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Kao Yi-Feng 高翊峰
Présentation
par
Brigitte Duzan, 22 octobre 2017
Né en 1973 à Miaoli, Kao Yi-Feng fait partie des
écrivains taïwanais dont l’identité et les
engagements sont fortement liés au fait qu’ils sont
nés dans les années 1960 et 1970 (六、七年級作家).
Il est l’un des écrivains taïwanais qui, au
printemps 2014, ont mis leur plume au service du
« mouvement des tournesols ».
Un monde étrange où prime l’imagination
Il a fait des études de droit à l’Université de la
culture chinoise, puis a été danseur et écrit des
pièces de théâtre avant de se consacrer à l’édition
de magazines de mode. Il est rédacteur en chef de
l’édition chinoise de FHM (For Him Magazine, du
groupe Bauer), après l’avoir été de Cosmopolitan,
MAXIM et GQ. Ces fonctions éditoriales dans des
magazines de mode et de luxe éclairent son écriture,
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Kao Yi-Feng |
Cette prison appelée maison |
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particulier celle de ses nouvelles, sur des thèmes
urbains, entre culture locale et tendances pop.
Mais c’est surtout son imagination qui frappe, ainsi
que sa stratégie narrative originale. Il a lui-même
appelé ses romans « micro-romans », au sens où ils
semblent souvent dérivés d’une nouvelle élargie, en
effaçant la perception du passage du temps. Son
recueil de nouvelles « En allant très vite dans une
lumière vive » est aussi bien un roman construit sur
la base de plusieurs nouvelles, comme le roman
« Cette prison appelée maison » (appelant en
filigrane le sens de famille) est aussi bien classée
dans ses recueils de nouvelles.
Aujourd’hui, il y a aussi quelque chose de plus en
plus baroque dans sa vision des choses, une vision
absurde d’un monde déglingué, par l’écriture même,
qui débouche sur le fantastique. |
Nouvelles et romans, romans ou nouvelles
En 2012,
Kao Yi-Feng a été l’un des auteurs sélectionnés par
Unitas parmi les 20 écrivains chinois de moins de 40
ans à suivre
.
Il est le troisième dans la liste, après deux autres
auteurs taïwanais, nés en 1972, Gan Yao-Ming et Wang
Cong-Wei.
Il a publié plusieurs romans et recueils de
nouvelles. Il est aussi l’auteur du scénario d’une
série télévisée, « Désincarnation », adapté de l’un
de ses romans, qui a obtenu le prix Golden Bell en
2006. Le récit est construit autour de l’histoire de
trois femmes : une chanteuse hakka qui désire
réaliser un rêve, une femme aborigène qui veut se
libérer et une autre femme hakka, médecin légiste,
qui est détentrice de lourds secrets.
« L’asile des illusions » (《幻艙》)
serait le premier roman d’une trilogie qui serait
construite selon les règles suivantes : |
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L’asile des illusions |
1. espace limité / temps illimité ; 2. espace illimité /
temps limité ; 3. espace et temps partiellement limités.
La guerre des bulles |
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Dans « L’asile des illusions » il n’y a pas de sens
du temps qui passe puisque tous les personnages ont
été séquestrés dans un endroit appelé le Bunker.
Dali, le personnage principal, songe à sa femme et à
ses enfants qui lui manquent. Mais il vit dans un
environnement irréel, contrôlé par une force
inconnue. Finalement, lui et les autres habitants du
Bunker ne peuvent qu’attendre, sans fin, un futur
incertain. D’après Kao, le Bunker est une projection
de la peur et des préoccupations qui furent les
siennes quand il vivait à Pékin.
« La Guerre des bulles » (《泡沫戰爭》)
est le premier roman de Kao Yi-Feng à être traduit
en français ; la traduction est publiée aux éditions
Mirobole (collection Horizons Pourpres) qui
inaugurent avec ce titre leur incursion dans la
littérature asiatique (sortie le 19 octobre 2017). |
Principales publications
Romans
2002 Cette prison appelée maison
《家,這個牢籠》
Préface à la cicatrice
2007 Un gramme de tristesse
《一公克的憂傷》
2011 L’asile des illusions
《幻艙》
2014 La guerre des bulles 《泡沫戰爭》
Recueils de nouvelles
2004 Papillon de nuit corporel
《肉身蛾》
2006 En allant très vite dans une lumière vive
《奔馳在美麗的光裡》
2012 Corbeau rôti
《烏鴉燒》
A lire en complément
La guerre des bulles, première traduction en français d’un roman
de Kao Yi-Feng
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