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Âmes hun et âmes po
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Les Chinois distinguent deux
types d’âmes qui animent l’être humain :
- les
trois âmes spirituelles ou célestes,
dites âmes hun (魂),
- et
les sept âmes terrestres, dites âmes po
(魄).
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Âme céleste
Hun
魂
Esprit vital, conscience
Souffles célestes
Yang shen
阳神
(Position verticale ascendante) |
Âme terrestre
Po
魄
Corps
Souffles chtoniens
Yin shen
阴神
(Position horizontale)
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Après la mort, les âmes hun montent au ciel, les âmes
po se dispersent dans la terre
Expression :
魂⾶魄散
hun fei, po san
L’âme hun s’envole, le principe vital se disperse
Terrifié, mort de peur.
Etymologie
: caractère commun, racine
鬼
gui
(esprit de la terre, émanation souterraine opposée à
神
shen)
Devenu esprit mauvais, démon.
hun 魂 :
鬼
gui
+ clé
云
yun
(nuage : phonétique et mouvement ascendant vers le ciel)
po
魄:
鬼
gui
+ clé
白
bái/bo
(blanc : phonétique et couleur des os, de l’arrivée du yin dans
les saisons)
« Le démon plus le
nuage forme le caractère hun. Le démon plus le blanc
forme le caractère po. Le nuage, c’est le vent, et le
vent c’est le bois. Le blanc, c’est le souffle et le souffle
correspond au métal. Le vent, en se dispersant, donne le léger
et le pur avec lequel le po monte, suivant ainsi le
hun. Le souffle est le métal correspond au lourd et à
l’impur. Avec le lourd et l’impur, le hun descend,
suivant ainsi le po. C'est pourquoi le saint fait mouvoir
le po avec le hun, tandis que l’homme ordinaire
préserve le po avec le hun. Le hun réside
le jour dans les yeux, la nuit dans le foie, et c’est ce qui
permet de voir et de rêver. S’il y a beaucoup de rêves, c’est
que le po maitrise le hun. Si l’esprit est plutôt
lucide, le hun l’emporte sur le po. Or, c’est en
raison du po qu’il y a l’essence (jing 精), en
raison de l’essence qu’il y a le hun, en raison du hun
qu’il y a l’âme (shen 神), en raison de l’âme qu’il y a la
pensée créatrice (yi 意) et en raison de la pensée
créatrice qu’il y a le po. Les deux se meuvent ainsi dans
un cycle ininterrompu. »
Taoïsme et connaissance de soi : la carte de la culture et de la
perfection,
Catherine Despeux
Guy Trédaniel éditeur, 2012.
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