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Xi Jinping
习近平
Mon expérience de
jeune instruit à la campagne
《我的上山下乡经历》
par Brigitte Duzan, 15
janvier 2013
Ce texte est un
témoignage personnel de
l’expérience vécue pendant la
Révolution culturelle par Xi Jinping (习近平),
président de la République populaire de Chine depuis le
15 novembre 2012. Il prend une signification
particulière venant d’une personnalité politique devenue
le premier personnage de l’Etat chinois.
Il faut
rappeler en préambule que Xi Jinping, né en 1953 dans le
Shaanxi, est le fils de Xi Zhongxun (习仲勋),
vétéran des premières luttes du Parti, ancien
vice-président de l'Assemblée populaire et vice-Premier
ministre, mais écarté du pouvoir par Mao Zedong en 1962
avant d'être réhabilité à la fin des années 1970 ; Xi
Zhongxun fut de ceux qui soutinrent Deng Xiaoping dans
son programme de réformes économiques, en initiant la
politique des « zones économiques spéciales », mais de
ceux, aussi, qui l’appuyèrent lors de la répression des
événements de juin 1989. |
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Xi Jinping sur la couverture de sa
biographie (août 2012) |
Xi Zhongxun |
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Avec un tel
héritage paternel, un parcours personnel de réformiste
modéré, penchant pour un pragmatisme prudent, et après
un premier discours dénué de rigidité dogmatique à
l’issue du 18ème Congrès, suivi d’une tournée
dans le sud, comme Deng Xiaoping en 1992, Xi Jinping
fait naître autant d’espoir que de doutes et de
questions.
Dans ce
contexte, le témoignage ci-dessous peut être considéré
comme un élément d’une politique visant à créer une
image de leader populaire, passé, comme toute sa
génération, par une période d’éducation à la campagne
qui l’a profondément marqué ; la photo accompagnant la
publication, prise en 1975, accentue l’image d’un homme
d’Etat en symbiose avec le peuple. Il procède aussi
d’une longue tradition de pensée, présente dans la
littérature depuis les Printemps et Automnes. |
Le texte a initialement
été publié dans une collection de textes de personnalités et de
« talents littéraires » du Fujian, province où Xi Jinping a fait
une partie de sa carrière, de 1985 à 2002 (《福建博士风采》丛书).
我1969年从北京到陕北的延川县1文安驿公社梁家河大队插队落户2,七年上山下乡3的艰苦生活对我的锻炼很大。最大的收获有两点:一是让我懂得了什麽叫实际,什麽叫实事求是4,什麽叫群众。这是让我获益终生的东西。二是培养了我的自信心。
记得父亲要求我们从小就要做讲团结和善于团结的人。走上社会后,对这一点的体会就更深刻了。我感到:凡事5团结处理得好,工作就能做得比较好;如团结处理不好,凡事就做不好。特别是当年上山下乡到陕北,远在千里之外,举目无亲6,靠的就是团结。在梁家河我跟大家一起干活,生活习惯了,劳动关也过了,群众到我这串门的人7也多了,我那梁家洞逐渐成了那个地方的中心—村中心。每天晚上,老老少少络绎不绝8,讲古今中外,讲他们感受到的新
鲜事,渐渐地就连支部书记9有什麽事都找我商量。他说,年轻人见多识广10,比他懂得多。回想我刚下乡的时候,大概有二、三十个知识青年,都是军队干部子弟,半年后大部分都当兵走了。近一年时间里就我一个坚守在那里,感到十分孤独。但当我适应了当地的生活,特别是和群众融为一体时,就感到自己生活得很快乐。
1.
延川县
Yánchuān xiàn
le district
de Yanchuan, sous la juridiction de la ville de Xi’an,
dans le nord du
Shaanxi ou Shaanbei (陕北)
2.
上山下乡
shàngshānxiàxiāng
(envoyer) « dans les
montagnes et les campagnes », mouvement politique qui a consisté
à envoyer des classes entières de jeunes dans les villages, à
partir de la fin de l’année 1967, afin de former une génération
ayant une forte conscience collective basée sur une expérience
pratique de la vie rurale, sensée être non corrompue ; il y eut
2,5 millions de départs en 1967/68, et encore deux millions en
1969 ; mais c’est un mouvement qui a des sources bien plus
anciennes : dès 1942.
