Jiang Bo est l’un des représentants de la nouvelle
génération des auteurs de science-fiction chinoise.
Né en janvier 1978, il est diplômé de l’université
Tsinghua, à Pékin. Il a publié sa première nouvelle
en 2003 : « La dernière partie » (《最后的游戏》).
Et il en a publié une quarantaine depuis lors.
En octobre 2015, le prix Nebula de la meilleure
nouvelle moyenne lui a été décerné pour « La voie
des machines » (《机器之道》),
tandis que le prix de la meilleure nouvelle courte
allait à une autre de ses nouvelles, « Au sortir du
rêve de la Source des pêchers » (《桃源惊梦》)
[1]
Mais il n’est véritablement sorti de l’anonymat
qu’en 2016, lorsque lui fut décerné le prix Nebula
du meilleur roman pour le troisième et dernier volet
de sa trilogie « Au cœur de la
Jiang Bo au festival de cinéma de
Changchun en septembre 2018
La danse de Shiva
Voie lactée » (《银河之心》).
Recevant le prix, il s’est comparé à une tortue,
comme celle de la fable d’Esope, pour sa ténacité et
son endurance. Il avait 38 ans, cela faisait treize
ans qu’il écrivait de la science-fiction, mais il
lui a fallu attendre, pour sortir de l’ombre, que le
genre lui-même en sorte, et devienne même sujet
brûlant en Chine avec le prix Hugo décerné en 2015 à
Liu Cixin (刘慈欣)
pour la traduction en anglais du premier volet de sa
trilogie des « Trois corps » (《三体》).
La
trilogie de Jiang Bo présente un modèle concurrent
des « Trois corps », justement : il s’agit aussi
d’une saga sur la lutte entre les hommes et les
puissances de l’espace, mais, si tout est bien aussi
sombre, Jiang Bo offre au moins une lueur d’espoir
pour quelques happy few après la grande destruction
finale
[2].
La science-fiction ayant aussi attiré les
producteurs chinois de cinéma, Jiang Bo était l’un
des principaux participants au forum « Blue Planet »
sur les films de science-fiction qui s’est tenu dans
le cadre de la 14ème édition du festival
de cinéma de Changchun, en septembre 2018. Comme
pour les « Trois corps », il est question d’une
adaptation à l’écran de sa trilogie de la Voie
lactée, pour en faire une épopée à la Star Wars ; le
projet est mené par le groupe Wanda…
En novembre 2018, son nouveau roman « Aux portes des
machines » (《机器之门》),
publié en mars 2018, a été couronné d’un
autre prix Nebula. C’est un roman
qui part d’une nouvelle idée, l’intelligence
artificielle : les hommes se transforment en
machines pour vivre plus longtemps, mais se trouvent
confrontés à des super-robots…
Autant en emporte le vent
Principales publications
2008 La danse de Shiva
《湿婆之舞》
2009 A la poursuite de l’espace-temps《时空追缉》
2012 Recueil de seize récits comprenant les deux
précédents et sa première nouvelle courte, ainsi que
la trilogie
《洪荒世界》ci-dessous
[3].
2013 Autant en emporte le vent
《随风而逝》,
recueil de neuf nouvelles.
Deux trilogies
« Un monde d’inondations et de la désolation »
《洪荒世界》三部曲
Un monde d’inondations et de désolation《洪荒世界》
La Guerre des soleils
《太阳战争》
Errance dans la Voie lactée《银河漂流》
« Au cœur de la Voie lactée »
《银河之心》三部曲
2012 I. A la tombée de la nuit《银河之心I.天垂日暮》
2013 II. Sombres abysses
《银河之心II.
暗黑深渊》
2016 III. En poursuivant l’ombre et la lumière
《银河之心III.
追光逐影》
A lire en complément
Avril 2018 Clarkesworld n° 139, The Wings of Earth,
tr. Andy Dudak, audio text read by Kate Baker.
Une vidéo de Jiang Bo présentant diverses conceptions de
civilisations extra-terrestres et préparant à une rencontre
éventuelle, que faire alors ?
[1]
Référence au célèbre récit allégorique de Tao Yuanming (陶渊明)
« La source aux fleurs de pêchers » (《桃花源记》)
[2]
Etonnamment, la différence de tonalité
entre les deux œuvres a été commentée et développée par
… les Mormons, qui ont vu dans la trilogie de Jiang Bo
un univers bien moins sombre que celui imaginé par Liu
Cixin, et plus proches des implications cosmiques des
révélations de leur prophète Joseph Smith.