Notes de voyage

 
 
 
     

 

Voyage en Chine, été 2024 : découvertes, rencontres, réflexions.

par Brigitte Duzan, 30 août 2024

 

I. Tourisme et opéra

II. Rencontres 

III. Synthèse

 

I. Parcours touristique et culturel

 

1. Pékin : 24-26 juillet

 

[Retour à Pékin après plusieurs années, cette fois au 5ème périphérique alors que la dernière fois j’habitais dans le quartier de Dongzhimen (东直门), au 2ème périphérique, non loin du centre-ville (chéng nèi 城内). L’appartement où je loge cette fois-ci est dans un bloc d’immeubles typique de Pékin aujourd’hui : bâtis autour d’un espace vert commun constituant un xiao qu (小区) où l’on retrouve le calme des hutong d’autrefois. Le seul problème est que la station de métro la plus proche, sur la ligne 13, est assez loin et oblige à prendre un taxi.]

 

o    Première visite (le 25) consacrée au Musée national de la littérature chinoise moderne (中国现代文学馆), Wenxueguan Lu, Chaoyang. Premier musée de la littérature en Chine, il a été initié par Ba Jin dès 1985 mais n’a ouvert ses portes au public qu’en mai 2000. Sur trois étages, il comporte également une annexe où ont lieu des expositions temporaires. Comme les principaux musées nationaux, l’entrée est gratuite et ouverte à tous.

 

Il y a beaucoup d’enfants, avec leurs parents, mais aussi des groupes venus avec un professeur ; un groupe vient du Yunnan, en voyage de classe. Les enfants ont des petits cahiers à remplir, offerts par le musée.

 

Dans l’annexe : exposition sur « l’année ‘53 », pour à la fois le 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée, ou plutôt la guerre contre les Etats-Unis (Kàngmei zhàn 抗美战), et le 130e anniversaire de la naissance de Mao. Le thème rappelle un film de propagande sorti récemment : « The Battle at Lake Changjin » (《长津湖》). Les Etats-Unis sont dans la ligne de mire. Mais ici, il n’y a personne. 

 

o    Visite complétée par deux autres :

1/ La maison de Lao She (Lao She guju 老舍故居), dans l’un des rares hutongs encore préservés au centre de Pékin (le Fengfu hutong 丰富胡同). Les portes du hutong sont presque toutes fermées, la seule ouverte donne sur une cour abandonnée, avec tout un bric-à-brac de vieilles choses qui semblent avoir perdu jusqu’à leur âme, mais une autre, entrebâillée, laisse entrevoir un intérieur cossu, rénové avec goût et décoré avec soin… justifiant a posteriori le nom du hutong : fengfu, riche. Deux images contrastées comme les deux extrêmes de la richesse en Chine.

 

 

 

                                           Fengfu hutong 丰富胡同

 

Dans la maison de Lao She, siheyuan classique par ailleurs, belle rétrospective de la vie et de l’œuvre du grand écrivain. La surprise : un vieux gramophone qui égrène les cours de chinois qu’il donnait quand il était à Londres. La tristesse : son suicide n’est toujours pas reconnu, ou ne l’est qu’à demi-mots… Aucune mention – ici ni dans aucun des autres musées visités – de la Révolution culturelle. Elle plane sur les biographies et l’histoire comme un grand trou noir.

 

 

 Les leçons de chinois de Lao She

 

 

 

  La mort de Lao She

 

                                                     

2/ Enfin visite d’une maison où l’on a récemment découvert qu’a vécu Cao Xueqin (曹雪芹), l’auteur du Hongloumeng. En fait, il n’en restait rien, la maison a été entièrement reconstruite.

 

Temps de plus en plus lourd. Le soir, orage et brusque mini-tornade. Le lendemain retour du soleil et de la chaleur.

 

o    Retour à Dongzhimen pour actualiser mes souvenirs. Le hutong a disparu, remplacé par des petits immeubles derrière un mur qui fait croire que le hutong est toujours là ; reste le canal, couvert de lotus et transformé en promenade agréable sous les saules.

 

o    Le soir, opéra : Hua Mulan (《花木兰》) dans une version en opéra du Henan (yùjù 豫剧).

Le vieux théâtre est derrière Qianmen. C’est l’occasion de faire un tour dans le quartier, après avoir passé un contrôle de sécurité (passeport, carte d’identité). Pas une seule tête étrangère, la foule ordinaire des touristes chinois. On pousse jusqu’à Liulichang, ou ce qui était Liulichang (琉璃厂文化街). Il n’en reste rien : leur clientèle a disparu, les boutiques sont fermées, on trouve juste une vieille maison de thé au bout de la rue, où l’on prend un thé en terrasse, au premier étage, avant de continuer jusqu’au théâtre.

 

C’est au Beijing Huguang Huiguan (北京湖广会馆) qu’est donné ce Hua Mulan.

Encore appelé Huguang Guild Hall, il a été construit en 1807 et compte parmi les « Quatre grands théâtres » de la capitale. Salle à l’ancienne, avec balcons et tables en parterre.