3.
落户
luòhù
s’établir,
s’installer
4.
实事求是
shíshìqiúshì
chercher
la vérité dans la pratique
5.
凡事
fánshì
tout, en toutes
choses
6.
举目无亲
jǔmùwúqīn
étranger
qui ne connaît personne
7.
串门
chuànmén
appeler quelqu’un pour discuter
8.
络绎不绝
luòyìbùjué
en flot continu
9.
支部书记
zhībù shūjì
secrétaire
de la branche, ou cellule locale (du Parti)
10.
见多识广
jiànduōshíguǎng
avoir une
grande expérience, beaucoup de connaissances
我先后写过十份入党申请书1,由于家庭的原因,都未获批淮2。后来村里和公社要留我,又将我的入党问题交到县委去研究。在研究我的入党问题时,当时的县委书记说,这个村姓氏矛盾复杂,他“整社”整得好,需要他留下来继续巩固3;他爸爸的结论4在哪儿?没有,不能因此影响他入党。所以就批淮我入党,而后让我当了大队支部书记。
我那时一边当村干部,一边总渴望有机会能上学深造。那时候报大学,清华有两个名额5在延安地区,一个分给延川县。我三个志愿6都填7清华大学。县里将我报到地区,地区不敢做主8,清华大学来招生的人也不敢做主,请示9清华大学。这又是一个机遇。1975年7、8、9三个月,正是刮所谓的“右倾翻案风”10的时候。迟群、谢静宜11当时顾不上清华大学的具体工作,刘冰同志主持工作。当时我父亲刚刚解除监护13,下放到洛阳14耐火材料厂15,耐火材料厂开了个“土证明”:“习仲勋同志属人民内部矛盾,不影响子女升学就业。”于是我踏进了清华园。
1.
入党申请书
rùdǎng shēnqǐngshū
demande d’admission
dans le Parti
2.
批淮
pīzhǔn
approuver 3.
巩固
gǒnggù
renforcer
4.
结论
jiélùn
conclusion 5.
名额
míng’é quota
6.
志愿
zhìyuàn
aspiration / préférence (pour une inscription en université)
7.
填
tián
remplir (un
formulaire) 8. 做主
zuòzhǔ
décider
9.
请示
qǐngshì
demander des
instructions
10.
右倾翻案
yòuqīng fān'àn
renversement de la tendance déviationniste de droite – mouvement
visant à renverser Deng Xiaoping et la politique de
développement jugée trop réformiste qu’il menait depuis que Mao
l’avait appelé pour relancer l’économie, à la fin de 1974 ; il
culmina à la fin de 1975, Deng Xiaoping étant obligé de faire
son autocritique et finalement écarté. Les trois mois mentionnés
par Xi Jinping furent en fait une période chaotique de lutte
entre factions.
11.
迟群
Chi Qun
谢静宜
Xie Jingyi : deux
responsables de Qinghua associés à Jiang Qing, et contestés en
1975. Voir
« Turbulent Decade : A History of the Cultural Revolution », de
Yan Jiaqi et Gao Gao, university Of hawai Press, 1996, p. 472.
12.
刘冰
Liu Bing, secrétaire
adjoint du comité du Parti, à l’université Qinghua, auteur de
deux rapports sur « quelques problèmes du camarade Chi Qun » en
août/octobre 1975.
13.
解除监护
jiěchú jiānhù
libérer
d’une tutelle 14. 洛阳
Luòyáng
ville du Henan
15.
耐火材料厂nàihuǒcáiliào
chǎng
fabrique de matériaux
réfractaires
上山下乡中对学习的渴望,使我与清华大学结下了读书缘。从政1近20年后,我在职读博士研究生就是在清华大学读的,学的是马克思主义与思想政治教育专业。我结合实践2,对中国农村市场化建设、农村摆脱贫困3、福建山海联动发展、现代农业理论与实践、福建省发达地区率先基本实现农业现代化、社会主义市场经济和马克思主义经济学的发展与完善、农村市场化建设与中国加入WTO等进行系列研究,著书并发表文章。上山下乡的经历使我对基层有了深刻的了解,作出了再下基层的选择。1982年我从中央军委办公厅下到河北正定县。当时有许多人对我的选择不理解。因为我在至河北之前是给耿飚同志4当秘书,他当时是国防部长5,又是政治局委员。那时候从北京下去的人,有刘源6和我。我们俩不谋而合7,都要求走跟工农相结合的道路。基层离群众最近,最能磨练人。有了上山下乡的经历,我对再下基层充满信心,并义无反顾地8下去了。
1.
