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Xue Susu
薛素素
Vers 1564-avant
1652
Grande courtisane,
peintre et poète, de la dynastie des Ming
par
Brigitte Duzan, 21 août 2019
Poétesse originaire de Suzhou ou, selon les sources,
de Jiaxing (嘉兴),
dans le nord du Zhejiang, Xue Susu était aussi
réputée pour ses peintures, et en particulier pour
ses peintures de personnages, de bambous et
d’orchidées
;
mais elle était également célèbre pour son art du
tir à l’arc équestre
,
ce qui lui donnait une allure martiale originale et
raffinée très prisée des lettrés de son temps – elle
s’était surnommée la « nüxia
du Jiangnan » (江南女俠).
Courtisane adulée, bouddhiste convertie
Courtisane célébrée, et sélective, après avoir
exercé à Nankin dans les années 1580, elle est
revenue à Pékin dans les années 1590, organisant des
réunions littéraires et des fêtes lors desquelles
elle faisait des démonstrations de tir à l’arc qui
contribuaient à son aura martiale d’héroïne
de wuxia. |
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Xue Susu en femme de lettres à
l’ancienne |
Un peu après 1605, elle mit fin à sa vie de courtisane en
épousant l’écrivain et dramaturge Shen Defu (沈德符).
Elle s’est ensuite mariée plusieurs fois - avec un général, avec
le critique d’art et collectionneur Li Rihua
(李日华)
qui a écrit des colophons sur certains de ses tableaux, et à la
fin de sa vie avec un riche marchand de Suzhou. Aucun de ses
mariages n’a duré très longtemps, et elle n’a pas eu d’enfants.
A la fin de sa vie, elle s’est convertie au bouddhisme et a vécu
retirée du monde. Mais, jusqu’à un âge très avancé, elle est
restée active dans le monde littéraire, entretenant des liens
avec des artistes qu’elle recevait dans sa maison du lac de
l’Ouest à Hangzhou après la chute de la dynastie des Ming, en
1644. Avec une amie bouddhiste, sœur de la courtisane
Liu Rushi (柳如是)
avec laquelle elle était à Nankin, elle a fait des pèlerinages
au mont Lu (庐山)
et au mont Emei (峨眉山).
On ne connaît pas avec certitude la date de sa mort, mais elle a
dû survenir avant 1652 car elle est mentionnée dans un ouvrage
du poète Qian Qianyi (钱谦益),
le mari de Liu Rushi, paru à cette date.
Peintre, poétesse et essayiste
Bambous et orchidées de Xue Susu
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Elle était aussi connue pour ses poèmes que pour ses
peintures, les deux étant liés, car elle écrivait
des poèmes pour inscrire sur ses tableaux. Des deux
recueils de textes qu’elle a publiés, un seul nous
est parvenu : « Menus propos sur des fleurs » (《南游草》)
qui regroupe de courts essais en prose et des
anecdotes sur diverses |
fleurs. L’autre recueil, aujourd’hui perdu, « Notes sur un
voyage dans le sud » (《花琐事》),
était vraisemblablement une sélection de ses poèmes sur sa
vie de courtisane ; plusieurs ont été préservés dans
diverses anthologies de la fin des Ming et du début des
Qing.
Mais elle était aussi sujet d’inspiration pour d’autres poètes,
et en particulier des femmes, comme son amie
Xu Yuan (徐媛),
autre poétesse hors normes de l’époque.
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