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Jentayu, hors-série n° 5
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À la
suite de la
séance
sur la littérature sinophone de Malaisie,
nous avons poursuivi sur le thème de la « littérature
des marges » avec la littérature de Hong Kong. Cette
fois, cependant, il ne s’agissait pas de livres, mais
d’un numéro spécial de la revue Jentayu, en
l’occurrence le
Hors-série n° 5,
paru en septembre 2022, avec une sélection de poèmes,
essais et nouvelles d’une
quinzaine d’auteur.e.s. contemporain.e.s.,
traduits en français et illustrés pour l’occasion.
La
grève avait à peine réduit les rangs et la première
réaction, générale, a été pour dire d’entrée de jeu :
belle découverte !
Réactions et avis
Découverte et coup de cœur
La
découverte concernait autant la revue que les textes, et
c’était d’autant plus imprévu que Hong Kong est
généralement considéré comme un « désert culturel » qui
englobe art et littérature. Même les deux plus jeunes
membres du club d’origine chinoise ne connaissaient de
la littérature hongkongaise que les grands noms de la
littérature de wuxia
qu’ils ont lus dans leur jeunesse,
Jin
Yong (金庸)
en tête, mais aussi
Ni
Kuang (倪匡)…
auquel Ruochen a ajouté sa sœur Yi Shu (亦舒)
.
Pour
ce qui est de la revue, le format, tout d’abord, a été
jugé très agréable, de même que la qualité glacée de la
couverture et l’esthétique des illustrations, celle de
la couverture et celles accompagnant les textes et les
poèmes. Mais la découverte valait aussi pour le contenu,
aussi riche que varié : découverte d’auteur.e.s
inconnu.e.s, dans une alternance très appréciée de prose
et de poèmes venant aérer la lecture.
Le
grand gagnant a été le « petit polar », premier du genre
à être programmé dans le club comme l’a remarqué
Dorothée MS : « Traque sur fond bleu » (《窥伺蓝色的蓝》)
de
Chan
Ho-kei (陳浩基).
Le récit a séduit tout le monde en ne dévoilant qu’à la
toute fin la solution de son intrigue, totalement
inattendue. Belle construction, qui laisserait presque
au bord de l’ennui, dit Françoise J., avant le
soudain revirement final qui change tout.
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Traque sur fond bleu,
extrait des « Variations de Diogène », adaptation au
théâtre, juin 2022 |
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[donc
auteur à suivre, peut-être, pour le club, un des romans
policiers de l’auteur ayant été traduit en français, et
par le même traducteur, Alexis Brossolet]
De
manière générale, seule la première nouvelle de
Wong
Yi (黃怡), « Cette
époque » (《那个时代》),
a posé quelques problèmes de compréhension : il a fallu
le temps de faire le lien avec le film de Wong Kar-wai –
heureusement mentionné à la fin – pour comprendre qu’il
s’agissait d’un hommage à « In
the Mood for Love » (《花样年华》),
et donc qui étaient ces deux femmes, madame Chow et
madame Chan, avec leur autocuiseur. Mais cela n’a pas
empêché la nouvelle d’être appréciée et de participer
elle aussi au plaisir de la découverte.
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In the Mood for Love… le
riz a changé, le restaurant de nouilles a fermé |
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Avis divers
Derrière l’unanimité sur ce plaisir ont émergé au fil
des avis des préférences diverses pour certains textes
et certains poèmes.
Les
textes
-
Christiane P.
a préféré trois nouvelles, tout en annonçant tout de
suite, en souriant, que la première n’était certainement
pas de celles retenues par Françoise J.… ce que
l’intéressée a confirmé tout de suite :
- La
première donc, « Montagne » (《山》),
de
Ng
Hui-bin (吳煦斌),
pour son cadre spirituel et l’imaginaire du récit du
père,
- La
deuxième, « Le Bibliotarium de l’Île-distante » de
Lawrence Pun (潘國靈),
pour son humour et malgré la référence appuyée à Borgès
que l’on retrouve – selon l’opinion unanime - trop
souvent cité, avec García Márquez, comme influence sur
les auteurs hongkongais, et chinois en général,
- La
troisième, « Soleils noirs » (《黑日》)
de
Hon
Lai-chu (韓麗珠),
pour l’impact des événements sur les esprits, et en
particulier la réflexion sur la liberté et la différence
entre maison et lieu : « ce n’est pas tant une maison
dont j’avais besoin que du sentiment rassurant
d’appartenir à un lieu. »
Elle a
également apprécié « l’almanach pudique » des « Pièces
vides » (《空室》)
de
Leung
Lee-chi (梁莉姿)
et « l’archéologie d’une ville » dessinée dans
l’« Atlas » (《地圖集》),
de
Dung
Kai-cheung (董啟章).