从政
cóngzhèng
avoir un
poste dans l’administration, faire une carrière politique
2.
结合实践
jiéhé shíjiàn
combiner des
expériences
3.
摆脱贫困
bǎituō pínkùn
se libérer,
sortir de la pauvreté
4.
耿飚
Geng Biao, ancien collaborateur du père de Xi Jinping et
ministre de la Défense de la République populaire en 1981/82 ;
Xi Jinping a été son secrétaire de 1979 à 1982.
5.
国防部
guófángbù
Ministère
de la Défense nationale
6.
刘源
Liu Yuan
(已故国家主席刘少奇的儿子
fils de
l’ancien président Liu Xiaoqi)
7.
不谋而合
bùmóu'érhé
être du
même avis (sans s’être consulté)
8.
义无反顾
yìwúfǎngù
faire son
devoir sans se retourner
上山下乡的经历,使我增进了对基层群众的感情。对于我们共产党人来说,老百姓是我们的衣食父母,我们必须牢记1全心全意为人民服务的宗旨2。要时刻3牢记自己是人民的公仆,时刻将人民群众的衣食冷暖4放在心上,把“人民拥护不拥护5,人民赞成不赞成6,人民高兴不高兴,人民答应不答应”作为想问题,干事业的出发点和落脚点,像爱自己的父母那样爱老百姓,为老百姓谋利益,带老百姓奔好日子,绝不能高高在上7,鱼肉百姓8,这是我们共产党与那些反动统治者的根本区别。封建社会的官吏还研究“为官一任,造福一方”9,我们共产党人不干点对人民有益的事情,能说得过去吗10?
总之,上山下乡的经历对我的影响是相当深的,使我形成了脚踏实地,自强不息的品格11。脚踏在大地上,置身12于人民群众中,会使人感到非常踏实,很有力量;基层的艰苦生活,能够磨练一个人的意志。而后无论遇到什麽困难,只要想起在那艰难困苦的条件下还能干事,就有一股遇到任何事情都勇于挑战的勇气,什麽事情都不信邪13,都能处变不惊14,克难而进。
1.
牢记
láojì
garder clairement
à l’esprit 2. 宗旨
zōngzhǐ
but
3.
时刻
shíkè
constamment 4.
冷暖
lěngnuǎn
chaud et froid /
bien-être quotidien
5.
拥护
yōnghù
soutenir 6.
赞成
zànchéng
approuver
7.
高高在上
gāogāozàishàng
être très
haut, loin des masses et de la réalité
8.
鱼肉
yúròu
chair de poisson
(prête à être débitée en tranches)
9.
为官一任,造福一方
wéiguān yírèn,
zàofú yìfāng
quand on a une charge publique, on
se doit d’être bénéfique au peuple
10.
说得过去
shuōdeguòqù
être acceptable,
justifié
11.
品格
pǐngé caractère
12. 置身
zhìshēn
se placer
13.
不信邪
búxìnxié
ne pas croire aux
forces du mal = ne pas croire aux balivernes
14.
处变不惊
chǔbiànbùjīng
rester
calme lors d’un accident
Traduction
En 1969 (1), j’ai
quitté Pékin pour aller travailler dans la brigade de Liangjiahe
de la commune populaire de Wen’anyi, dans le district de
Yanchuan, au nord du Shaanxi ; les sept années très dures que
j’y ai passées m’ont considérablement endurci. Les bénéfices que
j’en ai retirés sont de deux sortes : d’une part, cela m’a fait
comprendre ce qu’est la réalité, comment chercher la vérité dans
la pratique, comprendre aussi ce que sont ce qu’on appelle les
masses - c’est un acquis pour la vie ; d’autre part, cette
expérience a renforcé mon assurance.
