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« L’âme et la chair » (《灵与肉》),
nouvelle de Zhang Xianliang
(张贤亮)
et « Le gardien de
chevaux » (《牧马人》),
adaptation cinématographique de Xie Jin
(谢晋)
par Brigitte Duzan, 2 mars 2011, actualisé 10
décembre 2016
« L’âme et la chair »
(《灵与肉》)
a été la première nouvelle publiée par
Zhang Xianliang
(张贤亮)
après sa réhabilitation. C’était en 1980, et l’œuvre fut
aussitôt couronnée du prix de la meilleure nouvelle de l’année.
Deux ans plus tard,
alors que les studios de Shanghai cherchaient une nouvelle idée
de film à tourner, ils décidèrent de faire adapter cette
nouvelle et d’en confier la réalisation à Xie Jin (谢晋).
C’est ainsi qu’est né « Le gardien de chevaux »
(《牧马人》),
après quelques tribulations qui reflètent l’atmosphère politique
de l’époque.
L’œuvre connut un succès sans précédent en Chine,
et fut présentée au festival de Cannes en 1983, dans la section
« Un certain regard ».
I. « L’âme
et la chair » (《灵与肉》)
« L’âme et la chair »
est une nouvelle en grande partie
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Zhang Xiangliang
(张贤亮) |
autobiographique, comme
la plupart des nouvelles et romans de
Zhang Xianliang.
Le récit
Le récit commence
ainsi :
许灵均没有想到还会见着父亲。
Xu Lingjun n’aurait jamais pensé qu’il pût encore revoir son
père.
La rencontre a lieu au
septième étage d’un hôtel luxueux de Pékin, dans une chambre où
seule l’odeur sucrée du café le convainc qu’il ne s’agit pas
d’un rêve.
Lorsque son père lui
déclare qu’il est revenu pour le ramener aux Etats-Unis afin
qu’il hérite des entreprises qu’il y a créées,
Xu Lingjun lui explique ce que fut sa
vie ces trente dernières années. Pour son père, le passé
est le passé… soit, pense Xu Lingjun,
il est bien passé, mais comment l’oublier ? (过去的是已经过去了,但又怎能忘记呢?)
Recueil où figure la nouvelle |
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Son père étant parti
aux Etats-Unis quand il avait onze ans,
l’abandonnant avec sa
mère qui mourut peu après, il s’était retrouvé orphelin. C’était
juste avant la ‘libération’ de Shanghai. Trente ans se sont
écoulés : son père est devenu un industriel américain prospère ;
quant à lui, après être devenu instituteur à la fin du lycée, il
a été condamné comme droitier en 1957, et envoyé travailler dans
une ferme d’élevage de chevaux à Chilechuan (敕勒川),
au pied des monts Yinshan, au sud de la Mongolie intérieure.
Il a retrouvé là un
père, une mère et des amis : des paysans qui l’ont accueilli
avec gentillesse, et même protégé pendant la Révolution
culturelle. Etre droitier (右派),
pour eux, n’avait pas grande signification, après s’être fait
expliquer ce que cela signifiait, ils l’appelèrent ensuite
« vieux droite » (‘老右’).
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Un jour, arriva du
Sichuan, fuyant la famine qui y sévissait, une toute jeune fille
du nom de Li Xiuzhi (李秀芝),
qu’il épousa en 1972. Elle était illettrée, mais lui apporta
toute l’affection dont il avait besoin ; elle se mit à élever
des poules, des canards et des pigeons, on l’appela « la
commandante de l’armée de l’air » (“海陆空”司令).
Ils eurent une petite
fille, Qingqing (清清),
et continuèrent à vivre heureux, une vie toute simple, au
contact de la nature et au milieu des animaux. Après la chute de
la Bande des Quatre, Xu Lingjun fut
réhabilité, et débarrassé de l’étiquette de « droitier ». Il
monta alors sur l’estrade et entonna le chant emblématique de la
région, le chant de Chile (《敕勒歌》) :
“天苍苍,野茫茫,风吹草低见牛羊。”
Le ciel est
bleu, la plaine est vaste, le vent souffle, l’herbe se couche,
laissant voir bœufs et
moutons.
N’ayant aucune attache,
aucune famille ailleurs, il resta à Chilechuan. Maintenant, il
n’a qu’un désir, y retourner, auprès de sa femme et de son fils.
