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Mo Yan honoré aux
Etat-Unis, par la Modern Language Association
par Brigitte Duzan, 11 juin 2010
Mo Yan
(莫言) |
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Preuve de sa
popularité croissante dans le monde anglo-saxon,
Mo Yan (莫言)
vient
d’être nommé membre associé honoraire (honorary
fellow) de la Modern Language Association (MLA),
association américaine créée en 1883 pour promouvoir
l’étude et l’enseignement des langues modernes et de la
littérature.
Ces « honorary
fellows » sont définis comme étant des personnes
éminentes de toutes nationalités qui comptent parmi les
représentants les plus importants de la vie littéraire
et culturelle de notre époque.
Mo Yan est le seul
écrivain chinois, pour l’heure, à accéder à ce titre.
C’est sans
aucun doute le travail de son traducteur américain, le
célèbre sinologue Howard Goldblatt, qui lui vaut
aujourd’hui cet honneur. Ce sont cependant des
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traductions
controversées : on sait que non seulement des passages entiers
ont été réécrits, mais
l’ordre des chapitres, ou de certains
événements des récits, a été parfois totalement modifié. Howard
Goldblatt a rejeté la responsabilité sur les éditeurs, qui
auraient suggéré les changements pour mieux répondre aux goûts
du public américain.
Mo Yan aurait donné son
accord, clef de l’entrée de son œuvre sur le marché
anglo-saxon. On peut tout de même se demander quelle
serait sa réaction s’il pouvait lire le résultat en
anglais, et si, dans ce cas-là, elle ne serait pas celle
de Milan Kundera |
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découvrant sidéré ses
œuvres en français après avoir appris notre langue, et ajoutant
dans son recueil
d’essais « Les testaments trahis » un petit
texte brillantissime et vengeur sur les traductions à partir
d’un exemple emblématique, une phrase de Kafka.
Quoi qu’il en soit,
cette ouverture vers la littérature chinoise d’une institution
de premier plan dans ce domaine qui l’avait ignorée jusqu’ici
montre bien l’importance que cette littérature revêt aujourd’hui
au niveau mondial.
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