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Lai-Hsiang-yin
賴香吟
Présentation
par Brigitte Duzan, 19 octobre 2016
Romancière taïwanaise née en 1969 à Tainan,
Lai-Hsiang-yin
publie sa première nouvelle, « Grenouille » (《蛙》),
dans une revue en 1987. Dix ans plus tard, après des
études à l’Université de Tokyo, elle publie trois
recueils de nouvelles très remarqués, « Le
Traducteur » (《散步到他方》),
« Paysage dans le brouillard » (《霧中風景》)
et « Dao » (《島》).
Puis elle cesse de publier jusqu’en 2012.
Elle revient à la littérature avec « Par la suite » (《其後それから》),
un roman inspiré de son amitié avec Chiu
Miao-chin/Qiu Miaojin (邱妙津),
figure de proue de la littérature lesbienne
taïwanaise décédée en 1995 ; le
roman a été couronné du Prix de
la littérature de Taïwan.
Lai-Hsiang-yin
a aussi édité les deux volumes
des mémoires de
Qiu Miaojin.
En 2016, elle a publié un
recueil de nouvelles intitulé « La mort de
Wen-ching » (《文青之死》),
comme ses textes |
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Lai-Hsiang-yin |
précédents sur les thèmes de la
mémoire, de l’absence et du regret.
« Dao »
(《島》) |
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Ecrite en 2000, « Zeelandia » (《熱蘭遮》)
est, avec « Dao »
(《島》),
l’une des nouvelles les plus connues de
Lai-Hsiang-yin.
C’est une évocation mélancolique de l’histoire de
Taiwan à travers une fiction liée à ce fort, d’abord
construit par les Hollandais en 1624, et appelé Fort
Orange, avant d’être rebaptisé Zeelandia par le
gouverneur de Batavia.
La nouvelle est comme la suite
de « Dao », qui date de l’année précédente. A la fin
de cette nouvelle, la narratrice (à la 1ère
personne) se dispute avec son petit ami Dao qui,
furieux, la laisse et part au sud. « Zeelandia »
reprend là : après la mort inexpliquée de Dao, la
narratrice, enceinte du fils du disparu, est revenue
dans sa ville natale, Tainan, où elle retrouve un
ancien ami.
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« Fort Orange » est le titre de
la première des quatre parties de la nouvelle, les
trois autres étant « La citadelle royale », celle construite en 1874 par un
mandarin chinois avec les briques du mur extérieur abattu,
« La place forte hollandaise », à moitié en ruines,
transformée en logements pour les employés des douanes par
les Japonais en 1897, et « L’ancien fort d’Anping »,
inscription figurant sur la stèle apposée sur le site en
1945, après la rétrocession de l’île à la Chine. Le récit
s’inscrit dans cette histoire, précisée par quelques lignes
au début de chaque partie. Mais la fin semble indiquer que
le fort n’est peut-être plus qu’un vague souvenir
matérialisé par une stèle, mais la vie continue : l’enfant à
naître s’appellera Dao.
A lire en complément
Zeelandia
《熱蘭遮》 traduit
par
Matthieu Kolatte
Traduction parue dans le
Hors-série
Taiwan de la revue Jentayu, octobre 2016, pp.
183-200.
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