Très courtes nouvelles (小小说)

 
 
 
     

 

 

Jia Pingwa 贾平凹

« Wu Song tue sa belle-sœur »武松杀嫂

par Brigitte Duzan, 30 décembre 2016
 

Wu Song (武松) est un l’un des personnages les plus célèbres du classique « Au bord de l’eau » (水浒传), mais il apparaît aussi dans le Jin Ping Mei (金瓶梅). Il est connu d’une part pour avoir, une nuit où il avait un peu bu, tué à mains nues un tigre qui terrorisait la population locale [1], et d’autre part pour avoir vengé le meurtre de son frère aîné en tuant sa femme, Pan Jinlian (潘金莲), qui avait trompé son mari et avait voulu s’en débarrasser.

 

Wu Song tue le tigre, lianhuanhua 1957 (réédité 1980)

 

Ce second épisode a donné lieu à de nombreuses critiques, adaptations et controverses. La mini-nouvelle de Jia Pingwa renverse avec humour la situation du roman. Le récit se présente comme un monologue intérieur de Wu Song, sauf les deux phrases, introductive et conclusive, qui l’encadrent et sont de la plume de l’auteur.

 


 

Le récit

(texte et traduction)

 

要我说,武松是这样杀的嫂:

Il faut que je vous dise comment Wu Song a tué sa belle-sœur.


  潘金莲,淫荡妇1,你既是嫁给了武家,恁2狠心就同奸夫害我哥哥?!武大无能却有武二,我岂能饶了你这贱人!今日你睁眼看看,这把钢刀白的要进去,红的要出来,割你的头祭我哥哥,我还要戳了你的胸腹掏出心来,瞧瞧天下的女人心是怎么个黑法?

1. 淫荡 yíndàng débauché, dévergondé

2. nèn (litt.) tant, tellement

3. ráo pardonner, épargner  

4. chuō  percer, perforer

 

Pan Jinlian, dévergondée, mariée avec un membre de la famille Wu, quel cœur de pierre es le tien pour que tu aies ainsi trahi mon frère ! Il était sans défense, mais je suis là, moi le second frère, comment pourrais-je pardonner à un être aussi vil que toi ! Maintenant, ouvre grand les yeux etregarde cette lame blanche, elle va te pénétrer et ressortir rouge, puis je vais te couper la tête et l’offrir en sacrifice à mon frère, et enfin je t’ouvrirai la poitrine pour t’en arracher le cœur, et observer comment un cœur de femme, ici-bas, peut atteindre une telle noirceur.


  她怎么不声不吭并没吓软?贱雌儿竟换上了娇艳鲜服2,别3戴着颤巍巍4一朵玫瑰,仄靠了被子在床上仰展了。哎呀,她眼像流星一般闪着光,发如乌云,凝聚床头,那粉红薄纱5衫儿不系领扣,且鼓凸了奶子乍猛得老高。以前她是嫂嫂,不能久看,如今刀口之下,她果真美艳绝伦6,天底下有这样的佳人,真是上帝和魔鬼的杰作了!天啊,她这是临死亡之前集中要展现一次美吗?

1. 贱雌 jiànbas, vil, méprisable / femelle

2. 娇艳 jiāoyàn séduisant, ravissant 鲜服 xiānfú vêtements de couleurs vives

3. 别 bié (ici) agrafer, épingler 

4. 颤巍巍 chànwēiwi tremblant 

5. 薄纱 báoshā  mousseline 

6. 绝伦 juélùn sans pareil

 

Comment peut-elle agir ainsi sans broncher ni crainte de faiblir ? Cette vile engeance a, il est vrai, revêtu des atours séduisants, vivement colorés ; une rose frémissante épinglée au corsage, elle s’est allongée en travers sur le lit. Ah ! son regard a l’éclat scintillant d’une étoile filante, ses yeux l’aspect de deux nuages noirs fixés à la tête du lit ; elle a une chemise de mousseline rose dont elle n’a pas attaché les boutons autour du cou mais qui lui serre la poitrine pour la faire ressortir. Elle est ma belle-sœur, jusque-là je n’avais pas bien pu la regarder, mais, sous la lame du couteau, elle est vraiment d’une beauté sans pareille ; une femme aussi belle, ici-bas, c’est vraiment un chef d’œuvre aussi bien de dieu que du diable ! Le ciel m’en est témoin, n’a-t-elle pas concentré toute sa beauté en cet ultime instant, juste avant de mourir ?