Ambiance chaleureuse dès l’entrée : les spectateurs sont pour beaucoup des gens du Henan qui connaissent l’opéra par cœur. Certains chantent les airs, les applaudissements fusent… Pour les ignares comme moi, il y a un sous-titrage très clair en putonghua. La troupe est une troupe familiale, le directeur la présente à la fin : c’est la mère de l’actrice qui interprète Hua Mulan qui s’occupe de son costume et de son maquillage ; elles sont deux sœurs spécialisées dans le rôle, qui le jouent en alternance. Le changement de costume entre les trois actes est fait sur le côté de la scène, devant les spectateurs, ce qui ajoute un élément de familiarité. C’est l’opéra traditionnel dans sa plus grande beauté : proche du peuple auquel il est destiné.

 

 

 

Opéra yuju : la salle – le changement de costume de Hua Mulan sur le côté de la scène

 

Le soir : valise, départ le lendemain matin pour le xibei (西北), le nord-ouest… terme qui garde quelque chose de mystérieux et de magique.

  

2. Ningxia et Gansu (une semaine : 27 juillet-4 août),

Beijing-Yinchuan par avion. Le reste en train rapide. Retour de Dunhuang en avion.

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A) Ningxia (région autonome hui 宁夏回族自治区) :

o    Capitale Yinchuan (银川) : mosquées, rue du bœuf (Niujie 牛街), jardin privé – la ville vaut surtout par les personnages rencontrés (voir Rencontres).

 

Et tout autour :

- Gravures rupestres : pétroglyphes de Helanshan (贺兰山岩画), dont le célèbre « dieu du soleil »,

- Nécropole impériale de la dynastie Xixia (Xixia wangling 西夏王陵) ou empire Tangut (1038-1227) [1] : pyramides de terre battue et tombes témoignant d’une riche civilisation, mais éphémère car l’empire a été conquis par les Mongols de Gengis Khan au bout de deux siècles. C’est l’une des découvertes les plus impressionnantes du voyage. (voir Rencontres)

- Musée Han Meilin à Helanshan (银川韓美林艺术馆), car les gravures rupestres et leurs animaux l’ont inspiré dès sa première visite. Musée impressionnant, lové dans le site, et superbe collection donnée par l’artiste.

  

 

 

 

- Climat semi-aride et pourtant : vignobles, formidable travail d’irrigation et de mise en valeur agricole, paysages de verdure et de fleurs en bordure du désert.

 

B) Gansu (甘肃省) :

o    Lanzhou (兰州) : le fleuve Jaune, la mosquée Xiguan (西关清真寺), les pâtes « étirées » (Lanzhou lamian 兰州拉面) et la soupe aux pâtes et au bœuf (Lanzhou niurou lamian兰州牛肉拉面), spécialité hui.

Ville universitaire, dont Université agricole du Gansu (甘肃农业大学), fondée en 1958, et faculté de médecine traditionnelle.

Carrefour de cultures, nombreux groupes ethniques. (voir Rencontres)

 

- Musée provincial du Gansu (甘肃省博物馆) avec le célèbre « Flying Horse » (铜奔马 ou 马踏飞燕) et l’histoire de la Route de la soie. Superbes poteries du néolithique et statuettes Han.

A nouveau, ici, beaucoup d’enfants, qui disposent de toute une série de jeux interactifs pour les familiariser avec les pièces du musée : puzzles géants et écrans interactifs. Dans tous les musées, de manière générale, formidable travail pédagogique, pour tous âges et toutes classes sociales confondues. Répondant et/ou suscitant une véritable « fièvre » muséale (博物馆热). Il y a des foules partout, parents et enfants.

 

 

 

Puzzles géants et écrans tactiles au musée du Gansu

 

- Nouveau : Musée des lamelles de bambou ou Gansu Jiandu Museum (甘肅简牘博物馆) [2], ouvert en septembre 2023 : sur les 60 000 lamelles découvertes dans la province, 40 000 sont dans ce musée, la plupart datant de la dynastie des Han, 10 000 sont exposées). Présentation et esthétique soignées, explications claires. Remarquable.

 

o    Détour par la ville de Xining (西宁市), capitale du Qinghai voisin, pour voir le monastère tibétain Ta’er Si. Ville détruite par un tremblement de terre en 1927. En 1929, fief du seigneur de la guerre hui Ma Bufang (马步芳), allié du Guomingdang. 1965 : ouverture d’un camp de laogai où ont été détenus des milliers de Tibétains.

 

- Le monastère Ta’er Si (塔尔寺) ou Kumbum Jampaling par transcription du tibétain : dans le bourg de Losar (Lushaer 鲁沙尔镇) à 25 km du centre-ville. L’un des grands monastères de l’école gelugpa, fondé en 1560 par Sonyam Gyatso (devenu 3ème dalaï-lama) – c’est sur ce site qu’est né Tsongkhapa, fondateur de cette école, celle du dalaï-lama. Alexandra David-Néel y séjourna de juillet 1918 à février 1921 et assista à la fête des tormas de beurre, mais d’autres aussi : le père Evariste Huc (en 1845), Ella Maillart (années 1930) et Paul Pelliot.