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L’Atlas de Dung
Kai-cheung (2011) |
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-
Lingling,
pour sa part, en était restée à l’image de « désert
culturel » et de littérature marginale vue de Chine
continentale. Elle a donc particulièrement apprécié les
textes de la revue, avec l’attrait supplémentaire de la
langue cantonaise en arrière-plan, mais aussi une
certaine admiration pour l’aspect engagé de cette
littérature, le poème « L’heure de Pékin » (« Beijing
Standard Time »
)
de Ho Lai-ming (何麗明)
par exemple, s’élevant contre « la simplification du
temps » à l’échelle nationale (« Une seule heure par
souci d’unité nationale »).
Les
« Sombres choses » (《暗黑體物》)
de
Dorothy Tse (謝曉虹)
lui ont paru effrayantes, avec ces troupes d’élite
chargées de réprimer les émeutes et les têtes
coupées qui hantent l’esprit du commissaire. Dans les
« Pièces vides » (《空室》),
par ailleurs, elle a trouvé des échos de l’angoisse de
la vie quotidienne à Hong Kong. En regard, les poèmes de
Xi Xi
(西西)
lui ont apporté une bouffée de douceur.
- Pour
Ruochen, la revue a été un rappel de son premier
séjour à Hong Kong, tout jeune étudiant : il considérait
alors Hong Kong comme un pays occidental et comme une
transition vers la France où il est allé ensuite. Il
était totalement dépaysé, sans même de signal sur son
téléphone portable. En tant que Chinois du continent, ne
parlant pas le cantonais, il s’est senti mal accueilli,
et cela a renforcé son sentiment de se trouver dans un
lieu de transit où même les hôtels étaient trop petits
et trop chers. Il a donc apprécié l’avant-propos de
Gregory B. Lee commençant par souligner la
méconnaissance générale de la littérature de Hong Kong,
et donc la nécessité d’y remédier.
Il a
lui aussi beaucoup aimé le « petit polar » de Chan
Ho-kei, mais sa grande découverte restera celle de
Xi Xi
(西西),
à commencer par son nom, comme les pieds d’un enfant sur
un jeu de marelle. Mais toute sa poésie, dit-il, est
comme un jeu d’enfant. Il a particulièrement aimé un
poème très court, dessiné en triangle, dont le titre
joue sur l’homonymie (au ton près) des termes
shì
是
(être)
et
shī
诗/詩
(poème) et se termine sur l’affirmation que oui, c’est
un poème, avec en diagonale l’affirmation répétée
shì
是
qui amène la réponse finale.
這不是詩
alors
ceci
n’est-il pas un
poème ?
不是詩
ce n’en est pas un
是詩
si c’est un poème
詩 un poème.
-
Sylvie D., pour sa part, a lu la revue en grande
partie dans le TGV, comme ouverture sur un autre
univers. Elle a été agréablement surprise par le
« polar »
de
Chan
Ho-kei alors qu’elle ne lit jamais de romans policiers.
Outre les poèmes de Xi Xi, elle a apprécié le tragique
des « Pièces vides » et beaucoup aimé « Soleils noirs »
en regrettant de ne pas avoir plus à lire de cet auteur.
-
Françoise J. a bien aimé le « Bibliotarium » pour le
thème, le style et les multiples références littéraires
et cinématographiques, avec en outre un détail qui l’a
fait rire (en tant qu’ancienne correctrice) : la
condamnation à corriger les fautes sans fin. Elle a
trouvé d’autres parallèles intéressants :
- « Atlas »
lui a d’abord rappelé l’exposition de 2019 aux Archives
nationales sur les cartes, plans et dessins
d’architecture au Moyen-Âge et à la Renaissance : « Quand
les artistes dessinaient les cartes ».