  啊,这么美的尤物,我怎么就要杀了她呢?她是害死我哥哥,哥哥实在是与她不般配,一朵花插在牛粪上,她是委屈了。武松若不是武二,武二若没有个太矮的哥哥,我也会是同情这女人的,也会是不满意这门婚姻的,可武大毕竟是我的哥哥,一个奶头掉下来的同胞,我哪能不维护亲生的兄长呢?哼,杀人者偿命1,你就是九天玄女2,是观音菩萨,武松若不杀你,武松算什么英雄武松?!

1.偿命 chángmìng payer de sa propre vie

2.九天玄女 jiǔtiān xuánnǚ  Xuan Nü [2]

 

Ah ! Mais si c’est un être d’une telle beauté, pourquoi vouloir la tuer ? C’est qu’elle a assassiné mon frère. Il est vrai qu’ils n’étaient pas bien assortis, c’était comme une fleur sur un tas de fumier, elle avait subi un grand préjudice. Si je n’étais pas le frère cadet, moi, Wu Song, et si je n’avais pas eu ce nain de frère, j’aurais pitié d’elle, et pourrais regretter ce mariage ; seulement voilà, Wu Da est mon frère aîné, né des mêmes parents et nourri du même lait, comment ne pas défendre l’aîné du même sang que soi ?  Oui, la criminelle doit payer de sa vie ; même si tu étais Xuan Nü, ou le boddhisattva Guanyin, si Wu Song ne te tuait pas, quel héros serait-il ?


  她笑了,无声而笑,不是冷笑,也不是苦笑,笑而摄魂,这女人,怎么我要杀她,她还以为这又是同那一个雪天她与我接风1的酒桌上一样吧?这女人是对自己有过感情的,扪心而想2,我何尝没有爱过她呢?现在我真的要杀了她吗?如果那一天我接受了她的爱,我也被爱所冲动,那我会怎么样呢?今日要杀的除了她难道没有我吗?正因为我武松是英雄,才避免了一场千古谴责的罪恶,可正是我成了英雄,才将她推到了西门庆的贼手吗?!

1. 接风 jiēfēng offrir un dîner de bienvenue

2. 扪心 ménxīn la main sur le cœur = franchement, honnêtement

3.千古 qiāngǔ pour l’éternité 谴责 qiǎnzé dénoncer, condamner

 

Imagerie populaire : Wu Song défenestrant Ximen Qing

 

Elle a ri, d’un rire silencieux, mais ni un rire froid, ni un rire amer, plutôt un rire ensorcelant. Ah cette femme, mais comment peut-on vouloir la tuer ? Elle croit peut-être que c’est comme si nous étions tous deux à la table d’un festin, un jour de neige ? Cette femme a eu un sentiment très fort pour moi, alors moi, en toute conscience, comment ne l’ai-je pas aimée ? et comment puis-je avoir vraiment le désir de la tuer, maintenant ? Si, ce jour-là, j’ai accepté son amour, ai ressenti l’envie irrépressible d’être aimé,

que puis-je faire ? Aujourd’hui, à tuer, à part elle, n’y aurait-il pas moi aussi ? Parce que moi, Wu Song, suis un héros, j’ai évité de commettre un crime condamnable pour l’éternité, mais c’est justement parce que j’ai agi en héros que je l’ai poussée dans les bras de ce gredin de Ximen Qing. 


  武松呀武松,你这是想到什么地方去了,现在哥哥的灵前,灵堂1阴气凝重2,哥哥的屈死的灵魂在呼唤着你来伸冤3,你怎能就要饶了狠毒角色?是的,你个潘金莲,就是不爱我的哥哥,你可以再嫁他人,嫁谁都可以,却偏偏是同那个泼皮4西门庆?同了西门庆也还可以,竟合谋害了哥哥性命,我武松放过了你,别人又会怎样议论我呀!一顶绿帽子戴给了哥哥,也戴给了景阳冈的英雄5。或许更有人说武松不杀嫂,是嫂曾经爱过武松,我一场英雄会在人们眼中是个什么形象呢?

