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Báixiāng
rén
白相人 : fils
à papa, et par extension bon à rien
par Brigitte Duzan, 2 novembre
2019, actualisé 18 novembre 2019
Lu
Wenfu (陆文夫),
« Nid d’hommes »
《人之窝》chap.
8
La
« grosse belle-sœur du n° 2 » (住在二号门里的胖阿嫂)
est dépeinte comme « báixiāng
rén sǎosǎo
» (“白相人嫂嫂”),
c’est-à-dire une femme ayant un accent de voyou (就是一种带有流氓腔调的女人)
explique Lu Wenfu.
白相人 báixiāng
rén
:
含贬义的意思,跟花花公子意思一样。多指无所事事的人,。
Terme du dialecte de Shanghai à sens péjoratif,
synonyme de fils à papa (花花公子),
白相
báixiāng
étant synonyme de
玩耍
wánshuǎ,
s’amuser.
Pourquoi
白相
báixiāng ?
相
xiāng est
à prendre au sens de regarder, et
白
bái
au sens de gratuitement. L’expression vient de
看白戏
kàn bái
xì
regarder (une pièce de théâtre) gratuitement,
et par extension
白相相
bái
xiāngxiāng aller
dans un endroit où l’on n’a pas à payer de billet
d’entrée, pour passer le temps et se distraire.
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báixiāng rén, une caricature |
Exemple :
“阿拉到城隍庙去白相相。”
Aller
faire un tour au temple de la ville
(白相相 :
l’entrée
est gratuite 不卖门票)
A l’origine, les
báixiāng
rén
étaient des fils de propriétaires ou de commerçants qui vivaient
des rentes ou des loyers des biens de la famille (留有几处房产可用来收租的),
sans avoir besoin d’exercer un quelconque métier. Leur journée
commençait à la maison de thé, se poursuivait aux bains, et le
soir ils allaient à l’opéra ou jouaient jusque tard dans la
nuit. Mais ce n’étaient pas des petits voyous extorquant de
l’argent (区别于同在街面上混的小混混).
Sans en avoir beaucoup, ils vivaient de leurs rentes en
jouissant de la vie, en s’amusant avec leur cercle d’amis.
Le terme s’applique aussi aux femmes, dans ce cas elles sont
désignées du terme 白相嫂
báixiāng sǎo,
comme dans le roman de Lu Wenfu, où sǎo
est juste dialectal, sans référence à un quelconque lien
familial.
Après la « Libération », dans la Chine maoïste, ces personnages
liés à un mode de vie traditionnel ont été considérés comme la
lie du peuple : oisifs et indolents, sans profession, on en a
fait des bons à rien, des voyous (无业游民,流氓).
Ils allaient à l’encontre des slogans de l’époque qui mettaient
l’accent sur la valeur du travail :
"劳动光荣"
láodòng guāngróng honneur
et gloire au travail !
"做一个自食其力的劳动者"
zuò yí ge zìshíqílì de
láodòngzhě
gagner son pain à la
sueur de son front
"不做寄生虫"
bù
zuò jìshēng chóng
ne soyez pas un parasite !
"劳动光荣"
láodòng guāngróng honneur
et gloire au travail ! |
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La « Grosse
Belle-Sœur » du roman de Lu Wenfu entre dans cette
catégorie des
báixiāng
rén
parasites,
avec un sens doublement péjoratif : oisive et à
l’affût des commérages, elle a un certain pouvoir de
nuisance, mais elle est en outre une ancienne
prostituée. Son nom d’Orchidée blanche -
白兰花
báilánhuā
-
est aussi
à prendre comme un jeu de mots.
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拼搏逐梦,劳动光荣
pīnbó zhúmèng,
láodòng guāngróng
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