qu’en 1998, et Wu
Tianming envisageait d’ailleurs de réaliser un tournage
sur le site. Zhang Xianliang a fait encore trois ans de
prison, de 1993 à 1996, pour avoir voulu organiser une
commémoration du quatrième anniversaire des événements
de Tian’anmen, ce qui expliquerait le report du
lancement du projet.
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