Mais la nouvelle lui a aussi évoqué le roman d’Olivier
Hodasava « Une
ville de papier »
paru en traduction française en 2019 – histoire vraie de
cartes offertes aux nouveaux automobilistes américains
dans les années 1930, qui comportaient de fausses villes
pour éviter les copies frauduleuses – sauf que l’une de
ces villes a fini par exister vraiment quand un
commerçant a décidé de s’y installer.
- Les
« Pièces vides » lui ont semblé un catalogue digne de
l’Oulipo, et proche des « Espèces
d’espaces »
de Georges Perec.
En
revanche elle n’a aimé ni « Montagne » ni le poème
« L’heure de Pékin » et encore moins ceux de Nicholas
Wong.
-
Martine B. poursuit illico en défendant
« Montagne » : elle a trouvé que, placé ainsi en tête
des textes de la revue, il constituait une transition
idéale entre les nouvelles de « Pluie » de la
séance
précédente
et les textes hongkongais de cette fois-ci. L’atmosphère
est semblable, c’est la même étrangeté, dit-elle, dans
le vent, la brume, la nuit, et ici aussi la pluie :
« cela s’était produit le troisième jour d’un déluge…
J’entendis soudain un arbre s’écrouler dans le jardin…
la pluie cessa le lendemain, l’eau qui avait envahi le
jardin se retira lentement… etc. »
Elle a
aussi bien aimé « Les pièces vides » pour l’évocation de
la fin d’une époque à Hong Kong, et la chute un peu
glaçante : l’appartement est vide, il ne reste plus
rien, ni hommes ni objets, « l’endroit est devenu très
calme ». Le calme du vide une fois que tout le monde est
parti.
Mais,
outre le polar et son histoire de psychopathe, le texte
qu’elle a préféré est « Soleils noirs » (《黑日》)
où elle a encore retrouvé la pluie, « une pluie noire
qui tombe sans arrêt », mais sous forme métaphorique,
cette fois, pour évoquer la révolution des parapluies –
« une pluie contre laquelle les parapluies sont
impuissants ».
Atmosphère lugubre
,
avec cette bête noire qui somnole sous les feuilles et
couvre le ciel quand elle se réveille et l’image du
puits de Murakami
comme métaphore de la solitude sans fond.
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Soleils noirs (Darkness
under the Sun) de Hon Lai-chu |
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Cependant, ce qu’elle a surtout retenu, c’est la
réflexion sur la liberté comme
fondement de la révolte d’une partie de la population
hongkongaise
:
« la liberté commence avec le choix » et d’abord le
choix de résister ; « c’est dans ces lieux où la
liberté s’étiole que l’on perçoit de façon aiguë sa
valeur infinie. (5 juin) ». Elle lit les trois dernières
lignes de ce passage (p. 168) :
« C’est
Eve et non Adam qui a fait le choix de résister, et de
devenir elle-même. J’ai toujours pensé que c’était parce
qu’elle éprouvait pour l’humanité et pour le monde un
amour ample et impermanent. »
Elle
trouve là une pensée
très forte, très belle, et féministe, ajoutant que l’on
peut dès lors se demander quand les femmes arriveront à
avoir les moyens d’établir cette résistance au mal et à
faire vivre la liberté.
Cette interrogation est entrée en résonance avec un
passage du roman de Romain Gary qu’elle était en train
de lire : «
Les cerfs-volants
». L’un des personnages, une jeune aristocrate
polonaise, dit : « Notre père qui êtes au ciel, mettez
le monde au féminin ! Mettez les idées au féminin, les
pays au féminin et les chefs d’état au féminin ! ». Il
lui semble toujours intéressant de trouver des
correspondances sur des thèmes ou des idées chez des
auteurs très éloignés dans le temps ou l’espace.
Ce qui
l’a frappée aussi, dans ce numéro de Jentayu, c’est
l’appel au devoir de mémoire, plus que simple
désir de mémoire, dans une ville où le passé
s’efface, comme dans « Cette époque » de Wong Yi :
monsieur Chow est revenu pour signer la vente de
l’appartement « et goûter une dernière fois au lo mai
gai et aux nouilles au wonton. Mais ils
avaient changé le riz du lo mai gai… et le
restaurant de nouilles avait fermé. ».
La
littérature est bien là pour préserver la mémoire, et
ces textes en particulier, conclut Martine.
