Ge Liang
葛亮
Présentation
par Brigitte
Duzan, 28 février 2024
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Ge Liang |
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Né en 1978 à
Nankin, Ge Liang réside depuis 2000 à Hong Kong où il a fait des
études de lettres et où il est professeur dans le département de
langue et littérature chinoises de l’Université baptiste (香港浸會大學).
Il descend
d’une lignée d’intellectuels, dont son grand-père, Chen Duxiu (陈独秀),
l’une des figures de proue du Mouvement du 4 mai et premier
Secrétaire général du Parti communiste chinois, ainsi que
l’historien d’art et calligraphe Ge Kangyu (葛康俞).
Il s’est forgé
une thématique et un style bien particuliers en faisant de ses
écrits des miroirs de l’histoire, celle de chez lui d’abord,
puis celle de Hong Kong où il a commencé à écrire. Il s’est fait
le porte-parole de la culture Lingnan (岭南文化),
culture cantonaise de Hong Kong et Macao, et au-delà des
provinces du Guangdong et du Guangxi. En 2008, il a été lauréat
du Hong Kong Arts Development Award.
Nouvelles courtes et novellas
Il est avant
tout un auteur prolifique de nouvelles, courtes et moyennes.
Pour s’en
tenir aux recueils les plus récents, il en a publié trois en
2017 : « Le corbeau » (《谜鸦》),
« Le raton-laveur » (《浣熊》),
« Les années de théâtre » (《戏年》)
- la vie comme une pièce de théâtre, les uns chargés de la mise
en scène, les autres aux prises avec la réalité, mais toujours
entre rêve et réel, et piégés par les choses les plus triviales
et inattendues…
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Le
raton-laveur |
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En 2022, Ge
Liang a été l’un des cinq lauréats du 8ème prix Lu
Xun (catégorie zhongpian) pour « Coupe de cheveux » (《飞发》)
paru dans le numéro de mai 2020 de la revue Octobre (《十月》).
Le récit part d’une tradition hongkongaise spécifique,
l’ « industrie » de la coiffure, pour brosser un tableau
original du paysage urbain de Hong Kong, avec des détails sur le
sort des divers coiffeurs et barbiers fournissant un aspect
historique, entre persistance des traditions et innovation
.
Ge Liang en a eu l’idée en passant un jour devant une vieille
échoppe de barbier. Le zhongpian fait partie d’un recueil
de nouvelles qui traitent d’autres traditions artisanales de
Hong Kong, de la restauration de livres à la gravure sur bois et
à la poterie, dans le cadre d’études sur l’héritage culturel
local, à travers des rencontres d’artisans et d’artistes.
Un autre de
ses récits figure dans la sélection des meilleurs zhongpian
de l’année 2022 de Shouhuo (收获文学榜2022中短篇小说) :
« Image flottante » (《浮图》),
initialement paru dans le numéro de mars 2022 d’Octobre – une
histoire de solitude(s) pleine de non-dits et de blancs sur
laquelle plane l’odeur des beignets au poulet que faisait la
grand-mère au moment de la fête du Printemps.
Chez Ge Liang, la cuisine et la nourriture sont un élément
important de la culture, au-delà de la vie quotidienne, de même
que les odeurs liées au passé, celles de l’encens ou des fleurs
de jasmin – l’histoire d’amour entre les deux personnages du
récit, Lian Yueming (连粤名)
et Yuan Meizhen (袁美珍),
se déroule ainsi au gré des saveurs et des senteurs.
Romans
Ge Liang a
aussi écrit deux romans formant les deux premiers volets d’une
« trilogie de la Chine » (“中国三部曲”) :
« L’Oiseau vermillon » (Zhūquè《朱雀》)
,
publié en septembre 2010, qui a été sélectionné par la revue
Asia Weekly (《亚洲周刊》)
parmi les dix meilleurs romans de 2009, et « Le Milan du nord »
(Běiyuān《北鸢》)
publié en octobre 2016, histoire d’amour et histoire de deux
familles qui se passe pendant les années chaotiques de la
République de Chine et dont l’une des caractéristiques est
d’être contée du point de vue des femmes et des enfants ; le
roman a été couronné de plusieurs prix en 2016 et a valu à Ge
Liang d’être sacré « Personnalité chinoise de l’année 2016 » (“2016年度中国人物”)
par le Southern People Weekly (《南方人物周刊》)
et « Écrivain de l’année 2017 » (“2017年度作家”)
par la revue GQ China (《智族GQ》)
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L’oiseau vermillon |
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Milan du nord |
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Publié en
juillet 2022 aux éditions Littérature du peuple, son roman
suivant, « Food is Heaven » (《燕食记》),
reprend les mêmes thèmes. Il figurait dans la
sélection
finale du 11e prix Mao Dun.
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Food is Heaven |
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Petite
rivière ?
En mars 2023,
Ge Liang a publié un recueil de textes de différents auteurs,
« Poires et jujubes » (《梨与枣》),
divisé
en huit
parties.
On retrouve aussi bien un texte de
Weng Zengqi (汪曾祺),
un autre sur la porcelaine ou sur l’opéra Kunqu, un extrait des
« Gens de Taipei » (《台北人》)
de
Bai Xianyong (白先勇),
de la « New York Trilogy » de Paul Auster ou encore des « Nine
Stories » de J.D. Salinger… On sent le prof’ de littérature à
l’œuvre, avec ses goûts et ses auteurs préférés.
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Poires et jujubes |
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En avril 2023,
il a publié un énorme recueil, en quatre parties, comportant ses
meilleures nouvelles et même des essais « au fil de la plume »
publiés depuis les années 2000 : « La petite rivière de
montagne » (《小山河》).
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Petite rivière de
montagne |
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Traduction
en anglais
« Dragon
Boat »
(《龙舟》),
trad. Karen Curtis, Paper Republic (Oct. 2016).
La nouvelle
est l’histoire de jeunes immigrants sur l’île de Cheung Chau,
hantée par le souvenir de ceux qui ont choisi de venir là pour
se suicider, mais aussi par les nombreuses superstitions qui y
font partie du quotidien.
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