Son père est revenu, finalement, mais c’est un étranger. Il ne
fait que lui rappeler des souvenirs pénibles, et rompre sa
tranquillité (父亲的回来不过是勾引起他痛苦的回忆。打破了他的平静而已。)
La nouvelle
s’achève sur le retour de Xu Lingjun au village, dans le calme
du soir, alors que tombe la nuit… une petite fille habillée de
rouge s’élance vers lui, comme une boule de feu…
Souvenir ému du Ningxia
Cette
nouvelle est étonnante : ce n’est ni un réquisitoire contre les
injustices subies pendant vingt ans, ni une dénonciation des
absurdités de la période ; en fait, le principal malheur éprouvé
par le jeune Xu Lingjun, bien plus que sa condamnation comme
« droitier », est d’avoir été abandonné par son père.
C’est cela
qui a conditionné tout le reste de son existence, en y créant un
vide affectif et en le privant de soutien dans sa jeunesse. La
nouvelle a d’ailleurs en exergue une citation de Victor Hugo
tirée de son roman « Les Misérables » :
他是一个被富人遗弃的儿子……
(c’était un enfant abandonné par un [père] riche).
En
revanche, le fait d’être envoyé travailler dans une ferme perdue
dans une zone éloignée du
nord-ouest de la Chine est décrit
comme une sorte de rédemption : alors qu’il est déprimé, et au
bord du suicide, il est sauvé par la gentillesse et la chaleur
humaine des gens du village. L’arrivée, ensuite, de la jeune
fille du Sichuan est l’élément déterminant qui l’attache à cette
vie simple.
« L’âme et la chair »
rompt avec la littérature des cicatrices. Zhang Xianliang y rend
hommage aux gens simples qui ont fait découvrir à son personnage
les joies d’une vie tranquille, au milieu de la nature sauvage.
Rien n’est dramatisé, ni sa condamnation ni la famine qui
sévissait à l’époque - évoquée en deux caractères expliquant la
raison du départ de Xiuzhi de chez elle :
逃荒táohuāng,
terme
consacré pour désigner les gens qui « fuyaient la famine ».
Le titre
suggère l’idée que les souffrances du corps sont moins
importantes que celles de l’âme, et que
l’on est sauvé si l’on
arrive à surmonter ces souffrances-là. Dans la nouvelle, le
personnage principal y est aidé par la vie nouvelle dont il
découvre le bonheur paisible. Tout le récit est empreint d’un
sentiment chaleureux de symbiose avec la nature, et d’amour du
pays – le terme qui revient dans la bouche de
Xu Lingjun pour justifier son refus de suivre son père est祖国
zǔguó,
la
patrie, le pays des ancêtres. Quand tout est perdu, restent
encore ces deux points d’attache à la vie, qui transcendent les
malheurs contingents.
C’est une vision que
l’on a dite idyllique de cette période difficile, et une vision
pacifiée a posteriori. Certains critiques occidentaux ont
critiqué cette approche panthéiste et patriotique. En Chine
même,
au-delà du succès de librairie et de l’approbation
officielle de la presse et des autorités, à une époque où tout
Chinois qui le pouvait rêvait de quitter la Chine, le refus
radical et sentimental de Xu Lingjun
apparut à beaucoup comme une attitude difficilement
compréhensible.
Les
nouvelles suivantes de
Zhang Xianliang ont une
vision moins béate, mais conservent le reflet des souvenirs émus
d’un pays où il a finalement été transformé. Elles ont toutes,
en particulier, un personnage féminin central campé comme une
rédemptrice, intermédiaire entre l’intellectuel déchu, d’une
part, l’humanité et la nature d’autre part. « L’âme et la
chair » apparaît ainsi comme une sorte de matrice initiale.
A partir de 1985
apparaissent des éléments de contestation, avec « « La moitié de
l’homme, c’est la femme » (《男人的一半是女人》).
Quatre ans plus tard, le ton se fait plus dur avec « « La
mort est une habitude » (《习惯死亡》)
qui amorce une période de réflexion plus amère.
Comme s’il avait fallu
que se décante le souvenir pour que le travail sur la mémoire
puisse se faire. Ou comme si ce sont là des choses qui ne
pouvaient être dites auparavant…
Texte de la nouvelle :
www.millionbook.com/xd/z/zhangxianliang/000/001.htm
II.
« Le
gardien de chevaux » (《牧马人》)
Le film se présente
comme une adaptation fidèle de la nouvelle dont on retrouve des
phrases entières, soit dans les dialogues, soit en voix off. Xie
Jin (谢晋)
en a cependant fait une œuvre personnelle, qui constitue en
quelque sorte une suite thématique de son film précédent, « La
légende de la montagne Tianyun » (《天云山传奇》),
dont l’histoire se passe pendant la Révolution culturelle, avec
un ton et un message très semblables.
