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Chan Chi Wa
陳志華
/ Chen Zhihua
陈志华
Présentation
par
Brigitte Duzan, 17 février 2020
Chan Chi Wa est un écrivain, éditeur et critique de
cinéma hongkongais.
Critique de cinéma
Il a été président de la Société des critiques de
cinéma FIPRESCI de Hong Kong de 2012 à 2015, membre
du comité de conseil du Centre culturel du cinéma de
Hong Kong, et membre honoraire de l’Association de
recherche sur le cinéma cantonais. En 2013, il a
coédité avec Sam Ho le livre « L’art |
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Chan Chi Wa |
cinématographique de Lee Tit » (《李鐵的電影藝術》),
l’un des grands réalisateurs du cinéma cantonais, mort en
1996.
Mais il a commencé à écrire des poèmes quand il était collégien.
Poète, éditeur et auteur de nouvelles
De la poésie…
Après avoir fait des études d’informatique à l’Université de
Hong Kong, il a continué à écrire de la poésie et, en 1996, il a
été l’un des cofondateurs de la revue « Notre revue de poésie »
(Women shikan
《我們詩刊》).
Il a aussi contribué au lancement de la publication autofinancée
« Chambre d’hôpital » (《病房》).
Ses poèmes ont été publiés dans la revue de poésie
« Respiration » (Huxi shikan
《呼吸詩刊》)
ainsi que dans le supplément littéraire ‘Magpaper’ du quotidien
Hong Kong Daily News.
…aux nouvelles
Il a par ailleurs écrit des nouvelles qui lui ont valu un prix
littéraire pour la jeunesse en 2005 ainsi qu’un prix d’écriture
créative en 2006. Mais il a aussi été très actif dans le domaine
de l’édition.
De 2007 à 2011, il
a été membre du comité de rédaction du bimensuel
littéraire pour la jeunesse « Fleurs des lettres » (《字花》),
fondé en avril 2006 par les meilleurs jeunes auteurs
du moment, comme
Dorothy Tse ;
leur idée était de se démarquer résolument des
autres revues concurrentes en offrant une
littérature vivante, en particulier en participant à
des programmes d’écriture en milieu scolaire. Chan
Chi Wa fait par ailleurs aussi partie des
cofondateurs du groupe d’édition indépendant Nian
Jiu Ji (廿九几)
fondé en 2003.
En décembre 2008, il a publié chez cet éditeur un
recueil de dix-sept nouvelles, « L’Eléphant
disparu » (《失踪的象》),
dont le court récit « L’Eléphant » (《大象》)
est le plus connu. L’ensemble des nouvelles se passe
dans la ville de O et a pour thème commun la perte,
ou la disparition, y compris d’un quartier entier,
au milieu de la ville, laissant un immense trou…
Perte ou disparition avec |
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L’éléphant disparu |
toutes les nuances possibles :
失踪、失却、错失、消失与迷失
shīzōng, shīquè, cuòshī, xiāoshī, míshī
ne pas laisser de trace, s’effacer, s’évanouir,
disparaître, se perdre.
On ne sait trop si tout cela est réel, ou surréel – cela
ressemble à une nouvelle mouture de littérature de l’étrange.
Chan Chi Wa a raconté que, à la fin de ses études
d’informatique, il a commencé à travailler dans un bureau
climatisé. Il a entendu dire que des employés n’étaient pas
revenus travailler, comme s’ils s’étaient soudain évaporés. Mais
des pans de la ville elle-même disparaissaient de la carte, avec
des communautés entières. Le réel rejoignait la fiction.
Cependant, certaines des nouvelles sont aussi liées à des films,
ou à des œuvres littéraires, en incluant des citations. Le titre
même du recueil vient d’un poème de 1989 de la poétesse
taïwanaise Hsia Yu (夏宇),
où elle joue elle aussi sur la disparition – disparition de
caractère en l’occurrence : son poème s’intitule en fait « Image
disparue » (《失踪的象》en
jouant sur le caractère xiàng
象),
il s’agit d’une citation du Livre des mutations, le Yijing,
où le caractère est remplacé chaque fois qu’il apparaît par des
petites images, de plantes, d’insectes, d’animaux et d’objets
divers.
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Le poème de Hsia Yu « Image disparue
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D’une disparition à l’autre, les cheminements sont très subtils.
Traduction en anglais
«
The Elephant » (《大象》),
tr. Audrey Heijns, dans l’anthologie « That We May Live »,
Calico, mars 2020, pp. 83-92.
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