|
Du Liang
都梁
Présentation
par
Brigitte Duzan, 22 janvier 2021
Romancier et scénariste né en novembre 1954 dans une
famille d’intellectuels originaire du district de
Xuyi dans le Jiangsu (江苏盱眙),
de son vrai nom Yang Zhan (杨湛),
Du Liang a grandi à Pékin. Écrivain indépendant, il
est essentiellement auteur de romans sur la guerre
de résistance et la Révolution culturelle.
L’œuf, pas la poule
Il n’accepte pratiquement jamais d’interviews,
apparaît rarement en public, évite les médias. On
sait donc peu de choses de lui. Mais il cite
Qian Zhongshu (钱钟书) :
« si vous aimez cet œuf, ne vous préoccupez pas du
problème de la poule. » (你要是喜欢这个鸡蛋,就别考虑这个母鸡问题。)
Tout ce qu’on sait de lui tient en quelques lignes,
répétées ad libitum : |
|
Du Liang |
Il s’est engagé dans l’armée adolescent et a servi dans le corps
des blindés. Démobilisé quelques années plus tard, il est rentré
à Pékin et a travaillé successivement comme professeur, cadre
administratif, directeur d’entreprise, puis a été chef d’un
institut de recherche sur les technologies d’exploration
pétrolière. Il n’avait jamais pensé écrire, encore moins gagner
sa vie en écrivant. Il a commencé par hasard, poussé par des
amis, à la fin de 1999.
Son premier roman paraît en janvier 2000 : « Tirer l’épée »
(Liàng
jiàn 《亮剑》). C’est
le premier des grands romans de guerre qui vont suivre, avec
lequel Du Liang lance le concept d’« histoires de guerre d’un
style orienté vers le marché » (“市场化风格的战争故事”). Ce premier roman
est devenu un bestseller, surtout après son adaptation en série
télévisée en 2005.
En septembre 2019, ce roman
est entré dans la collection des 70 grands romans classiques des
70 ans de la Chine nouvelle ("新中国70年70部长篇小说典藏"). C’est le 48ème
de la liste.
Principales publications
et adaptations télévisées
Première
trilogie
2000 : Tirer l’épée
Liàng jiàn
《亮剑》
Ce roman – dont
le titre
symbolise l’esprit combattif du peuple chinois face
à l’adversité – a pour ligne narrative principale
l’histoire de Li Yunlong (李云龙), général légendaire
de la 8ème armée de route qui a combattu les
Japonais dans le nord-ouest du Shanxi, jusqu’à
devenir « dieu de la guerre » (“战神”). À travers
l’histoire de ce personnage, Du Liang brosse un
vaste tableau de la période allant de la guerre de
résistance contre le Japon et de la guerre de
Libération à la fondation de la République, la
guerre de Corée et la Révolution culturelle.
Dans cette fresque épique, Du Liang s’attache à
peindre la réalité des combats dans toute leur
violence pour souligner le caractère destructeur de
la guerre. D’après ses propres explications, la
plupart des personnages ont leur source dans la
réalité, dont le personnage de Li Yunlong, inspiré
du général Wang Jinshan (王近山). Il est présenté comme
|
|
Tirer l’épée, éd. 2005 |
un héros d’un style nouveau
(en Chine), un héros d’une grande force spirituelle, mais de
chair et de sang, avec ses faiblesses et ses moments de
doute et même de désespoir. Il reste cependant un héros
conforme à la vulgate officielle : un modèle de noblesse et
de dignité, entièrement dédié au service du pays et du
peuple. Cet « esprit combattif » (亮剑情神) incarnant la force
spirituelle de la nation chinoise est toujours conforme au
modèle révolutionnaire du type Zhang Side (张思德).
Publié aux Éditions des arts et
des lettres de l’armée de Libération (解放军文艺出版社), le roman a été
adapté en une série télévisée de 30 épisodes de 42 mn diffusée
sur CCTV à partir du 12 septembre 2005.
La série a déclenché une véritable « fièvre » qui a entraîné de
nombreuses rééditions du roman : en octobre 2006, on en comptait
déjà 23, avec un total de 400 000 exemplaires.
2004 : Romance écarlate
Xuèsè làngmàn
《血色浪漫》
Du Liang nous conte
ici l’histoire d’un groupe de jeunes dont les
parents étaient des généraux et des hauts cadres et
qui sont devenus des Gardes rouges enthousiastes au
début de la Révolution culturelle. Le roman les
dépeint en 1968, bandes de copains dans les rues de
Pékin se battant sans cesse pour les raisons les
plus triviales, mais ayant l’âge aussi des histoires
d’amour. Ils ont formé sur les ruines de la
« révolution » une sous-culture urbaine avec ses
rituels, son langage et ses codes. Ils rappellent
les jeunes des romans de Wang Shuo (王朔).