Genèse du film
Le succès de la
nouvelle incita le studio de Shanghai à demander à
Zhang
Xianliang de l’adapter en scénario. Il refusa, disant qu’il
n’adaptait pas ses propres œuvres. Le studio fit donc appel à
l’écrivain du Henan et scénariste
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Xie Jin
(谢晋) |
renommé Li Zhun (李准)
(1). Il accourut, et commença une collaboration étroite avec Xie
Jin qui débuta par une soirée bien arrosée ; puis, pendant qu’il
écrivait le scénario, le réalisateur partit à la recherche des
acteurs.
Le premier fut l’acteur
principal, interprétant le rôle de Xu
Lingjun. Il s’appelait Zhu Shimao (朱时茂)
et travaillait alors au studio de l’armée, le studio du 1er
Août ; ayant entendu parler par hasard du projet, il se porta
volontaire pour le rôle et Xie Jin l’accepta tout de suite.
Affiche du film « Le gardien de chevaux »
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Le choix de
l’actrice pour le rôle de
Xiuzhi (秀芝)
était plus difficile. Au début du récit, elle a seize ou dix
sept ans, aucune des actrices connues ne convenait. Xie Jin
voulait quelqu’un de nouveau. Il trouva la perle rare parmi les
étudiantes de
l’Académie centrale de théâtre. Ce qui détermina
son choix ne fut pas ses qualités intrinsèques d’actrice, mais
son regard, qui correspondait à celui du personnage, exprimant
un mélange de timidité et
d’effroi, de pureté et d’immaturité.
Elle s’appelait Cong Shan (丛珊)
et ce fut le début de sa carrière. |
Les autres acteurs
étaient plus classiques : Liu Qiong (刘琼)
dans le rôle du père et Niu Ben (牛奔)
dans celui de Guo Zi, dit Guo Pianzi (“郭蹁子”),
personnage de paysan haut en couleur qui valut à
l’acteur le
prix du meilleur acteur dans un rôle secondaire au festival des
Cent Fleurs en 1983.
Problèmes
politiques
Tout semblait bien
parti, mais le film faillit être victime des tensions politiques
de ce début des années 1980, marquée par une lutte entre
conservateurs et libéraux dans le contexte de l’ouverture, et à
Shanghai en particulier. C’était une époque chaotique (动荡的时代)
sans ligne politique clairement définie, où la sécurité était de
ne rien faire.
L’un des dirigeants du
studio de Shanghai s’éleva contre la décision de tourner un film
sur le mouvement des « droitiers ». Comme le tournage avait
commencé sans tenir compte de ses objections, il porta l’affaire
devant les instances de la ville qui adoptèrent une attitude de
repli équivoque, sans que personne n’osât se prononcer. On dit
aux producteurs : vous venez de faire un film sur la Révolution
culturelle [« La légende de la montagne Tianyun » (《天云山传奇》)],
ça ne vous suffit pas,
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Le scénariste Li Zhun |
il faut que vous en fassiez un autre, sur
les droitiers ? Dans ces conditions, l’enthousiasme de l’équipe
de Xie Jin commença à fléchir, et il finit par suspendre le
tournage.
C’est alors que revint
de l’étranger le directeur du studio, Xu Sangchu (徐桑楚)
(2). Il
reprit l’affaire en mains, et finit par obtenir que les censeurs
lisent le scénario, ce que personne n’avait fait jusque là ; il
suscita des réactions très positives, résumées en une phrase :
"剧本看过了,很好,拍吧!" (on a
lu le scénario, très bien, allez-y tournez) : et le tournage
reprit.
Une pensée
apaisée
Carte Qinghai-Gansu |
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Le film commence par le
chant Chilege
(《敕勒歌》 :
天苍苍,野茫茫...
tiān
cāngcāng
,
yě mángmáng…)
accompagnant le générique sur des images des vastes horizons des
monts Qilian (祁连山),
aux confins du Qinghai et du Gansu, où une bonne partie du film
a été tournée.
Puis la première demi-heure se passe à Pékin, en grande partie
dans la chambre d’hôtel où père et fils se rencontrent après
trente ans de séparation.
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Le film procède ensuite
par flash-backs pour décrire la vie de
Xu Lingjun, du départ de son père suivi de la mort de sa mère à
ses années de travail comme gardien de chevaux dans le village
de
Chilechuan, en
passant par ses
premières armes comme instituteur, brutalement interrompues par
sa condamnation comme droitier.
Xie Jin insiste sur la
raison pour lui essentielle ayant entraîné cette condamnation :
l’origine sociale de Xu Lingjun. Il a
dit que l’une de ses motivations pour réaliser ce film avait été
de lutter contre l’idée, encore en vigueur à
l’époque, de sortes
de lignées génétiques de contre-révolutionnaires et ‘mauvais
éléments’, ce qu’on a appelé
“血统论”
xuètǒnglùn.
