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Yan Geling – III. « Le Serpent blanc »

par Brigitte Duzan, 15 juin 2022

 

A. Présentation

 

« Le Serpent blanc » (《白蛇》) est l’une des plus célèbres nouvelles de Yan Geling (严歌苓), l’une des plus complexes aussi. Initialement été parue dans la revue Octobre, elle a été publiée en 1998 dans un recueil de dix-sept nouvelles portant ce titre. Primée en 2001 lors de la 7ème édition des prix littéraires décernés par la revue Octobre, elle a été rééditée en 2005 dans un recueil de cinq nouvelles, puis régulièrement rééditée dans des recueils différents. C’est quasiment devenu un classique.

 

Il s’agit d’une novella (zhongpian xiaoshuo 中篇小说) qui représente un subtil jeu d’écriture fondé sur la légende du Serpent blanc, et plus exactement selon le livret d’opéra de Tian Han (田汉) publié au tout début des années 1950 et adapté en 1955 par Mei Lanfang (梅兰芳) en opéra kunqu – le Serpent blanc sera l’un de ses derniers grands rôles sur scène.

 

L’histoire imaginée par Yan Geling se passe pendant et après la Révolution culturelle. Le Serpent blanc est une prisonnière politique de 34 ans, ancienne danseuse de ballet d’opéra et véritable star dont le rôle emblématique était celui du Serpent blanc. Un jeune homme vient un jour lui rendre visite,  envoyé par le gouvernement – dit-il - pour l’interroger et mener une enquête sur elle.  Il revient tous les jours, avec une régularité d’horloge. Elle est intriguée par l’étrangeté du personnage,  son autorité et ses manières distinguées qui tranchent sur le lot commun des gens qui l’entourent. En même temps, il lui  redonne

 

goût à la vie alors qu’elle se laissait dépérir dans sa prison de fortune.

 

Quand il annonce qu’il a terminé son « enquête » et va devoir partir, elle réalise qu’elle en est tombée amoureuse et, détaillant sa silhouette, et la finesse de ses mains, s’interroge sur son identité véritable. « Il » lui a dit et répété ad libitum avoir été séduit tout jeune par la danseuse en la voyant sur scène. La fin de la Révolution culturelle sonnera le glas de leur histoire, et le retour à l’ordre, comme dans toute histoire chinoise classique – de Mulan au Mudanting  et autres – où l’ordre confucéen finit toujours par se rétablir.

 

Divisée en quatorze chapitres, la nouvelle raconte l’histoire selon trois points de vue différents – dans des styles différents, alternant de manière irrégulière : l’histoire des deux femmes telle qu’elle ressort d’un rapport officiel ; leur histoire vue à travers la rumeur publique ; et leur histoire privée, restée secrète.

 

L’idée originale est d’avoir lié le récit à la légende du Serpent blanc dans la version modernisée de Tian Han, en faisant de la danseuse l’interprète de ce rôle dans l’adaptation en ballet de la légende, et de l’enquêteur, ou prétendu tel, un avatar implicite du Serpent vert.

 

B/ Lecture et analyse

 

Compte rendu de la séance du Club de lecture (CLLC) consacrée à la novella 

 

La critique de Sarah Vajda :

https://boojum.fr/le-serpent-blanc-de-yan-geling

 

 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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