1. 灵堂 língtáng chambre funéraire 

2. 凝重 níngzhòng plein de dignité /lourd (atmosph.)

3. 伸冤 shēnyuān demander réparation / redresser un tort

4. 泼皮 pōpí truand, voyou 

5. 景阳冈 Jingyang gang le col où Wu Song a tué le tigre.

 

Ah Wu Song, Wu Song ! Mais que vas-tu penser ? Maintenant, dans l’atmosphère sombre de la chambre mortuaire, l’âme de ton frère injustement tué te réclame réparation, comment pourrais-tu ne pas punir cet acte perfide ? C’est vrai, Pan Jinlian, tu n’aimais pas mon frère, tu aurais pu te remarier avec quelqu’un d’autre, n’importe qui d’autre, tout était possible, seulement voilà, il a fallu que ce soit ce truand de Ximen Qing ? Et encore ce Ximen Qing, pourquoi pas, mais vous avez comploté pour éliminer mon frère, alors si moi, Wu Song, je vous laissais courir, que penserait-on de moi ? Tu as trompé mon frère, et, en le trompant, tu as trompé le héros du col de Jinyang (5). Alors, si Wu Song ne tuait pas sa belle-sœur, on dirait que c’est parce qu’elle l’a aimé, et de quel héros aurais-je l’air ?


  杀吧,杀吧,潘金莲,武松真格要杀你了!
  刀怎么提不起来,这般重呀?那么一刃,一代美色就灭绝了吗?世上少了潘金莲,多少人为之丧气了,我武松是不是心太硬了?哥

 

Pan Jinlian au cinéma : The Amorous

 Lotus Pan, Shaw Brothers 1964

哥,哥哥,我该怎么办呢,我已杀了西门庆,咱就放了这个尤种吧?

 

Il faut que je te tue, Pan Jinlian, que je te tue, Wu Song n’a vraiment pas d’autre choix !

Sa lame est-elle si lourde qu’il ne peut la lever ? Va-t-elle supprimer la beauté d’une génération entière ? Une fois Pan Jinlian disparue, combien vont-ils être à la pleurer, et moi, Wu Song, ai-je l’âme trop insensible ? Frère, frère, que dois-je faire ? J’ai déjà tué Ximen Qing, ne pourrait-on avoir pitié de cette beauté-là ? 


  咳,咳,这是个景阳冈的老虎就好了。
  罢了,罢了,由她去吧。可是可是,我不杀她,她能老老实实在武家守节吗1?她一定又要另嫁他门,或许又会与别的不三不四的恶徒勾搭,那这么鲜活的小兽与其他人猎去,就不如我武松杀了她。杀了她,看着殷红的血怎样染红白瓷般的胸脯,看着她睁开了杏眼在咽气前的痉挛2
,岂不是更使人刺激吗?我不能成全她爱我,却可以让她死在所爱的人的刀下,不是于她也于我都是一场最合适的解脱办法吗?好了,好了,潘金莲,那我就这么杀你了!

1. 守节 shǒujié (veuve) rester fidèle à la mémoire du défunt

2. 痉挛 jìngluán avoir des spasmes, des convulsions

 

Hum, hum, si c’était un tigre du col de Jingyang, ce serait bien.

Allez allez, finissons-en. Mais …mais si je ne la tuais pas, ne pourrait-elle rester dans la famille Wu comme veuve méritante ? Seulement, elle va sans aucun doute se marier avec quelqu'un d’autre ou peut-être s’allier encore avec quelque voyou, et se mettre en chasse avec un autre, non vraiment, il vaut mieux que je la tue. Et quand je la tuerai, en voyant son sang teinter de rouge sa poitrine blanche comme de la porcelaine, ses yeux d’amande grands ouverts se convulser avec son dernier souffle, cela ne sera-t-il pas le plus déchirant ? Je n’ai pas pu la laisser m’aimer, mais je peux la faire mourir sous la lame de celui qui l’aimait, ne serait-ce pas là, pour elle comme pour moi, la solution idéale ? C’est bon, Pan Jilian, c’est décidé, ainsi je vais te tuer.


  于是,武松就把潘金莲杀了。

Alors Wu Song a tué Pan Jinlian.