Véritable ville de temples derrière le grand chörten (stupa) à l’entrée, dont : temple de la longévité, grand pavillon de la méditation avec grande salle de prière à colonnades, grand pavillon à toit d’or, pavillon de Maitreya, etc et tout en haut pavillon de Dafanzhang  Il abrite aujourd’hui 400 moines (contre 3 000 avant 1958).

Premier aperçu du tourisme de masse chinois. C’est immense, la foule se presse de temple en temple, de pavillon en pavillon…

 

 

 

Un moine psalmodie un sutra pour les touristes.

 

Mais, là, soudain, voilà une femme toute seule, absorbée dans sa prière, sans se soucier du reste. L’âme du lieu.

 

 

 

 

31 juillet, 16h : départ pour Zhangye, voyage le long des monts Qilian (Qilian shan 祁连山), qui bordent le sud du corridor du Hexi depuis Dunhuang, en formant la frontière entre Qinghai et Gansu.

 

o    Zhangye (张掖市) : « ville d’or » sur la Route de la soie, au centre du corridor du Hexi (河西走廊), autrefois appelée Ganzhou (甘州). Ancienne ville évoquée dans les « Mémoires historiques » de Sima Qian ainsi que dans les Annales géographiques  du « Livre des Han » (《汉书·地理志》 ) : « L’empereur Zhuanxu [règne] à l’Ouest jusqu’à Liusha… » (《帝颛顼……西至于流沙》), à « Liusha » se situe Zhangye.

 

- Le matin : parc géologique national de Zhangye Danxia (张掖丹霞国家地质公园), au pied des contreforts des monts Qilian au nord. Célèbre pour ses formations de roches sédimentaires colorées, grès rouge et autres minéraux, Danxia étant le nom générique de ce type de relief (dānxiá dìmào 丹霞地貌, littéralement : relief de nuages pourpres) – terme introduit en 1928 par le géologue Feng Jinglan (冯景兰) [3] d’après l’exemple-type : celui de Shaoguan, dans le Guangdong. Geopark UNESCO depuis 2019.

Tourisme de masse avec navettes et chemins balisés pour canaliser la foule. Tours à dos de chameaux.

Bonheur de retrouver l’atmosphère de la vieille ville en fin de matinée.

 

- Temple du Grand Bouddha (Zhangye Dafo si 张掖大佛寺) : le plus grand bouddha couché en bois à l’intérieur d’un bâtiment (35 m). Bouddha couché (卧佛) : motif iconographique important du bouddhisme, représentant le bouddha historique Shakyamuni lors de sa dernière maladie, sur le point d’entrer dans le parinirvâna. Il est allongé sur le côté droit, la tête reposant sur son avant-bras replié, soutenue par sa main. Drapé de sa robe décoré de motifs de couleur. Influence de l’art du gandhara.

La statue date du début du 12e siècle, c’est-à-dire de l’empire des Xixia qui ont conquis Zhangye, alors appelée Ganzhou, en 1028, avant de conquérir la totalité du corridor du Hexi. Ces empereurs ont construit des temples et fait traduire des textes bouddhiques. L’empire atteint son apogée à la fin du 11e siècle/début du 12e siècle, époque à laquelle le temple fut construit. Il a été détruit en 1372 par les armées Ming, et reconstruit à partir de 1411. Il a été restauré en 2005/6. On a découvert des textes bouddhiques cachés derrière un mur.

L’immense statue est en argile sur structure en bois. Les yeux semblent vivants ! Le bouddha est entouré de ses dix disciples. Une fresque murale dépeint l’histoire de Xuanzang représenté sur son cheval, avec Sun Wukong à genoux par terre.

- Derrière le temple : grand stupa.

 

- En face du temple : musée du Dafosi. Intéressantes explications sur l’histoire de la ville, point stratégique important de défense de la frontière fondé en 121 avant J.C. par Han Wudi (汉武帝), et surtout explication de son nom actuel et de son symbolisme :

§  Zhang () : de Zhang Qian (张骞), explorateur et envoyé officiel de l’empereur Han Wudi mort en 113 avant J.C., dont les voyages d’exploration en Asie centrale sont décrits dans les « Mémoires historiques » de Sima Qian. Capturé par les Xiongnu, il resta leur prisonnier pendant dix ans mais revint ensuite avec des informations inédites. Il est considéré comme l’initiateur de la Route de la soie.

§  Ye () [soutenir en tendant le bras] : tiré d’une phrase concernant le général Huo Qubing (霍去病), contemporain du précédent, général légendaire de l’empereur Han Wudi qui mena campagne contre les Xiongnu, remporta sur eux des victoires décisives et mourut à 23 ans en – 117. Ses faits d’armes ont été immortalisés dans un poème de Ban Gu (班固), dans le « Livre des Han ». La phrase en question :

张国臂掖,以通西域(tendant le bras, il a connecté le pays avec les territoires de l’ouest) marque la volonté d’expansion impériale vers le bassin du Tarim et reste le symbole de Zhangye comme point névralgique sur la Route de la soie.

 

Dans le musée, également : trois poèmes de Li Bai (李白).

