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Jiang Limin 姜琍敏

Présentation

par Brigitte Duzan, 11 janvier 2019  

 

Membre de l’Association des écrivains du Jiangsu, Jiang Limin est rédacteur en chef de la revue littéraire mensuelle Yuhua (《雨花》) éditée par l’Association, une revue créée en 1957 dont la devise est la suivante : « Plus court, encore plus court, toujours plus court. » (短些短些再短些。). Elle publie donc toutes sortes d’essais, sanwen (散文), au fil de la plume (随笔) et autres textes en prose (杂文).

 

Mais il est aussi l’auteur de nombreux romans, dont aucun n’est cependant encore traduit. Il reste à découvrir.

 

De la mine à la littérature, grâce à Jack London

 

Né en avril 1953, Jiang Limin a un parcours original. Il a toujours beaucoup aimé lire, ce qu’il ne dissocie pas de l’écriture. Enfant, il était malingre non tant parce qu’il était

 

Jiang Limin (source : weibo)

mal nourri que parce qu’il était toujours le nez dans un livre [1].

 

Martin Eden, de Jack London

 

En 1969, il est envoyé travailler comme électricien dans la mine de charbon de Xishan à Suzhou (苏州西山煤矿) [2]. A ses heures de loisirs, il cherche des livres à lire, et tombe un jour sur un vieux bouquin qui avait perdu sa couverture et qui s’avère être « Martin Eden », de l’auteur américain Jack London : un roman qui relate l’histoire d’un jeune ouvrier autodidacte qui s’efforce désespérément de devenir écrivain, et finit par devenir célèbre [3].

 

Jiang Limin décide d’en faire autant et, en 1974, commence à écrire. Ses premiers écrits sont des poèmes, et le premier, décrivant le travail dans la mine, est publié en 1976 dans le quotidien Xinhua (《新华日报》), édition du Jiangsu. En 1980, Jiang Limin quitte la mine : il est muté à la rédaction de la revue Yuhua (《雨花》), après quoi il gravit les échelons jusqu’à en devenir rédacteur en chef.

 

Un maître du sanwen, mais pas seulement

 

Continuant depuis lors à écrire, il n’a cessé de faire paraître des nouvelles et des essais, y compris de la littérature de reportage (报告文学), dans diverses revues. Il en a publié six recueils, dont celui de sanwen « Chantonner en méditant » (《禅边浅唱》), début 2002, a obtenu le prix Bing Xin (散文学会冰心散文奖). Il est vice-président de la Société d’études chinoise sur le sanwen (中国散文学会副会长).

 

Mais il a aussi publié une dizaine de romans, le premier en mars 1994, dans la revue Octobre (《十月》) : « Doyle en Chine » (《多伊在中国》) raconte l’histoire d’un homme d’affaire italien envoyé en Chine comme directeur général de la filiale de la société où il travaille ; conscient de l’importance d’utiliser les talents de ses subordonnés, il se heurte cependant aux différences socio-culturelles qui l’empêchent de comprendre ses assistants chinois et finit par abandonner.

 

Chantonner en méditant

 

Le roman « Sang noir » (《黑血》) a été couronné du prix « Cinq-en-un » (五个一工程奖) décerné par la province du Jiangsu [4].

 

Un suspense qui n’en finit pas

 

Ces hommes et ces fantômes

au plus profond de l’histoire

 

Parmi ses dernières publications, « Un suspense qui n’en finit pas » (《漫长的惊悚》), publié en avril 2011, est un roman qui décrit l’histoire absurde d’un petit intellectuel dont l’idéal romantique est brisé par un traumatisme ancien. Et, en 2015, « Ces hommes et ces fantômes au plus profond de l’histoire » (《历史深处的这些人那些鬼》) recense quelques mystères de l’histoire chinoise restés entiers, des Trois Royaumes à la dynastie des Qing.

 


 

Traduction en anglais

 

Auntie Xu (胥阿姨), 2015, tr. Michael Day, in : Chinese Arts and Letters CAL 2018 n° 2, pp. 113-132.

[le destin amer d’une vieille dame dont on dit, comme souvent, que tous les ennuis sont venus de son mariage, ce qui est une façon de voir les choses, dit le narrateur]

 


 


[1] Selon les propos recueillis par le journal en langue chinoise Nouvelles de l’Europe (欧洲时报) lors de son passage à Paris en janvier 2016 : http://www.oushinet.com/news/qs/qsnews/20160114/218157.html

Les détails biographiques donnés ici sont tirés de cet article.

[2] En fait de montagne, c’est une colline qui culmine à un peu plus de trois cents mètres, sur une île au milieu du lac Taihu.

[3] Publié en 1909, le roman est une satire, critiquant la mentalité du jeune ouvrier qui, rejetant le socialisme, se replie sur un individualisme inspiré du héros Nietzschéen.

[4] Appelé ainsi parce qu’il comporte cinq catégories.

 

 

     

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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