Auteurs de a à z

 
 
 
     

 

 

Zhang Chengzhi 张承志

Présentation

25 Octobre 2020

 

Zhang Chengzhi est un auteur chinois contemporain d’origine hui fortement marqué par les années qu’il a passées en Mongolie intérieure à partir de 1967. Il est souvent rattaché au mouvement de recherche des racines (寻根文学) bien qu’il s’en soit défendu. Aujourd’hui, il est surtout connu pour son « Histoire de l’âme » (《心灵史》) qu’il a révisée en 2012.

 

De Pékin en Mongolie

 

Né en septembre 1948 à Pékin, d’une famille originaire du Shandong, il est sorti diplômé de l’université Qinghua en 1967. Selon le Quotidien du peuple, fin mai 1966, il aurait été le premier désigné du terme de « Garde rouge » (红卫兵), avec une dizaine d’autres étudiants. Après l’obtention de son diplôme, il a été envoyé dans les steppes mongoles, dans la bannière d’Ujimqin de la Ligue Xilin Gol. Il y est resté quatre ans avant de rentrer à Pékin.

 

Zhang Chengzhi

 

A son retour, en 1972, il entre à l’université de Pékin, d’abord dans le département d’histoire, puis dans le département d’archéologie en 1975. A la fin de ses études, il est affecté au Musée national de Chine (中国国家博物馆).

 

Carrière littéraire

 

Nouvelles et romans sur la Mongolie

 

Il a commencé sa carrière littéraire en 1978, en publiant un poème en mongol intitulé « Fils du peuple » (做人民之子) et une nouvelle courte en chinois, « Pourquoi le cavalier chante-t-il sa mère ? » (《骑手为什么歌唱母亲》). La nouvelle a remporté le prix de la meilleur nouvelle courte de l’année. Le narrateur est un jeune garçon envoyé en Mongolie où il est hébergé par une famille mongole. La mère, la cheffe de famille, le choisit comme fils adoptif. Elle est décrite comme bonne et généreuse au point d’envelopper le narrateur dans son manteau en peau de mouton pour l’empêcher de geler pendant une tempête de neige alors qu’elle-même reste paralysée à cause du froid. 

 

Le beau cheval noir, édition 2019
anthologie regroupant des textes de

Zhang Chengzhi, Shi Tiesheng et autres

 

La même année, il entre à l’Académie chinoise des sciences sociales dans le département des langues des minorités nationales, obtenant son diplôme en 1981. En 1983, il obtient une bourse pour aller poursuivre des recherches à Tokyo, à l’institut Tōyō Bunko, la « librairie orientale ». Il s’y perfectionne en mongol et japonais.

 

En 1982, Zhang Chengzhi remporte un autre prix national, cette fois pour la nouvelle de taille moyenne « Le beau cheval noir » (《黑骏马》) dont l’histoire se passe encore en Mongolie. Ici, le personnage principal perd sa mère à l’âge de huit ans ; son père l’envoie alors vivre dans une autre famille qui a une fille du même âge avec laquelle il grandit. Les deux enfants sont promis en mariage. Mais, quand il atteint l’âge de 17 ans, le jeune garçon est envoyé étudier à la commune populaire. Pendant ce temps, sa fiancée est violée ; sous le choc, il va vivre en ville comme vétérinaire. Au bout de neuf ans, il passe au village par hasard et rencontre la jeune femme qui est maintenant mariée, a un enfant et vit une existence misérable. Mais, comme toutes les « mères »

dans les histoires de Zhang Chengzhi, elle n’en reste pas moins une femme honnête, qui travaille dur.

 

Le récit est empreint d’un grand lyrisme, témoignant d’un amour sans borne pour la nature, et pour la steppe : « steppe sans bornes, aux paysages splendides, qui donnait à nos jeux une infinité de joies, me berçait et m'absorbait comme une goutte d'eau dans la mer. J'étais habitué à elle et ne pouvais plus la quitter. » Mais sa symbolique et le ton général manquent d’originalité.