Son
personnage principal est ensuite dépeint comme honteux de cette
étiquette de droitier
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L’arrière-plan du film : les mont Qilian
(祁连山) |
dont il a
hérité, et qui fait de lui un marginal, un « enfant abandonné
par la société » (社会的弃儿)
après
l’avoir été par sa famille (家庭的弃儿).
Finalement,
Xu Lingjun renaît peu à peu dans le
contexte chaleureux d’un nouveau cocon humain, au contact des
beautés de la nature et du monde animal. Les images de hordes de
chevaux dans les paysages immenses du Nord-Ouest chinois
évoquent bien sûr la liberté de l’esprit, conquise au prix fort.
Il y a là un rappel de la philosophie taoïste incitant à
rechercher le bonheur dans les choses simples de la vie et
l’harmonie avec la nature.
Photo Xu Lingjun, Xiuzhi et Qingqing |
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Le film est
donc fidèle à la nouvelle tout en infléchissant légèrement sa
pensée. Les séquences tournées en extérieur sont d’une grande
beauté, malgré les motifs de chevaux au galop qui en forment la
trame de manière un peu répétitive. L’actrice Cong Shan (丛珊), quant à
elle, est remarquable de naturel, et bien plus convaincante que
son partenaire, un peu conventionnel dans ses attitudes et
expressions, marquées par sa formation au studio du 1er
Août.
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Un film acclamé à
sa sortie
Le film fut acclamé
comme il se doit, par les autorités comme par le public, qui y
trouvaient les uns sujet édifiant, les autres sujet émouvant.
S’il ne fut pas présenté
l’année même de sa sortie au festival
des Cent Fleurs, c’est qu’un autre film, également du studio de
Shanghai, avait déjà les faveurs du jury, et que le studio ne
voulait pas le mettre en concurrence. Mais il fut présenté en
1983, obtenant le prix du meilleur film et du meilleur acteur
dans un rôle secondaire.
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Photo Xu Lingjun, Xiuzhi |
En Occident aussi, il
fut bien reçu, témoin cette critique de
Libération, après sa projection au festival de Cannes, en 1983 :
« [Ce] film de Xie Jin témoigne, par sa maîtrise technique, d'un
souffle et d'une émotion authentiques ... Le discours
idéologique passe par un vrai sens des personnages, des conflits
individuels analysés en profondeur et non pas délégués à des
zombies archétypes ».
Aujourd’hui, avec le
recul, le film accuse certaines raideurs, mais reste un grand
classique à voir et revoir.
Le film
Adapté en
lianhuanhua (bande dessinée)
Le gardien de chevaux, adaptation en
lianhuanhua |
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Le scénario a été
publié en octobre 1982 avec des photos en couleur du film.
Le succès du film a
entraîné a posteriori son adaptation en lianhuanhua
(连环画),
à partir du scénario et des images du film, avec de très belles
illustrations en noir et blanc dessinées par Li Linxiang (李林祥).
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Mumaren,
le lianhuanhua
http://blog.sina.com.cn/s/blog_555c008e0100rjos.html
Notes
(1) Li Zhun (1928-2000)
était un spécialiste de nouvelles décrivant la mentalité des
paysans, critiquant leur étroitesse d’esprit traditionnelle,
mais louant le caractère altruiste et progressiste du paysan
nouveau, transformé par le socialisme. Il en a adapté la
plupart, acquérant une réputation d’excellent scénariste, ses
principales réussites étant les scénarios de « Li
Shuangshuang » (《李双双》),
l’un des films les plus populaires du début des années 1960,
et « Le fleuve Jaune coule vers l’Est » (《黄河东流去》),
l’un des grands classiques de 1947 contant les tribulations des
paysans affectés par les crues dévastatrices du fleuve Jaune
dans les années 30 et 40.
(2) L’incertitude
politique pouvait geler les projets cinématographiques. Dans son
autobiographie, Xu Sangchu décrit comment la véritable crise
politique déclenchée par le film « La vie de Wu Xun », en 1951,
avait tellement effrayé scénaristes et réalisateurs que
l’activité cinématographique s’était pratiquement arrêtée. C’est
cette crise qui entraîna une directive du Conseil d’Etat
encourageant une diversification des thèmes, et encouragea le
même Xu Sangchu à produire «
Liang Shanbo et Zhu Yingtai ».
Dans le contexte politique, la sécurité était de s’appuyer sur
une œuvre littéraire reconnue et appréciée, et sur des acteurs,
et surtout des actrices, emportant l’adhésion enthousiaste du
public.
Cf « Chinese operas
on stage and screen : a short introduction », The Opera
Quarterly, version online :
http://oq.oxfordjournals.org/content/26/2-3/181.full?keytype=ref&ijkey=KXJkbrdAm4FcDsN
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