 

 

 

 

Car Li Bai a été banni lors des purges du printemps 758, l’empereur Tang Suzong (唐肅宗) l’ayant soupçonné d’avoir assisté son jeune frère, Li Lin (李璘), prince de Yong (Yong wang 永王), qui avait tenté d’établir son propre royaume au sud du Yangzi en janvier 757. Li Bai a alors échappé à une condamnation à mort et a été exilé, mais au Guizhou, puis amnistié au printemps 759. Cependant, la famille de Li Bai aurait été originaire du « pays de Longyou » (陇右), c’est-à-dire le Gansu, ce qui incitera Du Fu (杜甫) à s’y installer lorsqu’il choisira un exil volontaire en août 759. Il y écrira une centaine de poèmes…[4]

 

Le soir (1er août) : train pour Jiayuguan.

 

o    Jiayuguan (嘉峪关) : fort qui marque l’extrémité occidentale de la Grande Muraille des Ming, à l’opposé de Shanhaiguan (山海关) dans le Hebei, à l’est.

- Fort entièrement reconstruit, comme un décor de feuilleton télévisé. Avec reconstitution des engins de guerre du temps des Han.

- Autre attraction : la « muraille suspendue » (xuánbi chángchéng 悬壁长城), qui monte vers deux tours de surveillance haut perchées. Il s’agit juste d’arriver en haut.

 

3 août : train pour Dunhuang.

(dans le train, discussion avec un couple qui n’a pas réussi à avoir de billets pour les grottes, ils vont tenter les billets de dernière minute)

 

o    Dunhuang (敦煌市) : Dunhuang est d’abord une grande ville, ville-oasis au milieu du désert autrefois appelée Shazhou (沙州), la préfecture du sable, érigée en 111 avant J.C. par l’empereur Han Wudi après les campagnes de Huo Qubing contre les Xiongnu. Au 2e siècle, elle comptait déjà 76 000 habitants !

 

- Les grottes de Mogao (莫高窟), à 27 km au sud-est de la ville : les premières creusées en 353. Le souvenir de Paul Pelliot est omniprésent.

Malheureusement, alors que le site avait été protégé pendant la Révolution culturelle, il a été défiguré par une tentative de préservation consistant en une coulée de béton grisâtre sur la façade, « stabilisation » de la façade souffrant de l’érosion par le vent et le sable commencée en 1966 [5]. L’afflux de touristes qui se succèdent en groupes compacts accentue le sentiment de malaise. Le plus intéressant est finalement le double film documentaire qui sert de préambule à la visite.

 

 

 

 

- Attraction populaire dans un grand théâtre aux portes de la ville : un spectacle « immersif , interactif » par une disciple et collaboratrice de Zhang Yimou, Wang Chaoge (王潮歌), co-directrice du spectacle d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin en 2008 qui s’est spécialisée comme lui dans les grands shows spectaculaires du genre « Impressions de… », intitulés « Encore… ». 

 

« Encore Dunhuang » (《又见敦煌》大型歌舞剧) est un voyage dans le temps évoquant 2000 ans d’histoire de Dunhuang et des hommes qui l’ont faite, voyage qui demande aux spectateurs de se déplacer eux-mêmes dans l’espace (du théâtre). La deuxième séquence pose un thème principal : l’absolution donnée par Guanyin elle-même au moine Wang Yuanlu (王圆箓) très longuement dépeint bourré de remords d’avoir « par ignorance » vendu aux étrangers (et en particulier à Paul Pelliot) les trésors de la grotte murée (藏经洞). Les surprises initiales font long feu ; en dépit des prouesses techniques, on finit par s’ennuyer.

Le spectacle a cependant tellement de succès qu’il est maintenant donné de trois à cinq fois par jour, à partir de 15 heures [6], et que le théâtre, qui vaut lui-même le déplacement, initialement appelé « Aqua Blue » (湖蓝剧场), comme un gigantesque mirage bleuté dans le désert, a été rebaptisé « Théâtre Encore Dunhuang » (又见敦煌剧场). C’est ainsi que se crée et se revendique, à force d’images high-tech, une « culture de la route de la soie » (丝路文化), de la même eau que le Moyen-Age recréé par les spectacles « historiques » son-et-lumière qui se multiplient en France.

 

- Autre attraction populaire, à quelques encablures de la ville : les dunes de Mingsha, les « dunes qui chantent » (鸣沙山), et la Source du Croissant de lune (月牙泉). On propose des « bottes » en plastique orange fluo à enfiler par-dessus ses baskets pour marcher dans le sable et aller jusqu’à la source où se trouve un petit pavillon, sur le site d’un ancien monastère détruit pendant la Révolution culturelle. Tous les week-ends, la dune est envahie par une foule compacte de promeneurs qui viennent pour un concert nocturne en plein air (演唱会), avec jeux de laser et lancer de montgolfière ; des milliers de petites lumières scintillent dans la nuit sur la dune, et les gens reprennent en chœur les chansons dont les paroles sont projetées devant eux. Impressionnante atmosphère de liesse populaire, comme si toute la « civilisation » de la Chine moderne se trouvait incarnée là.