Le roman a été adapté en une série télévisée de 32
épisodes de 47 mn, diffusée sur la chaîne de
télévision par satellite du Jiangsu (江苏卫视) à partir
du 30 novembre 2004.
Elle est interprétée par d’excellents acteurs dont
Liu Ye (刘烨) et l’actrice Sun Li (孙俪) dans les rôles
principaux de Zhong Yuemin (钟跃民) et Zhou Xiaobai
(周晓白). |
|
Romance écarlate |
https://baike.baidu.com/item/%E8%A1%80%E8%89%B2%E6%B5%AA%E6%BC%AB/13876
1er épisode :
https://www.youtube.com/watch?v=_Gi5-3U-Vl8
(épisodes suivants à la suite)
2006 : Feux d’alarme à Beiping
Lángyān Běipíng
《狼烟北平》
Le roman est construit sur une double ligne
narrative : d’une part les relations entre le
Guomingdang et le Parti communiste, de la politique
d’union à la guerre, avec des histoires d’espionnage
et de torture, d’assassinats et de viols ; et
d’autre part, la vie de divers personnages, les deux
lignes entrelacées recréant la vieille ville de
Beiping pendant la guerre. Le roman se veut une
réflexion sur le destin du pays, mais aussi sur la
guerre et la fragilité de la vie.
Ces trois romans forment une trilogie.
Rongbaozhai et Liulichang
2008 :
Róngbǎozhāi
《荣宝斋》
Ce très long roman de plus de 400 000 caractères
dresse un tableau contrasté et coloré de la vie dans
le quartier de Liulichang, dans le vieux Pékin (老北京琉璃厂)
pendant la période de la République. Autour du
magasin |
|
Feux d’alarme à Beiping |
Róngbǎozhāi,
on croise des personnages ancrés dans l’histoire et la
légende, mais aussi des personnages historiques comme
l’érudit et historien Wang Guowei (王国维),
le peintre Zhang Daqian (张大千),
le philologue et épigraphiste Luo Zhenyu (罗振玉),
le membre du Guomingdang proche de Sun Yatsen Wang Jingwei (汪精卫)
etc… C’est un récit encyclopédique dont le contenu, selon
l’auteur, correspondant pour 60 % à la réalité ; le roman a
donc un aspect presque documentaire autant que fictionnel.
Rongbaozhai |
|
Cent ans d’histoire |
2008 : Cent ans d’histoire
Bǎinián wǎngshì
《百年往事》
Le roman raconte l’histoire du magasin
Rongbaozhai,
vieux magasins d’arts traditionnels spécialisé dans les « quatre
trésors du studio du lettré » (文房四宝).
Après
la guerre, le magasin est devenu « lieu de pèlerinage culturel »
(“文化朝圣地”)
pour les historiens et les chercheurs.
Et toujours la guerre
2011 : Tirer de nouveau l’épée
Xīn
Liàng jiàn
《新亮剑》
Reprend l’histoire du général Li Yunlong (李云龙) de
1936 à 1937.
Adapté en une série télévisée de 40 épisodes,
diffusée à partir du 18 décembre 2011 sur la chaîne
de télévision par satellite du Jiangsu.
2012 : Le grand effondrement
Dà bēngkuì
《大崩溃》
Du Liang nous conte ici dans le détail les
événements de l’année 1944 de la guerre de
résistance contre le Japon, la plus difficile,
menant à la déroute de l’armée japonaise, d’où le
titre. |
|
Le grand effondrement |
Scénario de série télévisée
2008 Je suis le soleil 《我是太阳》
L’histoire est celle du soldat Guan Shanlin (关山林)
qui a 36 ans à la fin de la guerre contre le Japon mais n’est
toujours pas marié. En 1948, il est enfin marié à la jeune Wuyun
(乌云)
qui participe aux combats sur le front avec lui en tant
qu’infirmière. La série se poursuit jusqu’au début des années
1960.
Série en 30 épisodes diffusée le 24 décembre 2008 sur la chaîne
Beijing Film and Television.
https://baike.baidu.com/item/%E6%88%91%E6%98%AF%E5%A4%AA%E9%98%B3/12515
|
|