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Martine Vallette-Hémery, hommage
post-mortem à une grande traductrice
par Brigitte
Duzan, 10 janvier 2025
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Martine Vallette-Hémery |
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Née en 1934,
Martine Vallette-Hémery a toute sa vie enseigné le chinois à des
classes de lycéens qui ne mesuraient sans doute pas la chance
qu’ils avaient de l’avoir pour professeur.
En 1979, elle
a brillamment soutenu sa thèse de troisième cycle en études
extrême-orientales à l’université Paris VII : "Yuan Hongdao
(1568-1610) : Théorie et pratique littéraires". Publié dans la
collection « Mémoires de l'Institut des Hautes Études Chinoises
» (Volume XVIII, Collège de France, Paris, 1982, 276 pp.), ce
travail a été honoré par le prix Stanislas Julien en 1983,
témoignant ainsi de la qualité et de la rigueur de ses
recherches, comme en témoigne également ce
compte rendu de Paul Bady
paru,
peu après sa parution, dans la revue Études chinoises (1983/2,
pp. 57-58).
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Yuan
Hongdao (1568-1610) :
Théorie et pratique littéraires |
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Martine
Vallette-Hémery a complété cette thèse par une traduction d’un
recueil du même Yuan Hongdao publié aux Publications
orientalistes de France en 1983 : « Nuages et pierres ». C’était
l’amorce d’une longue et féconde carrière de traductrice, au
service de textes de prose chinois, essais, maximes et autres,
datant pour la plupart de la dynastie des Ming, mais aussi de
poèmes à l’occasion. À travers l’éventail de ses traductions, on
voit son intérêt évoluer en remontant le temps, de la
« révolution littéraire » des années 1910-1920 à la période Ming
(16e-17e siècles).
Elle s’est
éteinte à l’aube de l’année 2025. Il nous reste à lire (ou
relire) ses traductions.
Principales
traductions
Prose
- Nuages et
pierres, de Yuan Hongdao (袁宏道),
Publications orientalistes de France, coll. « D’étranges pays »,
1983, rééd. Picquier poche 1997.
- Treize
récits chinois 1918-1949, Philippe Picquier, 1987. Les grands
classiques, de Lu Xun à Shen Congwen, Mao Dun, Lao She et Ba
Jin.
Reprenant
des textes publiés dans le numéro de L’Herne (1970, 336 p.) : De
la révolution littéraire à la littérature révolutionnaire –
récits chinois 1918-1942.
- Le voyage de
Mingliaozi (《冥寥子》),
de Tu Long (屠隆),
Séquences, coll. « Chemins et traverses », 1997.
Suivi de :
Propos détachés du pavillon du Sal (《娑罗馆清言》),
du même Tu Long, Séquences, 2001, 59 p.
- La dame aux
pruniers ombreux, de Mao Xiang (冒襄),
Philippe Picquier/Picquier poche, 1998.
Compte rendu par André Lévy,
Études
chinoises 1992/11-1, pp. 183-189.
- L’ombre d’un
rêve (《幽梦影》),
de Zhang Chao (张潮),
Zulma, 1998.
- Les formes du vent
- paysages chinois en prose, éd. Le Nyctalope (Amiens), 1987,
rééd. Albin Michel, 2007.
- Les paradis
naturels - jardins chinois en prose, Philippe Picquier, 2009.
- Propos sur
la racine des légumes (《菜根谭》),
recueil de maximes de Hong Zicheng (洪自诚),
Zulma, 1998, réédition Zulma poche, février 2025.
Propos sur
la racine des légumes,
Édition
originale 1998
Poésie
- Rêve ou
aube, du poète taïwanais Shang Qin (商禽),
éditions du Murmure, 2010.
-
Participation (avec
Chantal Chen-Andro)
à l’Anthologie de la nouvelle poésie chinoise, Le ciel en fuite,
Circé, 2004. (poésie de la deuxième moitié du 20e
siècle relevant d’une écriture poétique moderne, de Chine
continentale et de Taiwan).
- Chargée du volet
dynastie des Ming dans l’Anthologie de la poésie chinoise, s/ la
direction de Rémi Mathieu, Gallimard, Bibliothèque de la
Pléiade, 2015.
Bibliographie
complète sur site de la BnF :
https://data.bnf.fr/see_all_activities/11927513/page1
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