 

 

 

Le soleil se couche sur les dunes, la foule arrive en rangs serrés, monte et prend place pour le concert

 

- Au sud-ouest de la ville : immense centrale solaire photovoltaïque, le plus grand parc solaire de Chine.

 

o    Au-delà de Dunhuang : les passes de Yumenguan (玉门关) et Yangguan (阳关).

Ce sont les vestiges, érodés par le vent, de la muraille des Han, la portion la plus occidentale de la Grande Muraille, et c’est le plus formidable, en plein désert.

 

 

 

La muraille Han 汉长城/Danggu Beacon Tower 当谷燧

 

 

 

 大方盘城

Yumenguan, la « passe de jade » (ainsi nommée parce que passaient là les caravanes des marchands de jade venant de Khotan), est à environ 80 km de Dunhuang. Yangguan, la « passe du soleil », à 75 km, et les deux passes sont à quelque 70 km de distance l’une de l’autre. C’étaient des postes de garde et d’observation créés par l’empereur Han Wudi. Yumenguan était la dernière porte pour les caravanes qui partaient pour l’Inde et l’empire romain, jusqu’au 6e siècle. Les soldats postés là disposaient d’un entrepôt, de vivres et de fourrage, dont il reste des vestiges, comme une sorte d’ultime forteresse dans le désert : da fang pan cheng 大方盘城).

 

 

Devant les ruines de la muraille : un arbre mort…

C’est une sorte de peuplier nommé húyáng (胡杨) , symbole de résistance.

 

胡杨千年不死了,

死了千年不倒,

倒了千年不腐。

 

(Le huyang de mille ans ne meurt,

Une fois mort de mille ans ne tombe,

Une fois tombé de mille ans ne s’altère.)


La frontière a inspiré un genre poétique : les poèmes de la frontière
边塞诗 biānsài shī ….

 

4 août, le soir : Retour en avion Dunhuang-Pékin (aéroport de Daxing, le plus récent, mais très éloigné, il faut plus de deux heures en voiture pour regagner le 5ème périphérique).

 

Deux jours à Pékin, puis départ pour le Hunan (Yiyang et Changsha).

 

3. Deux jours à Pékin (5-6 août)

 

o    Le 5 : je vais seule dans le quartier de Wangfujing. Je m’assois un instant devant la cathédrale, et repars… en oubliant mon téléphone (noir sur le banc noir). Perdre son téléphone est la hantise de tout Chinois, et même tout simplement être à court de batterie. Donc on a toujours un chargeur avec soi et il y a maintenant des chargeurs de batteries aux portes des restaurants et même de beaucoup de sites touristiques.

 

Mon téléphone est réduit à sa plus simple expression, n’étant lié ni à un compte en banque ni à des données personnelles. Et pourtant je suis démunie : je ne peux même pas appeler un taxi. Donc arrivée à la dernière station de métro, je demande à un agent de la sécurité de téléphoner pour moi….

Quant à mon téléphone, un agent de nettoyage l’a trouvé, il suffit d’aller le chercher ! C’est l’occasion d’apprendre un nouveau chengyu : shí jīn  mèi .il a trouvé l’argent et ne l’a pas subtilisé.

Double leçon : les gens sont foncièrement honnêtes (même si les caméras de surveillance y sont pour beaucoup, dit-on), et on ne laisse pas traîner son téléphone impunément, sauf à se retrouver « lost in Beijing », bien pire que dans le film de Li Yu (李玉).

 

o    Le 6 : visite du Musée du grand canal (Beijing Da yunhe bowuguan 北京大运河博物馆) et de l’exposition Sanxingdui (三星堆).

 

Le musée est tout récent : il a été ouvert fin décembre 2023, et se trouve dans le parc forestier du district de Tongzhou, dans un nouveau centre de bâtiments culturels à l’est de la capitale (au 6ème périphérique), dont la nouvelle bibliothèque (北京城市副中心的图书馆). Il a la forme symbolique d’un bateau, d’où son nom : le « Bateau du canal » (运河之舟).

Il retrace l’histoire de Pékin à travers celle du canal, dont l’origine remonterait aux Royaumes combattants et au Premier Empire, Cao Cao (曹操) l’ayant développé ensuite du temps des Trois Royaumes, pour des raisons stratégiques. Le Grand Canal a joué un rôle non négligeable pour relier le nord et le sud de la Chine.

 

Mais la grande attraction, en ce mois d’août, est l’exposition Sanxingdui. On se souvient de la fabuleuse exposition qui s’est tenue à l’Hôtel de Ville, à Paris, d’octobre 2003 à fin janvier 2004. Depuis lors, de nouvelles fouilles ont permis d’exhumer de nouvelles pièces, les dernières en 2019 et 2021. Mais cette culture reste toujours mystérieuse… et attire donc les foules. 265 pièces sont exposées, la plupart en bronze, certaines pour la première fois. La surprise : les nombreux rapprochements faits avec les descriptions d’animaux du « Livre des monts et des mers » (le Shanhaijing《山海经》).

