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Lo Yi-chin 駱以軍
Présentation
par Brigitte
Duzan, 19 octobre 2016, actualisé 15 mars 2023
Né
en 1967 à Taipei, dans une famille venue de l’Anhui,
Lo Yi-chin
a écrit des nouvelles à la fin des années 1980,
puis
des romans ainsi que essais et des chroniques pour
les journaux. Enfant unique d’immigrants chinois
venus du Continent, il est connu pour le style et
les structures complexes de ses récits, ainsi que
pour leurs thèmes sombres. Ils racontent pour la
plupart des histoires familiales douloureuses
où la mort et l’abandon sont omniprésents, semblant
prouver ce que prétendait Walter |
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Lo Yi-chin |
Benjamin : que la mort est la
force motrice de tout grand écrivain.
Lo Yi-chin
dépeint une vie quotidienne nimbée d’absurde, avec sensibilité
et érudition. Mêlant héritage classique et histoire politique de
Taïwan et de la Chine continentale, il exprime aussi les
émotions complexes qui affleurent dans la ligne de partage entre
ces deux mondes soudain divisés.
« L’Hôtel Xixia » (《西夏旅館》) |
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Généralement considéré comme son roman le plus
représentatif, « L’Hôtel Xixia » (《西夏旅館》),
paru en 2008 et couronné du prix Hongloumeng en
2010, combine éléments de science-fiction et traits
de littérature post-moderne. « L’Hôtel Xixia » conte
une histoire de trauma et de rédemption, de
migration et de recherche des racines, en mêlant
deux lignes narratives distinctes : l’histoire de la
disparition, au 13ème siècle, de la
dynastie des Xixia ou Xia de l’Ouest (西夏),
et une parade de spectacles grotesques dans un hôtel
en décadence.
Selon Chen Sihe, président du jury du prix
Hongloumeng, « en mêlant confession personnelle et
narration nationale, réalisme magique et fiction
érotique, humour noir et mélancolie, l’auteur
dépeint la Chine moderne sous ses aspects les plus
complexes et intrigants, dans une langue
éblouissante, une structure labyrinthienne et une
imagerie kaléidoscopique ». |
Son roman « Faraway » (《远方》),
publié en 2003, a été traduit en anglais par Jeremy
Tiang (Columbia
University Press, 2021).
C’est une réflexion en forme d’autofiction sur les
liens familiaux et le fossé entre Taiwan et la Chine
continentale. Un homme qui a abandonné sa famille
pour s’enfuir à Taiwan où il a fondé une nouvelle
famille revient en Chine continentale pour rendre
visite au fils qu’il y avait laissé. Une fois là, il
a une attaque et doit être hospitalisé. L’un des
deux fils qu’il a eus à Taiwan, double de l’auteur,
part en Chine pour tenter de le rapatrier, ainsi que
sa mère. Il est pris dans tout un réseau de
problèmes administratifs et doit faire face aux
médecins qui lui demandent des pots de vin. Mais
pendant ce temps, sa femme à Taiwan va accoucher…
Lo Yi-chin
a également publié des recueils de courts récits
évoquant la vie de tous les jours sur un ton plus
léger, comme "Mes petits garçons" (《小兒子》),
publié en 2014. |
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Faraway |
Publiée dans
Ink en 2015, la nouvelle « Consonne » en est un exemple : c’est
l’histoire d’un chien….
A lire en
complément
« Consonne »
《字母》
traduit par Lise Pouchelon
Traduction
parue dans Jentayu hors-série Taïwan, octobre 2016, pp. 101-116.
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