 

Source : https://site.douban.com/tiehulu/widget/notes/9354084/note/250590972/

 


 

Explications et commentaires

 

Le texte ne prend tout son sens que dans le contexte des débats et controverses soulevés en Chine par l’épisode célèbre du roman, qui reflètent l’évolution des mentalités.

 

Sources littéraires

 

Wu Song et Pan Jinlian sont des personnages des deux grands classiques : « Au Bord de l’eau » (水浒传) et « Jin Ping Mei » (金瓶梅), le titre de ce dernier étant formé des premiers caractères des prénoms des trois principaux personnages féminins du roman, la première étant justement Pan Jinlian, ou Lotus d’Or.

 

Au Bord de l’eau 

 

La pièce de Ouyang Yuqian, 1928

 

Wu Song est aussi grand et fort que son frère aîné, Wu Dalang (武大郎), est petit et laid. Pan Jinlian, elle, est très belle, donc accepte mal d’avoir été mariée ainsi. L’expression utilisée dans son récit par Jai Pingwa (« elle était comme une rose sur un tas de fumier », ou d’excréments) est une citation du roman. Amoureuse de son fringant beau-frère, Pan Jinlian tente de le séduire, mais ne suscite que son indignation.

 

Il échappe à l’atmosphère lourde qui s’ensuit en acceptant la charge de convoyer de l’or à la capitale. Mais, quand il revient, deux mois plus tard, son frère est mort et Pan Jinlian vit avec Ximen Qing. Wu Song accuse les amants d’avoir empoisonné son frère, avec pour preuve un os du corps de son frère et le témoignage d’un voisin. Mais Ximen Qing a

soudoyé les juges. Il ne reste donc plus à Wu Song qu’à faire justice lui-même : il tue les deux amants, puis va se rendre à la justice. Il est exilé à Mengzhou (孟州) pour y être emprisonné.

 

Jin Ping Mei

 

Le « Jin Ping Mei » est un développement des chapitres XXIII à XXVII de « Au bord de l’eau » et commence par l’histoire de Wu Song tuant Pan Jinlian pour venger son frère, mais avec quelques variantes. Ximen Qing est un marchand corrompu qui a suffisamment d’argent pour entretenir six concubines. Quand Pan Jinlian a réussi à assassiner son mari, elle est prise comme concubine. Dès lors, l’histoire tourne autour des rivalités entre concubines de la maison.

 

Quant à Wu Song, il veut d’abord tuer Ximen Qing, mais se trompe et tue quelqu’un d’autre. Il est exilé à Mengzhou, et, quand il revient, Ximen Qing est mort de maladie. Il tue alors Pan Jinlian et fuit au mont des Doubles Dragons...

 

Controverses

 

Pan Jinlian, personnage tragique

 

Le sort de Pan Jinlian a été soumis à relecture par les avocats de l’émancipation féminine après 1920. On en a fait un personnage tragique, victime de la société de son temps : originaire d’une famille pauvre, vendue enfant comme petite servante à un parvenu, devenue belle et séduisante en grandissant, rêvant d’une union heureuse, et finalement mariée à un vendeur de galettes nain, laid et lâche. Amoureuse de son valeureux beau-frère, celui-ci la rejette en la renvoyant à ses obligations d’épouse.

 

Elle est ainsi entraînée dans une spirale de déchéance morale et sociale qui la pousse dans les mains d’un truand sous l’influence duquel elle finit par tuer son mari. Condamnée par la morale confucéenne, son sort apparaît d’autant plus injuste qu’elle est condamnée dans un roman qui a par ailleurs immortalisé une image de bandits au grand cœur ayant leur propre société et leurs propres règles en marge d’un empire corrompu. 

 

Représentation de la pièce “Pan Jinlian”

de Ouyang Yuqian en avril 1961

 

En fait, dans « Au bord de l’eau », Wu Song échappe à la condamnation à mort qu’aurait dû lui valoir sa conduite de hors-la-loi parce qu’il a eu une attitude morale (selon les règles confucéennes) en vengeant son frère et offrant à ses mannes la tête de la femme adultère qui l’avait offensé.