Je me souviens
que, dès l’enfance, mon père voulait faire de nous des
gens capables d’unir leurs forces, et d’entraîner les
autres à s’unir. Par la suite, c’est un point que je me
suis appliqué à approfondir. Je pense que, si l’on
travaille dans l’union, on réussit mieux. Quand je suis
arrivé dans le nord du Shaanxi, au moment du mouvement
d’envoi des jeunes « dans les montagnes et les
campagnes », à des milliers de lieues de chez moi, sans
|
|
Xi Jinping à Yanchuan en 1973 (2ème en
partant de la g.) |
connaître personne, la
seule chose sur
laquelle m’appuyer fut l’union avec la population. A Liangjiahe,
j’ai travaillé avec tout le monde, me suis fondu dans la vie
locale, ai établi des relations de travail, mais beaucoup de
gens sont aussi venus me voir pour discuter, et je suis peu à
peu devenu le centre de ce centre local qu’était le village.
Tous les soirs, c’étaient des discussions interminables, tout le
monde racontant des histoires, récentes ou passées, de Chine ou
d’ailleurs, en rapportant des impressions toujours très vives ;
peu à peu, le secrétaire de la branche du Parti a pris
l’habitude de venir discuter avec moi des affaires qu’il avait à
traiter. Il disait que nous, les jeunes, avions beaucoup
d’expérience et bien plus d’entendement que lui. Au début de ma
période à la campagne, il devait y avoir avec moi entre vingt et
trente « jeunes instruits », et c’étaient des fils ou des jeunes
frères de cadres de l’armée ; six mois plus tard, ils ont été
pour la plupart enrôlés comme soldats. Au bout de l’année, je
suis donc resté seul sur place, et me suis senti très solitaire.
Mais, quand je me suis adapté à la vie locale, et surtout quand
je me suis intégré dans la population, j’ai trouvé que mon
existence était finalement très gaie.
J’avais alors écrit une
dizaine de demandes d’admission dans le Parti, mais, en raison
de ma situation familiale, aucune n’avait été acceptée. Or, la
commune voulait me garder ; on a alors transféré mon dossier
d’admission au district pour examen. Alors que mon cas était
étudié, le secrétaire du Parti, au niveau du district, a dit que
ce problème familial était très compliqué pour le village : il
travaille bien, il faut qu’il puisse continuer, est-ce qu’on
peut établir notre conclusion en nous fondant sur les problèmes
de son père ? Non, ce n’est pas cela qui doit l’empêcher
d’entrer au Parti. Alors ils ont approuvé mon admission (2), et
m’ont ensuite confié le poste de secrétaire du Parti au sein de
la brigade.
Photo souvenir prise à Liangjiahe en
1975,
avec Xi Jinping au milieu des villageois,
au 1er rang |
|
Je suis alors
devenu cadre du village, mais, d’un autre côté,
j’aspirais toujours à pouvoir continuer mes études. A
l’époque, il y avait deux quotas dans la région de
Yan’an pour entrer à l’université Qinghua, et l’un d’eux
était pour le district de Yanchuan. Sur les formulaires
de demande d’inscription en université, il fallait
indiquer trois préférences, j’ai mis Qinghua les trois
fois. Du district, ma demande est allée à la région,
mais personne, là, n’a voulu prendre la décision ; le
responsable du recrutement pour Qinghua n’a pas non plus
osé décider, il |
a consulté les
autorités de l’université. J’ai eu alors
beaucoup de chance.
Pendant les mois de juillet, août et septembre 1975, commença le
mouvement qu’on a appelé « vent de rectification de la tendance
déviationniste de droite ». Chi Qun et Xie Jingyi furent écartés
des instances décisionnelles de l’université, et c’est le
camarade Liu Bing qui assura la gestion des dossiers. C’est à
cette époque que la surveillance à laquelle était soumis mon
père fut levée ; il fut envoyé dans une
fabrique de matériaux
réfractaires à Luoyang et il lui fut établi un certificat qui
disait expressément : « Les problèmes du camarade Xi Zhongxun
sont d’ordre interne, ils ne peuvent en aucune manière influer
sur les études ou la carrière de ses enfants. » C’est ainsi que
j’ai pu fouler le sol du campus de Qinghua.
