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Le prix Man Asia 2010
attribué à Bi Feiyu
par Brigitte Duzan, 21 mars 2011
Le 17 mars dernier a été annoncée la
décision finale du jury du prix Man Asia pour 2010 :
c’est l’écrivain chinois
Bi Feiyu (毕飞宇)
qui l’a remporté, sur quatre auteurs prestigieux,
indiens et japonais, dont le prix Nobel de littérature
1994, Kenzaburo Oe.
Le prix lui a été décerné pour la traduction en anglais
de son deuxième roman, « Three Sisters » (《玉米》),
qui retrace, de 1971 à 1982, les destins contrastés de
trois sœurs qui échouent à en changer le cours.
Bi Feiyu a déclaré à l’issue de la remise du prix qu’il
avait écrit ce roman pour plusieurs raisons. La plus
importante est sans doute qu’il voulait dépasser la
littérature de cicatrices, et en particulier la tendance
à réduire la critique de la Révolution culturelle à une
discussion malsaine sur ceux qui ont eu tort et ceux qui
ont eu raison ; il ne faut |
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pas perdre de vue, a-t-il dit, que la Révolution culturelle
n’est pas seulement un phénomène historique limité à une dizaine
d’années : ses effets se font encore sentir dans les esprits
aujourd’hui même.
Bi Feiyu lors de la remise du prix |
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Au-delà de cette réflexion sur l’histoire
récente, le livre est aussi un hommage aux tribulations
subies par son père pendant cette période. Il a été
couronné en Chine du prix Lu Xun en 2004.
Le prix Man
Asia est attribué tous les ans, depuis sa création en
2007, à des livres d’auteurs asiatiques soit écrits soit
traduits en anglais. C’est cette année le troisième des
quatre prix décernés à aller à un auteur chinois, après
« Wolf Totem » (《狼图腾》)
de Jiang
Rong (姜戎)
et « The
Boat to Redemption » (《河岸》)
de
Su Tong
(苏童).
Les
trois romans ont été traduits par
Howard
Goldblatt.
C’est la
première année que le prix est attribué à un livre
publié. Il est maintenant assorti d’une somme de 30 000
dollars (au lieu de 10 000) et les traducteurs sont
également récompensés. |
Extrait de la
traduction :
www.guardian.co.uk/books/2008/aug/18/originalwriting.chineseliterature
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