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Chai Chunya
柴春芽
Présentation
par
Brigitte Duzan, 28 avril 2016
Depuis le succès remporté par son premier long métrage,
« Four Ways to Die in My Hometown » (《我故乡的四种死亡方式》),
après sa découverte au 5ème Beijing First
Film Festival en octobre-novembre 2012, Chai Chunya est
surtout connu comme réalisateur
.
Il a pourtant commencé comme écrivain : il est l’un des
écrivains de la
« génération intermédiaire »,
les « post’70 ».
Né en 1975 dans un petit village du Gansu, il a commencé
comme photographe de presse, mais il est parti en 2005
vivre et travailler dans la préfecture autonome
tibétaine de Garzé (甘孜藏族自治州)
où il s’est converti au bouddhisme tibétain. Cette
expérience a nourri ses premiers romans, une trilogie
publiée en 2009 à Taiwan : « Vagabondages au Tibet » (《西藏流浪记》),
« Le livre rouge du Tibet » |
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Chai Chunya |
(《西藏红羊皮书》)
et « Le septième Terma »
(《祖母阿依玛第七伏藏书》).
Le premier roman a ensuite été révisé et écourté en 2011, et
publié à Shanghai.
Depuis son premier roman, « Un vagabond au Tibet », Chai
Chunya est souvent appelé « le vagabond du dharma » (damo
langren
达摩浪人)
par les Chinois. Le roman commence par son
insatisfaction de la Chine urbaine et les espoirs qu’il
place dans le Tibet :
« La prairie s’étend sur des milliers de kilomètres à
l’horizon. Ici, il y a d’anciens monastères en bois. Je
préfèrerais vivre dans une mansarde dans l’un d’eux. Par
la fenêtre au cadre de bois, l’éclat du soleil
descendrait sur les pétales d’une rose sauvage en pot
placée sur le rebord, et sur mon visage paisible plongé
dans le sommeil. Je serais éveillé par le son des
récitations de sutras, et par celui des cloches… Lassé
de la vie urbaine, j’étais déterminé à devenir un
vagabond, tel était mon vœu le plus cher. »
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Vagabond du Tibet |
Le livre rouge du Tibet |
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Il a fait partie de ces Chinois venus à Lhassa ou dans
différentes zones tibétaines en quête de racines, ou
d’une spiritualité plus profonde que chez eux, que l’on
appelle des zàngpiāo
(藏漂),
des « vagabonds au Tibet ». C’est cette expérience
tibétaine qui a été la source initiale de son
inspiration : un Tibet magique, comme il l’appelle. Son
imagerie poétique est mêlée à ses sentiments de
solitude, d’incertitude, de pauvreté, d’exil, et de
renaissance spirituelle.
Cette renaissance est liée au sentiment d’être
totalement coupé du monde extérieur, dans un paysage,
une nature sans aménités, sans électricité ni
télécommunications, loin de la civilisation. C’est cette
solitude qui est la condition première de la libération
de l’âme. Il y a quelque chose de Thoreau dans Chai
Chunya. Le Tibet, sous sa plume, devient prison et exil
auto-infligés en vue d’un nouveau départ. |
En même temps, il fait de son expérience une recréation
littéraire de lui-même au Tibet, devenu pèlerin et
instituteur, menant à sa renaissance, aussi, comme
écrivain. En ce sens aussi, le Tibet est « magique »,
ce qui
détermine son style.
Et c’est sa création littéraire qui conditionne son
œuvre cinématographique, dans un deuxième temps.
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Chai Chunya lors d’un débat à
l’université du Guangxi en 2014
avec, de g. à droite : Ouyang
Jianghe (欧阳江河), Ge Fei (格非)
et la critique cinématographique Dai
Jinhua (戴锦华) |
Publications
Romans
2009 Trilogie du Tibet, publiée à Taiwan :
- Vagabondages au Tibet
《西藏流浪记》
- Le livre rouge du Tibet
《西藏红羊皮书》
- Le septième Terma
《祖母阿依玛第七伏藏书》
2010 Le 7ème livre trésor de grand-mère Ayima
2011 « Le chant silencieux des pierres sacrées » 《寂静玛尼歌》
(version
révisée et écourtée du premier roman, publiée aux Editions du
Peuple de Shanghai
上海人民出版社).
2013 Quatre manières de mourir dans mon village natal
《我故乡的四种死亡方式》
Le livre est le premier d’une « trilogiedu village natal ». Il
comporte deux parties : roman cinématique et scénario, et
commence par un hommage au « ciné roman » de Robbe-Grillet. Le
roman est écrit dans une langue poétique, et dégage une
atmosphère philosophique et religieuse. Il dépeint un monde
désolé empreint de compassion et de sentiments religieux de
salvation.
http://www.amazon.com/Manners-Death-Hometown-Chinese-Edition/dp/7549536635
Nouvelles
Le garçon à la peau tigrée
《长着虎皮斑纹的少年》
(c’est la nouvelle qui figure parmi les œuvres représentatives
de la
« génération
intermédiaire »,
dans l’ouvrage publié en 2012 qui a officialisé le mouvement).
L’arbre de l’ange
《天使树》
En marchant trente lis vers l’ouest, nous n’avons parlé que de
la mort *
《西行三十里,我们只谈死亡的事情》
*nouvelle traduite en anglais, par Eleanor Goodman, et publiée
dans le supplément Peregrine du n° 9 de Chutzpah/Tiannan (pp.
26-32)
https://world.tmall.com/item/37456676674.htm?spm=a1z3o.7695460.0.0.Bh4jzi&id=37456676674
Son blog (jusqu’en 2005) :
http://temp133480.bokee.com/
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