Mon ambition de
poursuivre mes études pendant que j’étais à la campagne m’a
ainsi amené à étudier à Qinghua. Mais c’est quelque vingt ans
plus tard, alors que j’avais déjà entamé ma carrière, que j’ai
fait un doctorat et me suis spécialisé dans l’étude du marxisme
et de l’éducation politique (3). J’ai ainsi combiné plusieurs
expériences, faisant des recherches et écrivant divers ouvrages
et articles sur l’établissement d’une économie de marché
agricole, la lutte contre la pauvreté en milieu rural, le
développement conjoint des zones côtières et montagneuses du
Fujian, la théorie et la pratique de la modernisation agricole,
la modernisation agricole comme élément fondamental du
développement du Fujian, le développement et perfectionnement
des études sur l’économie marxiste et l’économie de marché
socialiste, l’établissement d’un marché agricole et l’entrée de
la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce, etc… Mon
expérience à la campagne m’a permis d’acquérir une compréhension
en profondeur des couches inférieures de la société, et je
choisis toujours d’y revenir. En 1982, j’ai quitté la Commission
centrale des affaires militaires pour le district de Zhengding,
au Hebei (3). A l’époque, nombreux sont ceux qui n’ont pas
compris mon choix, car j’étais auparavant le secrétaire du
camarade Geng Biao qui était alors chef de la Défense nationale
et membre du Comité politique. A l’époque, nous ne furent que
deux à nous éloigner de Pékin : Liu Yuan et moi. Nous étions
parfaitement sur la même longueur d’ondes, désirant tous deux
opter pour une union profonde avec les ouvriers et paysans, car
plus on est proche des couches inférieures de la société, mieux
on peut s’armer dans la vie. Après l’expérience vécue à la
campagne pendant la Révolution culturelle, je ressens toujours
le besoin d’y revenir, comme un devoir permanent.
Cette
expérience de la vie à la campagne m’a permis de
percevoir que ressent le peuple, dans ses couches les
plus modestes. Pour nous, membres du Parti, le peuple
est notre famille, l’élément fondamental dont nous
tirons notre sustentation. Nous ne devons jamais oublier
que notre but est de le servir, corps et âme, et devons
toujours penser que notre mission est d’assurer son bien
être quotidien. Si nous ne nous appuyons pas sur lui, ne
recherchons pas son assentiment et ne visons pas sa
joie, |
|
Xi Jinping secrétaire de la branche
du Parti de Fuzhou (Fujian) en 1993 |
nous avons un
problème ; ce doit être
notre point de départ
et notre but ultime ; il nous faut aimer le peuple comme nos
propres parents, lui procurer profit et aisance matérielle, sans
rester au-dessus de lui et le considérer comme du menu fretin à
exploiter ; c’est cela qui nous distingue, nous, membres du
Parti, des dictateurs réactionnaires. Du temps de la société
féodale, les ministres avaient à cœur de mettre leur charge
publique au profit du peuple. Si nous, membres du Parti, ne le
faisons pas, est-ce acceptable ?
Globalement, mon
expérience de la campagne pendant la Révolution culturelle a eu
de profondes répercussions sur moi ; elle m’a fait prendre
conscience de la réalité, et m’a endurci. Vivre au sein du
peuple, au contact de la terre, permet d’acquérir un sentiment
des problèmes concrets et des difficultés de leur existence, en
profondeur et avec beaucoup de force. Quelque difficulté que
l’on rencontre ensuite, il suffit de penser à celles vécues
alors pour trouver le courage de relever les défis avec calme et
pondération, sans les croire insurmontables.
Notes
(1) Xi Jinping avait
seize ans et venait de terminer le lycée. Son père avait été
emprisonné l’année précédente.
(2) Il est devenu
membre du Parti en 1974.
(3) Xi Jinping a étudié
le marxisme et l’éducation politique à Qinghua de 1998 à 2002.
Voir en complément
Cet album de photos
provenant de l’agence Xinhua :
Xi Jinping « Homme du
peuple, homme d’Etat visionnaire »
(photos avec sa fille,
son père, dans l’armée, etc….)
http://news.ifeng.com/photo/hdnews/detail_2012_12/24/20448229_0.shtml#p=1
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