 

4. Hunan (7-9 août)

Train pour Changsha. Puis taxi pour Yiyang (益阳), la ville natale de Sheng Keyi (盛可以), au bord de la rivière Lanxi.

 

o    Yiyang : rencontre avec Sheng Keyi, visite de son « village » et de sa nouvelle maison où habite sa mère et dont elle a décrit les mille tribulations de la construction dans un essai qui a été publié aux éditions du peuple du Hunan.

Le jardin a bien l’exubérance qu’elle décrit dans « Le goût sucré des pastèques volées » (《怀乡书》), même si l’étang de son enfance a effectivement disparu.

 

 

 

 

La maison, dessinée de sa main, est décorée de nouveaux tableaux. Teinte dominante : le vert.

 

 

 

 

Le lendemain, sur le chemin de Changsha, détour par la maison de Mao…

 

o    La maison de Mao (毛泽东同志故居) à Shaoshan (韶山) : Keyi y était allée dix ans auparavant et n’avait pas pensé que ce serait devenu un tel point névralgique du tourisme de masse local. Elle se souvenait de visiteurs en pleurs, d’autres priant. Plus personne ne pleure plus aujourd’hui.

 

Cette visite impromptue donne surtout l’occasion de faire l’expérience d’un système D parfaitement rodé.

Nous sommes happées (kidnappées) avant même d’être arrivées par un homme en scooter électrique qui a remarqué notre voiture à un croisement et propose de nous éviter les queues monstrueuses … à condition que nous déjeunions dans son boui-boui familial. Marché conclu : nous partons avec un molosse dans la voiture qui nous sert à la fois de sauf-conduit et de garant. Pas de queue ni de navette, effectivement, contre un discours admiratif sur Mao, y compris un récit de miracles : on ne pleure plus, on prie, dit notre guide.

La maison elle-même n’a que peu d’intérêt, c’est clean et ne respire pas la pauvreté. En fait, la maison avait été détruite en 1929 par le Guomingdang ; elle a été reconstruite en 1950, restaurée en 1989 et à nouveau fin 2004. L’inscription « Ancienne résidence de Mao Zedong » est de la main de Deng Xiaoping.

Inutile de dire que le parcours est rapide, tout comme le déjeuner. A deux pas, une construction qui ressemble à un théâtre attire l’œil : c’est le théâtre où est donné l’inévitable spectacle de Zhang Yimou, qui ne figure pas dans les sept top « Impressions » (《印象》) qui sont des performances en plein air. Le spectacle, dont la première a eu lieu fin 2021, est intitulé « Souvenirs inoubliables de Shaoshan » (《最忆韶山冲》) [7].

Les murs du restaurant sont tapissés des images et affiches du show.

 

 

Le théâtre du spectacle Mao de Zhang Yimou

 

 

 

Keyi servant le thé sous l’affiche du show

 

                          

o    Changsha (长沙), immense mégapole de plus de dix millions d’habitants.

Superbe hôtel décoré avec un goût raffiné, avec jardin intérieur  : il n’est normalement pas ouvert aux étrangers. A côté, restaurant chic pour dîners officiels.

 

- Le soir : Changsha de nuit. Impressionnant spectacle qui fait oublier la grisaille et l’insupportable chaleur moite de la journée : les immeubles sur les bords de la Xiang (湘江) – fleuve qui a pour particularité de couler du sud au nord, et de se jeter dans le lac Dongting [8] - sont illuminés comme un décor futuriste dont les lumières palpitent et changent d’une minute à l’autre. Mais dans la rue la foule qui attendait le soir pour sortir est dense. Retour à l’hôtel comme un havre de paix.

 

Le lendemain :

1/ Le musée provincial (湖南省博物馆), inauguré en 1956 mais fermé pour reconstruction en 2012 et réouvert au public en 2017. Riches collections illustrant les découvertes archéologiques dans la province.

 

Mais ce qui attire les foules en ce mois d’août, comme l’exposition Sanxingdui à Pékin, c’est la grande exposition Mawangdui, « L’art de la vie » (生命艺术——马王堆汉代文化沉浸式数字大展) – exposition « immersive » qui marque le 50e anniversaire de la découverte de la tombe de Xin Zhui (辛追), la marquise de Dai (principauté qui avait été créée par l’empereur Gaozu pour son fils Liu Heng). Exposition dite immersive car les objets ne sont pas seulement exposés, ils sont interprétés et expliqués dans des vidéos qui en décortiquent les éléments et en décryptent le symbolisme, et en particulier la fameuse bannière (dont cependant n’est exposée qu’une reproduction).

Le titre « Art de la vie » est bien choisi car c’est en effet toute la vie de la « marquise » qui apparaît ainsi, à travers ses objets funéraires – en particulier ses suivantes et serviteurs, et ses diverses poteries.

 

Nota : l’empereur Han Wendi (汉文帝) avait exigé que l’on ne dépense plus des sommes astronomiques pour les funérailles, donc il n’y avait aucun objet précieux dans la tombe, ni jade, ni or ni métal précieux, même les objets pour la table sont des poteries en terre, mais dans de somptueuses couleurs.