-
Pénalisée par la grève du RER, Geneviève B. n’a
pu venir mais a envoyé des notes de lecture pour
compenser.
…J’ai
lu avec un immense intérêt (l’adjectif n'est pas trop
fort) ce hors-série de la revue Jentayu, depuis
l'avant-propos jusqu'aux biographies des autrices et
auteurs…. J'ai trouvé dans ce numéro un crescendo de
noirceur dans la perception de la ville et des
sentiments de ses habitants. Ce n'est qu'à la fin de ma
lecture que j’ai trouvé le sexe des auteurs des
nouvelles ; dommage, parfois mes suppositions étaient
erronées !
- Une
médaille d'or pour l’« Atlas » qui nous emporte loin du
quotidien par ses réflexions érudites et qui
questionnent : Le centaure de l'Orient, union
impossible. La supertopie puis l'omnitopie : une carte
totale. Les réalisations de Ptolémée et celles
imaginatives de Borgès. Les cartes perdues…
- Dans
« Les pièces vides », outre les scénettes intelligemment
illustrées (merci à la dessinatrice pour sa réalisation
toujours en phase avec les textes), comment ne pas se
souvenir de contes (Andersen
et le sapin de Noël)
ou de lectures récentes (Pema
Tseden et son bélier)
! Les arbres se racontent, les choses aussi mais ne
peuvent décrire que ce qui leur est compréhensible.
Ainsi en va-t-il des hommes.
- Les
poèmes de Jennifer Wong m’ont paru bien pessimistes et
bien sombres, allant parfois jusqu’à l’incompréhension.
- Puis
arrivent les textes où le sentiment de peur ne peut plus
être évité : « Traque sur fond bleu », où les « chats »
conduisent à des assassinats, et « Sombres choses »,
terrible science-fiction où un commissaire en fin de
carrière – et sans remords - sait qu'il doit fuir la
ville dans laquelle la répression a été forte et où les
acteurs de la répression sont devenus eux-mêmes des
têtes à abattre. Aucune émotion ; l'homme nouveau : une
machine à maintenir l'ordre.
- Sans
oublier « Soleils noirs » où, là aussi, les ravages
engendrés par l'histoire amènent Hon Lai-chu à penser
avec empathie à la séquestration des étudiants, non sans
quelque ambigüité puisqu'elle admire « ceux qui ne
fuient ni ne reculent » mais reste à un stade de
voyeurisme car pour se sauver soi-même il ne reste que
la clef de sa propre histoire.
-
Enfin dans le dernier texte, « Le Bibliotarium », Borges
est tout près mais Lawrence Pun a lui aussi des idées
plein la tête, il nous permet de surfer dans un monde
imaginaire à la Harry Potter. Métaphore des livres
comparés au peuple hongkongais. … J'aime la fin quand
il dit « J'ai compris que tous les livres étaient des
objets fragiles, et parce qu’ils sont fragiles, parce
qu'ils sont cassants, ils sont la vie. »
Un
mot sur les poèmes
Les
poèmes ont été appréciés pour la respiration apportée au
sein des textes, mais aussi pour eux-mêmes, bien que la
plupart des membres présents aient avoué ne pas beaucoup
aimer la poésie moderne, ceux de Nicholas Wong ayant
recueilli le plus de commentaires négatifs.
Dans
ce contexte, les quatre poèmes de
Leung
Ping-kwan (梁秉鈞)
ont été appréciés pour leur réflexion pleine d’humour
sur le melting-pot hongkongais vu par le biais des
épices et de l’art culinaire
.
Cependant, les poèmes qui ont remporté le plus de
suffrages, de manière quasiment unanime, sont ceux de
Xi Xi
(西西) :
« Dis, ça se dit ? » (《可不可以说?
》),
« Arrêt de nuages » (《停云》)
et « Près du cœur, loin des mots » (《我想到的不是文字》),
trois poèmes extraits d’un recueil publié en 2000. Est
formulé le souhait d’élargir la lecture de son œuvre en
l’ayant au programme d’une séance à venir du club.
Réflexion sur la langue
Dorothée MS
a d’entrée de jeu posé la question de la langue, qu’elle
a trouvée énoncée et explicitée sous ses différents
aspects dès l’avant-propos de Gregory B. Lee,
puis retrouvée dans les différents textes. Ce qui a
amené une discussion sur la place du cantonais à Hong
Kong aujourd’hui, et sa défense comme substrat
identitaire et culturel, contre les tentatives
d’imposition du putonghua en particulier dans
l’enseignement et à la télévision.
