Hon Lai-chu
韓麗珠
Présentation
par Brigitte Duzan, 25
septembre 2022
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Hon
Lai-chu (photo jet magazine) |
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Née en 1978, Hon Lai-chu est
une écrivaine hongkongaise qui a obtenu de nombreux prix
littéraires à Hong Kong comme à Taiwan depuis le milieu des
années 2000 et dont le nom est souvent cité parmi les écrivains
les plus prometteurs des deux côtés du Détroit.
De la nouvelle au roman
Elle a commencé à écrire très
jeune et a écrit sa première nouvelle, « La forêt de l’aqueduc »
(《輸水管森林》),
alors qu’elle était encore au collège. Après avoir achevé ses
études universitaires, elle a travaillé quelques années avant de
se consacrer uniquement à l’écriture. Elle est essentiellement
novelliste.
En 2004, son recueil de
nouvelles « Des bêtes paisibles » (《寧靜的獸》)
est couronné du Hong Kong Biennal Award for Chinese Literature
of fiction.
En 2006, elle publie la
novella « La Famille des cerfs-volants » / « The Kite
Family » (《風箏家族》)
qui décroche le premier prix de la novella décerné aux
nouveaux auteurs par l’Association littéraire Unitas de Taiwan.
En 2008, elle en publie ensuite une version longue, aussitôt
primée par le China Times, toujours à Taiwan ; une traduction en
anglais en est publiée en 2015. Bien que catalogué comme roman,
le récit se présente en fait comme une série de courtes
vignettes qui n’ont pas forcément de rapport entre elles mais
qui finissent par créer une atmosphère dystopique inquiétante.
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The
Kite Family |
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L’histoire est représentative
du monde de fous dans lequel baignent ses personnages, en
l’occurrence les habitants de la Cité 8, l’une des villes les
plus polluées et surpeuplées de la planète, mais où les
habitants ont réussi à se créer une culture de la distance, de
l’indifférence et de l’illusion. Un malade mental s’échappe de
l’asile où il est soigné et décide de passer le restant de ses
jours comme mannequin dans la vitrine d’un grand magasin ; alors
qu’une loi interdit de vivre seul, une femme qui vit avec son
chat est assignée par un fonctionnaire à une « famille » créée
ad hoc ; un homme déprimé se transforme en chaise pour que l’on
puisse s’asseoir sur lui… Chacune des personnes de l’univers
surréaliste de Ho Lai-chu se bat pour se créer un espace
personnel.
L’année suivante, le roman
« Fleur grise » / « Gray Flower » (《灰花》)
est sélectionné, avec le précédent, parmi les dix meilleurs
romans chinois des années 2008 et 2009.
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Gray
Flower |
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En 2013, Ho Lai-chu co-écrit un
recueil de nouvelles avec
Dorothy Tse (謝曉虹) :
« Un dictionnaire de deux cités » / « A Dictionary of Two
Cities » (《雙城辭典》).
Les deux écrivaines sont couronnées du Hong Kong Book Prize pour
2013.
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Un
dictionnaire des deux cités |
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En 2015, Ho Lai-chu publie le
roman « La caverne perdue » (《失去洞穴》)
et en 2019 « La peau brodée » (《人皮刺繡》).
Une écrivaine en vue
En décembre 2009, Ho Lai-chu a
participé, dans le cadre de la Biennale Shenzhen and Hong Kong
Bi-City, au programme du « Shenzhen
Hong Kong Bi-City Architecture and Urbanism Forum
» organisé par
Ou Ning (欧宁)
qui confrontait dix auteur.e.s chinois.e.s à dix architectes
renommés en les invitant à créer dix nouvelles inspirées de leur
création architecturale en Chine
.
En 2010, grâce à une bourse de
la fondation de la famille Robert H.N. Ho, Ho Lai-chu a été en
résidence à l’université de l’Iowa dans le cadre de
l’International Writing Program de l’université.
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Soleils noirs (essais) |
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On l’a comparée à Kafka pour
l’absurdité du monde où se débattent ses personnages. On pense
aussi à l’univers surréel de
Can Xue (残雪) en
lisant Ho Lai-chu. Mais ce n’est pas seulement l’absurde qui
caractérise son écriture : la trame de ses récits plonge dans la
psychologie de ses personnages pour en faire ressortir les
conflits intérieurs et leurs tentatives de trouver un sens à
leur existence. Très souvent, ils se trouvent dans des voies
sans issue dont l’unique échappatoire est de changer de vie –
autant de dilemmes qui reflètent la situation des habitants
d’une ville dont l’avenir est constamment remis en question et
semble plus opaque que jamais.
Traduction en français
Soleils noirs
《黑日》,
trad. Gwennaël Gaffric, in :
Jentayu, Hors-série n° 5, Hong Kong,
septembre 2022, pp. 163-175.
[Extrait d’un recueil d’essais éponyme de 2020]
Traductions en
anglais
- The Kite Family
《風箏家族》,
trad.
Andrea Lingenfelter, Columbia University Press, sept.
2015.
- Dummies
《木偶》,
trad. Karen Curtis,
Paper Republic, mars 2016.
(extrait du « Dictionnaire de
deux cités »)
À lire en ligne
Dummies, trad. Karen Curtis
https://paper-republic.org/pubs/read/dummies/
Puma, trad.
Andrea
Lingenfelter
https://wordswithoutborders.org/read/article/2018-06/june-2018-hong-kong-puma-hon-lai-chu-
andrea-lingenfelter/
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