 

 

la suite des serviteurs

 

 

 

 une servante habillée

 

 

 

 les poteries

 

 

Le clou de l’exposition, à la fin, est une reconstitution grandeur nature des quatre cercueils de la marquise et, en contre-plongée, comme dans une fosse, une image en 3D de sa momie, plus vraie que nature.

On est en pleine fièvre de culture han (han wenhua re 汉文化热) de même que, dans le Gansu, le grand modèle était l’empereur Han Wudi : modèle d’empire florissant et expansionniste.

 

Nota : Les trois tombes de Mawangdui ont été découvertes en 1968. Les premières recherches sur le site ont été menées à partir de janvier 1972, avec le soutien de Zhou Enlai.

 

2/ L’Institut d’études Yuelu shuyuan (岳麓书院) fondé en 976 (sous les Song du Nord), au pied de la montagne du même nom. Il devient université en 1903 et université du Hunan en 1926.

 

Il consiste en une série de bâtiments et pavillons étagés à flanc de colline au milieu d’une forêt luxuriante, avec en bas un grand hall de réunion où Zhu Xi a donné des conférences, et tout en haut un temple et des tombes.

 

 

 

 

La foule se raréfie au fur et à mesure que l’on monte ; on se retrouve seules dans une salle sur le côté du temple : salle de méditation où se trouve une pile de petits fascicules rouges : le texte du Sutra du lotus (Miào fǎ lián huá jīng 妙法莲华经, avec transcription en pinyin !  Un cadeau de Guanyin…

 

Cadeau de départ : le lendemain matin, retour à Pékin.

Un taxi nous emmène à la gare, le chauffeur nous raconte sa vie sans se faire prier : il a une trentaine d’années, a fait des études de musique (faute de mieux) à l’université à Changsha, il est au chômage, la société où il travaillait a fait faillite, il est chauffeur de taxi pour gagner de quoi survivre dans l’immédiat, comme beaucoup d’autres. Le nombre de chauffeurs de taxi « amateurs », mais enregistrés, a cru de manière exponentielle ces derniers mois ; il suffit d’avoir une voiture et un permis de conduire, et de s’inscrire sur une appli. C’est ce qu’on appelle « ride-hailing » services : le marché est proche de la saturation [9]. Notre chauffeur reste malgré tout confiant : Mao est son modèle, il finira comme lui par s’en sortir !

 

5. Retour à Pékin (10 août)

 

On arrive en début d’après-midi, après cinq heures de train, le temps de rentrer, se reposer un peu, prendre une douche, se changer et repartir… à l’opéra !

 

o    L’opéra, cette fois-ci, est au Grand Théâtre de Pékin (Guojia da juyuan 国家大剧院), superbe réalisation de titane et de verre de Paul Andreu.

Le spectacle est dans la petite salle, en deux parties :

- d’abord un morceau relativement court, « La fée céleste répand les fleurs » (Tiannü san hua《天女散花》), extrait d’un opéra que Mei Lanfang a créé en 1917 et qui l’a rendu célèbre.

 

 

Tiannü san hua

 

- en deuxième partie, l’opéra de Pékin  « Qingguan ce » (《清官册》) : l’histoire d’un magistrat honnête et droit (qīngguān) qui parvient à démasquer des personnages malhonnêtes. L’opéra est fondé sur des histoires traditionnelles de conteurs dans le genre pingshu (评书), et en particulier le récit « L’affaire de Shi Gong » (《施公案》) du conteur Shan Tianfang (单田芳) [10].

 

 

Qingguan ce

 

On était là aux antipodes du « Hua Mulan » vu deux semaines plus tôt : peu d’applaudissements, un auditoire assez froid. À se demander si l’opéra n’avait pas été choisi pour son thème : lutte contre la corruption et la malhonnêteté des élites au pouvoir….

 

Les deux jours suivants : sur les traces de Cao Xueqin (曹雪芹) et du Hongloumeng (《红楼梦》) …

 

o    Visite du parc créé sur le modèle de celui du « Rêve dans le pavillon rouge », le Da guan yuan (大观园) : créé en 1984 au sud-ouest de Pékin pour y tourner la célèbre série télévisée diffusée en 1987. Le parc a été ouvert au public en 1986.

 

Il comporte une douzaine de sites correspondant aux demeures des principaux personnages :

-          L’Enclos égayé de rouge ou Yihong yuan (怡红院) de Jia Baoyu ;

-          Le Chalet des deux rivières ou Xiaoxiang guan (潇湘馆) de Lin Daiyu ;

-          Le Pavillon décoré de brocart ou Zhui jin ge (缀锦阁) de Jia Yingchun :

-          La Demeure des fraîcheurs automnales ou Qiu shuang zhai (秋爽斋) de Jia Tanchun ;

-          Le Couvent enclos de verdure ou Long cui’an (陇翠庵) de la nonne Miaoyu (妙玉)

-          Le Pavillon aux perspectives grandioses ou Da guan lou (大观楼), le bâtiment principal.