 

Les fleuves

 

Publiée en 1984, autre nouvelle de taille moyenne, « Les Fleuves du nord » (《北方的河》) est plus originale ; c’est son œuvre la plus connue. Le protagoniste est un géologue qui fait des recherches le long du fleuve Jaune et rapporte ses idées et ses impressions. Il rencontre un jeune photographe qui partage sa ferveur pour la beauté et la puissance des fleuves du nord de la Chine et se souvient de ses expériences vécues pendant la Révolution culturelle.

 

Dans sa préface, Zhang Chengzhi déclarait que, quelles que soient la naïveté de sa génération et les erreurs qu’elle a pu commettre, son avenir était malgré tout brillant, optimisme qui était en opposition avec l’esprit général de la littérature de l’époque.

 

Les fleuves du nord

 

L’histoire de l’âme

 

Histoire de l’âme

 

Cette même année 1984, il démissionne de l’Association des écrivains et part pour le nord-ouest où il passe six ans avec les hui de Xihaigu (西海固), aujourd’hui Guyuan (固原), dans le sud du Ningxia, à la suite de quoi il se convertit à l’islam mais déclare aussi renoncer à la culture chinoise.

 

Il écrit alors le roman historique « Histoire de l’âme » (《心灵史》) publié en 1994. Il y relate l’histoire de l’ordre sufi Jahriyya (哲合忍耶), fondé en 1761 par Ma Mingxin (马明心) et actif aux 18e et 19e siècles dans ce qui était alors le Gansu (et incluait ce qui est aujourd’hui le Qinghai et le Ningxia). L’ordre fut impliqué dans un certain nombre de conflits avec d’autres sectes musulmanes et dans la révolte de Salar en 1781 à l’issue de laquelle, Ma Mingxin ayant été tué, sa femme et ses filles ainsi que d’autres adeptes furent exilés au Xinjiang. L’ordre fut alors considéré comme dangereux par le gouvernement

impérial des Qing. Il y eut encore une rébellion en 1784, puis la Grande Révolte hui du nord-ouest à partir de 1862. L’ordre continue encore aujourd’hui.

 

Essais et ouvrages divers

 

Au début des années 2000, Zhang Chengzhi va faire des recherches en Espagne et au Maroc, à la suite de quoi, en 2005, il publie un recueil d’essais sur ce qu’il a vu dans ces deux pays : « Vestiges de fleurs fraîches » (《鲜花的废墟》). En 2003, en Espagne, il participe aux démonstrations contre la guerre en Irak.

 

En 2006, il revient pour deux mois au Japon et publie « Profonde admiration et douloureuse séparation : éloge du Japon » (《敬重与惜别:致日本》) qui est primé deux fois : prix des médias spécialisés et prix du meilleur essai de l’année.

 

En 2011, il publie un ouvrage sur ses réalisations artistiques : « Randonnée dans mes barbouillages » (《涂画的旅程》). Il y recense et décrit les peintures, dessins, esquisses, calligraphies et autres œuvres d’art qu’il a réalisées tout au long de sa vie.

 

Vestiges de fleurs fraîches, 1ère édition

 

 

Carnet de dessins

 

 

Participation en Espagne aux

démonstrations contre la guerre en Irak

 

En 2012, il achève la révision de l’ « Histoire de l’âme » sur laquelle il vient de passer trois ans. Il collecte cent mille dollars et en fait donc aux réfugiés palestiniens.

 

En 2013, il publie un recueil d’essais : « Rendez-vous dans l’au-delà, Xinjiang du cœur » (《相约来世,心的新疆).

 

 


 

Adaptation au cinéma

 

A Mongolian Tale (《黑骏马》), film de Xie Fei (谢飞) [1] adapté de la nouvelle « Un beau cheval noir » et sorti en 1995.

 


 

Traductions en français

 

Mon beau cheval noir, traduit par Dong Qiang (董强), Philippe Picquier 1999, Picquier poche 2011.

Fleur entrelacs, traduit et préfacé par Dong Qiang, Bleu de Chine, 1995.

 


 

Bibliographie

 

Etudes sur l’auteur et son œuvre : https://u.osu.edu/mclc/y-z/#Z

 

 

 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

© chinese-shortstories.com. Tous droits réservés.