Christiane P.
a elle aussi apprécié, dans la deuxième nouvelle de Wong
Yi, « La mariée traversant l’océan » (《过埠新娘》),
la réflexion sur le choix de l’exil et le lien entre
l’identité et la langue.
[A
alors été soulignée l’extension progressive, en Chine
continentale aujourd’hui, de l’utilisation des
différents dialectes locaux, en littérature comme au
cinéma (où le putonghua a longtemps été obligatoire). En
littérature, on ne compte plus les jeunes auteur.e.s qui
utilisent le dialecte de leur région natale, voire de
leur village, pour donner une touche de réalisme et de
couleur locale aux dialogues, mais pas seulement. L’un
des exemples récents étant la jeune écrivaine
Lin
Zhao (林棹),
née à Shenzhen, dans le Guangdong, justement].
Lingling
a aimé retrouver des sonorités du cantonais et des
traces d’oralité cantonaise dans les textes de Wong Yi,
par exemple, mais aussi dans les poèmes de Xi Xi, le
premier, mais aussi bien sûr celui sur les mots. Elle
salue au passage l’utilisation du terme cantonais
cheongsam au lieu de qipao dans la traduction
de la deuxième nouvelle de Wong Yi.
[Ce
qui mérite une petite digression : si les deux termes
sont interchangeables aujourd’hui, ils n’ont pas la même
origine, et ne désignaient pas le même vêtement à
l’origine. Qipao (旗袍)
est probablement dérivé de changpao (長袍)
ou robe longue, désignant les robes manchoues portées
sous la dynastie des Qing par les hommes comme par les
femmes. C’étaient des robes très amples qui
dissimulaient les silhouettes et non le genre de robe
très élégante, collant au corps et le mettant en relief,
que l’on connaît aujourd’hui après avoir été adopté à
Shanghai par les stars du cinéma et de la chanson. Quant
à cheongsam (長衫),
le terme désignait à l’origine les « chemises longues »
portée par les hommes dans les années 1900 ; il a été
adopté en cantonais pour désigner les robes devenues
quasiment vêtement féminin national et immortalisées par
Maggie Cheung.]
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Le
qipao de Cixi du temps où elle était
encore
concubine impériale (清宫王妃) |
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Un
(tout petit) bémol
Dorothée MS
aurait bien aimé avoir un plan de la ville pour s’y
retrouver dans les divers lieux mentionnés, avis
largement partagé. Plus gênant : il faut consulter la
dernière page pour avoir la date de publication de la
plupart des textes. Il aurait été apprécié d’avoir la
date à la fin de chaque texte comme pour les deux
courtes nouvelles de Wong Yi, par exemple.
Brève discussion sur le programme à venir
Plusieurs membres ont déjà commencé à lire « Au pays du
Cerf blanc » qui est au programme de la prochaine
séance. Guochuan le lit en chinois.
Il est généralement attendu avec curiosité.
Par
ailleurs, Gisèle H. a envoyé un message de Pékin
où elle est jusqu’en juin. Elle suit les lectures du
club, et propose pour l’an prochain un livre qu’on lui a
recommandé, qu’elle a commencé à lire et qu’elle aime
beaucoup : « La forteresse assiégée » (《围城》)
de
Qian
Zhongshu (钱钟书).
C’est
effectivement une des lectures envisagées pour 2024,
soit en juin soit en septembre, en couplant le roman de
Qian Zhongshu avec celui de son épouse
Yang Jiang (杨绛),
« Le Bain » (《洗澡》),
qui existe aussi en traduction française. Le second
pouvant être considéré comme la suite de l’autre… Le
problème étant de trouver une date, ce qui nous manque
étant le mois intercalaire du calendrier traditionnel
chinois.
II.
Séance suivante, le mercredi 19 avril 2023
Autour
de
Cheng
Zhongshi (陈忠实)
et de la « Plaine du Cerf blanc » (《白鹿原》)
- Au
pays du Cerf blanc, trad. Shao Baoqing et Solange
Cruveillé, Seuil, 2012.
-
Roman
graphique de Li Zhiwu
(李志武).