 

 

 

 

Dans le Yihong yuan, un groupe d’enfants encadré par leurs mères écoute attentivement un conteur leur brosser l’histoire du Hongloumeng. On les retrouve plus tard, écoutant l’histoire savoureuse de Liu laolao (刘姥姥). Cela fait partie de la « fièvre muséale » mais aussi de la compétition féroce pour être les meilleurs en classe.

 

 

 

 

Autre mode favorisée par la fièvre culturelle populaire : les boutiques « wenchuang » (文创店) sur les principaux sites touristiques – c’est-à-dire « boutiques de création culturelle », pour des cadeaux dépassant la bimbeloterie usuelle. Le plus réussi, en général, ce sont les glaces, de vraies reproductions en couleurs pastel ! On regretterait presque de les manger.

Mais, ici, la boutique dépasse les « créations » habituelles : elle offre en outre un service de location de robes « hongloumeng » doublé d’un salon de coiffure où, postiches aidant, on vous concocte longuement une coiffure adéquate, très recherchée, le tout pour des photos-souvenirs.

 

 

Da guan yuan : un baton glacé wenchuang

 (sur le modèle du pailou du da guan lou)

 

 

 

Le salon de coiffure wenchuang

 

                

o    Le lendemain, poursuite de la recherche des traces de Cao Xueqin à Pékin : au jardin botanique des Collines parfumées (Xiangshan zhiwuyuan香山植物园), au nord-ouest de la capitale (district de Haidian), dont les origines remontent en fait à la fin du 12e siècle (dynastie des Jin).

 

- Au cœur du parc : l’ancienne demeure de Cao Xueqin devenue musée en 1984 (北京植物园的曹雪芹纪念馆). On ne peut malheureusement qu’en voir l’extérieur et se recueillir devant sa statue, dans la cour, car elle a été fermée en avril 2017, pour restauration. Mais un pavillon latéral abrite une exposition qui donne des explications sur l’écrivain et son œuvre, avec une carte des différents lieux où la famille a vécu à Pékin, la demeure des Xiangshan étant la dernière.

 

 

 

 

Mais le parc botanique abrite aussi des temples et des tombes.

 

- Outre le Temple des nuages azurés (Bìyún Sì 碧云寺), on trouve aussi dans le parc l’un des plus anciens temples de Pékin : le Temple du Bouddha couché (Wofo si 卧佛寺), dont l’histoire remonte à la dynastie des Tang. Détruit et reconstruit plusieurs fois, la structure actuelle date du 18e siècle. Contrairement à celui de Zhangye, le Bouddha couché de la dernière des trois salles du temple est une statue de bronze de cinq mètres de long, qui a remplacé la statue initiale de grès au début du 14e siècle, sous la dynastie des Yuan. C’est l’un des deux temples de Pékin abritant un Bouddha couché, l’autre étant celui de Houhai (后海).

 

Au-dessus de l’entrée de la première salle : une inscription de la main de l’impératrice Cixi :

Xing yuè héng míng 性月恒明 

Le bouddha est de la nature de la lune, ses lumières sont éternelles.

 

- Enfin, hors des sentiers battus : la tombe de Liang Qichao (梁启超墓), comme un mausolée solitaire dans la forêt…

 

 

 


Retour au xiao qu, la nuit tombe… Les lumières des appartements s’allument une à une.

Autant de vies comme dans des cubes superposés,  c’est la vie mode d’emploi…. 

 

II. Rencontres

 


 

[2] 简牘 jiǎndú documents sur lamelles de bambou - jiǎn ancien terme désignant les lamelles de bambou.

dú – clé piàn support d’écriture, tablette, lamelle de bois….

[3] Frère du philosophe Feng Youlan (冯友兰) et de l’écrivaine Feng Yuanjun (冯沅君).

[4] Poèmes traduits par Nicolas Chapuis dans le troisième tome de son magnum opus sur Du Fu paru aux Belles Lettres sous le titre « Au bout du monde ».

[5] Voir l’article sur la préservation des grottes par Fan Jinshi, Dunhuang Academy, fig. 19 p. 22 et 20 p. 24 :

https://cuhk.edu.hk/ant/culturalheritage/Dunhuang%20Mogao%20Caves.pdf

[6] Il dure 90 minutes, mais il peut être donné toutes les heures, en commençant dans les salles libérées par les spectateurs. Le timing est impressionnant.

[7] En fait « Impressions de Mao Zedong » (《毛泽东印象》) est un livre publié en 2003 par Ding Xiaoping (丁晓平) : un recueil d’articles sur la vie et les luttes « révolutionnaires » de Mao écrits par des journalistes chinois et étrangers dans les années 1930 et 1940.

[8] Outre la légende des « déesses de la Xiang » (Xiangshui zhi shen 湘水之神), filles de l’empereur Yao et épouses de son successeur Shun (帝舜) qui, ne pouvant supporter la mort de leur époux, se seraient suicidées en se jetant dans ses eaux. Leurs pleurs sur les feuilles de bambou ont donné naissance au « bambou tacheté » (斑竹).

[10] Shan Tianfang : conteur de pingshu (1934-2018) également spécialiste, entre autres, du « Roman des Trois Royaumes » (Sanguo Yanyi《三国演义》).

 

 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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