 

Reprise du débat dans les années 1980

 

Littérature chinoise, débat autour

de la pièce de Wei Minglun

 

La controverse est d’autant plus intéressante qu’elle a repris à la fin des années 1980, en particulier autour d’un opéra du Sichuan de Wei Minglun (魏明伦) créé au début de 1987 : opéra du Sichuan de style moderne dit "absurde" (荒诞川剧) ; intitulé « Histoire de la déchéance d’une femme » (一个女人的沉沦史), il est basé sur le livret d’un opéra de Pékin écrit par OuyangYuqian (欧阳予倩) en 1927 qui présentait Pan Jinlian comme une femme fatale, mais libre dans une société patriarcale.

 

Le sujet a connu des interprétations diverses [3], et il est toujours d’actualité [4]. Mais les critiques de la pièce de Wei Minglun, à l’époque, soulignaient que l’on finissait par perdre totalement de vue le personnage du roman, pour le soumettre à une réévaluation abstraite du personnage qui allait presque jusqu’à en faire une figure tragique, précurseur du mouvement d’émancipation des femmes [5].

 

Le récit de Jia Pingwa

 

Retour au héros

 

Jia Pingwa revient aux sources, retour aux sources littéraires qui passe aussi par un retour au xiao xiaoshuo, et imagine Pan Jinlian en filtrant son image au crible du regard de Wu Song et en présentant les motivations de celui-ci sous un jour ironique qui se joue des conventions et de l’image du héros.

 

Ici c’est autant Wu Song qui est la victime. Ayant cédé, humainement, au charme de Pan Jinlian, il est pris ensuite dans les mailles non tant des règles sociales que de son image même de héros. En ce sens il apparaît sous un jour romantique, mais qui n’est qu’un clin d’œil aux normes surannées du héros, y compris bien sûr le héros révolutionnaire de l’imagerie communiste.

 

Monologue intérieur

 

La construction narrative accentue l’effet de trompe-l’œil. Le texte est écrit à la première personne, comme un monologue intérieur de Wu Song, sauf les deux phrases, introductive et conclusive, qui l’encadrent et sont de la plume de l’auteur. Le procédé induit une sorte de vision en abyme ouvrant sur une autre perspective, comme un paysage dans un tableau de la Renaissance, mais un paysage intérieur.

 


 

A voir et lire en complément

 

Le film de Feng Xiaogang, « Je ne suis pas Pan Jinlian » 《我不是潘金莲》, 2016

chinesemovies (à venir) 

 
 

Je ne suis pas Pan Jinlian (Feng Xiaogang, 2016)


 


[1] C’est sans doute l’épisode le plus célèbre du roman, qui a inspiré nombre de films, à commencer par celui de 1927 de Wang Fuqing (汪福庆), sur un scénario de Cao Yuankai (曹元恺), qui porte le titre de l’épisode, comme le récit de Jia Pingwa. Wu Song est souvent pris aujourd’hui encore comme symbole, comme dans le film de Jia Zhangke « A Touch of Sin » (《天注定》). Voir : http://www.chinesemovies.com.fr/films_Jia_Zhangke_Touch_of_Sin.htm

[2] Xuan Nü : litt. la « mystérieuse (sombre) femme du neuvième ciel », personnage complexe et ambigu de la mythologie taoïste, préceptrice de l’Empereur Jaune qu’elle aurait aidé dans son combat contre Chiyou (蚩尤), mais immortalisée aussi pour avoir transmis des techniques sexuelles dans des classiques qui lui sont attribués, techniques liées à ses pratiques alchimiques.

Dans le roman « Au bord de l’eau », elle apparaît pour venir en aide au chef des brigands, Song Jiang (chap. XLII). C’est ici un clin d’œil de Jia Pingwa à ses sources littéraires plongeant dans la mythologie.

[3] C’est un thème récurrent au cinéma depuis 1927, surtout après 1975 et le « Water Margins » (水浒传) de Chang Cheh (张彻), suivi du « Wu Song » (武松) de Li Han-hsiang (李翰祥) en 1983 avec, dans les deux cas, Ti Lung dans le rôle de Wu Song. Voir : http://www.chinesemovies.com.fr/cineastes_Li_Han_hsiang.htm

[4] Voir les représentations récentes de Pan Jinlian, en opéra et ballet :
http://news.163.com/11/1210/14/7KTU7LKM00014AED.html

[5] Voir Littérature chinoise, numéro du 1er trimestre 1987, article « Débat autour de "Pan Jinlian", opéra du Sichuan de style absurde », par Bian Ji, pp. 80-88.

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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